La sélection de lamachinealire


Mardi 13 novembre

18h30

 Pour son roman : Ce que savait Jennie (éditions Calmann-Lévy).

Gérard Mordillat est écrivain et cinéaste. Il a publié, entre autres, Vive la sociale ! (Mazarine, 1981), À quoi pense Walter ? (Calmann-Lévy, 1987), L’attraction universelle (Calmann-Lévy, 1990), Corpus Christi, enquête sur les Évangiles (Mille et une nuits / Arte, 1997), Les Vivants et les Morts (Calmann-Lévy, 2005), Le linceul du vieux monde (Le Temps qu’il fait, 2011).

Il est le réalisateur d’une vingtaine de films dont Billy Ze Kick et les séries documentaires L’origine du christianisme et L’Apocalypse.

« Jennie a treize ans. Dans le poussiéreux jardin de la maison familiale, elle s’occupe de sa petite sœur Malorie pendant que les adultes picolent à la santé du beau-père, qui fête ses 40 ans et la reluque dans la salle de bains. Jennie, trois ans plus tard, balade deux nouveaux bébés dans une voiture attachée à son scooter et jure de ne les quitter jamais. Jennie, à 26 ans, a connu toutes les institutions pour adolescence difficile, tous les métiers et tous les hommes. Elle ne se déplace jamais sans son exemplaire de Ce que savait Maisie d’Henry James, cherche coûte que coûte à emmener ses petits à Étretat et rencontre Quincy, dont la mère, après avoir été licenciée, s’est suicidée en laissant à ses patrons un mot : « Demandez-moi pardon. »

On avait quitté Gérard Mordillat, romancier, réalisateur et compagnon de l’émission littéraire Des Papous dans la tête, sur une trilogie du combat syndical (Les vivants et les morts, Notre part des ténèbres et Rouge dans la brume). On le retrouve, toujours résolument engagé, dans un roman étonnant, qui, sous ses dehors naturalistes, a des allures de conte philosophique. Il n’y a certes pas dans Ce que savait Jennie de lutte organisée contre un ennemi repérable, de principes idéologiques ou de rêve de grand soir. À la place : une héroïne, pareille à cette « Maisie » dont le destin chez Henry James est « de voir beaucoup plus de choses qu’elle n’en peut tout d’abord comprendre, mais aussi, dès le début, de comprendre bien plus que toute autre petite fille n’a jamais compris avec elle ». Une Candide au féminin mais armée d’un poing américain, qui dans un monde où la mort rôde boit d’un trait tout l’amour comme toute la haine. » (Marion Cocquet, Le Point)

Le traitement de l’angoisse dans le lien social, conférence/débat organisée par Présence de la Psychanalyse en partenariat avec Arc en Rêve, le samedi 24 novembre, Auditorium de l’entrepôt, 7, rue Ferrère à Bordeaux.

Première édition du Festival de l’Oie Bernache, du 19 au 25 novembre 2012, organisé par la LPO.

Expositions, conférences, colloque organisés par l‘Institut des Droits de l’Homme du Barreau de Bordeaux, du 15 au 17 novembre.

Samedi 10 novembre

11h30

 Rencontre avec Michel Bousseyroux, Anne-Marie Combres,  Albert Nguyên et Didier Castanet,

animée par Philippe Madet.

« L’en-je lacanien est une revue qui se situe dans l’orientation des Forums du Champ lacanien. Pour un psychanalyste, il n’existe pas d’opposition entre la théorie et la pratique. Les concepts de la psychanalyse ne prennent leur relief qu’à la lumière de l’expérience de la cure, dans la singularité et à un moment bien précis de la cure. L’en-je lacanien propose, un lieu de publication où la confrontation des élaborations de la clinique au bénéfice de la théorie serait possible. Cette revue se veut aussi être un lieu de rencontre, d’échange, d’avancée entre psychanalystes, mais aussi avec d’autres champs et d’autres langues. »

La dix-huitième livraison de la revue, est intitulée : Borderline : démarcation de la psychose.

« Borderline : en anglais, ligne de démarcation. Qu’est-ce qui démarque la psychose de la névrose et de la perversion, la forclusion du refoulement et du démenti ? La réponse à ces questions de structure a été renouvelée chez Lacan à partir de son approche borroméenne, en particulier avec les nouveaux concepts de suppléance et de fonction de nomination. Par delà le cas de Joyce le symptôme, des cas comme celui de l’Homme aux loups, de Kurt Gödel, de Georg Cantor, d’Antonin Artaud (et d’autres), pour lesquels ce n’est pas la nomination par le symptôme qui supplée, peuvent être ainsi relus. »

Jeudi 8 novembre

18h30

capi.jpgAutour de son ouvrage La Capitana (éditions Métailié).

Elsa Osorio, romancière, biographe, nouvelliste et scénariste pour le cinéma et la télévision, est née à Buenos Aires en 1953. Elle partage sa vie entre Buenos Aires, Paris et Madrid où elle a animé des ateliers d’écriture et de communication. Elle a publié de nombreuses œuvres en Argentine et en France, Tango (Métailié, 2007) et Sept nuits d’insomnie (Métailié, 2010). Elle est lauréate de plusieurs prix dans son pays natal, dont le Prix National de Littérature pour son roman sur la dictature argentine, Luz ou le temps sauvage (traduit avec succès dans plusieurs pays européens, en France aux éditions Métailié en 2000), le Prix Amnesty International, le Prix du meilleur scénario de comédie et le Prix du Journalisme d’humour.

Il y a des vies qui sont des romans qu’aucun romancier n’oserait écrire par crainte d’être taxé d’invraisemblance. Mika, la Capitana d’Elsa Osorio, semble avoir eu l’habitude de se trouver à l’épicentre des convulsions qui ont secoué le monde contemporain depuis les années 30.

Mika, Micaela Feldman de Etchebéhère (1902-1992), la Capitana, a réellement vécu en Patagonie et en Europe et a tenu toute sa vie des carnets de notes. À partir de ces notes, des rencontres avec les gens qui l’ont connue, des recoupements de l’Histoire, Elsa Osorio transforme ce qui pourrait n’être qu’une biographie en littérature. Mika a appartenu à cette génération qui a toujours lutté pour l’égalité, la justice et la liberté à Paris, à Berlin, puis dans les milices du Poum durant la guerre civile en Espagne.

Dans des circonstances dramatiques, elle, qui ne sait rien des armes et des stratégies militaires, se retrouve à la tête d’une milice. Son charisme, son intelligence des autres, sa façon de prendre les bonnes décisions la rendent indispensable et ce sont les miliciens eux-mêmes qui la nomment capitaine. Poursuivie par les fascistes, persécutée par le stalinien, harcelée par un agent de la Guépéou, emprisonnée, elle sera sauvée par les hommes qu’elle a commandés. Elle a fini sa vie d’inlassable militante à Paris en 1992. Elsa Osorio, portée par ce personnage hors du commun, écrit un roman d’amour passionné et une quête intellectuelle exigeante en mettant en œuvre tout son savoir-faire littéraire pour combler les trous de l’Histoire.

Rencontre animée par Claude Chambard.

Mardi 6 novembre

18h00

La rencontre se déroulera en l’absence d’Hervé Le Bras, indisponible ce jour.

Pour son ouvrage : L’invention de l’immigré (éditions de l’Aube).

Né en 1943 à Paris, Hervé Le Bras est à la fois démographe, historien et mathématicien. Ancien élève de l’École Polytechnique, il est directeur d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) depuis 1980, directeur du laboratoire de démographie historique (EHESS/CNRS) (1987-2007), Fellow de Churchill college à Cambridge depuis 2002, directeur de recherches à l’Institut National d’Études Démographiques (INED) depuis 1975, puis émérite depuis 2008, et directeur de séminaire à l’ENA (2009-10).

Il est l’auteur de très nombreux ouvrages dont : Marianne et les lapins (Orban, 1992), Le Sol et le Sang (1994, puis l’Aube, 2007), Les Limites de la planète (Flammarion, 1992), et Vie et mort de la population mondiale (Le Pommier, 2009).

« Comment naît la crainte récurrente de l’immigration perçue comme une invasion ? Comment intègre-t-on, ou plus exactement, comment assimile-t-on des étrangers ? Et quels étrangers ? Pourquoi l’attitude vis-à-vis du sol et du sang, et donc la conception de l’appartenance nationale, a-t-elle été modifiée ? Cet ouvrage intègre et élargit le propos du Sol et du Sang, qu’André Burguière qualifia de « petit essai plein de verve » dans le Nouvel Observateur, et qui était, pour Le Canard enchaîné, un texte « stimulant qui invite à repenser sérieusement la nationalité. »

La rencontre, organisée dans le cadre des Géo-Mardis d’ADES, sera animée par Pierre-Yves Saillant et Denis Retaillé.

 

Le cirque Romanés est à Bordeaux pour le spectacle “ La Reine des Gitans et des Chats”
à partir du 27 septembre 2012 jusqu’au 6 janvier 2013 
Sous le chapiteau du Cirque Romanès
Quai Deschamps – À côté du Parc Relais de Stalingrad – 33100 Bordeaux

Tram A : arrêt « Stalingrad »
Renseignements et réservations :
06 99 19 49 59 – 06 07 08 79 36
www.cirqueromanes.com

 

Un petit aperçu en images…

Vendredi 26 octobre

18h30

Pour son livre La beauté (éditions Autrement).

Frédéric Schiffter a passé sa jeunesse à Biarritz où il vit encore. Auteur de nombreux ouvrages, en particulier chez Flammarion en 2006 Le philosophe sans qualités – c’est ainsi qu’il aime à se définir -, il a reçu le prix Décembre 2010 pour sa Philosophie sentimentale (Flammarion, 2010).

« Frédéric Schiffter fait surtout du surf quand il n’est pas professeur de philosophie. Il s’agit, en fait, d’un merveilleux nihiliste balnéaire qui refuse tous les dogmatismes. Il s’est longtemps targué d’être « l’essayiste le moins lu de France » à l’époque où il publiait son Contre Debord (PUF, 2004), ses Pensées d’un philosophe sous Prozac (Milan, 2002) ou encore ses réflexions Sur le Blabla et le Chichi des philosophes(PUF, 2002). En 2010, le prix Décembre s’est chargé de le contredire en le couronnant pour Philosophie sentimentale. Son dernier livre, La beauté, sous titré « Une éducation esthétique » est une introduction idéale à l’œuvre de ce dilettante au sourire aimable, désespéré et d’une extrême civilisation.

Il y a une méthode Schiffter pour traiter des grandes questions. Elle consiste à cacher une extrême érudition, une armature théorique très solide sous les apparences de la plus charmante des conversations et de variations autobiographiques sur le flirt, la cinéphilie, les après-midi de lecture, les automnes à Biarritz. D’une certaine manière, la beauté est déjà dans cette méthode. Un livre philosophique sur la beauté est en effet rarement beau. Le philosophe universitaire, espèce honnie par Schiffter comme l’est aussi le philosophe médiatique qui confond la pensée et le développement personnel, appartient à ce genre de pervers qui, lorsqu’ils voient une jolie fille s’exclament : « Tu as vu cet admirable squelette, ce crâne ! Tu auras beau dire, les brachycéphales, c’est tout de même quelque chose !… » (Jérôme Leroy, causeur.fr).

Débat animé par Bertrand Millagou.

Jeudi 25 octobre

18h30

Pour l’ouvrage L’entreprise du XXIe siècle sera sociale (ou ne sera pas) publié par les éditions Rue de l’échiquier, co-écrit avec François Bottollier-Depois et Nicolas Hazard.

Éducateur de prévention, membre du cabinet de Gaston Deferre, responsable des bars de nuit du Groupe Régine, Jean-Marc Borello est le fondateur du Groupe SOS dont il est aujourd’hui directeur général.

Le Groupe SOS compte près de 10.000 salariés au sein de 283 établissements et services présents en France métropolitaine, en Guyane, à Mayotte et à la Réunion. Il gère à la fois des organismes de lutte contre la toxicomanie, d’accueil de SDF, des crèches, mais aussi des entreprises d’insertion, des hôpitaux, des entreprises du commerce équitable…

Jean-Marc Borello est président du Mouvement des entrepreneurs sociaux (Mouves).

 » Un manifeste pour un entrepreneuriat social décomplexé ; une méthode pour dépasser la logique du profit à court terme, au bénéfice de l’homme et de son environnement. Forts de l’expérience réussie du Groupe SOS, les auteurs mettent en évidence l’intérêt du modèle que constitue l’entreprise sociale sur les plans entrepreneurial, financier, managérial et stratégique au-delà de la question des valeurs qui peuvent être partagées par ses parties prenantes. En faisant de l’invention de dispositifs utiles à l’individu comme à la société son objectif prioritaire, l’entreprise sociale devient le moyen de faire converger l’économie de marché, le secteur public et l’économie sociale et solidaire. Les auteurs décrivent également les conditions de développement de l’entreprise sociale, en jetant les bases des réformes économiques et politiques à entreprendre. »

Le débat sera animé par Bernard Broustet.

Vendredi 19 octobre

18h30

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pour son ouvrage : Vers l’azur infini (éditions Autrement ).

Née en 1948 à Palma de Majorque, Carme Riera a été professeur titulaire de littérature espagnole à l’université autonome de Barcelone. Élue cette année à la Real Academia de la Lengua, elle est l’auteur d’une œuvre très importante qui compte plusieurs recueils de poésie et de nouvelles, des romans, des études littéraires.

« Carme Riera retrace le parcours de ces juifs convertis de force au catholicisme à la fin du XVIIe sur l’île de Majorque. L’histoire de ces familles entières qui ont continué secrètement de respecter leurs croyances, d’adorer leur Dieu, avec un unique rêve en tête : celui de s’enfuir vers le port libre de Livourne. Depuis longtemps déjà ces hommes et ces femmes rêvaient de s’enfuir, mais après la découverte d’une lettre de délation, ils sont plus que tout déterminés à quitter l’île pour fuir l’Inquisition. Cependant, ils ne peuvent le faire seuls : ils ont besoin de l’aide d’un capitaine de bateau et de son équipage, aussi bien que de leur foi. Lorsqu’enfin un capitaine accepte d’emmener vers Livourne un échantillon de cette communauté juive majorquine, la tempête ne fait qu’empirer et le vent souffler dans le sens opposé à leur liberté. Leur dieu les aurait-il abandonnés ?  » (Le Salon Littéraire)

En partenariat avec le festival Lettres du Monde, la rencontre sera animée par Maïalen Lafite, professeur à l’université de Bordeaux.

www.lettresdumonde.com

Jeudi 18 octobre

18h30

autour de ses ouvrages : Jour de marché (éditions Liana Lévi), Bleu ciel et or, cravate noire et Federico ! Federico ! (éditions Verdier)

Dans le civil, François Garcia est médecin. Il a aussi été torero. Soigner et combattre, il n’y a pas de meilleure école de la littérature. La preuve…

« Bordeaux, années 1950. En ce temps-là, le ventre de la ville était son cœur. Battant aux convulsions du monde, livrant un écho assourdi entre les étals. Le marché des Capucins, c’était une fin en soi, une gare de triage pour les voyageurs que l’Histoire jetait sur les rivages de l’exil. La Garonne vous avait là parfois des airs de Méditerranée et les champs d’oliviers étaient les palimpsestes du cours de l’Yser. Au sein de la cité assoupie, une humanité véritable, bruyante, dissipée, jouait un magnifique théâtre d’ombres et de lumières.
Du moins, aime-t-on à le croire. Puisque la vérité sort toujours de la bouche des enfants, surtout lorsque ceux-ci se réinventent en romanciers. François Garcia est celui-là, fils d’épiciers espagnols, aujourd’hui médecin après avoir fait un détour par la poésie et les taureaux (qu’il n’a, ni l’une ni les autres, jamais vraiment quittés). En 2005, avec Jours de marché, coup d’essai et de maître romanesque, il sortit ce petit monde, le sien, la communauté espagnole à Bordeaux, de la gangue vulgaire de pittoresque dans laquelle elle était jusqu’alors complaisamment maintenue. Le livre eut le succès qu’il méritait et démontra l’importance de cette « réhabilitation » morale et tardive. Il y revient aujourd’hui avec son troisième roman, celui de la maturité.
Près de vingt ans ont passé depuis l’histoire de Jours de marché, dont ce Federico ! Federico ! ne constitue en aucun cas une suite, mais s’inscrit dans une dynamique narrative et littéraire proche. On retrouvera donc la famille Lorca (dont le nom est sans doute un clin d’œil de reconnaissance du caractère autobiographique. Garcia, Lorca…), son magasin, ses clients, la folie douce du quartier, le tout vu par le regard moins naïf qu’on ne pourrait le penser de Federico, l’enfant de sept ou huit ans de la famille. On découvre surtout deux jeunes hommes, Karim et Maxime, deux faces d’une même pièce de monnaie. Karim est algérien, chassé de son pays par la violence d’un frère aîné qui se trompe de colère ; Maxime, un étudiant anticolonialiste bientôt appelé sur le théâtre des opérations. Les « événements » d’Algérie font peser sur tout et chacun, sur chaque conscience aussi, comme un sombre pressentiment de désastre. Quelques personnages, comme surgis d’un fond de scène, errent dans la ville à la recherche d’une cause, d’un amour, d’un destin. Et pendant ce temps, un pays tout entier, le nôtre, bascule vers une modernité introuvable, faite de téléviseurs, de Citroën DS ou des exploits de Raymond Kopa et André Darrigade…
La belle réussite de François Garcia est de parvenir toujours à déjouer les pièges qu’il s’est lui-même tendus. Et surtout l’un d’entre eux, qui veut que les bons sentiments ne fassent pas de bonne littérature. Confrontant de manière très troublante deux immigrations, espagnole et algérienne, Federico ! Federico ! ne prêche pas. Et s’il parvient à éviter ce péché mortel, c’est par la grâce de son écriture, d’une oralité très travaillée, sans équivalent dans le paysage littéraire contemporain et qui dans ses meilleurs moments rappelle le Cabrera Infante de Trois tristes tigres… » (Olivier Mony, Sud-Ouest)

La rencontre sera animée par Philippe Baudorre.