- Dans la catégorie : littérature
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Le Wok Machine à Lire guide vos lectures |
Littérature« Oeuvres complètes: romans, nouvelles, essais, correspondance » F.O’Connor, collections Quarto,Gallimard 29,90 euros |
« Le miracle de San Gennaro », Sándor Márai« Le miracle de San Gennaro », Sándor MáraiEd Albin Michel |
« L’offense » Ricardo Menendez Salmon« L’offense » de Ricardo Menendez SalmonEd Actes Sud |
« Je ne t’ai pas vu hier« Je ne t’ai pas vu hier dans Babylone »Antonio Lobo Autunes |
« Rencontres avec l’archidruide », John Mac Phee« Rencontres avec l’archidruide », John Mac PheeEd Gallsmeister |
« Comme un fracas, une chronique » Jacques-Henri Michot« Comme un fracas, une chronique » de Jacques-Henri Michotéd Al Dante |
« Le club des incorrigibles optimistes » Jean-Michel Guenassia« Le club des incorrigibles optimistes » Jean-Michel GUENASSIAEditions Albin Michel |
« Lock the lock » T TRANTINO« Lock the lock » Tommy TRANTINO13e notes éditions |
« Dans les ombres sylvestres », Jérôme Lafargue« Dans les ombres sylvestres », Jérôme LAFARGUEEd. Quidam Le responsable de cet enthousiasme est Jérôme Lafargue, qui a écrit « Dans les ombres sylvestres » chez Quidam. Il y est question de forêt qui respire, de la puissance de l’océan, de la complexité de la nature humaine, de révolution, de pouvoir du verbe. Envoûtant, déroutant, facétieux, bigrement malin et jubilatoire, voilà les qualificatifs qui me viennent à l’esprit. Enfin, les lecteurs de ce roman comprendront que ce conseil est un peu plus que l’acte de générosité d’une libraire qui souhaite partager son plaisir. |
Grand Homme« Grand Homme », Chloé HOOPERéd. Bourgois
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Cadence, S. Velut éditions BourgoisCadence, Stéphane VELUT éditions Bourgois Cadence est un texte fascinant et glaçant, Stéphane Velut un auteur à suivre absolument. |
Des Hommes« Des hommes », Laurent MAUVIGNIEREd. de Minuit |







En 1948, alors que Sándor Márai fuit la Hongrie, il va passer plusieurs années dans les environs de Naples, avant d’émigrer pour les États-Unis.Ce long séjour va fortement l’influencer et donner le ton de ce roman.
1er septembre 1939, Kurt Crüwell est appelé sous les drapeaux allemands. Jeune soldat naïf, il assiste au martyre d’un village français et perd aussitôt toute sensibilité. Devenu inutile pour l’armée, il est alors placé dans un sanatorium où il tente de survivre en étant devenu « une créature purement mentale ». Court roman vif et incisif, l’offense, contenue dans une larme, trouve sa fin tragique lors d’un cauchemar halluciné digne d’un film de David Lynch. Beau et entêtant.
L’auteur, pionnier du Nouveau Journalisme, prix Pulitzer en 1999, rend compte à travers trois récits, de la personnalité de l’archidruide David Brower. Inconnu chez nous, il fut un défenseur des grands espaces américains. Chaque texte « une montagne », « une île », « une rivière » est une description superbe du lieu en question, mais aussi un dialogue entre l’Archidruide et un opposant à son point de vue. La confrontation entre ses personnalités remarquables, chacun s’exprimant avec intégrité est subtile et brillante. Publié en 1971, ce texte de Nature Writing est une nouvelle découverte de l’excellente maison Gallsmeister.
Une chronique donc, tenue chaque jour ou presque entre avril et octobre 2008 puis sporadiquement jusqu’au 29 avril 2009. Un fracas également, celui du monde, celui d’une année, celui de l’Histoire. Puisqu’il est ici beaucoup question d’Histoire, celle de la Commune de Paris et de sa répression sanglante, celle de la révolution Spartakiste et de sa répression sanglante, celle de nombreuses autres révolutions et de leurs systématiques et impitoyables répressions sanglantes. Les dates sont bien souvent, pour Michot, l’occasion de se remémorer et de nous rappeler certains événements, soulignant au passage le fossé entre la mémoire officielle et la mémoire du peuple. Ainsi, le 17 octobre alors qu’une encyclopédie choisit dans son éphéméride le 17 octobre 1968 et la victoire de Colette Besson aux Jeux Olympiques, Michot préfère se souvenir du 17 octobre 1961 « une des pages les plus noires et les plus longtemps cachées de l’histoire de notre pays ».
N’hésitez pas à entrer dans ce roman de 750 pages. Très rapidement vous serez sous le charme de cette chronique des années 60, de son atmosphère et de ses personnages.
Sous influence de la Beat Generation (Kerouac, Burroughs, Ginsberg), Trantino nous présente ses carnets de prison. Récits de son passé tumultueux, poèmes, dessins, fantasmes et délires, ce condamné à mort (gracié et libéré en 2001) se livre sans tabou… ni remords. « Lock the lock », plus qu’un objet littéraire singulier est une célébration de l’envie depuis le couloir de la mort.
La satisfaction d’avoir déniché la perle rare, le plaisir de rencontrer un texte, l’engouement pour un auteur, l’envie de faire du prosélytisme à tout crin c’est surtout ça qui nous fait lever le rideau de nos librairies tous les matins. 

