- Dans la catégorie : littérature
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Le Wok Machine à Lire guide vos lectures |
« Dino Egger », Éric ChevillardDino Egger, Éric ChevillardLes Editions De Minuit 14,00 Euros |
« N avez-vous pas froid », Hélène Bessette,N’avez-vous pas froid, Hélène Bessetteéditions Léo Scheer |
« La fiancée des corbeaux », René FrégniLa fiancée des corbeaux, René Frégniéditions Gallimard 15,00 Euros |
« Ward : Ier-IIe siècle », Frédéric WerstWard : Ier-IIe siècle, Frédéric Werstéditions du Seuil |
« L’atelier de la chair », Emmanuelle Pol« L’atelier de la chair », Emmanuelle Poléditions Finitude 127 pages |
« L’homme-alphabet », Richard Grossman, traduit de l’anglais (États-Unis) par Heloïse Esquié« L’homme-alphabet », Richard Grossman, traduit de l’anglais (États-Unis) par Heloïse Esquiééditions le Cherche Midi 485 pages |
« Comme une odeur de muscles, contes de village », Fred Pellerin« Comme une odeur de muscles, contes de village », Fred Pellerinéditions Le passager clandestin 150 pages |
« Spooner », Pete Dexter, traduit de l’anglais (États-unis) par Olivier Deparis« Spooner », Pete Dexter, traduit de l’anglais (États-unis) par Olivier Depariséditions de l’Olivier 557 pages |
« Ward » Frédéric Werst« Ward » Frédéric Werst410 pages
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« Comment gagner sa vie honnêtement » Jean Rouaud« Comment gagner sa vie honnêtement » Jean Rouaud336 pages
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« La sécurité des personnes et des biens » Manuel Joseph et Myr Muratet« La sécurité des personnes et des biens » Manuel Joseph et Myr Muratetéditions P.O.L. 28,00 € |
« Je meurs d’amour pour toi… », Isabelle de Bourbon-Parme, 256 pages et « Je ne suis pas jolie, je suis pire », Princesse de Metternich« Je meurs d’amour pour toi… », Isabelle de Bourbon-Parme256 pages « Je ne suis pas jolie, je suis pire », Princesse de Metternich288 pages |







Et si Dino Egger avait existé ? Modeste et effacé, Albert Moindre rêve des grandes choses qu’il aurait pu faire et des nouveaux horizons qu’il aurait pu ouvrir. Avec Dino Egger, Éric Chevillard montre qu’il est capable de tout !
L’auteur nous confie la correspondance d’un homme qui se sépare de sa femme. Une fois de plus l’écriture d’Hélène Bessette creuse son sillon avec une force et une précision remarquables.
La fiancée des corbeaux, journal intime qui court de l’automne au printemps dans une Provence magnifiée. «Ses pages «de presque rien» disent le désordre du monde et d’un homme : c’est l’alchimie René Frégni. L’écriture transparente. L’innocence retrouvée.»
L’incroyable projet de Frédéric Werst qui invente l’anthologie des œuvres d’un peuple imaginaire. Un livre fou pour un plaisir de lecture qui confine à la jubilation.
Après un recueil de nouvelles intitulé « La douceur du corset » paru en 2009 aux éditions Finitude, Emmanuelle Pol revient avec un roman au sujet original : la liaison amoureuse d’une jeune femme et d’un septuagénaire, sculpteur et professeur aux Beaux Arts. Une passion physique et intellectuelle naît entre le maître et son élève. Après des mois d’une liaison secrète, la jeune femme va découvrir le vrai visage de son amant. Commence alors pour elle une longue réflexion sur cette relation factice dont elle va avoir du mal à se défaire. Un premier roman qui traite d’un thème cher à l’auteur, celui de la complexité des liens amoureux.
Le livre tire son titre du surnom de son personnage central, Clyde Wayne Franklin, au corps entièrement tatoué de lettres. Après avoir passé vingt ans de sa vie en prison pour le meurtre de ses parents et être devenu un poète majeur, Clyde se retrouve à Washington à la recherche de sa petite amie Barbie mystérieusement disparue. Il s’enfonce dans une enquête où il ne maîtrise rien, où lui et nous ne savons plus très bien qui le manipule et dans quel but. Entre polar et roman psychologique ce livre frappe par son incroyable liberté. L’enquête alterne avec le récit halluciné de son enfance douloureuse et les interrogations de ses voix intérieures donnant au final un roman riche, profond et puissant.
« Spooner » est un de ces romans dont on aimerait qu’il ne finisse jamais. Dès le début, la vie de Spooner est placée sous de mauvais augures. Son père et son grand-père meurent quelques jours avant sa naissance et au terme d’un accouchement épique de 53 heures, Spooner met le nez dehors vivant tandis que Clifford, son jumeau, qui restera à jamais le préféré, est mort-né. À partir de là, Spooner est voué à semer le chaos autour de lui et cela bien malgré lui. De son enfance où, surnommé le Vandale, il pisse dans les chaussures de ses voisins, à l’âge adulte où il est presque laissé pour mort dans un quartier mal famé de Philadelphie, en passant par ses années de lycée et ses « exploits » au base-ball, Pete Dexter dresse un portrait fascinant de son personnage. Entre farce et tragique, entre éclats de rire et larme qui pointe à l’œil, ce livre est aussi le récit de la relation entre Spooner et son beau-père Calmer dont la mission semble être de réparer les torts de cette tornade. Une histoire d’amour filial très forte mais jamais formulée. Enfin dernier conseil : n’omettez pas de lire les onze pages de remerciements qui sont décidément pleines d’humour…
Voici un livre fou qui provoque un plaisir de lecture qui confine à la jubilation. « Ward » se présente comme l’anthologie, la première de ce type, de la littérature de ce peuple écrite aux premier et deuxième siècle. À travers les livres fondateurs de la religion des Ward, les grands auteurs de poésie de ces deux siècles ou encore les ouvrages décrivant les avancées scientifiques, c’est toute leur histoire et leur mythologie que nous découvrons. Mais le plus grand mérite de ce livre est de nous proposer une lecture bilingue wardwesân-français alors même que le wardwesân est une langue sortie directement de l’imagination démesurée de Frédéric Werst. Ainsi, non content de créer un monde, un peuple et son histoire, il a surtout crée sa langue et l’a utilisée. Ce livre nous offre donc des possibilités de lectures infinies et les plus fous d’entre nous pourront grâce au lexique et à la grammaire ward proposés en fin d’ouvrage tenter une nouvelle traduction. Un livre pour les passionnés de SF, de linguistique, d’histoire, de mythologie, de poésie ou tout simplement pour les lecteurs curieux !
Après avoir écrit cinq ouvrages sur sa famille, dont « Les champs d’honneur », Jean Rouaud aborde sa jeunesse influencée par mai 68. Il porte un regard décalé sur cette époque qu’il traverse en compagnie de ses « cousins », des marginaux qui vivent en communauté à la campagne dans le sud de la France.
Cette œuvre à quatre mains et quatre yeux de Myr Muratet, photographe, et Manuel Joseph, écrivain, nous plonge dans un univers urbain angoissant et terriblement réaliste. Monsieur J., le narrateur, sort d’un « centre de réadaptations », prison ou hôpital psychiatrique ou peut-être les deux. Confronté à ses névroses, à son passé dont il ne peut parler, il tente de s’habituer à sa nouvelle vie en s’installant dans un nouvel appartement. Ce récit sobre, simple et juste est entrecoupé de textes prélevés par Manuel Joseph et traitant de l’utilisation de métaphores médicales pour parler des guerres et actions de contrôle des populations les plus violentes. Ces fragments donnent une autre dimension au texte, tout comme les photos de Myr Muratet, portraits d’habitants de la rue, de policiers dans des gares vides ou de mobilier urbain. Une œuvre complète, profonde et une collaboration réellement réussie.
La nouvelle collection « La lettre et la plume » aux éditions du Livre de Poche a pour objectif de marier littérature et histoire aux travers d’écrits intimes. Voici donc deux petits bijoux pour son lancement.