Les choix des libraires

Le Wok Machine à Lire guide vos lectures

Les choix des libraires


Karitas sans titre Kristin Marja Baldursdottir

karitas sans titre

Karitas sans titre
Kristin Marja Baldursdottir

éditions Gaïa

Karitas est née en Islande au début du 20ème siècle. Dans un milieu où chacun se consacre au dur labeur de la pêche, Karitas se révèle talentueuse pour le dessin et grâce à sa ténacité et au concours d’une bienfaitrice, elle embarque pour le Danemark afin d’intégrer l’école des Beaux-Arts. A son retour, sans cesse contrariée dans son désir de peindre, Karitas ne renoncera jamais. Il s’agit du parcours de cette femme, éprise de liberté mais aussi de celui d’une famille, enfin de celui d’un couple surprenant.


Une femme de quelques vies de Jean Daive

« Une femme de quelques vies » de Jean Daive

Une femme de quelques vies

éditions Flammarion,
collection Poésie/Flammarion
18 euros

Une douceur. Une angoissante douceur. La solitude en quelque sorte. C’est ce qui nous saisit dès l’entame du texte et ne nous quitte plus alors même que nous en avons finit la lecture. Une femme, l’eau, une rivière, la forêt, l’eau, une goutte de pluie, une maison isolée, une femme encore, dans cette forêt, cette maison, à côté ou au milieu de cette eau. Jean Daive raconte. Ce n’est pas un récit, mais Jean Daive raconte. Cette eau, cette forêt, mais surtout cette femme, « une femme qui rêve/qui observe ou souffre/en écrivant ». Clichés, instantanés, tableaux, au fil des mots les images se succèdent et naît le portrait d’une femme, jusqu’à « une dernière/vision d’elle [...] toute droite/devant la prairie ».


La couleur de l'aube de Yannick Lahens

« La couleur de l’aube » de Yannick Lahens

éditions Sabine Wespieser, 20 euros

la couleur de l'aube

Yannick Lahens nous parle d’Haïti, de sa misère, sa violence mais aussi de la rage de vivre de ses habitants,de leurs habitudes, de leusr espoirs… On entre dans l’histoire d’une famille, grâce aux voix de deux soeurs, l’une si raisonnable et l’autre si sensuelle que l’on comprend que ces traits ont été façonnés par la vie en Haïti.

Ces deux femmes se racontent, dans l’attente inquiète de leur jeune frère qui n’est pas rentré de la nuit.


C'est pour toi que le rôdeur vient d'Adrienne Maria Vrettos

« C’est pour toi que le rôdeur vient » d’Adrienne Maria Vrettos

Traduit de l’américain.
éditions Thierry Magnier.
272pages. 11€
C'est pour toi que le rôdeur vient

Dans une petite ville américaine un groupe d’enfants est soudé, uni par le drame qui s’est passé 10 ans auparavant. Un assassin a tué l’un d’entre eux, surnommé le rôdeur, disparu depuis. Dylan est un peu à part dans le groupe car elle a, depuis cet événement, des visions chaque fois qu’un enfant est assassiné. Elle collabore discrètement avec la police et cache à ses amis ce don particulier. Avec les premières neiges il semblerait que le rôdeur soit revenu, Dylan va enfin en savoir plus sur la famille de sa mère et l’origine de ce pouvoir si lourd à supporter et, peut-être sauver la dernière victime. Un thriller efficace.


Ailleurs de Moka

« Ailleurs » de Moka

Ecole des Loisirs coll.Medium.318 pages. 11€
Ailleurs Il s’agit ici d’une trilogie, qui reprend trois titres de Moka sortis entre 1991 et 1994 « Ailleurs », « Le puits d’amour » et « A nous la belle vie » qui ont la même héroïne : Frankie, 15 ans, 1m80, 8 ans de judo et toute en muscles. Elle rêve de piloter un avion, n’a pas peur de faire « le coup de poing » et déteste l’hypocrisie, le racisme et les idées reçues. Sa vie familiale agitée la mène aux USA avec son père et sa soeur. Sa belle énergie et son caractère de cochon lui font vivre quelques expériences fortes et des rencontres enrichissantes voire troublantes. Se mettre dans le pétrin est aussi une de ses spécialités mais en fait c’est toujours pour aider quelqu’un. Ai-je dit qu’elle était extrêmement attachante ? Un certain Major David King, officier de navigation, sera un de ceux qui succomberont à son culot et à son charme… Une lecture tonique!


L'Etrange vie de Nobody Owens de Neil Gaiman

« L’Etrange vie de Nobody Owens » de Neil Gaiman

Traduit de l’américain. Editions Albin Michel coll. Wiz, 320 pages. 13€50
L'ŽEtrange vie de Nobody Owens Voici le deuxième titre jeunesse de Neil Gaiman, auteur américain de science-fiction, après le très remarqué « Coraline » (même éditeur). L’auteur cultive un goût certain pour la noirceur et le morbide, l’histoire se déroule en effet dans un cimetière ! Jack, sinistre tueur au grand couteau, vient de massacrer toute une famille, il est à la recherche du petit dernier. Celui-ci, un an et demi, réveillé par le bruit et inconscient du danger, se promène tranquillement jusqu’au cimetière abandonné proche de sa maison. Là, les morts le découvrent et suppliés par le fantôme de sa mère, acceptent de le garder et même de l’élever. Celui qui s’appelle maintenant « Nobody Owens » va donc grandir en sécurité avec les morts de toutes les époques, loin des dangers du monde des vivants, mais un jour Jack reviendra … Pas de frayeur, on est bien loin de la série « Chair de poule » et Neil Gaiman a une vraie plume, tendre et magique et nous fait passer un moment délectable.


La Place du leiko de Maria José Martinez

« La Place du leiko » de Maria José Martinez

Traduit de l’espagnol. Editions Ecole des Loisirs coll.Medium, 234 pages. 10€

ancibure.jpg Les suites de la guerre civile espagnole vues au travers des yeux d’une petite fille de 10 ans, Africa. Son père est militaire, catholique et franquiste, elle a une grande famille, gaie et animée. Sur la place devant chez elle se trouve un vieux cireur de chaussures, militant basque, du côté des vaincus. Avec lui elle va pouvoir discuter, argumenter sur les grands problèmes de la vie. Elle va pousser dans ses retranchements ce vieil homme bougon et méfiant qu’elle appelle leiko, mot basque qu’elle invente pour grand-père. Elle a plein d’idées un peu folles, trouver l’invention pour gagner la paix, par exemple et chaque fois laisse le vieil homme désarmé devant tant de joie de vivre de logique et d’opiniâtreté. Elle finira par percer sa carapace d’amertume et de douleur laissée par la guerre. Emotion, douceur et gravité sont les valeurs mises en avant dans ce roman, sans mièvrerie et avec beaucoup de gaité.