La sélection de Philippe


« Je ne t’ai pas vu hier dans Babylone »

Antonio Lobo Autunes
Ed Bourgois
28 euros
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« Il doit être minuit parce que les bruits, ceux du jardin, ceux de la maison et ceux de ma femme qui a fait partir les chiens en les fouettant légèrement avec une branche – fichez moi le camp
Elle a attaché la chienne en chaleur dans le garage et je parie qu’elle s’est couchée parce que pas de lumière dans le couloir ni dans la chambre dans laquelle je ne pénètre plus depuis des siècles (…) »
Des voix dans une nuit portugaise se font écho jusqu’au petit matin. Des bribes de vies qui s’échappent de corps lourds du passé comme des fantômes flottants autour de lits vides. De minuit à six heures du matin, des chants de douleur, de frustrations et de désirs qui se glissent hors du livre et s’impriment en nous. Une écriture magnifique et un bonheur de lecture comme rarement il est offert l’occasion d’en lire. Un mausolée, un monument, hanté.

« Lock the lock » Tommy TRANTINO

13e notes éditions

lock.jpegSous influence de la Beat Generation (Kerouac, Burroughs, Ginsberg), Trantino nous présente ses carnets de prison. Récits de son passé tumultueux, poèmes, dessins, fantasmes et délires, ce condamné à mort (gracié et libéré en 2001) se livre sans tabou… ni remords. « Lock the lock », plus qu’un objet littéraire singulier est une célébration de l’envie depuis le couloir de la mort.

« Le sommeil du caïman » , Antonio SOLER

Ed Albin Michel
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Toronto, de nos jours. Le narrateur, réceptionniste dans un hôtel, croit reconnaître un homme surgi de son lointain passé. Plongeant dans ses souvenirs, il revit alors comme une hallucination les années sombres du franquisme qui l’ont conduit à la prison, la torture et l’exil et revoit défiler son enfance. Histoire de trahison et de solitude, ce texte sous tension, intelligent et beau, continue à résonner longtemps après avoir découvert ses dernière pages…

« Je refais le chemin. Ce soir je refais mentalement ce voyage (…) Je voyais passer des êtres vivants par la vitre de l’autobus. Des enfants marchant par des sentiers étroits et ombragés, des hommes conduisant des camionnettes comme si le monde était parfait(…) ».

Par l’auteur du « Chemin des Anglais » Prix Nadal en Espagne

« La vaine attente », Nadeem ASLAM

Ed. du Seuil
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Afghanistan, de nos jours. Un vieil homme pleure sa femme tuée par les talibans et sa fille enlevée par les Russes des années auparavant. Enfermé dans sa demeure aux murs ornés de fresques cachées et aux plafonds tapissés de livres cloués, il recherche son petit fils qu’il n’a jamais connu.
Cette histoire bouleversante, cruelle et politique nous plonge dans un pays ravagé par de trop longues guerres meurtrières. Mais le retour de l’humanité et de la fraternité nous sont assurés si de tels livres voient le jour

Par l’auteur de « la Cité des amants perdus »