La sélection de lamachinealire


La forme brève dans la création contemporaine.

Organisées par la Compagnie Les Marches de l’été du 10 au 26 janvier 2013. Inauguration le 10 janvier : I.Boat / Bordeaux, entrée libre.

Bordeaux / Le Bouscat / Artigues / Pessac / Floirac

 

Vendredi 30 novembre

18h30

Pour son ouvrage : La crise sans fin, essai sur l’expérience  moderne du temps (éditions du Seuil).

Myriam Revault d’Allonnes est philosophe, professeur des universités à l’École pratique des hautes études. Elle a publié de nombreux ouvrages de philosophie morale et politique, notamment aux éditions du Seuil : Le Pouvoir des commencements, essai sur l’autorité (2006), L’Homme compassionnel (2008) et Pourquoi nous n’aimons pas la démocratie (2010). Elle dirige la collection « Chouette ! Penser » aux éditions Gallimard.

« Occupée à revisiter l’histoire de la philosophie (de Kant à Foucault, d’Hegel à Arendt, de Ricoeur à Blumenberg…), Myriam Revault d’Allonnes laisse de côté, sans les minorer, les indices de la crise actuelle, qui sont autant de nouveaux modes de dissolution de la certitude : insécurité sociale, mondialisation, capitalisme financier, flexibilité, épuisement des modes d’action politique… Mais l’impuissance radicale dont chacun devine aujourd’hui l’étendue dans nos démocraties, la perte de la capacité de la société à se transformer elle-même par l’activité politique, nous obligent plus qu’elles ne doivent nous figer dans la peur. Cette montée des incertitudes invite à la réinvention de modes d’action et de pensée intégrant ce que l’on sait déjà de notre rapport historicisé à la crise.

“Quelles que soient son intensité et sa dureté, la force contraignante de la crise ne signe pas l’aboutissement d’un processus inéluctable, elle ne nous enferme dans aucune fatalité.” À l’inverse, elle “exige un retournement et une réorientation du regard : la crise sans fin est une tâche sans fin et non une fin”. Décalée par rapport à une pensée en vogue, plus frontalement militante, la réflexion de Myriam Revault d’Allonnes n’en porte pas moins le souffle d’une subversion douce et éclairante en ce qu’elle nous confronte à nos blessures fondatrices, à partir desquelles tout doit se réinventer. »  (Jean-Marie Durand, Les Inrockuptibles)

La rencontre sera animée par Robert Pierron.

Jeudi 29 novembre

18h30

Pour son premier roman Ni ce qu’ils espèrent ni ce qu’ils croient publié aux éditions Allia.

Né d’un père guitariste et banjoïste émérite, Élie Treese, après des études de lettres, entre comme clavier dans le groupe des Éjectés. Il s’installe ensuite en Corrèze, devient maître d’internat dans un lycée et vit retiré au fond des bois. Il a alors la rage d’écrire, des textes de toutes sortes, recueils de poèmes ou essais. En 2001, menacé de perdre son poste, il obtient une licence puis le Capes de lettres.
En 2011, il est reçu à l’agrégation de lettres modernes. Il vit actuellement à Saintes. Ni ce qu’ils espèrent, ni ce qu’ils croient est son premier roman.

« Le monde est d’un côté et les mots sont de l’autre » prétend Low,  prince  de ce royaume sans couronne, ni richesse que Élie Treese dépeint ici dans ce roman  dont le titre est emprunté à une citation d’Héraclite : « ce qui attend les hommes après la mort, ce n’est ni ce qu’ils espèrent, ni ce qu’ils croient« .

Hadès, Maroubi, His Majesty et Low sifflent de longues rasades de gnôle avant de se diriger vers un chantier où voler du gasoil. Très vite, une tension naît. Hadès est armé d’un fusil… La gnôle continue de se déverser d’un gosier à un autre… Les esprits s’échauffent… Hadès tient les portes de l’Enfer, les trois autres comparses se liguent contre ce semi-dieu déchu par l’alcool et l’aigreur. Mais lui est armé et ne tarde pas à basculer dans la folie. On ne quittera ces personnages qu’à l’aube. On aura passé avec eux une nuit, dans le silence de laquelle nulle règle de conduite ne peut être observée…

La rencontre sera animée par Hervé Le Corre et Vincent Taconet.

Mercredi 28 novembre

18h30

Présentation de la collection Fiction à l’œuvre (co-édition Confluences – Frac Aquitaine) avec Valérie Mréjen : La bonne réputation : à partir d’une œœuvre de Manuel Alvarez Bravo et Frédéric Léal : La nostalgie, camarade ? : à partir d’une œœuvre de Hubert Duprat.

Valérie Mréjen est née en 1969 à Paris. Elle commence par éditer quelques livres d’artiste avant de tourner ses premières vidéos. Ses travaux ont fait l’objet de nombreuses expositions en France et à l’étranger. Elle a réalisé plusieurs courts-métrages, des documentaires (Pork and Milk, 2004, Valvert, 2008) et un premier long métrage de fiction, En ville, co-réalisé avec Bertrand Schefer et sélectionné à la quinzaine des réalisateurs à Cannes en 2011. Elle a également publié plusieurs récits, Mon grand-père, 1999, L’Agrume, 2001, Eau sauvage, 2004 (Allia), et Forêt noire, 2012 (POL).

Né en 1968, Frédéric Léal exerce la médecine générale à Bordeaux. Il a un temps publié des critiques littéraires-récits dans les revues Action Poétique et CCP, avec lesquelles il collabore régulièrement. Après avoir beaucoup publié dans les revues de poésie contemporaine, il est édité depuis plusieurs années aux éditions de l’Attente et aux éditions P.O.L. Il a publié récemment Le peigne-jaune (l’Attente, 2011) , ou Délaissé (P.O.L, 2010).

La rencontre sera animée par Éric Audinet et Claire Jacquet.

Mardi 27 novembre

18h30

Autour de son livre : Journal de taule (éditions l’Harmattan).

« Christophe de La Condamine, 48 ans, livre les notes qu’il a prises durant ses années de prison. Avec deux autres complices, il avait réalisé ce qui reste aujourd’hui encore comme le plus important braquage, en termes de butin, en Gironde. Dans la nuit du 11 au 12 novembre 2002, lui et ses complices avaient volé la recette du péage de Virsac, en haute Gironde, soit un montant de 180 000 euros. Deux ans plus tard, il était interpelé à la sortie du commissariat de Cenon, où il venait de déposer plainte pour vol avec violence. Ses complices aussi ont été épinglés. Se sont alors succédés garde à vue, déférement, mandat de dépôt, auditions devant un juge d’instruction et procès aux assises, avec à la clé une condamnation à six ans de réclusion criminelle.

Dès le début, Christophe de La Condamine a tenu un journal. « Depuis mon enfance, j’ai toujours baigné dans la lecture, même si je n’ai pas mon bac. Puis l’envie d’écrire est venue. Une fois en prison, l’écriture a été une manière de me protéger. J’ai choisi d’écrire sur le mode journalistique. Pour m’obliger à prendre du recul. Journal de taule est une succession de flashs. Ce n’est pas de l’écriture romanesque. »

Christophe de La Condamine souhaite faire toucher au plus près l’univers de la prison. Un espace auquel ce fils d’ouvrier typographe n’était pas forcément destiné. « Mon père est venu travailler à Bordeaux alors que je n’avais que 2 ans. On habitait Lormont. Mais, à cette époque, dans les cités, on pouvait laisser sa mobylette sans antivol. » (…)

Aujourd’hui, Christophe de La Condamine a retrouvé la liberté. Il prépare un diplôme d’accès aux études universitaires. « Je veux poursuivre des études pour ensuite travailler dans la réinsertion. » Il s’implique aussi dans l’Observatoire international des prisons et dans d’autres associations de soutien aux prisonniers.

Avec son Journal de taule, à travers ce récit quotidien, il espère contribuer à mieux faire comprendre la réalité carcérale et sa dimension parfois inhumaine. » (Jean-Pierre Tamisier, Sud-Ouest)

La rencontre sera animée par Christian Jacquot, dans le cadre de la semaine organisée par le groupe local du GNCP (Groupe national concertation prison) sur le thème : Prisons, ce n’est pas la peine d’en rajouter ! Le GNCP regroupe entre autre le GENEPI, les Aumôneries,la FNARS, le Secours Catholique.

Suzanne Le Manceau et Gilbert Hanna, au nom du Comité girondin pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah, présenteront à l’occasion de la rencontre, l’ouvrage éponyme publié par les éditions Al Dante et la situation « incompréhensible » de ce militant libanais de la cause palestinienne qui entame sa 29e année de détention à la prison de Lannemezan.

Lundi 26 novembre

18h00

Organisé par la Cimade, le festival Migrant’scène prend la mer du 15 novembre au 12 décembre 2012 :

En mer, une vie est égale à une autre. Ce principe de réciprocité vaut solidarité. Le droit marin pose le sauvetage en mer comme un principe inaliénable. Mais l’emballement des politiques migratoires a modifié la donne. La folie du contrôle, de la surveillance et de la répression condamne, en Europe, ceux qui sauvent les migrants en mer, s’ils sont débarqués dans un pays dans lequel ils entrent illégalement.

« Il y a des mots que l’on ne trouve jamais accolés à celui « d’émigration », de beaux mots, qui sont pourtant ceux qui me viennent en premier à l’esprit lorsque j’essaie d’imaginer ce que doivent être ces longs voyages à travers les routes du monde à la recherche d’une vie meilleure, d’un rêve de paix et de prospérité, ces mots, ce sont : « courage », « force », « volonté »… J’ai écrit mon roman Eldorado parce que je suis admiratif de ces hommes et femmes qui quittent leur terre pour tenter de construire quelque chose dans un pays qu’ils ne connaissent pas, sans argent. J’ai écrit Eldorado parce que je crois que le roman permet une plongée plus pleine, plus longue, plus émouvante que le discours médiatique dans l’intimité de ces migrants. J’ai écrit Eldorado pour évoquer aussi cet autre fantasme qui fait face à celui de l’Eldorado, notre fantasme à nous, pays riches, le fantasme de la citadelle : faire de l’Europe une forteresse, une zone impénétrable – façon implicite de décrire la migration comme une force exclusivement néfaste et de nier, donc, l’enrichissement possible que cette migration peut produire. » (Laurent Gaudé)

Patrick Rödel lira des extraits du livre de Laurent Gaudé, Eldorado  (éditions Actes Sud).

 

L’équipe de la librairie vous propose sa sélection de livres Noël 2012 pour vos cadeaux de fin d’année.

Une création, dans le cadre de Novart, de la Cie Les Marches de l’été – Jean-Luc Terrade. Du 26 au 30 novembre à 19h30, Atelier des Marches, Le Bouscat.

Jeudi 22 novembre

20h00

Pour son livre : Séparation (éditions Les liens qui libèrent).

Nicole Malinconi est née en Belgique en 1946. C’est sa fonction d’assistante sociale qui l’a amenée à écrire son premier livre, Hôpital silence (éditions de Minuit, 1985), témoignage bouleversant sur l’avortement en milieu hospitalier, et surtout écriture singulière dont Marguerite Duras écrivit : « Ce livre restera vivant dans la littérature ».

Elle a publié depuis de nombreux ouvrages dont : L’Attente (Jacques Antoine, 1988 ; Labor, 1996), Nous deux (Les Éperonniers, 1993 ; Labor, 2002), Portraits (Le Grand Miroir, 2002), Au bureau (L’Aube, 2007), Vous vous appelez Michelle Martin (Denoël, 2008), Elles quatre, une adoption (L’Esperluète, 2012).

« Il me semble que j’avais parlé comme on avance dans le noir. Après tout, il en va souvent ainsi pour la psychanalyse, oui, mais dans certains cas on finirait bien par souhaiter qu’il suffise de s’arrêter de parler pour que le noir cesse. Parler avait l’air de causer les maladies et les douleurs, mais ce n’était qu’un air ; je savais que c’était aussi le seul moyen de ne pas succomber à celles-ci. Au fond, voilà, je me séparais de ma mère et j’en étais malade tout le temps ; j’étais comme double. Ou divisée, c’est comme on voudra. Disons que je parlais contre mon double malade et endolori, contre le retour à l’état d’enfant que cause la maladie, et ma ténacité à rester cet enfant-là ; je parlais contre l’enfant collé de ma mère, je parlais contre ma mère. J’avais pourtant l’impression de commencer à l’aimer. »

La rencontre, proposée par l’association Présence de la psychanalyse, sera animée par Isabelle Morin.

Mardi 20 novembre

18h30

À l’occasion du centenaire de sa création, la Ligue pour la protection des oiseaux organise du 19 au 25 novembre la première édition du Festival de l’Oie Bernache , qui se veut un pont entre la science et la culture, entre l’observation et le spectacle, entre le conte et la découverte de cet oiseau emblématique du Bassin d’Arcachon.

Olivier Rolin, écrivain voyageur, amoureux des contrées de l’Est et auteur du livre Sibérie (éditions Inculte, 2011) viendra partager avec le public ses écrits et lectures ayant trait à la migration, la nature sauvage, la Sibérie et le littoral français.

Olivier Rolin est l’auteur, notamment, de L’Invention du monde (Seuil, 1993), Port-Soudan (Seuil, 1994), Tigre en papier (Seuil, 2002), Un chasseur de lions (Seuil, 2008), Bakou, derniers jours (Seuil, 2010). Bric et Broc (Verdier, 2011).

Après la première livraison de « Bernache ?« , feuilleton en 4 épisodes, la soirée sera animée par Pierre Schoentjes (professeur de littérature à l’université de Gand) qui conduit une recherche sur la place du rapport Homme/Nature dans la littérature contemporaine.

 

Vendredi 16 novembre

19h30

À propos de la parution de ses ouvrages :  La gauche est-elle en état de mort cérébrale ? et  Marx XXIe siècle : textes commentés (éditions Textuel).

Philippe Corcuff est maître de conférences de science politique à l’Institut d’études politiques de Lyon. Il mène des recherches au carrefour de la sociologie critique et de la philosophie politique. Cofondateur de l’Université populaire de Lyon et de l’Université critique et citoyenne de Nîmes, il est aussi membre d’Attac, du NPA et du syndicat SUD Éducation. Il est notamment l’auteur aux éditions Textuel de B.A.-BA philosophique de la politique (2011) et Bourdieu autrement (2003), ainsi que le co-auteur de Politiques de l’individualisme (2005). En juin 2012, il a publié Où est passée la critique sociale ? Penser le global au croisement des savoirs aux éditions La Découverte. Il dirige la Collection Petite Encyclopédie Critique avec Lilian Mathieu.

« Les partis politiques ont de moins en moins de rapports pour se vivifier avec les mouvements sociaux – cela interrogerait l’hégémonie de la vision technocratique – ou avec les intellectuels critiques. Quand ils sont en quête d’idées, ils choisissent soit des technocrates supposés être spécialistes de tel ou tel domaine, soit les intellectuels médiatiques, c’est-à-dire ceux qui parlent de tout avec aplomb sans savoir grand-chose sur rien. Les universités populaires alternatives constituent des expériences intéressantes, mais se présentent plus comme des lieux de diffusion de ressources critiques que d’élaboration. Les groupes comme le conseil scientifique d’Attac et la fondation Copernic fournissent de la contre-expertise utile face aux scénarios technocratiques, mais ils risquent ce faisant de rester prisonniers d’une vision segmentée des choses…

Je rêve de clubs où pourraient dialoguer des militants des mouvements sociaux, des chercheurs, des gens présents dans les organisations politiques et dans les milieux artistiques – et où pourraient se développer des idées renouvelées à partir d’un rapport critique aux traditions héritées…

Contrairement à l’Allemagne et aux États-Unis, la gauche en France manque de culture expérimentale. C’est lié à la valorisation de la politique comme combat (ceux qui pensent que la politique, c’est avant tout d’avoir des couilles présidentielles ou révolutionnaires) et au centralisme étatique. On essaye moins ici et maintenant d’autres façons de vivre, de travailler, de décider, de penser… Il y a quelques expériences comme Lip et après on passe beaucoup de temps à en parler. Plutôt que de s’enfoncer dans la déploration et le ressentiment de “la pensée Monde diplo’” (“c’est la faute à l’individualisme, aux médias, à Bilderberg, à la Trilatérale…”), il faudrait se lancer dans l’aventure d’autres pratiques sociales, politiques et intellectuelles. On me dit : “Tes histoires d’expérimentation, c’est bon pour les bobos.” Mais les gens qui ont fait émerger les idées de conscience de classe et de mouvement ouvrier entre 1830 et 1848 en France, ils étaient dans une situation bien plus misérable qu’aujourd’hui. »  (entretien, Rue89.com)

Le débat sera animé par Dominique Jobard et Vincent Taconet.

Théâtre & performance :
Ouverture de la bibliothèque des livres vivants le 15 novembre 2012 au théâtre Molière, scène d’Aquitaine (OARA), dans le cadre de Novart, Bordeaux.

Conception et mise en scène : Frédéric Maragnani, assisté de : Olivier Waibel.
Production : Office Artistique de la Région Aquitaine, Travaux Publics, avec le soutien de Novart, biennale des Arts de la Scène, La Manufacture Atlantique.