La Ville absente, Ricardo Piglia, traduit de l’espagnol (Argentine) par François-Michel Durazzo, ed. Zulma
« La Ville absente », Ricardo PIGLIA, traduit de l’espagnol (Argentine) par François-Michel DURAZZO,
Editions Zulma
Junior, journaliste à El Mundo, enquête sur une machine à fabriquer des récits. La volonté acharnée de la dictature au pouvoir de réduire au silence la machine et des appels téléphoniques lui révélant de nouveaux indices vont le pousser à se consacrer entièrement à la résolution du mystère. Au cours de ses recherches il croisera un gangster coréen, des jeunes femmes détruites par l’oppression politique ou familiale et des ingénieurs exilés, s’enfonçant toujours un peu plus dans l’étrangeté des récits de la machine.
Placé sous la figure tutélaire de Macedonio Fernández, auteur argentin du début du siècle (publié en France chez José Corti), ce livre nous permet aussi de croiser l’oeuvre d’ Edgar Alan Poe ou le livre mythique de la littérature argentine, Martin Fierro. À l’heure où l’on ne cesse de vanter les mérites d’une littérature en prise avec le réel, ce livre de Ricardo Piglia nous propose une autre voie, celle d’une littérature qui, sans ignorer le monde et l’ Histoire, parle de la littérature elle-même, de sa force, de son pouvoir.