Les choix des libraires
        - Dans la catégorie : littérature traduite

Le Wok Machine à Lire guide vos lectures

Les choix des libraires


Du fond de mon coeur : lettres à ses nièces, Jane Austen

Finitude
176 pages
16,50 Euros
Du fond de mon coeur.jpg« Inédites et passionnantes, les lettres de Jane Austen à ses trois nièces préférées dressent un portrait émouvant de l’auteur d’Orgueil et Préjugés.
En tante attentionnée, elle se montre toujours prête à guider ses jeunes nièces, à les conseiller. Elle leur parle d’écriture, de stratégie amoureuse, de sa vie à la campagne, avec l’humour et l’élégance qui font le sel de ses romans. Ces lettres révèlent une touchante intimité et on acquiert bien vite la conviction que Jane Austen n’avait rien à envier à ses attachantes héroïnes.
Un recueil plein de charme, indispensable aux admirateurs de la plus célèbre des romancières anglaises. »


Nid de vipères, Edyr Augusto

Asphalte éditions, Paris
151 pages
15 Euros
Nid de vipères.jpg« Castanhal, dans l’État du Para, au nord du Brésil. Afin de lui extorquer sa scierie, Wlamir Turvel, trafiquant ambitieux, tabasse Alfredo Pastri, puis viole sa femme sous les yeux de leurs enfants, Isabela et Fred. Ceux-ci jurent de venger leurs parents. Mais des années plus tard, Fred a tourné la page et s’est installé aux États-Unis.
Isabela, elle, n’a rien oublié. Déterminée à aller jusqu’au bout de sa vengeance, elle a suivi méticuleusement l’ascension de Wlamir Turvel, devenu l’un des maillons les plus importants du trafic de drogue dans l’Amazonie, ainsi que le gouverneur de l’État. Elle est devenue sa maîtresse et a appris tous ses secrets. En éclatant, sa vengeance va tout emporter sur son passage. »

Un portrait du Brésil sans concessions à travers une vengeance implacable.
Un choix d’Olivier.


Stardust : légendes de Ruby Castle, Nina Allan

Tristam
357 pages
21,50 Euros
Stardust.jpg« Michael Gomez a treize ans, il est un prodige du jeu d’échecs. Lorsqu’il connaît pour la première fois l’épreuve traumatisante de la défaite, il se réfugie dans la fascination qu’exerce sur lui Ruby Castle, une beauté célèbre pour ses rôles dans des films d’épouvante… et pour le meurtre de son amant lors d’un accès de jalousie.
Mais le jeune joueur d’échecs n’est pas seul à nourrir des pensées secrètes à propos de Ruby Castle, ou à être visité par son souvenir. C’est aussi le cas d’un marchand de livres anciens qui s’égare dans le palais des glaces d’une fête foraine, de la maîtresse d’un poète qui fut lié jadis à Ruby, et d’une jeune fille russe qui assiste avec sa famille au lancement d’une fusée. Rien ne semble relier ces différents personnages, hormis l’emprise qu’exerce sur eux l’image de Ruby Castle – dont on ignore d’abord si elle est quelqu’un de réel ou bien un fantasme collectif.

«J’aime les livres qui donnent à la fin l’impression que l’histoire continue quelque part, que nous ne saurons jamais tout et que les personnages ont leur propre vie audelà du scénario qui a été écrit pour eux. J’espère que Stardust est un livre de cette sorte. J’espère que chaque lecteur y trouvera sa version personnelle de l’histoire de Ruby Castle.» (Nina Allan)

Dès la parution à l’automne 2013 de Complications (Grand Prix de l’Imaginaire 2014, réédité aujourd’hui dans la collection Souple), un cercle de lecteurs passionnés s’est créé autour de l’oeuvre de Nina Allan. La puissance d’évocation de ses récits et l’impact émotionnel de son écriture atteignent dans Stardust de nouveaux sommets. En deux livres, Nina Allan impose une œuvre de haut vol, appelée à marquer durablement les esprits. »


Americanah, Chimamanda Ngozi Adichie

éditions Gallimard
522 pages
24,50 Euros
Americanah.png« En descendant de l’avion à Lagos, j’ai eu l’impression d’avoir cessé d’être noire. 
Ifemelu quitte le Nigeria pour aller faire ses études à Philadelphie. Jeune et inexpérimentée, elle laisse derrière elle son grand amour, Obinze, éternel admirateur de l’Amérique, qui compte bien la rejoindre.
Mais comment rester soi lorsqu’on change de continent, lorsque soudainement la couleur de votre peau prend un sens et une importance que vous ne lui aviez jamais donnés ?
Pendant quinze ans, Ifemelu tentera de trouver sa place aux États-Unis, un pays profondément marqué par le racisme et la discrimination. De défaites en réussites, elle trace son chemin, pour finir par revenir sur ses pas, jusque chez elle, au Nigeria.
À la fois drôle et grave, doux mélange de lumière et d’ombre, Americanah est une magnifique histoire d’amour, de soi d’abord mais également des autres, ou d’un autre. De son ton irrévérencieux, Chimamanda Ngozi Adichie fait valser le politiquement correct et les clichés sur la race ou le statut d’immigrant, et parcourt trois continents d’un pas vif et puissant. »

Irrésistible de drôlerie, de justesse, ce roman nous plonge dans les subtilités des rapports entre noirs américains, africains, et la vision qu’en ont les « blancs ». Nous suivons l’héroïne dans ses interrogations sociologiques et sentimentales qu’elle mène avec une grande intelligence.
Un choix de Danielle.


Azami, Aki Shimazaki

éditions Actes Sud
136 pages
13,50 Euros
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« Mitsuo Kawano, jeune trentenaire, est étonné quand il croise par hasard Gorô Kida, un ancien camarade de classe devenu le président d’une importante compagnie. Il est encore plus surpris lorsque celui-ci l’invite dans un club très sélect où travaille une autre ancienne amie d’école, la belle et mystérieuse Mitsuko, devenue entraîneuse.
Mitsuo mène une carrière de rédacteur pour une publication culturelle en attendant de fonder sa propre revue d’histoire. En dépit d’un certain détachement sexuel, il s’entend bien avec Atsuko, la mère de ses deux enfants. Il se contente de fréquenter les salons érotiques pour combler ses besoins. Mais ces retrouvailles fortuites ravivent en lui les rêves et les désirs de jeunesse.
Avec sa prose intimiste et précise, Aki Shimazaki explore cette fois ce que l’on devine derrière la paroi trop lisse des apparences. »

Aucun pathos dans ce « drame amoureux ». L’économie de moyens donne toute sa force à l’émotion qui s’en dégage.

Un choix d’Hélène


Gil, Célia Houdart

éditions P.O.L
240 pages
15,50 Euros
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« L’été de ses dix-huit ans, un jeune pianiste reconnaît une chanson que diffuse un autoradio.
Il se met à chanter.
Une voix monte, des orages éclatent. »

Gil se destine au piano. Il découvre qu’il a « une voix » et devient mondialement connu.
Un livre musical, poétique et envoûtant.
Un livre rare.

Un choix de Maud et Hélène


Les coqs cubains chantent à minuit, Tiemo Monénembo

éditions du Seuil
192 pages
17 Euros
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« Ignacio Rodriguez Aponte, un Noir de La Havane, gagne sa vie en allant cueillir à l’aéroport les gringos pleins aux as et les Européens romantiques. Un jour, Ignacio récupère à sa descente d’avion un certain El Palenque, venu rôder sur les traces de sa propre histoire qu’il ignore. Natif de Guinée, ses racines maternelles sont ici. Tout a commencé un matin lointain des années cinquante, quand les «barbus» de Fidel Castro pourchassés par les troupes de Batista trouvent refuge sur le domaine agricole du grand-père Alfonso. Une amitié bourrue naît entre les deux hommes et le grand-père obtient, de la main de Castro, une lettre signée lui garantissant dans le futur paradis communiste la propriété privée de son domaine…

C’est cette lettre qui vaudra tous les ennuis du monde à la jeune et belle Juliana, et aussi sa passion amoureuse pour un saxophoniste guinéen, beau garçon aux manières de brute. Tierno Monénembo nous entraîne dans une aventure foisonnante où le malheur se noie dans les rythmes de la salsa, les ondulations des corps et le rhum à flots. Un hymne aux origines africaines de Cuba. »

 

Un livre aussi formidable que son titre et bien plus encore, de ceux qu’une fois achevés on ne peut que relire.

Un choix de Camille


L’amie prodigieuse, Elena Ferrante

éditions Gallimard
400 pages
26,50 Euros
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« Naples, fin des années cinquante. Deux amies, Elena et Lila, vivent dans un quartier défavorisé de la ville, leurs familles sont pauvres et, bien qu’elles soient douées pour les études, ce n’est pas la voie qui leur est promise. Lila, la surdouée, abandonne rapidement l’école pour travailler avec son père et son frère dans leur échoppe de cordonnier. En revanche, Elena est soutenue par son institutrice, qui pousse ses parents à l’envoyer au collège puis, plus tard, au lycée, comme les enfants des Carracci et des Sarratore, des familles plus aisées qui peuvent se le permettre. Durant cette période, les deux jeunes filles se transforment physiquement et psychologiquement, s’entraident ou s’en prennent l’une à l’autre. Leurs chemins parfois se croisent et d’autres fois s’écartent, avec pour toile de fond une Naples sombre mais en ébullition, violente et dure. Des chemins qui les conduiront, après le passage par l’adolescence, à l’aube de l’âge adulte, non sans ruptures ni souffrances.

Formidable voyage dans Naples et dans l’Italie du boom économique, L’amie prodigieuse trace le portrait de deux héroïnes inoubliables, qu’Elena Ferrante traque avec passion et tendresse jusqu’au plus profond de leur âme. »

 

Bouleversante histoire d’amitié dans les quartiers pauvres de Naples.

Un choix enthousiaste d’Hélène


Mémoires d’un bon à rien, Gary Shteyngart

éditions de l’Olivier
400 pages
23,50 Euros
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« Gary Shteyngart, l’auteur facétieux de Super triste histoire d’amour, a d’abord été le petit Igor, frêle garçon juif et asthmatique, courant gaiement autour de son premier amour, Vladimir… qui n’est autre que l’immense statue de Lénine à Leningrad.
Quand Igor quitte la Russie pour New York, c’est une nouvelle vie qui commence, celle d’un fils d’émigrés dépassé par les ambitions de ses parents, qui le rêvent avocat et le rebaptisent Gary, parce que ce «bon à rien» a «déjà assez d’emmerdes comme ça».
Gary Shteyngart nous dévoile tout, du cocktail détonant de son éducation russo-américaine à ses déconvenues amoureuses. Mais ce disciple de Groucho Marx et de Woody Allen a plus d’un tour dans son sac. Ses «Mémoires» s’imposent d’emblée comme un chef-d’oeuvre de l’humour juif, et une formidable leçon de vie. »

Un ton enjoué, de l’autodérision à foison : sourire assuré !

Un choix d’Olivier


Nu intérieur, Bélinda Cannone

Editions de l’Olivier
144 pages
15 Euros
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« «Elle était exactement faite pour mon désir. Je lui chuchotai Je voudrais vous faire l’amour. Elle rit légèrement, Maintenant ou tout de suite ?»

Un homme amoureux de deux femmes, et que cela ne dérange en rien, quoi de plus banal aujourd’hui ? Le temps n’est plus où le péché d’adultère inspirait aux coupables les pires tourments – et à la littérature ses oeuvres les plus incandescentes.
Ce livre nous montre pourtant qu’il n’en est rien, et qu’à l’époque de la libération sexuelle, de la psychanalyse et du féminisme, la passion, la jalousie et la mauvaise foi ont encore de beaux jours devant elles. Car c’est bien de passion qu’il est question dans ce roman d’analyse. L’obscénité y croise le grand style, les mots crus se conjuguent à l’acuité du verbe, et le désordre des sentiments n’affecte jamais la syntaxe. Comme si les personnages d’un roman de Benjamin Constant et ceux d’un récit érotique s’étaient donné rendez-vous, afin de faire plus ample connaissance.
Cette confession d’un enfant du siècle – le nôtre – est un des romans les plus brûlants qui se puissent lire en ce moment. Car qu’y a-t-il de plus sexy que l’intelligence ? »

Un homme amoureux de deux femmes… et un très beau roman  qui vous hante longtemps!

Un choix d’Hélène


La petite lumière, Antonio Moresco

Éditions Verdier
128 pages
14€

la petite lumière

  « Je suis venu ici pour disparaître, dans ce hameau abandonné et désert dont je suis le seul habitant » : ainsi commence La Petite Lumière. C’est le récit d’un isolement, d’un dégagement mais aussi d’une immersion. Le lecteur, pris dans l’imminence d’une tempête annoncée mais qui tarde à venir, reste suspendu comme par enchantement parmi les éléments déchaînés du paysage qui s’offrent comme le symptôme des maux les plus déchirants de notre monde au moment de sa disparition possible.
L’espace fait signe par cette petite lumière que le narrateur perçoit tous les soirs et dont il décide d’aller chercher la source. Il part en quête de cette lueur et trouve, au terme d’un voyage dans une forêt animée, une petite maison où vit un enfant. Il parvient à établir un dialogue avec lui et une relation s’ébauche dans la correspondance parfaite des deux personnages. Cette correspondance offre au narrateur l’occasion d’un finale inattendu.
La petite lumière sera comme une luciole pour les lecteurs qui croient encore que la littérature est une entreprise dont la portée se mesure dans ses effets sur l’existence.

Un choix d’Hélène et Camille


Le cycliste de Tchernobyl, Javier Sebastián

Éditions Métailié
208 pages
18 €

le cycliste de tchernobylUn vieil homme hagard, entouré de sacs remplis de vêtements, est abandonné dans un self-service sur les Champs-Elysées. « Ne les laissez pas me tuer », c’est tout ce qu’il sait dire.
Pripiat, ville fantôme, à trois kilomètres de la centrale de Tchernobyl : dans les rues désertes, entre la grande roue neuve et les auto tamponneuses abandonnées , pas âme qui vive. Sauf les samosiol, ceux qui sont revenus dans la zone interdite. Laurenti Bakhtiarov chante Demis Roussos devant la salle vide du ciné-théâtre Prometheus, deux américains givrés testent les effets de la radioactivité sur leur corps… Au cœur d’une apocalypse permanente, Vassia, le cycliste, croit encore à la possibilité d’une communauté humaine.
Ce roman magistral est librement inspiré de la vie de Vassili Nesterenko, physicien spécialiste du nucléaire, devenu l’homme à abattre pour le KGB pour avoir tenté de contrer la désinformation systématique autour de Tchernobyl.
Des paysages hallucinés aux aberrations du système soviétique, Sébastián signe un texte d’une force rare, à la fois glaçant et étrangement beau, hymne à la résistance dans un monde dévasté.

Un coup de cœur de Hélène.