Les choix des libraires

Le Wok Machine à Lire guide vos lectures

Les choix des libraires


« Trafic sordide », Simon LEWIS

« Trafic sordide », Simon LEWIS

Ed Actes Sud

trafic sordide.jpgPour une fois, l’exotisme de ce polar n’est pas la découverte d’une civilisation lointaine ou antique. C’est la culture occidentale qui sera jugée et jaugée par l’inspecteur Jian. Ce dernier est un flic chinois corrompu et sûr de son pouvoir sur son territoire, mais il va devoir partir pour l’Angleterre car sa fille y étudie et lui a passé un coup de fil alarmant.
Il ne connaît ni la langue, ni les coutumes du pays. Dépourvu de son autorité habituelle il va se trouver mélé à un trafic d’êtres humains, immigrés illégaux utilisés comme main d’oeuvre.
Ce « dirty Harry » à la chinoise, à l’humour involontaire et en situation irrégulière va user de tous les moyens pour sauver sa fille.


Cadence, S. Velut éditions Bourgois

Cadence, Stéphane VELUT

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En 1933, à Munich, à la demande du Führer, un peintre a accepté de réaliser le portrait d’un jeune modèle doté de tous les attributs aryens. Cadence est le journal de cet artiste. Ce dernier ne se contentera pas d’exécuter simplement le portrait de cette jeune fille. Il souhaite en faire une poupée qui ferme les yeux quand on la couche, une marionnette dont il pourra tirer les ficelles comme bon lui semble.
Le lecteur devient le témoin de ce lent processus de déshumanisation et de soumission dont la réalisation est menée avec la régularité d’un métronome pendant que le monde gronde à l’extérieur de l’atelier.

Cadence est un texte fascinant et glaçant, Stéphane Velut un auteur à suivre absolument.


Des Hommes

« Des hommes », Laurent MAUVIGNIER

Ed. de Minuit
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1960, c’est le départ vers l’Algérie de Bernard alias « Feu de bois », Rabut et Février, tous jeunes appelés.
A leur retour ils se replient sur leur silence et essaient de construire leur vie. Mais 40 ans aprés, Solange la soeur de Bernard fête son anniversaire et tout dérappe; le passé refait surface, les rancoeurs familiales et les souvenirs de guerre.
Une écriture accomplie et une justesse de ton pour évoquer un sujet délicat.


Ce que je sais de Vera Candida

« Ce que je sais de Vera Candida », Véronique OVALDÉ

Ed. Olivier
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Trois portrait de femmes-mères. Rose Bustamente, prostituée puis pêcheuse, Vera à élevé seule sa fille Violette puis sa petite fille Vera Candida. A son tour Vera quittera à 15 ans son île Vatapuna, pour donner la vie a Monica Rose.
Jeronimo et Itxaga, les personnages masculins qui traversent ce livre, ne sont pas des anges.
Toute l’histoire se déroule sur fond tropical d’une île et d’une petite ville Sud-Américaine.
Une écriture enlevée, qui nous fait baigner dans cette ambiance moite.


Envoyée spéciale en Mandchourie, Ella Maillart.

« Envoyée spéciale en Mandchourie », Ella MAILLART.

Editions Zoé

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Ecrivaine, photographe et journaliste, Ella Maillart obtient en 1934 un contrat « d’envoyée spéciale en Mandchourie » pour le quotidien le « Petit Parisien ».
De son voyage dans ce vaste territoire du Nord-Est de l’Asie, elle nous livre ce carnet de route qui nous depeint toute la complexité et la beauté de ce pays, mais surtout le courage et la détermination de cette aventurière.


La vaine attente, Nadeem Aslam

« La vaine attente », Nadeem ASLAM

Ed. du Seuil
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Afghanistan, de nos jours. Un vieil homme pleure sa femme tuée par les talibans et sa fille enlevée par les Russes des années auparavant. Enfermé dans sa demeure aux murs ornés de fresques cachées et aux plafonds tapissés de livres cloués, il recherche son petit fils qu’il n’a jamais connu.
Cette histoire bouleversante, cruelle et politique nous plonge dans un pays ravagé par de trop longues guerres meurtrières. Mais le retour de l’humanité et de la fraternité nous sont assurés si de tels livres voient le jour

Par l’auteur de « la Cité des amants perdus »


La Ville absente, Ricardo Piglia, traduit de l’espagnol (Argentine) par François-Michel Durazzo, ed. Zulma

« La Ville absente », Ricardo PIGLIA, traduit de l’espagnol (Argentine) par François-Michel DURAZZO,

Editions Zulma

Junior, journaliste à El Mundo, enquête sur une machine à fabriquer des récits. La volonté acharnée de la dictature au pouvoir de réduire au silence la machine et des appels téléphoniques lui révélant de nouveaux indices vont le pousser à se consacrer entièrement à la résolution du mystère. Au cours de ses recherches il croisera un gangster coréen, des jeunes femmes détruites par l’oppression politique ou familiale et des ingénieurs exilés, s’enfonçant toujours un peu plus dans l’étrangeté des récits de la machine.
Placé sous la figure tutélaire de Macedonio Fernández, auteur argentin du début du siècle (publié en France chez José Corti), ce livre nous permet aussi de croiser l’oeuvre d’ Edgar Alan Poe ou le livre mythique de la littérature argentine, Martin Fierro. À l’heure où l’on ne cesse de vanter les mérites d’une littérature en prise avec le réel, ce livre de Ricardo Piglia nous propose une autre voie, celle d’une littérature qui, sans ignorer le monde et l’ Histoire, parle de la littérature elle-même, de sa force, de son pouvoir.


Inventions nouvelles et dernières nouveautés, Gaston de Pawlowski.

« Inventions nouvelles et dernières nouveautés », Gaston de PAWLOWSKI.

Ed Finitude 13,50 Euros

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« Nos bijoutiers sont enchantés. On vient d’inventer une nouvelle bague à roulement à billes, qui se placera sur chaque pouce. Ce nouveau dispositif, bien réglé, permettrait de se tourner les pouces durant des heures dans la moindre fatigue et sans danger d’échauffement. Cette mode nouvelle sera bien accueillie, on peut être persuadé, par tous les rentiers désœuvrés. »

Voici l’une des nombreuses inventions contenues dans cet ouvrage et rédigées par Gaston de Pawlowski, un auteur un peu oublié aujourd’hui, grand voyageur, grand sportif, érudit et curieux de tout….Ouvrez ce livre et délectez-vous avec ces textes courts, où l’humour et l’absurde se côtoient admirablement bien.


Le choeur des femmes, M WINCKLER, éd. POL.

« Le choeur des femmes » , M WINCKLER, éd. POL.

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Le Dr Jean Atwood, chirurgien, doit finir son internat dans le service du Dr Franz Kama, spécialisé en « médecine de femmes ». Très brillant, il pense gaspiller son temps à écouter des histoires de bonnes femmes pendant 6 mois.
Le roman alterne les voix des 2 médecins et celles des patientes sous forme de dialogue, pensées intérieures, chansons aphorismes. On est dans le même univers que « La maladie de Sachs », avec la même force de conviction. Comme à chaque fois, Winckler nous embarque par son engagement et son habileté narrative.


Le sommeil du caïman, Antonio SOLER

« Le sommeil du caïman » , Antonio SOLER

Ed Albin Michel
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Toronto, de nos jours. Le narrateur, réceptionniste dans un hôtel, croit reconnaître un homme surgi de son lointain passé. Plongeant dans ses souvenirs, il revit alors comme une hallucination les années sombres du franquisme qui l’ont conduit à la prison, la torture et l’exil et revoit défiler son enfance. Histoire de trahison et de solitude, ce texte sous tension, intelligent et beau, continue à résonner longtemps après avoir découvert ses dernière pages…

« Je refais le chemin. Ce soir je refais mentalement ce voyage (…) Je voyais passer des êtres vivants par la vitre de l’autobus. Des enfants marchant par des sentiers étroits et ombragés, des hommes conduisant des camionnettes comme si le monde était parfait(…) ».

Par l’auteur du « Chemin des Anglais » Prix Nadal en Espagne


Pierre Peuchmaurd témoin élégant, Laurent Albarracin

« Pierre Peuchmaurd témoin élégant », Laurent ALBARRACIN

Ed l’Oie de Cravan, 8 euros

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« Dans le tropisme de Peuchmaurd, il y a comme une tension entre la Bretagne et la Chine, entre l’engagement chevaleresque (le désir, le merveilleux) et le retrait (la mélancolie). La poésie ne vise ni l’indifférence, ni la sagesse, ni le bonheur. Elle ne vise que le monde tel qu’il est, étrange et naturel, effrayant et merveilleux. »

Ces mots sont de Laurent Albarracin, auteur d’un texte éclairant sur la poésie de Pierre Peuchmaurd. Prenez en main ce petit ouvrage qui nous arrive du Québec et plongez dans l’univers de ce grand poète français disparu récemment. Et ne vous arrêtez pas en si bon chemin : prenez le temps de lire les poèmes, les aphorismes, les articles et autres écrits que cet homme nous a laissés.


L’homme qui exauce les vœux

L’homme qui exauce les vœux

Tarquin Hall, Éditions 10/18, 8,60€

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Vish Puri, le meilleur privé autoproclamé de toute l’Inde, enquête habituellement sur la moralité des futurs gendres de familles riches.
Dans ces milieux de la nouvelle économie indienne où un mariage peut compter 2000 invités et où l’animation est assurée par Céline Dion (!), mieux vaut être certain de ne pas tomber sur un escroc…C’est dans ce cadre qu’opérera notre homme.
Avec ce nouveau personnage nous avons une véritable coupe transversale de la société indienne entre luxe et pauvreté.