à la une d'avril 2015


François Maspero

librairie-MasperoImprimeur à seize ans, libraire à vingt-deux, c’est à vingt-six que François Maspero devient éditeur. La guerre d’Algérie sera déterminante. Il édite d’abord des opposants algériens, puis des textes littéraires ou trop polémiques que les autres maisons refusent. Il devient « l’éditeur de ceux qui ne peuvent pas se faire entendre chez d’autres ». Il quitte la librairie (La Joie de Lire à Paris, Mimésis à Bordeaux…) et, en 1981, décide de céder la maison d’édition éponyme qu’il avait créée en 1959 (et qui deviendra les éditions La Découverte deux ans plus tard).

Auteur d’une quinzaine d’ouvrages, romans et récits, voyageur inlassable, humaniste rigoureux, homme de conviction et de fidélité, François Maspero était aussi traducteur de l’italien (Biamonti, Affinati, Meldini) et de l’espagnol (Barrios, Mendoza, Mutis, Pérez-Reverte, Posadas, Roa Bastos, Sepulveda, Skarmeta, Vasquez Montalban…).

« Pas vraiment voyageur désinvolte, François Maspero, non, plutôt inquiet, c’est-à-dire lucide. Sur la lame du rasoir. Un homme en mouvement, curieux des êtres et des choses. Les yeux et le cœur ouverts, à vif. Il n’aime pas qu’on parle de lui comme d’un « passeur » : passeur de mots, passeur de frontières… c’est galvaudé, comme le Livre avec un grand L. Ce qui est frappant chez lui, c’est la tendresse. » (Sadek Aissat)

Il vient de nous quitter à l’âge de 83 ans.