Le choix des libraires


La Place du leiko de Maria José Martinez

« La Place du leiko » de Maria José Martinez

Traduit de l’espagnol. Editions Ecole des Loisirs coll.Medium, 234 pages. 10€

ancibure.jpg Les suites de la guerre civile espagnole vues au travers des yeux d’une petite fille de 10 ans, Africa. Son père est militaire, catholique et franquiste, elle a une grande famille, gaie et animée. Sur la place devant chez elle se trouve un vieux cireur de chaussures, militant basque, du côté des vaincus. Avec lui elle va pouvoir discuter, argumenter sur les grands problèmes de la vie. Elle va pousser dans ses retranchements ce vieil homme bougon et méfiant qu’elle appelle leiko, mot basque qu’elle invente pour grand-père. Elle a plein d’idées un peu folles, trouver l’invention pour gagner la paix, par exemple et chaque fois laisse le vieil homme désarmé devant tant de joie de vivre de logique et d’opiniâtreté. Elle finira par percer sa carapace d’amertume et de douleur laissée par la guerre. Emotion, douceur et gravité sont les valeurs mises en avant dans ce roman, sans mièvrerie et avec beaucoup de gaité.

L'Etrange vie de Nobody Owens de Neil Gaiman

« L’Etrange vie de Nobody Owens » de Neil Gaiman

Traduit de l’américain. Editions Albin Michel coll. Wiz, 320 pages. 13€50
L'ŽEtrange vie de Nobody Owens Voici le deuxième titre jeunesse de Neil Gaiman, auteur américain de science-fiction, après le très remarqué « Coraline » (même éditeur). L’auteur cultive un goût certain pour la noirceur et le morbide, l’histoire se déroule en effet dans un cimetière ! Jack, sinistre tueur au grand couteau, vient de massacrer toute une famille, il est à la recherche du petit dernier. Celui-ci, un an et demi, réveillé par le bruit et inconscient du danger, se promène tranquillement jusqu’au cimetière abandonné proche de sa maison. Là, les morts le découvrent et suppliés par le fantôme de sa mère, acceptent de le garder et même de l’élever. Celui qui s’appelle maintenant « Nobody Owens » va donc grandir en sécurité avec les morts de toutes les époques, loin des dangers du monde des vivants, mais un jour Jack reviendra … Pas de frayeur, on est bien loin de la série « Chair de poule » et Neil Gaiman a une vraie plume, tendre et magique et nous fait passer un moment délectable.

Ailleurs de Moka

« Ailleurs » de Moka

Ecole des Loisirs coll.Medium.318 pages. 11€
Ailleurs Il s’agit ici d’une trilogie, qui reprend trois titres de Moka sortis entre 1991 et 1994 « Ailleurs », « Le puits d’amour » et « A nous la belle vie » qui ont la même héroïne : Frankie, 15 ans, 1m80, 8 ans de judo et toute en muscles. Elle rêve de piloter un avion, n’a pas peur de faire « le coup de poing » et déteste l’hypocrisie, le racisme et les idées reçues. Sa vie familiale agitée la mène aux USA avec son père et sa soeur. Sa belle énergie et son caractère de cochon lui font vivre quelques expériences fortes et des rencontres enrichissantes voire troublantes. Se mettre dans le pétrin est aussi une de ses spécialités mais en fait c’est toujours pour aider quelqu’un. Ai-je dit qu’elle était extrêmement attachante ? Un certain Major David King, officier de navigation, sera un de ceux qui succomberont à son culot et à son charme… Une lecture tonique!

C'est pour toi que le rôdeur vient d'Adrienne Maria Vrettos

« C’est pour toi que le rôdeur vient » d’Adrienne Maria Vrettos

Traduit de l’américain.
éditions Thierry Magnier.
272pages. 11€
C'est pour toi que le rôdeur vient

Dans une petite ville américaine un groupe d’enfants est soudé, uni par le drame qui s’est passé 10 ans auparavant. Un assassin a tué l’un d’entre eux, surnommé le rôdeur, disparu depuis. Dylan est un peu à part dans le groupe car elle a, depuis cet événement, des visions chaque fois qu’un enfant est assassiné. Elle collabore discrètement avec la police et cache à ses amis ce don particulier. Avec les premières neiges il semblerait que le rôdeur soit revenu, Dylan va enfin en savoir plus sur la famille de sa mère et l’origine de ce pouvoir si lourd à supporter et, peut-être sauver la dernière victime. Un thriller efficace.

La couleur de l'aube de Yannick Lahens

« La couleur de l’aube » de Yannick Lahens

éditions Sabine Wespieser, 20 euros

la couleur de l'aube

Yannick Lahens nous parle d’Haïti, de sa misère, sa violence mais aussi de la rage de vivre de ses habitants,de leurs habitudes, de leusr espoirs… On entre dans l’histoire d’une famille, grâce aux voix de deux soeurs, l’une si raisonnable et l’autre si sensuelle que l’on comprend que ces traits ont été façonnés par la vie en Haïti.

Ces deux femmes se racontent, dans l’attente inquiète de leur jeune frère qui n’est pas rentré de la nuit.

Une femme de quelques vies de Jean Daive

« Une femme de quelques vies » de Jean Daive

Une femme de quelques vies

éditions Flammarion,
collection Poésie/Flammarion
18 euros

Une douceur. Une angoissante douceur. La solitude en quelque sorte. C’est ce qui nous saisit dès l’entame du texte et ne nous quitte plus alors même que nous en avons finit la lecture. Une femme, l’eau, une rivière, la forêt, l’eau, une goutte de pluie, une maison isolée, une femme encore, dans cette forêt, cette maison, à côté ou au milieu de cette eau. Jean Daive raconte. Ce n’est pas un récit, mais Jean Daive raconte. Cette eau, cette forêt, mais surtout cette femme, « une femme qui rêve/qui observe ou souffre/en écrivant ». Clichés, instantanés, tableaux, au fil des mots les images se succèdent et naît le portrait d’une femme, jusqu’à « une dernière/vision d’elle [...] toute droite/devant la prairie ».

Karitas sans titre Kristin Marja Baldursdottir

karitas sans titre

Karitas sans titre
Kristin Marja Baldursdottir

éditions Gaïa

Karitas est née en Islande au début du 20ème siècle. Dans un milieu où chacun se consacre au dur labeur de la pêche, Karitas se révèle talentueuse pour le dessin et grâce à sa ténacité et au concours d’une bienfaitrice, elle embarque pour le Danemark afin d’intégrer l’école des Beaux-Arts. A son retour, sans cesse contrariée dans son désir de peindre, Karitas ne renoncera jamais. Il s’agit du parcours de cette femme, éprise de liberté mais aussi de celui d’une famille, enfin de celui d’un couple surprenant.

La politesse des maisons

La politesse des maisons

Bénédicte Chaljub, Éditions Actes Sud 22 €

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Ce livre est publié chez Actes Sud, dans la collection
L’Impensé, qui propose « une autre façon de penser l’architecture
et le paysage ». Cet ouvrage revient sur le parcours de Renée
Gailhoustet, une architecte engagée qui a longtemps œuvré
pour le logement social. De plus, un entretien et un abécédaire
richement illustré le rendent attrayant.

Chardin et Rembrandt

Chardin et Rembrandt

Marcel Proust, Éditions Bruit du temps 11 €


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Ce texte de Marcel Proust consiste en un article inachevé, rédigé
au début de la carrière littéraire de l’auteur, alors que celui-ci n’a
que 24 ans.
Marcel Proust s’adresse à son lecteur pour évoquer une visite
faite au Louvre et à travers l’éloge de Chardin et Rembrandt,
célèbre un certain art de vivre.
Ce livre soigné présente le texte de Proust accompagné de
reproductions des tableaux cités par l’auteur et suivi d’une postface
éclairante d’Alain Madeleine-Perdrillat.

La cuisine des bergers et des randonneurs

La cuisine des bergers et des randonneurs

Thierry Thorens, Éditions Actes Sud, 10 €


berger

Un petit livre pour vous rappeler que c’est pas parce qu’on fait de
la rando qu’on est condamné au Bolino ! Thierry Thorens nous
propose des recettes simples, faciles à faire avec trois fois rien et
surtout avec ce que vous aurez glané sur votre chemin de montagne.
Cet été : grimpez, hissez-vous haut au-dessus du monde
et… savourez !

La Reine des rêves

La Reine des rêves

Banerjee Chitra Banerjee,Éditions Piquier, 9 €


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C B Divakaruni nous emmène avec Rakhi au cœur de la vie américaine
tout en puisant dans sa culture indienne. Rakhi vit avec sa
fille Jona à Berkeley et vit une relation compliquée avec Sonny, le
père de cette dernière. Elle peint et travaille avec son amie Belle
dans le salon de thé indien qu’elles ont ouvert, la « Chaï House
». Mais surtout, sa mère est interprète des rêves, don qu’elle refuse
de partager… jusqu’à sa mort et la découverte d’un journal
intime.

Sur le sable

Sur le sable

Michelle Lesbre,Éditions Sabine Wespieser, 17 €


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Assis sur une dune, regardant l’incendie d’une maison, ces deux
inconnus-là font une pause et se laissent aller à se raconter à
eux-mêmes et à l’autre leurs vies. Simple comme une rencontre,
fort et lumineux comme les romans que nous a déjà donné à lire
Michelle Lesbre.

Régime Sec

Régime Sec

Dan Fante, Éditions 13e note, 19 €


regime

Sexe, drogue et rock’n’roll.
Voici le premier recueil de nouvelles du fils de John Fante : l’auteur
puise son inspiration dans son vécu de chauffeur de taxi alcoolisé
pour nous livrer des textes déjantés.

Journal d’Hélène Berr

Journal d’Hélène Berr

Éditions Points Seuil, 7 €


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En août 1942, Hélène Berr, jeune juive française, commence la
rédaction de son journal. Autour de ses études à Paris, ses amis
et ses histoires d’amour, se dessinent peu à peu les angoisses
liées aux lois anti-juives. Arrivent alors l’étoile jaune et les rafles.
Jusqu’à sa déportation en mars 1944, elle décrira son quotidien
troublé avec de nombreuses références littéraires et un grand
talent d’écriture.

Un petit tour du Proche-Orient

Un petit tour du Proche-Orient

Raphaël Krafft,Éditions Bleu autour, 18 €.


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Dans ce journal illustré de paysages et de visages croisés par
Raphaël Krafft entre Le Caire et Beyrouth, ce journaliste à vélo
nous fait découvrir une géographie intime et chaleureuse du Proche-
Orient, à la rencontre d’Égyptiens, de Jordaniens, d’Israéliens,
de Syriens mais aussi de Palestiniens éparpillés dans des frontières
qu’ils ne rêvent que de franchir.
Des voix et des visages loin des clichés de certains journaux
télévisés…
Pour revivre et continuer le voyage, nous espérons croiser à la
librairie avant la fin de l’année ce journaliste à vélo !

Nullarbor

Nullarbor

David Fauquemberg,Éditions Folio Gallimard, 6 €


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Partez avec David Fauquemberg, sac au dos pour la Nullarbor,
vaste plaine désertique de l’ouest australien, où seule la nature
hostile est reine.
Préparez-vous au pire, avec une campagne de pêche sur
l’océan Indien qui vire au cauchemar, comme au rêve grâce à sa
rencontre avec des Aborigènes qui vont l’initier à leurs coutumes
et un monde surnaturel.
Avec ce livre, nous sommes bien loin des clichés et il vous permettra,
à coup sûr de vous échapper vers d’autres mondes…

Le travail de l’Utopie Godin, le familistère de Guise

Le travail de l’Utopie Godin, le familistère de Guise

Lallement Michel, Éditions Belles Lettres, 29 €.


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Cette utopie de palais social paraît bien loin des préoccupations
patronales d’aujourd’hui. Loger confortablement ses salariés, créer
une vie sociale et pratique pour tous avec une « sécurité sociale »
avant l’heure, permettre l’accès à une bonne éducation pour tous,
de nombreux loisirs (…) tel était le projet de Jean-Baptiste-André
Godin avec son familistère de guise, à côté de son usine d’appareils
de chauffage. C’est cette aventure que nous retrouvons
dans ce livre.

La nature humaine, une illusion occidentale

La nature humaine, une illusion occidentale

Marshall Sahlins, Éditions de l’Eclat, 10 €

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Cet anthropologue nous livre des « réflexions sur l’histoire
des concepts de hiérarchie et d’égalité, sur la sublimation de
l’anarchie en Occident et essais de comparaisons avec d’autres
conceptions de la nature humaine.»
(Laurent Jeanpierre)

La vieille dame qui ne voulait pas mourir

La vieille dame qui ne voulait pas mourir avant de
l’avoir refait

Margot Marguerite,
éditions La manufacture de livres, 22,90 €

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« Tous les ingrédients d’un bon roman noir sont ici présents où
s’entremêlent corruption de politiques véreux et collusion avec
des malfrats de tout poil, flics pourris, sauvagerie meurtrière, vengeance
au nom du sang, luttes de clans, instinct de survie. Mais la
recette est réussie grâce aux épices et saveurs particulières pour
lier tout cela : humour, mélange des genres avec un arrière fond
de politique nous ramenant aux heures chaudes des luttes résistantes
et révolutionnaires contre tout oppresseur et en particulier
le colonialisme, dénonciation du racisme et de l’antisémitisme,
vieille amitié solide à toute épreuve entre un vieux couple juif et la
famille noire, des Papys et Mammys qui manient le flingue mieux
que quiconque avec des trucs que seuls les vrais révolutionnaires
connaissent. […] Ce livre se déguste sans modération. »
(Gérard Szabason – Polar Hard Boiled)

L’homme qui exauce les vœux

L’homme qui exauce les vœux

Tarquin Hall, Éditions 10/18, 8,60€

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Vish Puri, le meilleur privé autoproclamé de toute l’Inde, enquête habituellement sur la moralité des futurs gendres de familles riches.
Dans ces milieux de la nouvelle économie indienne où un mariage peut compter 2000 invités et où l’animation est assurée par Céline Dion (!), mieux vaut être certain de ne pas tomber sur un escroc…C’est dans ce cadre qu’opérera notre homme.
Avec ce nouveau personnage nous avons une véritable coupe transversale de la société indienne entre luxe et pauvreté.

Le choeur des femmes, M WINCKLER, éd. POL.

« Le choeur des femmes » , M WINCKLER, éd. POL.

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Le Dr Jean Atwood, chirurgien, doit finir son internat dans le service du Dr Franz Kama, spécialisé en « médecine de femmes ». Très brillant, il pense gaspiller son temps à écouter des histoires de bonnes femmes pendant 6 mois.
Le roman alterne les voix des 2 médecins et celles des patientes sous forme de dialogue, pensées intérieures, chansons aphorismes. On est dans le même univers que « La maladie de Sachs », avec la même force de conviction. Comme à chaque fois, Winckler nous embarque par son engagement et son habileté narrative.

Le sommeil du caïman, Antonio SOLER

« Le sommeil du caïman » , Antonio SOLER

Ed Albin Michel
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Toronto, de nos jours. Le narrateur, réceptionniste dans un hôtel, croit reconnaître un homme surgi de son lointain passé. Plongeant dans ses souvenirs, il revit alors comme une hallucination les années sombres du franquisme qui l’ont conduit à la prison, la torture et l’exil et revoit défiler son enfance. Histoire de trahison et de solitude, ce texte sous tension, intelligent et beau, continue à résonner longtemps après avoir découvert ses dernière pages…

« Je refais le chemin. Ce soir je refais mentalement ce voyage (…) Je voyais passer des êtres vivants par la vitre de l’autobus. Des enfants marchant par des sentiers étroits et ombragés, des hommes conduisant des camionnettes comme si le monde était parfait(…) ».

Par l’auteur du « Chemin des Anglais » Prix Nadal en Espagne

La vaine attente, Nadeem Aslam

« La vaine attente », Nadeem ASLAM

Ed. du Seuil
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Afghanistan, de nos jours. Un vieil homme pleure sa femme tuée par les talibans et sa fille enlevée par les Russes des années auparavant. Enfermé dans sa demeure aux murs ornés de fresques cachées et aux plafonds tapissés de livres cloués, il recherche son petit fils qu’il n’a jamais connu.
Cette histoire bouleversante, cruelle et politique nous plonge dans un pays ravagé par de trop longues guerres meurtrières. Mais le retour de l’humanité et de la fraternité nous sont assurés si de tels livres voient le jour

Par l’auteur de « la Cité des amants perdus »

Envoyée spéciale en Mandchourie, Ella Maillart.

« Envoyée spéciale en Mandchourie », Ella MAILLART.

Editions Zoé

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Ecrivaine, photographe et journaliste, Ella Maillart obtient en 1934 un contrat « d’envoyée spéciale en Mandchourie » pour le quotidien le « Petit Parisien ».
De son voyage dans ce vaste territoire du Nord-Est de l’Asie, elle nous livre ce carnet de route qui nous depeint toute la complexité et la beauté de ce pays, mais surtout le courage et la détermination de cette aventurière.

La Ville absente, Ricardo Piglia, traduit de l’espagnol (Argentine) par François-Michel Durazzo, ed. Zulma

« La Ville absente », Ricardo PIGLIA, traduit de l’espagnol (Argentine) par François-Michel DURAZZO,

Editions Zulma

Junior, journaliste à El Mundo, enquête sur une machine à fabriquer des récits. La volonté acharnée de la dictature au pouvoir de réduire au silence la machine et des appels téléphoniques lui révélant de nouveaux indices vont le pousser à se consacrer entièrement à la résolution du mystère. Au cours de ses recherches il croisera un gangster coréen, des jeunes femmes détruites par l’oppression politique ou familiale et des ingénieurs exilés, s’enfonçant toujours un peu plus dans l’étrangeté des récits de la machine.
Placé sous la figure tutélaire de Macedonio Fernández, auteur argentin du début du siècle (publié en France chez José Corti), ce livre nous permet aussi de croiser l’oeuvre d’ Edgar Alan Poe ou le livre mythique de la littérature argentine, Martin Fierro. À l’heure où l’on ne cesse de vanter les mérites d’une littérature en prise avec le réel, ce livre de Ricardo Piglia nous propose une autre voie, celle d’une littérature qui, sans ignorer le monde et l’ Histoire, parle de la littérature elle-même, de sa force, de son pouvoir.

Inventions nouvelles et dernières nouveautés, Gaston de Pawlowski.

« Inventions nouvelles et dernières nouveautés », Gaston de PAWLOWSKI.

Ed Finitude 13,50 Euros

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« Nos bijoutiers sont enchantés. On vient d’inventer une nouvelle bague à roulement à billes, qui se placera sur chaque pouce. Ce nouveau dispositif, bien réglé, permettrait de se tourner les pouces durant des heures dans la moindre fatigue et sans danger d’échauffement. Cette mode nouvelle sera bien accueillie, on peut être persuadé, par tous les rentiers désœuvrés. »

Voici l’une des nombreuses inventions contenues dans cet ouvrage et rédigées par Gaston de Pawlowski, un auteur un peu oublié aujourd’hui, grand voyageur, grand sportif, érudit et curieux de tout….Ouvrez ce livre et délectez-vous avec ces textes courts, où l’humour et l’absurde se côtoient admirablement bien.

Pierre Peuchmaurd témoin élégant, Laurent Albarracin

« Pierre Peuchmaurd témoin élégant », Laurent ALBARRACIN

Ed l’Oie de Cravan, 8 euros

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« Dans le tropisme de Peuchmaurd, il y a comme une tension entre la Bretagne et la Chine, entre l’engagement chevaleresque (le désir, le merveilleux) et le retrait (la mélancolie). La poésie ne vise ni l’indifférence, ni la sagesse, ni le bonheur. Elle ne vise que le monde tel qu’il est, étrange et naturel, effrayant et merveilleux. »

Ces mots sont de Laurent Albarracin, auteur d’un texte éclairant sur la poésie de Pierre Peuchmaurd. Prenez en main ce petit ouvrage qui nous arrive du Québec et plongez dans l’univers de ce grand poète français disparu récemment. Et ne vous arrêtez pas en si bon chemin : prenez le temps de lire les poèmes, les aphorismes, les articles et autres écrits que cet homme nous a laissés.

Ce que je sais de Vera Candida

« Ce que je sais de Vera Candida », Véronique OVALDÉ

Ed. Olivier
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Trois portrait de femmes-mères. Rose Bustamente, prostituée puis pêcheuse, Vera à élevé seule sa fille Violette puis sa petite fille Vera Candida. A son tour Vera quittera à 15 ans son île Vatapuna, pour donner la vie a Monica Rose.
Jeronimo et Itxaga, les personnages masculins qui traversent ce livre, ne sont pas des anges.
Toute l’histoire se déroule sur fond tropical d’une île et d’une petite ville Sud-Américaine.
Une écriture enlevée, qui nous fait baigner dans cette ambiance moite.

Des Hommes

« Des hommes », Laurent MAUVIGNIER

Ed. de Minuit
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1960, c’est le départ vers l’Algérie de Bernard alias « Feu de bois », Rabut et Février, tous jeunes appelés.
A leur retour ils se replient sur leur silence et essaient de construire leur vie. Mais 40 ans aprés, Solange la soeur de Bernard fête son anniversaire et tout dérappe; le passé refait surface, les rancoeurs familiales et les souvenirs de guerre.
Une écriture accomplie et une justesse de ton pour évoquer un sujet délicat.

Cadence, S. Velut éditions Bourgois

Cadence, Stéphane VELUT

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En 1933, à Munich, à la demande du Führer, un peintre a accepté de réaliser le portrait d’un jeune modèle doté de tous les attributs aryens. Cadence est le journal de cet artiste. Ce dernier ne se contentera pas d’exécuter simplement le portrait de cette jeune fille. Il souhaite en faire une poupée qui ferme les yeux quand on la couche, une marionnette dont il pourra tirer les ficelles comme bon lui semble.
Le lecteur devient le témoin de ce lent processus de déshumanisation et de soumission dont la réalisation est menée avec la régularité d’un métronome pendant que le monde gronde à l’extérieur de l’atelier.

Cadence est un texte fascinant et glaçant, Stéphane Velut un auteur à suivre absolument.

« Trafic sordide », Simon LEWIS

« Trafic sordide », Simon LEWIS

Ed Actes Sud

trafic sordide.jpgPour une fois, l’exotisme de ce polar n’est pas la découverte d’une civilisation lointaine ou antique. C’est la culture occidentale qui sera jugée et jaugée par l’inspecteur Jian. Ce dernier est un flic chinois corrompu et sûr de son pouvoir sur son territoire, mais il va devoir partir pour l’Angleterre car sa fille y étudie et lui a passé un coup de fil alarmant.
Il ne connaît ni la langue, ni les coutumes du pays. Dépourvu de son autorité habituelle il va se trouver mélé à un trafic d’êtres humains, immigrés illégaux utilisés comme main d’oeuvre.
Ce « dirty Harry » à la chinoise, à l’humour involontaire et en situation irrégulière va user de tous les moyens pour sauver sa fille.

Grand Homme

« Grand Homme », Chloé HOOPER

éd. Bourgois

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Novembre 2007. Palm Island, au NE de l’Australie.
Tout commençe par une mort. Celle de Cameron Doomadgee, jeune aborigène, qui succombe aux coups portés par Chris Hurley, brigadier chef.
Cela aurait pû en rester là. Chloé Hooper va en décider autrement.
Pendant 2 ans, elle va partir à la rencontre de la famille de Cameron, suivre l’interminable procés, témoigner de ce qui ne se dit pas.
Il s’agit bien là d’un récit édifiant de la destruction du peuple aborigène et de sa culture (par la colonisation occidentale), mais encore plus du récit d’une injustice restée, en partie, impunie grâçe au témoignage de Chloé Hooper. Un livre dont on ne ressort pas indemne.

« Lock the lock » T TRANTINO

« Lock the lock » Tommy TRANTINO

13e notes éditions

lock.jpegSous influence de la Beat Generation (Kerouac, Burroughs, Ginsberg), Trantino nous présente ses carnets de prison. Récits de son passé tumultueux, poèmes, dessins, fantasmes et délires, ce condamné à mort (gracié et libéré en 2001) se livre sans tabou… ni remords. « Lock the lock », plus qu’un objet littéraire singulier est une célébration de l’envie depuis le couloir de la mort.

« Dans les ombres sylvestres », Jérôme Lafargue

« Dans les ombres sylvestres », Jérôme LAFARGUE

Ed. Quidam

lafargue.jpgLa satisfaction d’avoir déniché la perle rare, le plaisir de rencontrer un texte, l’engouement pour un auteur, l’envie de faire du prosélytisme à tout crin c’est surtout ça qui nous fait lever le rideau de nos librairies tous les matins.

Le responsable de cet enthousiasme est Jérôme Lafargue, qui a écrit « Dans les ombres sylvestres » chez Quidam. Il y est question de forêt qui respire, de la puissance de l’océan, de la complexité de la nature humaine, de révolution, de pouvoir du verbe. Envoûtant, déroutant, facétieux, bigrement malin et jubilatoire, voilà les qualificatifs qui me viennent à l’esprit.

Enfin, les lecteurs de ce roman comprendront que ce conseil est un peu plus que l’acte de générosité d’une libraire qui souhaite partager son plaisir.

« Ebru » Attila Durak,

« Ebru » Attila DURAK,

Ed Actes Sud
durak.jpgAu cours de six années, entre 2000 et 2007, l’artiste turc Attila Durak a sillonné son pays avec un dessein ambitieux : capter la richesse de la diversité culturelle en Turquie. De son projet, Ebru (du nom d’une technique picturale complexe signifiant « papier marbré »), résulte un cortège de portraits et tous ces visages, appartenant à des personnes issues de milieux culturels et sociaux différents, nous racontent des histoires. La franchise dans les regards impressionne et semble inviter le lecteur à pénétrer plus avant dans la connaissance de la Turquie d’aujourd’hui et des peuples qui la composent. Les photos d’Attila Durak sont accompagnées de textes d’artistes et d’intellectuels turcs qui ont offert leurs souvenirs, leurs impressions et John Berger a rédigé une préface comme un poème. Il s’agit enfin d’une plongée parmi les tissus, les couleurs et les nombreuses musiques du pays grâce au CD qui vient clore l’ouvrage.

« Le club des incorrigibles optimistes » Jean-Michel Guenassia

« Le club des incorrigibles optimistes » Jean-Michel GUENASSIA

Editions Albin Michel

incorrigibles.jpgN’hésitez pas à entrer dans ce roman de 750 pages. Très rapidement vous serez sous le charme de cette chronique des années 60, de son atmosphère et de ses personnages.
Lors des obsèques de Sartre, Michel se rappelle l’arrière-salle du Balto où se réunissaient un groupe d’hommes ayant fuit le bloc de l’Est. Ils se retrouvent pour jouer aux échecs, ainsi que Sartre et Kessel qui les aident discrètement. Tous ont laissé de l’autre côté une famille, un métier, une passion. Au club deux règles : on parle français et on n’évoque pas le passé. Pourtant, leurs destins sont formidables et nous font partager un morceau de l’histoire du XXème siècle. On ne les quitte qu’à regret, avec la tentation de replonger de suite dans la scène d’ouverture !

« Comme un fracas, une chronique » Jacques-Henri Michot

« Comme un fracas, une chronique » de Jacques-Henri Michot

éd Al Dante
Comme-un-fracas-183x300.jpgUne chronique donc, tenue chaque jour ou presque entre avril et octobre 2008 puis sporadiquement jusqu’au 29 avril 2009. Un fracas également, celui du monde, celui d’une année, celui de l’Histoire. Puisqu’il est ici beaucoup question d’Histoire, celle de la Commune de Paris et de sa répression sanglante, celle de la révolution Spartakiste et de sa répression sanglante, celle de nombreuses autres révolutions et de leurs systématiques et impitoyables répressions sanglantes. Les dates sont bien souvent, pour Michot, l’occasion de se remémorer et de nous rappeler certains événements, soulignant au passage le fossé entre la mémoire officielle et la mémoire du peuple. Ainsi, le 17 octobre alors qu’une encyclopédie choisit dans son éphéméride le 17 octobre 1968 et la victoire de Colette Besson aux Jeux Olympiques, Michot préfère se souvenir du 17 octobre 1961 « une des pages les plus noires et les plus longtemps cachées de l’histoire de notre pays ».
Michot revient également souvent sur le triste déroulement de cette année. Il nous parle alors de l’enfermement de Marina Petrella et de l’acharnement sur les militants des années 70, en Italie comme en France, il réagit à « l’opération » de l’armée israélienne dans la bande Gaza, dénommée « Plomb durci » et à propos de laquelle il note ceci, le 28 décembre: « j’ai entendu aux informations télévisées cette phrase / chacun enterre ses morts/ quatre mots pour construire une bien étrange symétrie une équivalence des plus douteuse puisqu’il y a eu 320 morts d’un côté et un de l’autre [...] une fois de plus une fois de plus dans ma tête c’est irréel c’est irréel ».
Ce qui nous frappe dans cet ouvrage c’est bien sûr le reflet de cette noirceur du monde et de son Histoire mais c’est également la grande érudition de Michot. Qu’il dérive dans le détail d’une sonate qu’il a écouté le matin même, qu’il nous parle de Coltrane ou de Mozart, ou qu’il cite, comme il le fait souvent des phrases de Michaux, Kafka ou Walser, il attise sans cesse notre curiosité et nous pousse à ne jamais s’arrêter de lire et d’écouter de nouvelles oeuvres.
Ce texte nous permet de ne jamais oublier les horreurs du monde, qui nous rappelle l’émotion que peut susciter l’art, la littérature ou la musique et à la fin duquel nous devons faire face à cette triste réalité qui veut que jamais nous n’aurons le temps de lire et d’écouter toutes les oeuvres qui en valent la peine.

« Boulevard des branques », Patrick Pécherot

« Boulevard des branques », Patrick Pécherot

Folio Gallimard.

bldbranques.jpgEn 1940, à Paris et sur les routes de l’exode le détective Nestor mène l’enquête. Les trains convoient d’étranges figures, en particulier des fous en mal d’asile.
On retrouve des rescapés de la guerre d’Espagne, des collabos, des nazis, de vrais fous et des truands. Dans la langue du Paris populaire, nous suivons Nestor et Yvette sa secrétaire jusqu’au boulevard des branques, la Salpétrière. Chaque page est un vrai dictionnaire d’argot. Faux suicide ou vrai meurtre, trésor caché dans la mémoire d’amnésiques internés à l’asile, on rit beaucoup et on retrouve au passage quelques figures historiques.

« Rencontres avec l’archidruide », John Mac Phee

« Rencontres avec l’archidruide », John Mac Phee

Ed Gallsmeister
22,90 euros
rencontresarchidruide.jpgL’auteur, pionnier du Nouveau Journalisme, prix Pulitzer en 1999, rend compte à travers trois récits, de la personnalité de l’archidruide David Brower. Inconnu chez nous, il fut un défenseur des grands espaces américains. Chaque texte « une montagne », « une île », « une rivière » est une description superbe du lieu en question, mais aussi un dialogue entre l’Archidruide et un opposant à son point de vue. La confrontation entre ses personnalités remarquables, chacun s’exprimant avec intégrité est subtile et brillante. Publié en 1971, ce texte de Nature Writing est une nouvelle découverte de l’excellente maison Gallsmeister.

Ma grand-mere

« Ma grand-mère »

Séverine Thévenet
Photographies de Serge Gutwirth
Ed. La cabane sur le chien
11 euros
thevenet.jpg

Dans cet album étonnant et touchant, l’auteure se met en scène flanquée d’une marionnette grandeur nature de « Mamie Violette ». Elle explore les rapports d’une petite fille et de sa grand-mère qui perd légèrement la mémoire.
« Elle dit qu’un jour, elle s’en ira, qu’elle s’envolera… Moi je mets du sable et des cailloux dans son cabas, pour pas qu’elle s’envole, pour qu’elle reste avec moi… »
Une vision très poétique de la vieillesse et de la mort.

« Miss Catastrophe », B

« Miss Catastrophe », Béatrice Hammer

Ed Alice Jeunesse
8 euros
miss catastrophe.jpgDans ce court roman pour les 9-11 ans, nous suivons les déboires de Noémie partie d’un mauvais pied dans la vie. Depuis ses premiers pas, ses parents, amis et enseignants l’enferment dans le rôle de la maladroite. Difficile de s’affirmer et de dépasser ce « handicap ».
L’héroïne, très touchante, est bouleversée par un spectacle de cirque et va trouver là le moyen de s’affranchir, portée par l’envie de devenir jongleuse ou acrobate.
Ce roman permet l’espoir, le temps que les difficultés de l’enfance disparaissent, toutes insurmontables qu’elles paraissent!

« L’offense » Ricardo Menendez Salmon

« L’offense » de Ricardo Menendez Salmon

Ed Actes Sud
15 euros
offense.jpg1er septembre 1939, Kurt Crüwell est appelé sous les drapeaux allemands. Jeune soldat naïf, il assiste au martyre d’un village français et perd aussitôt toute sensibilité. Devenu inutile pour l’armée, il est alors placé dans un sanatorium où il tente de survivre en étant devenu « une créature purement mentale ». Court roman vif et incisif, l’offense, contenue dans une larme, trouve sa fin tragique lors d’un cauchemar halluciné digne d’un film de David Lynch. Beau et entêtant.

« Je ne t’ai pas vu hier

« Je ne t’ai pas vu hier dans Babylone »

Antonio Lobo Autunes
Ed Bourgois
28 euros
autunes.jpg
« Il doit être minuit parce que les bruits, ceux du jardin, ceux de la maison et ceux de ma femme qui a fait partir les chiens en les fouettant légèrement avec une branche – fichez moi le camp
Elle a attaché la chienne en chaleur dans le garage et je parie qu’elle s’est couchée parce que pas de lumière dans le couloir ni dans la chambre dans laquelle je ne pénètre plus depuis des siècles (…) »
Des voix dans une nuit portugaise se font écho jusqu’au petit matin. Des bribes de vies qui s’échappent de corps lourds du passé comme des fantômes flottants autour de lits vides. De minuit à six heures du matin, des chants de douleur, de frustrations et de désirs qui se glissent hors du livre et s’impriment en nous. Une écriture magnifique et un bonheur de lecture comme rarement il est offert l’occasion d’en lire. Un mausolée, un monument, hanté.

« Blankets » Craig Thompson

« Blankets » Craig Thompson

Ed Casterman
35 euros
blankets_01.jpgCraig Thompson nous embarque dans le Wisconsin, région où  » y en a qui disent que les QUATRE SAISONS (…) sont le début de l’hiver, la fin de l’hiver, la mi-hiver, la fin de l’hiver et le PROCHAIN hiver ». Et de fait, tout est froid dans l’enfance de Craig: la ferme isolée où il habite avec son frère et ses parents, son père, homme très autoritaire, la ville, l’école où règnent l’étroitesse d’esprit, l’intolérance et la violence. Craig mène donc sa vie de persécuté et culpabilise à tout va à cause du rigorisme catholique dans lequel il évolue. Sa seule échappatoire: le dessin.
Et puis, dans une colonie religieuse, il croise la belle Raina. Issue d’une famille où on lui confie trop de responsabilités pour son âge, elle illumine Craig. Nous voici le témoins privilégiés de ce premier amour. En dire plus serait vous gâcher le plaisir…

« Le miracle de San Gennaro », Sándor Márai

« Le miracle de San Gennaro », Sándor Márai

Ed Albin Michel
20,90 euros
miracle.jpgEn 1948, alors que Sándor Márai fuit la Hongrie, il va passer plusieurs années dans les environs de Naples, avant d’émigrer pour les États-Unis.Ce long séjour va fortement l’influencer et donner le ton de ce roman.
Le thème principal est bien l’exil et le déracinement. Mais grâce à une galerie de portraits d’hommes et de femmes simples et démunis, l’auteur nous parle aussi de son amour pour Naples et ses habitants qui vivent au rythme de la religion et de la tradition.
En parallèle à ces portraits, on y découvre un couple d’étrangers. Nul ne sait d’où ils viennent. L’homme est retrouvé mort au pied d’une falaise. S’en suit une enquête qui va dégager un portrait complexe de ce réfugié dont l’exil douloureux lui aura été fatal.
Un roman d’une grande humanité, largement autobiographique.

« Insectes en moi », Akino Kondoh

« Les Insectes en moi », Akino Kondoh

Ed Le Lézard noir
17 euros
insectes.jpgUne découverte de l’univers fantasmagorique et introspectif d’Akino Kondoh, jeune mangaka de talent, couplée d’une découverte de son oeuvre picturale et vidéo ayant déjà su trouver sa place dans le monde de l’art.
Huit histoires se faisant écho autour d’Eiko, personnage favori de l’auteur dans lequel elle se projette. Akino Kondoh raconte son oeuvre: elle est et se contemple perpétuellement. Et tous ces insectes en elle sont ses peurs de petite fille, ses doutes d’adulte, ses rêveries, les fruits doux-amers de son imagination fertile. Eiko a en commun avec Akino une coccinelle morte dans un four à micro-ondes et le goût dans sa bouche du sang jaune jailli des pattes, le goût de la peur.
Cette histoire l’obsède et les coccinelles ne cessent d’hanter son dessin, cet album et son oeuvre.
Bien loin d’effrayer, Akino Kondoh a l’art de bercer, de narrer des cauchemars trop proches du rêve et de la poésie. La frontière est floue et n’est pas sans rappeler l’exquise chute d’Alice, comme si nous étions là encore de l’autre côté du miroir.

« Les intellectuels contre la gauche » Michaël Christofferson

« Les intellectuels contre la gauche » Michaël Christofferson

Coll Contre-Feux
Ed Agone
25 euros
intelgaiche.jpgMichaël Christofferson décrit comment les intellectuels de gauche au cours des années 70 établissent un lien entre l’idéologie communiste et révolutionnaire et le totalitarisme; la publication de « L’Archipel du Goulag » d’Alexandre Soljenitsyne en étant le preuve irréfutable. Ce mouvement antitotalitaire qui engendre un processus de discrédit du PC légitime au passage une inclination à droite d’intellectuels communistes repentis et participe à faciliter la victoire du PS en 1981.
Notre historien montre comment le concept d’antitotalitarisme est instrumentalisé à des fins politiques, voire personnelles. Ce travail mené avec minutie s’avère passionnant et tristement révélateur: ces intellectuels de gauche, en passant tant d’énergie à s’insurger et lutter contre cette idéologie totalitariste en ont totalement oublié de réfléchir à ce qui pourrait rendre notre monde meilleur.

 » Coupes claires » de Véronique Gentil

« Coupes claires » de Véronique Gentil

Ed Pierre Mainard
10 euros

CouvCoupesClaires.JPGVéronique Gentil relate l’histoire d’une femme quittée par celui qui a été à ses côtés, ses mots évoquent le cheminement qui suit la rupture, nécessaire, pour atteindre cette existence qui vient après les souvenirs, après la douleur née de l’absence : »cela qui me fait penser à toi/même quand/je ne voudrais pas. »
À lire certains vers, on pense aux poétesses de la Renaissance, Christine de Pisan ou Marguerite de Navarre : « j’ai perdu mon ami/la joie m’a laissée ». La nature, les gestes qui accompagnent une vie à la campagne, le défilé des saisons, sont omniprésents dans ce texte où l’on s’attache à cette femme animée d’une grande force: « je ne suis pas triste/je n’ai pas pris la dureté du caillou. » Enfin, le temps fait son oeuvre, ne guérit pas mais éloigne irrémédiablement du moment de la séparation, amène au-delà: « je prends part un peu/à la lumière/au silence chaud/enfin je suis d’un point où tu n’es pas. »

Sciences humaines

« Proudhon, l’enfant terrible du socialisme », A-M. CHAMBOST

éditions Armand Colin
23 Euros

proudhon.jpgDe 1809 à 1865, Proudhon connaît cinq régimes politiques différents qui le font réagir aux conditions de vie de la classe ouvrière, tout en s’opposant à Marx. Cet autodidacte d’origine modeste s’est essayé à la théologie, la philosophie, l’économie… et on a finalement retenu de lui cette formule: « La propriété, c’est le vol, Dieu, c’est le mal ». Un esprit libre, révolutionnaire et utopique, père des mouvements anarchistes, tel est Pierre Joseph Proudhon.

Sciences Humaines

« La mondaine, Histoires et archives de la Police des Moeurs » V. Willemin

éditions Hoëbeke
30 Euros
mondaine.jpgUne véritable histoire de la police des moeurs de la fin du XVIIIème siècle à nos jours. De la surveillance des maisons closes à celle des personnalités en vue, du contrôle du monde de la nuit, à celui de l’argent, aux clubs échangistes…
Une histoire passionnante à travers les affaires les plus chaudes qui ont défrayé la chronique.

Sciences humaines

« Aux origines de la sexualité », sous la direction de P-H GOUYON

Editions Fayard
50 Euros

sexualité.jpg« Le sexe n’est pas tout dans la vie, et pourtant que serait la vie sans sexe? » N’est-il pas aussi synonyme de mort? A-t-on réellement besoin de la sexualité pour créer la vie? La question de nos origines est commune et constante. Comme élément de réponse, vous lirez une étude de la sexualité depuis le microscopique jusqu’à l’humain. Un déploiement de problématiques passées ou contemporaines dans les domaines des sciences, des sciences sociales et de la théologie. Cet ouvrage est fidèle aux précédents titres parus dans la même collection quant à son exhaustivité et sa richesse iconographique.

Littérature

« Oeuvres complètes: romans, nouvelles, essais, correspondance » F.O’Connor, collections Quarto,

Gallimard
29,90 euros

oRomancière du Sud des Etats-Unis, Flannery O’Connor s’attache à décrire la vie des petites gens de l’Amérique rurale des années 40 et 50. La ségrégation raciale, la violence des campagnes, la pauvreté et le poids de la religion sont au coeur de son écriture. Elle-même fervente catholique dans un sud majoritairement protestant (la plupart de ses essais ont pour thèmes la littérature et la religion), elle ne cesse de dénoncer les faux prêcheurs et les manipulations des esprits simples et naïfs. Elle partage avec Carson McCullers le goût des âmes blessées et les souffrances d’une longue maladie qui l’emporte à l’âge de 39 ans.
« Une observatrice de sa trempe ne pouvait laisser passer sans sourciller l’espèce de faune grand-guignolesque que le vieux sud drainait et draine encore aujourd’hui: tous ces pasteurs improvisés, ces illuminés itinérants (…) qui donnent de la foi et de la religion une image caricaturale ravageuse pour les gens simples, ignorants, incrédules. » Guy Goeffette dans sa préface ne peut mieux nous ouvrir les portes de l’univers de Flennry O’ Connor et nous inviter à découvrir cette consoeur de William Faulkner.

Littérature

« Sainte Famille », J FORTON,

éditions Finitude,
17 euros
Sainte-famille.jpgBienvenue chez les Maliniers, famille bordelaise à la façade bien respectable. Jean Forton décortique
malignement l’intimité de ces personnages et nous fait pénétrer dans un monde bien moins noble qu’il ne voudrait l’être. Cela moque, cela pique, c’est bon et délectable. Merci aux éditions Finitude d’avoir publié ce roman, jusqu’ici inédit.

Littérature

« Insectes choisis, myriades d’oiseaux », UTAMARO

éditions Piquier,
39 euros

utamaro.jpgDans ce précieux coffret, vous trouverez, reproduites en fac-similé, les estampes originales de deux albums d’Utamaro, connu pour se représentations des courtisanes japonaises. A ce travail, d’un réalisme à faire pâlir les naturalistes, est associé un ensemble de poème burlesques, des ‘Kyoka’. Ainsi une cinquantaine de poètes rivalisent pour décrire leurs sentiments envers les courtisanes, en associant leur caractère à ceux des oiseaux et des insectes. Cette oeuvre de toute beauté est issue de la collection du couturier Jacques Doucet et accompagné d’un livret très complet sur ce travail. Mais avant tout, admirez la qualité de la gravure et appréciez ce mélange de peinture, de poésie et de calligraphie.

Polar

« Un pied au paradis », R.RASH, ,

éditions du Masque
10 euros

pied paradis.jpgRoman de terroir, mais du Sud des Etats-Unis, dans les Appalaches des années 50. La vallée va disparaître, noyée sous les eaux d’un barrage. Les habitants survivent dans la misère et sous le feu de la sécheresse. C’est sûr, Holland Winchester est mort, mais où est le corps? Cinq voix font vivre ce drame de la jalousie et de la vengeance. Un premier roman superbe aux accents de tragédie grecque.

Polar

« Meurtres en bleu marine », C.J. BOX, ,

collection Points , éditions du Seuil
7,80 Euros
meurtresbleu.jpgDeux gamins en vadrouille sont témoins d’un meurtre, les assassins sont d’anciens flics à la retraite ayant quitté Los Angeles pour le lointain Wyoming. La seule personne pouvant les aider est un vieux rancher qui prend lentement la mesure du guêpier dans lequel ils sont tombés. Sans effet excessif, l’angoisse et le suspense progressent de manière très efficace, les personnages sont attachants et le plaisir de lecture au rendez-vous.

Humour

« Les moustiques n’aiment pas les applaudissements », A. DERRIERE,

éditions du Castor Astral,
12,90 euros
moustiques.jpgUn grand merci aux éditions du Castor Astral de nous faire découvrir Auguste Derrière, natif de Bordeaux, injustement oublié de nos jours. Maximes, dictons, blagues, aphorismes, encarts publicitaires… autant de traits de génie! Oubliez la crise et les malheurs du monde le temps de quelques phrases hilarantes. Offrez-vous un passeport pour un voyage au pays de l’absurde! Et surtout, lisez la préface d’Albert Muddah, éminent spécialiste de votre serviteur, l’Auguste Derrière…

Pratique

« Almanach interculturel », F. VALERY et l’Association Promo-Femmes Saint Michel,

éditions de l’Attente
14,50 Euros
Cet almanach est le fruit de la collecte de témoignages de femmes de l’association Promo-Femmes Saint Michel. Vous aurez le loisir d’y découvrir jour après jour les astuces, recettes, histoires, devinettes de femmes de 35 pays différents. De quoi ouvrir une fenêtre sur l’autre tous les matins de cette année à venir.

Pratique

« Cuisine de l’automne, Cuisine de l’hiver »

éditions J’ai lu
8 Euros

cuisinezlhiverjpg.jpgDepuis toujours vous aimez les précieux petits ouvrages des éditions de l’Epure « Dix façons de cuisiner »? Vous trouverez onze titres recueillis dans chacun de ces volumes. La figue, la carotte, le pruneau (…) pour l’automne, l’endive, la noix, la datte, le potiron (…) pour l’hiver. Pour offrir ou compléter votre collection!

Pratique

« A table avec la mafia, 90 recettes italo-américaines », P. DI FALCO, C. DIXAUT,

éditions Agnès Vienot
29,90 Euros

tablemafia.jpgCinéma ou cuisine? Cet ouvrage allie les deux, une iconographie choisie, tirée des plus grands films du genre et les recettes qui s’en inspirent. A feuilleter pour le plaisir de se replonger dans cet univers cinématographique autant qu’à utiliser pour l’excellence de ses recettes.

Beaux arts

« Nils Uddo Photographies »,

éditions Gourcuff
12 euros

nillsudo.jpgNils-Uddo fait partie de ces artistes qui ont choisi le paysage comme scène d’expression artistique. Cette pratique, que l’on nomme Land Art consiste à intervenir à l’extérieur et non plus dans l’espace clos d’un tableau ou d’un musée. les constructions végétales de Nils Uddo, composées de matériaux naturels tels des fleurs, du bois ou des cailloux, semblent fragiles, éphémères mais, en en gardant la trace, l’image photographique leur offre comme une seconde vie, témoigne de leur charge poétique.

Beaux arts

« Visconti »,M. SCHNEIDER, L. SCHIRMER

éditions actes Sud
78 Euros

visconti.jpgCette magnifique biographie du réalisateur de « Rocco et ses frères », « Le guépard », « Les Damnés », « Mort à Venise », richement illustrée de somptueuses photographies de plateaux, retrace 35 ans de travail de Luchino VISCONTI. Des interviews et des textes sur ses créations au théâtre, à l’opéra et au cinéma nous éclairent sur son esthétisme, puis une filmographie exhaustive et une biographie de ses années de préparation et de gestation de toute son oeuvre rendent ce livre indispensable pour les amoureux du cinéma italien.

Beaux arts

« Pierre Loti dessinateur, une oeuvre au long cours », A. QUELLA-VILLEGER, B. VERCIER

éditions Bleu Autour
34,50 Euros
Pierre Loti, en tant qu’officier de marine, eut l’occasion d’embarquer vers des destinations lointaines. Les voyages et la fascination pour l’ailleurs de l’écrivain, nous les connaissons grâce à ses textes, ou bien en effectuant la visite de sa maison à Rochefort. Les éditions Bleu Autour invitent le lecteur au voyage en rassemblant dans un beau livre plus de cinq cents dessins réalisés par Pierre Loti au cours de ses pérégrinations, accompagnés des textes de l’écrivain, le tout formant « un singulier carnet de voyages autour du monde ».

Bande dessinée

« La vierge froide et autres racontars », J. RIEL, G. DE BONNEVAL, H. TANQURELLE

éditions Sarbacanne
23 Euros
vierge froide.jpgDans les années 50, Jorn Riel a partagé le quotidien des trappeurs du Groenland qui vivaient de la chasse et de la vente des peaux de bêtes. De ce séjour, il a ramené un recueil de nouvelles dont sept sont aujourd’hui adaptées en bande dessinée. Vous (re)découvrirez, grâce à cette belle adaptation, Valfred, Mads Madsen, William le Noir et Bjorken dans leurs aventures souvent burlesques voire où absurdes où « jamais on ne rejette une idée a priori », où la femme que l’on voit moins souvent qu’in ours blanc est totalement fantasmée, où un coq nommé Alexandre peut se révéler un vrai philosophe…
A savourer!

Bande dessinée

« Dieu en personne », M-A MATHIEU

éditions Delcourt
17,50 Euros
dieu.jpgImaginez que lors d’un recensement (tiens-tiens!) un petit bonhomme barbu aux longs chevaux blancs, déclare tout simplement être Dieu. L’irruption de cette énigme métaphysique déclenche aussitôt une folie médiatique et marketing jamais vue jusque là. Car, plus que de deviser sur la région, il s’agit, dans cette bande dessinée toute en sobriété, de montrer quel regard Dieu pourrait porter sur notre monde et quel accueil nous lui réserverions. A méditer en ces fêtes de Noël…

Jeunesse

« Comptines de miel et de pistache », D. JACQUOT

éditions Didier
23,50 euros
comptines.jpgC’est avec un titre plein de gourmandise et de dépaysement que les éditions Didier nous livrent un bel hommage à la Turquie, la Grèce, à travers 29 comptines arméniennes, grecques, kurdes et trurques, preuve de la grande diversité de ces deux pays.
Comptines aux rythmes dansant et apaisant, on prend un réel plaisir à découvrir ces différentes langues, véritables invitations au voyage. On doit souligner aussi la réussite de l’album illustré, très coloré, proche des tapisseries orientales.
A partir de 2 ans.

Jeunesse

« Le problème avec les lapins », E. GRAVETT

éditions Kaléïdoscope
18 Euros
lapins.jpegEmily Gravett s’attèle avec bonheur et tendresse à la théorie mathématique de Fibonnacci. Qu’est-ce que ça donne, du point de vue du lapin et seulement du lapin, un couple de lapins qui engendre deux bébés lapins, qui eux-mêmes donnent naissance à une paire de lapinots…etc.. et ce, sans pouvoir sortir de leur enclot. Vous lirez la réponse, au fil des mois dans « Le problème avec les lapins ».
A partir de 4 ans.

Jeunesse

« Contes de banlieue lointaine », T.SHAUN.

éditions Gallimard,
18 Euros
contesbanlieue.jpgToujours décalés, merveilleusement illustrés ces « Contes de banlieue lointaine » montrent le quotidien à travers une lorgnette qui le rend poétique, possiblement libre, absurde. Shaun Tan joue délicatement avec la mise en pages et crée un espace de lecture entre l’image et le texte provoquant la rêverie, stimulant l’imagination au-delà du point final de chaque conte. Un bijou de livre.
A partir de 8 ans.

Jeunesse

« L’encyclopédie des rebelles, insoumis et autres révolutionnaires », A. BLANCHARD, F. MIZIO, S. BLOCH,

éditions Gallimard,
19,95 euros
ency.jpgCette encyclo dresse les portraits, avec une certaine drôlerie, de toute une galerie d’insoumis qui ont combattu pour une vision de la société qui leur semblait plus juste. Ce livre donne l’occasion de rappeler à nos jeunes lecteurs qu’Akhenaton n’est pas un rappeur marseillais, qu’il y a eu aussi des femmes révolutionnaires, que l’on peut faire acte d’insoumission en passant par l’art… En espérant que ce cadeau provoquera des vocations?

Portraits de brousse, Oumar Ly

« Portraits de brousse », Oumar Ly

Editions Filigranes

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Tout commence lorsqu’Oumar Ly, jeune photographe sénégalais, ouvre un studio à Podor et réalise des prises de vues pour l’administration dans les villages environnants. Sur l’invitation des villageois, Oumar Ly continue de sillonner la région en se consacrant à la photographie de portraits en noir et blanc. En résulte une collection impressionnante de clichés qui témoignent de l’évolution de la société de la vallée du fleuve Sénégal (des années soixante et soixante-dix en ce qui concerne cet ouvrage). La singularité du travail d’Oumar Ly tient autant au décor utilisé (pour élaborer un fond, un cadre, le photographe s’aide des moyens du bord c’est-à-dire un boubou tendu, la portière d’une voiture…) qu’aux poses des personnes photographiées, des plus dignes aux plus farfelues, et aux vêtements qu’elles portent, des plus traditionnels aux plus modernes.
C’est parfois cocasse ou insolite, souvent très beau.
Consultez aussi le site de Oumar Ly

Sangsues, D Albahari

« Sangsues », D Albahari

Gallimard
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Sous ses airs de thriller et d’enquête journalistique, Albahari questionne la place de la peur et son instrumentalisation politique dans la société serbe sous Milosevic. Roman à tiroirs (filatures, complots, sociétés secrètes), « Sangsues » est un livre fort et passionnant dont on ressort plus intelligent.

Des corps en silence, V Goby

Des corps en silence, V Goby

Gallimard

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Valentine Goby poursuit son expérience, initiée avec « Qui touche à mon corps je le tue » de récits croisés. Elle met en scène dans « Des corps en silence » deux femmes qui vivent la fin d’un amour. Claire s’ennuie depuis longtemps avec Alex et a décidé de ne pas rentrer chez elle. Henriette Caillaux sent que son mari Joseph, député dans la tourmente ne l’aime plus. Claire erre dans un Paris brûlant au coeur de l’été tandis qu’Henriette déperrit. Ces femmes connaissent la souffrance d’un corps qui ne vibre plus, qui n’est plus stimulé par la présence de l’autre. Chez chacune le passé ressurgit pour tenter de comprendre où tout a dérapé. L’une fuit, l’autre ira jusqu’au meurtre. Une écriture entêtante pour un roman douloureux.

Un jardin dans les appalaches, B Kingsolver

« Un jardin dans les appalaches », B Kingsolver

Edition Rivages poche

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Quelle expérience passionnante! Barbar Kingsolver, romancière, a vécu avec son mari et ses deux filles dans une ferme des Appalaches en cultivant un jardin et en élevant une basse-court pour se nourrir. Ils ont respecté les rythmes des saisons pour s’alimenter et ne consommaient que des produits locaux. Ce livre retrace l’expérience mois après mois, les réussites comme les déceptions et de nombreuses recettes se glissent au fil des pages. La slow-food au pays du fast-food donne un espoir de changement…

Honecker 21, Jean-Yves CENDREY

« Honecker 21″, Jean-Yves CENDREY

Actes Sud

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Matthias Honecker est un homme comblé! Un poste de cadre dans une entreprise de téléphonie mobile florissante, un bijou d’appartement dans la très-tendance Berlin meublé des objets les plus design, une femme intellectuelle et Oh bonheur! un premier enfant en route. Que les jaloux ravalent leurs remarques perfides car la crise qui point dans l’esprit angoissé d’Honecker va leur rendre justice! Révolution existentielle et grand chambardement, notre homme se lance à corps perdu dans une course folle afin d’échapper à un insipide destin. La capitale allemande se fait alors le théâtre d’aventures toujours plus loufoques et absurdes pour notre plus grand plaisir.

Zloty, Tomi Ungerer

« Zloty », Tomi Ungerer

Ecole Des Loisirs
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Voici un remake plutôt audacieux du célèbre conte du Petit Chaperon rouge, revisité par le facétieux Tomi Ungerer.
Ici, le chaperon s’appelle Zloty et tout de rouge vêtu, va rendre visite à sa grand-mère en scooter. Sur le chemin, elle tombe sur un méchant loup, mais aussi sur Kopek, un nain grand et Samovar, un géant petit, tous les deux de la même taille.
Des amitiés vont se lier mais l’histoire ne s’arrête pas là… Dans cette version décalée du conte de Grimm, on retrouve l’illustration au cachet vieillot, marque de fabrique d’Ungerer, qui donne tant de charme à son travail.

Cristallisation secrète, Yoko Ogawa

« Cristallisation secrète », Yoko Ogawa

Actes Sud

ogawa.jpg L’histoire se passe sur une île. Tout paraît y être parfait, si ce n’est que des objets disparaissent régulièrement de la mémoire des hommes. Au début, ce sont les choses les moins importantes: un ruban ou un parfum… Mais les choses s’accélèrent. C’est au tour des oiseaux, des roses, des photographies, des calendriers…
Le jour de la disparition des livres, la narratrice, romancière doit renoncer à l’écriture. Mais voilà, certaines personnes ne perdent pas la mémoire et doivent se cacher d’une police secrète, chargée de faire respecter toutes les disparitions.
Il s’agit d’un magnifique roman sur l’écriture, sur la perte de liberté et l’effacement de la mémoire qui mènent à la mort des hommes. Mais c’est aussi une formidable critique des régimes totalitaires et de leurs méthodes, sublimée par un style épuré et poétique.

Suites byzantines, Rosie Pinhas-Delpuech

« Suites byzantines », Rosie Pinhas-Delpuech

Bleu Autour

pinhas.jpg
Rosie Pinhas-Delpuech nous rappelle combien notre langue fait notre rapport au monde. Le judéo-espagnol, l’allemand langues « maternelles » et le turc imposé par Atatürk, le « père des Turcs », autant de sources de questionnements mais aussi de possibles pour dire et penser le monde du dedans et du dehors.
La narratrice nous fait goûter les sons, fait résonner les sens et dépeint au fil de ses nouvelles une vie en Turquie tantôt abrupte, tantôt sensuelle, nous ouvre les portes de son monde avec grâce.

La douane volante, F Place

« La douane volante », F Place

Gallimard
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Vous sortirez éblouis de ce roman, le premier de François Place, déjà connu pour ses albums jeunesse. L’action débute dans un village breton en 1914. Gwen le tousseux devient l’apprenti de Braz le rebouteux craint et admiré pour ses connaissances. Un jour vient l’Ankou, messager de la mort, qui l’emporte sur sa charrette. À son réveil Gwen est dans un pays inconnu de landes et de marécages, évoquant les Pays-bas du 16ème siècle. Là, il deviendra domestique, rebouteux puis médecin, confronté à des choix qui forgeront sa personnalité. Et toujours avec l’espoir de quitter ce pays mystérieux sous la coupe de la douane volante, pour retrouver la Bretagne et son époque.
L’auteur, inspiré par le peintre Van Goyen, nous ballade dans des paysages de l’école flamande au gré d’une histoire fantastique au charme indéniable.

Pour adolescents, mais pas seulement…

Ru, Kim Thúy

« Ru », Kim Thúy

Éditions Liana Lévi

14 Euros

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Ru : petit ruisseau ou écoulement en français, mais aussi berceuse en vietnamien. Voilà les trois sens que prennent ce seul petit mot et que l’on retrouve dans cet émouvant récit.
L’auteur, Kim Thúy fuit avec sa famille les forces communistes qui envahissent Saïgon. Dès ce moment, elle va connaître la peur, les camps de réfugiés, la misère, jusqu’à son arrivée au Québec avec d’autres boat people vietnamiens.
C’est à travers les souvenirs de la fillette qu’elle a été, et de la femme qu’elle est à présent, que l’auteur se dévoile, toujours avec pudeur.
Un livre sur l’exil, emprunt de poésie et d’humanité.

Romance nerveuse, Camille Laurens

« Romance nerveuse », Camille Laurens

Gallimard
16,90 Euros

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Laurence R vient d’être congédiée par son éditeur après une polémique qui l’oppose à une auteure hébergée dans la même maison qu’elle. Profondément blessée, incapable d’écrire une ligne, elle prend le large vers une destination touristique, pension complète comprise et y rencontre Luc. C’est l’amorce d’une histoire d’amour improbable entre un paparazzi et un écrivain. Lui est pour le moins instable, pathologiquement versatile, oscillant sans transition entre une goujaterie crasse, une sensibilité exacerbée et une fragilité qui la touchent.
« Romance nerveuse » nous emporte dans les circonvolutions mentales et humaines de cette histoire un brin sado-maso, réelle et écrite, tout à fait captivante.

« La Saison des flèches », Samuel Stento et Guillaume Trouillard

« La Saison des flèches », Samuel Stento et Guillaume Trouillard

Éditions de la Cerise

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Le 12 avril 1879, l’entreprise américaine Mulligan’s Tradition s’engage activement dans la préservation des peuples indiens afin que le Far West fasse encore rêver les générations futures. Fort d’un engagement éthique et culturel des plus louables, l’entrepreneur voit loin, très loin, d’un oeil conquérant : partir à la découverte de nouveaux marchés pour une noble cause… l’idée innovante est enfin trouvée; conserver les Indiens en boîte! Ce modèle de réussite industrielle se se suffirait à lui-même et pourtant l’histoire ne s’arrête pas là.
Des années ont passé, un couple français décide d’adopter une famille indienne. Jour après jour, Chacun tente d’apprivoiser l’Autre, d’échanger, de se découvrir mutuellement jusqu’à tisser une relation profonde et durable. L’appartement s’étire à l’infini pour devenir un territoire immense. Il faut désormais trois jours de cheval pour aller de la chambre au salon. L’aventure est grandiose mais il va falloir faire face à un imprévu de taille: le couple héberge des individus en situation irrégulière!
« La saison des flèches » interroge l’histoire, la politique, l’écologie, la place de l’imaginaire… un concentré de notre époque mis en conserve avec une intelligence remarquable.

Sylvia, Léonard Michaels

« Sylvia », Léonard Michaels

Christian Bourgois Editeur
17 Euros

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À partir de ses journaux intimes Léonard, jeune apprenti écrivain nous raconte la difficulté d’aimer Sylvia,jeune femme passionnée mais émotionnellement perturbée. Il l’épouse très jeune et vit malgré lui le chaos d’une vie au quotidien avec une maniaco-dépressive. Nous sommes pourtant à New York dans les années 60, la vie culturelle est riche et le futur prometteur mais les rêves de Léonard s’effritent jour après jour face à la violence de la maladie. Alors que faire: subir ou se sauver? Retravaillés 30 ans plus tard, ces journaux se transforment en court roman, où la distance de l’écrivain se mêle parfaitement aux sentiments bruts du jeune de l’époque.
À noter la sortie simultanée du recueil de nouvelles « Conteurs, menteurs » aux éditions Bourgois de cet auteur méconnu, à tort et décédé en 2003.

« Bois mort. Une enquête de John Turner », James Sallis

« Bois mort. Une enquête de John Turner », James Sallis

Gallimard
Coll Folio Policier
6,10 Euros

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Ce court roman nous fait découvrir un nouveau héros, John Turner, ancien flic au passé violent. Il est venu au Tennessee fuir son passé et la ville. Le shérif du comté dépassé par une affaire de meurtre viendra pourtant lui demander de l’aide. Petit à petit, il livrera les circonstances qui l’ont amené à faire de la prison, puis à se réhabiliter comme thérapeute. L’atmosphère et le style sont les atouts de ce polar. La scène d’ouverture où le shérif vient lier connaissance avec John est une réussite. Quelques mots, une bouteille de Wild Turquey partagée et leur complicité s’ébauche tranquillement.
Dernier détail, c’est le début d’une trilogie.

Sukkwan Island, David Vann

« Sukkwan Island », David Vann



Éditions Gallmeister

21,70 Euros

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Un père souhaite faire table rase du passé, rêve d’un nouveau départ. Tout quitter et partir vivre un an de réclusion sur une île d’Alaska. Son fils de 13 ans refuse dans un premier temps de s’y soustraire mais accepte finalement le sacrifice de sa vie au nom de la faiblesse du père. Pendant des mois, il n’y aura que leurs individualités cruellement contraintes à une intimité malsaine et destructrice qui mènera à l’irréversible.
Un roman qui s’inscrit dans la pure tradition littéraire américaine faisant revivre les mythes de la Grande Prairie et de la Reconstruction qui lui sont chers. Une histoire de pionniers du XXIème siècle ayant l’honnêteté de montrer l’inaptitude de l’Homme moderne à retourner à la Nature sauvage. La folie est propice à s’y développer par le repli sur soi imposé à l’individu et l’abolition des règles sociales. Le rapport aux êtres aux matières vivantes sont d’une trop violente clarté, dépouillés du confort qui fait habituellement écran dans nos sociétés civilisées. La perte des repères et de la notion de responsabilité individuelle est alors aisée et est brillamment exposée dans ce roman de David Vann.
Notez que ce roman est disponible en « vo » sous le titre: « Legend of Suicid » à La Machine à Lire.

Les Odes, John Keats

« Les Odes », John Keats

Editions Arfuyen

15 Euros

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L’actualité cinématographique offre parfois cet intérêt : celui d’inciter à relire (ou découvrir) certaines plumes. Ainsi, après avoir vu le film de Jane Campion, Bright Star, ne nous privons pas du plaisir de relire John Keats! L’ouvrage paru chez Arfuyen propose une belle présentation par Alain Suid de l’oeuvre du poète romantique anglais et possède l’avantage non négligeable d’être bilingue.

Eschyle en Mayenne, Jean-Loup Trassard

« Eschyle en Mayenne », Jean-Loup Trassard

Aux, éditions Le Temps qu’il fait
22,00 Euros

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Les photographies, représentant des vestiges grecs situés en Sicile, ponctuent le texte, une évocation d’Eschyle depuis la campagne mayennaise. On y croise à la fois des personnages du théâtre grec antique telle Cassandre au « langage inconnu et barbare, comme l’hirondelle » et ceux d’un autre monde, aujourd’hui disparu, celui du temps où « nous vivions au milieu des chevaux, mais ici les percherons sont morts maintenant, oubliés presque autant que les chevaux des plus anciennes batailles ». Un beau livre, assurément.

Les larmes du Phénix, Pascal Vatinel,

« Les larmes du Phénix », Pascal Vatinel,

Éditions du Rouergue
21 Euros

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De cet auteur, nous avions déjà aimé « L’affaire du cuisinier chinois » en 2007. Cette fois-ci Pascal Vatinel nous plonge dans la Corée contemporaine et le jeu trouble des Américains qui aident en sous-main les gens qui fuient le terrible régime de Pyongyang.
Thomas Kessler, journaliste français veut faire un papier sur les filières d’évasion de la Corée du Nord vers celle du Sud. Lors d’un colloque à Washington, il va écouter le récit d’anciens réfugiés aidés par les évangélistes américains très actifs dans cette partie du monde. Au-délà d’itinéraires humains poignants, notre journaliste décripte les ressorts qui lient la CIA, services secrets nord-coréens et police chinoise.

Sept ans, Peter Stamm,

« Sept ans », Peter Stamm,



Éditions Bourgois
18,00 Euros
stamm.jpgAlexander et Sonia se rencontrent pendant leurs études d’architecture. À la suite d’un voyage à Marseille, ils vont former un couple à qui tout semble réussir: ils sont beaux, intelligents et ambitieux. Ils vont collaborer ensemble dans un cabinet d »architecture.
Mais un soir, Alex rencontre Iwona, une émigrée polonaise, opposée exacte de Sonia. Toute relation semble improbable, pourtant Alex est étrangement attiré par elle.
Bien plus qu’un triangle amoureux classique, Peter Stamm nous livre ici un récit d’une grande justesse sur la complexité et la contradiction des sentiments amoureux.
Un livre brillant qui vous donnera envie de découvrir cet écrivain.

Cinq mille kilomètres par seconde, Manuele Fior

« Cinq mille kilomètres par seconde », Manuele Fior

Éditions Atrabile
19,00 Euros
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Lucia et Piero sont voisins. Un été, ils tombent amoureux. Quelques temps plus tard, Lucia s’installe au Danemark pour ses études. Beaucoup plus tard, Piero arrive sur un chantier archéologique en Égypte.
Avec ses portraits parallèles, c’est un récit mélancolique que nous propose Manuele Fior, une fresque intimiste au ton doux-amer, merveilleusement servie par des aquarelles lumineuses. Une vraie réussite.

Le grand Joseph, Kochka

« Le grand Joseph », Kochka

Éditions Thierry Magnier
à partir de 12 ans
8,50 Euros

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Le grand Joseph, c’est Geddo, le grand-père, « papi », « grand-père » pourrait-on dire en français. La narratrice revient avec tendresse sur son quotidien à Beyrouth, avant la guerre. Elle dépeint avec justesse la rue, la vie de famille. Cette fille partie trop brusquement du Liban pour fuir le Liban rend justice à ses origines, redonne toute sa place à ceux qui sont restés.

La couleur du bonheur, Wei-Wei

« La couleur du bonheur », Wei-Wei

Éditions du Seuil , coll. Points

7,50 Euros

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Enfin!! Voilà la réédition d’un petit bijou de la littérature chinoise. En suivant la destinée d’une grand-mère, sa fille et sa petite fille, nous traversons le quotidien d’une famille ordinaire chinoise et XXème siècle. Entre traditions ancestrales, modernité et politique autoritaire, nous partageons la vie simple et les petites joies du quotidien.
Une vraie leçon de bonheur malgré les aléas de la vie.

Dans la cathédrale, Christian Oster

« Dans la cathédrale », Christian Oster

Les Editions De Minuit
13,50 Euros

oster.jpgJean ne va pas bien. Il se sent détaché de sa vie, à côté. D’ailleurs, il ne reconnait pas Elisabeth, sa nouvelle voisine qu’il aurait pourtant bien connu 20 ans auparavant.
Et puis, il y a Paul, l’ami hébergé qui ne semble plus vouloir le quitter, jusqu’au jour où il disparaît sans laisser de nouvelles. Enfin, Marianne dont l’amour ne suffit plus à emplir le vide de leur relation. Alors tout semble quitter Jean: la mémoire, les amis, le désir. Ou bien est-ce lui qui s’efface?
Légères en apparence, les phrases de Christian Oster contiennent toujours la gravité de toute situation, mais jamais sans humour.

Élégie en rouge, Seiichi Hayashi

« Élégie en rouge », Seiichi Hayashi

Éd. Cornélius
22 Euros

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L’histoire d’un jeune couple bohème, un poème écrit de rouge et de noir, un homme dessinateur, une femme refusant de voir son destin dans un mariage imposé, leur amour passionnel, la douleur aussi, l’émancipation de ceux qui se veulent libres mais ne savent comment on le devient et la gaucherie qui blesse, les silences qui heurtent mais ne tuent pas l’amour dans l’oeuf. Publiée en feuilletons dans les journaux des années 1970, oeuvre désormais culte au Japon, « Élégie en rouge » exprime avec justesse le désarroi d’une jeunesse au point mort entre un passé violent et un avenir incertain.

Vango, Thimotée de Fombelle

« Vango », Thimotée de Fombelle

Edition Gallimard jeunesse,
17 Euros

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Après le succès de « Tobie Lolness », voici un nouveau titre de T. de Fombelle. Il s’agit d’un roman d’aventures, situé dans les années 1930.
La scène d’ouverture se déroule sur le parvis de Notre Dame, survolé par un Zeppelin. Très vite un tireur interrompt la cérémonie en cours.
À partir de ce moment, le rythme ne se relâche plus et tel un héros d’Hitchcock, Vango court, fuit, se cache et cherche à comprendre le secret de ses origines et à découvrir qui en veut à sa vie. De son enfance sur une île sicilienne à ses voyages en zeppelin, à Paris, en Écosse, de sa rencontre avec une mystérieuse jeune orpheline, le récit nous tient haletant. Parmi les personnages secondaires nous croisons Staline et sa fille, des rescapés de la guerre de 14, un flic français à moustaches, un espion insaisissable et surtout, personnage à part entière, le zeppelin qui fascine les foules.
Un très grand plaisir de lecture pour 12 ans et plus.
Ce volume sera suivi d’une deuxième partie.

Cristal Défense, Catherine Fradier

« Cristal Défense », Catherine Fradier

Éd. Le Diable Vauvert,
20 Euros

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Voici peut-être un nouveau style de polar, le thriller d’espionnage économique! C. Fradier, ex fonctionnaire de police a imaginé une « agence de sécurité économique ». Dans cette guerre qui se livrent les grandes entreprises, tous les coups sont permis et les répercussions peuvent influer sur la politique nationale. L’agence va donc déjouer ces tentatives de déstabilisation, désinformation et sabotage. les méthodes sont celles des grands agences d’espionnage, à l’américaine.
Dans cette « saison 1″, l’affaire est liée à une entreprise leader sur le marché des OGM et donc de l’alimentation mondiale. Les membres de l’équipe, habituellement sans états d’âme vont découvrir des complots qui les dépassent, impliquant leur hiérarchie.
Personnages, rythme et construction sont menés de main de maître et nous laissent pantelant dans l’attente d’une « saison 2″.

Dictionnaire des personnages populaires de la littérature du XIXème et XXème siècle

« Dictionnaire des personnages populaires de la littérature du XIXème et XXème siècle » par Stéphanie Delesté et Hagar Desanti

Editions Du Seuil
29,50 Euros

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Ce gros dictionnaire est la source de plusieurs plaisirs littéraires: celui de replonger dans des textes classiques, de retrouver des personnages que nous nous sommes tous appropriés et d’en découvrir l’éclairage donné par un auteur contemporain.
Laissez-vous guider par Paco Ignacio Taibo II qui présente Robin des Bois, Geneviève Brisac pour Anna Karénine. Les couples formés par des écrivains souvent monumentaux et des auteurs n’ayant pas encore vécu l’épreuve de la postérité sont parfois improbables, mais pas toujours… En prime, des dossiers thématiques (sur les aventuriers, les grandes amoureuses, les naufragés), de jolies lettrines.
Nous nous baladons entre littérature passée et présente, nous retrouvons avec un plaisir presque régressif Tarzan, Fifi Brindacier et l’envie devient pressante de nous précipiter vers notre bibliothèque pour en exhumer quelques livres de Victor Hugo ou de Mark Twain.
À s’offrir, absolument.

Tranches napolitaines, Alfred, Mathieu Sapin, Anne Simon, Bastien Viviès

« Tranches napolitaines », Alfred, Mathieu Sapin, Anne Simon, Bastien Viviès

Éd. Dargaud
19 Euros

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Tranches napolitaines. Un gâteau, quatre histoires qui s’entremêlent, quatre artistes qui se sont promenés dans Naples et qui nous en livrent leur vision.
Qu’elle soit ville qu’on fuit ou dans laquelle on déambule, ville mythique ou très contemporaine, qu’elle soit le théâtre d’un drame ou celui d’une farce, Naples est bien vivante et tout à fait dépaysante.
Ces tranches sont un vrai régal.

Le nazi et la barbier, Edgard Hilsenrath

« Le nazi et le barbier », Edgard Hilsenrath

Éd. Attila

23,50 Euros
barbier.jpgMax Schultz, SS dans un camp d’extermination, fuit l’Allemagne vaincue pour la Palestine sous l’identité de son ami d’enfance, Itzig Finkelstein, barbier juif assassiné avec toute sa famille. Mais comment un nazi peut-il devenir un sioniste fanatique? C’est ce que Max nous raconte dans les 500 pages de farce grotesque et d’humour noir. Un texte affreux, sale et méchant, où personne n’est épargné.

« Mon copain le Kappa », Shigeru MIZUKI

« Mon copain le Kappa », Shigeru MIZUKI

Éditions Cornélius
22 Euros

moncopainlekappa.jpgVoici le tout nouveau conte fantastique de Shigeru MIZUKI, maître incontesté des yokaï, ces êtres surnaturels qui peuplent les contes populaires japonais. Sanpeï, héros de ce volume, va se lier d’amitié avec un kappa, créature anthropomorphe à la réputation maléfique et auquel il ressemble étrangement. C’est à partir de ce moment que les ennuis vont commencer pour Sanpeï…
Comme à son habitude, Mizuki associe habillement fantastique, quotidien et humour grinçant pour nous livrer une critique du moderne.
Un mélange qui a déjà fait merveille dans l’un de ses précédents ouvrages « NonnonBâ ».

« Le Londres-Louxor », Jakuta ALIKAVAZOVIC

« Le Londres-Louxor », Jakuta ALIKAVAZOVIC

Éditions de l’Olivier
16,50 Euros

Avec une « note sur l’architecture du bâtiment » en guise de prologue, ce livre ne manque pas de surprendre dès les premières pages. Ce bâtiment, le Londres-Louxor, est un ancien cinéma des années vingt, un lieu où se croisent, s’observent, se rassemblent des personnes issues de la diaspora bosniaque, à Paris. Pour commencer, nous suivons Esme qui vient là dans l’espoir d’y retrouver sa soeur. Très vite, le ton original de l’auteur, l’atmosphère mystérieuse nous emportent et nous goûtons avec plaisir au lignes, évoquant l’art, la littérature, l’architecture. Il est aussi question d’amour, d’argent, d’exil. À la lecture de ce roman déroutant, nous oscillons bien souvent entre rêve et réalité.

« Déluge », Henry Bauchau

« Déluge », Henry Bauchau

Actes Sud
18 Euros

bauchau_deluge.jpgComme dans « L’enfant bleu », nous retrouvons l’art et la folie au centre de l’oeuvre d’Henry Bauchau.
Florian, « peintre fou » et pyromane fait la connaissance de Florence, une femme malade qui change radicalement de vie.
De leur rencontre va naître un projet ambitieux et passionnant: peindre le déluge. Dans cette aventure, ils sont entourés par quelques amis, un enfant et le docteur Hellé.
L’écriture d’Henri Bauchau est encore poétique et magnifique.

« La femme du métro », Ménis KOUMANDARÉAS

« La femme du métro », Ménis KOUMANDARÉAS

Quidam éditeur
10 Euros

FemmeMetroG.jpgAthènes, dans les années 70. Koulà, femme mariée de 40 ans et Mimis, jeune homme de 20 ans, se croisent tous les jours sur la même ligne de métro. Cela commence par des regards, un « Bonsoir », puis par des conversations sur la famille, le travail, la vie. Ils sont irrésistiblement attirés l’un par l’autre et vont devenir amants.
Cette brève histoire qui pourrait être des plus banales nous est livrée avec un ton juste et mélancolique à la fois. On y retrouve les deux grands thèmes chers à l’auteur: le charme de la jeunesse et la hantise du vieillissement.
La qualité et la puissance de ce texte, écrit par Ménis Koumandaréas en 1975 en font un classique de la littérature grecque.

« Le camp des morts », Craig Johnson

« Le camp des morts », Craig Johnson

Éditions Gallmeister.

23,50 Euros

campmorts.jpgNous sommes ici dans le second volet des aventures du shérif Walt Longmire, de son ami l’indien Henri Standing Bear, rencontrés déjà dans « Little Bird ». Une femme âgée vient de mourir, les soupçons vont amener l’enquête vers le milieu des immigrants basques installés dans ce coin du Wyoming.
Les personnages de Craig Johnson sont d’une extraordinaire humanité, désabusés et ironiques, l’éventail des références va de Shakespeare aux « Village People ». Les vieux fantômes indiens protègent notre héros et le charme agit, ce « simple » polar est un grand moment de lecture !

« Origine », Diana ABU-JABER

« Origine », Diana ABU-JABER

Sonatine Editions

22,00 Euros

origine.jpgHypnotique. Voici ce qu’on pourrait dire de ce roman noir de Diana Abu-Jaber, premier titre publié en France mais que nous espérons suivi de beaucoup d’autres de cette qualité.
Léna travaille dans une unité scientifique de la police de Syracuse, État de New York. Elle est spécialiste en empruntes digitales et douée d’un sens olfactif impressionnant. Lorsqu’Erin Cogan lui annonce qu’elle ne croit pas au diagnostic de mort subite de son bébé, mais qu’il a été assassiné, Léna, malgré elle, part à la poursuite d’un serial killer qui s’attaque aux nourrissons. Et elle plonge surtout dans sa propre histoire. Orpheline recueillie dans d’étranges circonstances, cette jeune femme fragile et tourmentée doit faire face à son passé pour résoudre l’énigme.
Un roman noir, glacial et bien écrit sur la quête d’identité qui ne manquera pas de vous provoquer, comme dirait Danielle, une « belle insomnie ».

« La mer noire » Kéthévane DAVRICHEWY

« La mer noire » Kéthévane DAVRICHEWY

Éd. Sabine Wespieser

19 Euros

merenoire.jpgLors de l’Escale du livre, l’auteur de La Mer Noire, Kéthévane Davrichewy, est venue jusqu’à Bordeaux. Écouter cette femme parler d’elle, de son écriture, évoquer des bribes de son histoire familiale, m’a donné envie de lire son dernier roman. J’ai adoré plonger dans l’histoire de Tamouna, une femme âgée, née en Georgie, exilée en France, qui s’apprête à fêter son anniversaire à Paris, entourée des siens. Elle attend aussi la visite de Tamaz, l’homme qu’elle a rencontré l’année de ses quinze ans, celui qui la trouble encore aujourd’hui. Le passé affleure en permanence, les joies comme les peines sont relatées avec finesse, et Tamouna est tour à tour jeune fille et vieille femme.

« Même les cow-girls ont du vague à l’âme », Tom ROBBINS

« Même les cow-girls ont du vague à l’âme », Tom ROBBINS

Éd. Gallmeister

Coll. Totem
10 Euros

memecowgirls.jpgSissi Hankshaw est dotée d’une excentricité : la taille de ses pouces excède largement la moyenne. Elle décide d’en user et devient la plus grande auto-stoppeuse des États-Unis.
Loin d’être un texte sur la résilience, ce roman est le récit d’un voyage initiatique loufoque, un brin féministe, complètement impertinent, sensuel, truffé d’images improbables et hilarantes. Sissi parcours l’Amérique sinon avec candeur, au moins sans a priori, ses pouces gages de liberté et les yeux grands ouverts.
Le texte gagne en profondeur avec les bavardages du narrateur avec le lecteur sur la littérature, son histoire et ses personnages…
« Cependant, regardez par ici. Ici, là. Voilà une fille. C’est une gentille fille. Et elle est jolie. Elle ressemble un peu à la princesse Grace jeune, une princesse Grace qui serait restée un an sous la pluie.
Comment dîtes-vous ? Ses pouces ? N’est-ce pas, qu’ils sont magnifiques ? Le mot qui convient à ses pouces est certainement rococo-rocococototo touti ! Sacré bon sang !
Mesdames. Messieurs. Chuuut. Voici la vérité. Laissez-vous toucher par ses mains étranges. »

« Le projet Lazarus », Aleksandar HEMON

« Le projet Lazarus », Aleksandar HEMON


Éd. Robert Laffont
22 Euros

projetlazarus.jpgChicago 1908. Lazarus, jeune juif Ukrainien, trouve la mort dans d’étranges circonstances, tué par le chef de la police. Un siècle plus tard Vladimir, écrivain d’origine Bosniaque, s’attache à ce fait divers et part en Europe sur les traces du disparu. À travers son histoire c’est aussi celle plus intime de Vladimir, de la Bosnie déchirée et de l’exil qui s’écrit et se dévoile tout au long de ce magnifique roman.
Aleksandar Hemon mêle avec justesse l’humour et la gravité et nous fait partager un univers réellement personnel.

« Zulu », Caryl FEREY

Zulu, Caryl FEREY

Éditions Gallimard (collection Folio-Policier) (7,70 €)

Zulu

Dès la première scène, particulièrement violente, nous sommes plongés dans le bain, le bain de sang en l’occurrence…

En Afrique du Sud, l’arrivée de Nelson Mandela au pouvoir n’a pas tout réglé, mais Ali Neuman, dont une partie de la famille fut lynchée alors qu’il était encore enfant, est malgré tout devenu chef de la police à Cape Town. Le pouvoir et l’argent sont encore nettement du côté des Blancs, mais la jeunesse dorée des Afrikaners se mêle parfois aux Blacks pour le sexe, la drogue, le goût du risque…

Le meurtre d’une jeune fille blanche de la haute bourgeoisie constitue le point de départ de cette histoire ultra-violente, dans laquelle les vieux démons du temps de l’Apartheid sont toujours actifs. Neuman et son équipe, malgré les fêlures personnelles des uns et des autres, foncent dans cette mêlée d’une insondable noirceur. Beaucoup s’y perdront. Si vous avez malgré tout envie d’aller assister à la Coupe du Monde de Football là-bas, bon courage !

« Raison et liberté », Noam CHOMSKY

Raison et liberté, Noam CHOMSKY

Éditions Agone (25,00 €)

Raison et liberté

Les Éditions Agone nous offrent à lire un recueil de textes, pour la plupart inédits en France, du linguiste de renommée internationale Noam Chomsky. L’ensemble montre bien le lien existant entre son travail de linguiste et ses prises de position politique, en s’appuyant notamment sur sa conception de la « nature humaine ». « Je pense, affirme-t-il, que l’étude du langage peut fournir certaines lumières pour comprendre les possibilités d’une action libre et créatrice dans le cadre d’un système de règles qui reflète, au moins partiellement, les propriétés intrinsèques de l’organisation de l’esprit humain. » Noam Chomsky a été reçu lors d’un colloque organisé ces derniers jours par la Chaire de Philosophie du Langage et de la Connaissance du Collège de France (Professeur Jacques Bouveresse), intitulé Rationalité, vérité et démocratie : Bertrand Russell, George Orwell, Noam Chomsky. Ce dernier sera téléchargeable sur le site Web de la chaire. A lire également : un article sur cet événement paru dans Le Monde des Livres daté du 3 juin 2010, ainsi qu’une réaction à cet article publiée le 6 juin 2010 sur le blog Article XI.

« Grande Encyclopédie du presque rien », Pascal ORY

Grande Encyclopédie du presque rien, Pascal ORY

Éditions des Busclats (15,00 €)

Grande Encyclopédie du presque rien

Connaissez-vous le verbe gésir ? Pourriez-vous donner les dates de règne de Jean Ier ? Vous êtes-vous déjà promené dans la rue des Minimes ? Non ? Et pour cause : Pascal Ory, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de la Sorbonne – Paris I, se fait une joie de sortir de l’oubli des personnages, des lieux, des mots ou des couleurs, parce qu’il n’en reste rien « sauf leur nom que j’écris ici avec précaution, et que vous lisez maintenant, comme une inscription sur un cénotaphe, comme un passage de relais avant l’oubli, qui a toujours le dernier mot ». Laissez-vous alors séduire par ces riens jubilatoires racontés avec force érudition et surtout humour.

« Argent brûlé » (nouvelle traduction), Ricardo PIGLIA

Argent brûlé (nouvelle traduction), Ricardo PIGLIA

Éditions Zulma (20,00 €)

Argent brûlé

On les appelle les jumeaux, mais ils ne sont pas frères, ils sont amants. Et, inséparables, ils vont participer à un braquage qui tournera mal. Nous sommes à Buenos Aires en 1965, et leur cavale, jusqu’à leur arrestation d’une rare violence, est tirée d’un fait divers singulier que Ricardo Piglia, à l’instar de Truman Capote avec son De sang froid, nous fait vivre de l’intérieur. La violence de petits malfrats mêlés malgré eux à des magouilles politiques dans une Argentine instable, enfermés pour se cacher entre l’Argentine et le Paraguay, l’amour et la haine jusqu’à étouffer, jusqu’à exploser, et surtout les personnalités étonnantes des jumeaux nous plongent dans ce récit haletant pour ne relever la tête qu’après la dernière page.

« Un Sultan à Palerme », Tariq ALI (traduction de Diane MEUR)

Un Sultan à Palerme, Tariq ALI (traduction de Diane MEUR)

Éditions J’ai Lu (6,70 €)

Un Sultan à Palerme

Voici le premier volet de la pentalogie de Tariq Ali intitulée Quintet de l’islam. Nous sommes en Sicile au XIIe siècle de notre ère. Le géographe Al-Idrîsî revient à Palerme après avoir achevé sa Géographie universelle. Il revoit alors son ami le sultan Rujari (le roi Roger), qui lui annonce un sacrifice humain allant marquer la rupture entre les communautés arabe et chrétienne. À travers la politique, les voyages et les histoires familiales et amoureuses, Tariq Ali nous entraîne au cœur de cette Histoire vue par les chroniqueurs arabes.

Le second volet s’intitule Le Livre de Saladin, le troisième L’Ombre des Grenadiers, et le quatrième La Femme de Pierre (sortie le 03/06/2010). Chacune de ces histoires, toutes très différentes, évoque certes des événements ou des personnages historiques, mais permettent surtout de confronter, lors d’une période distincte de l’Histoire, les mondes arabo-musulman d’une part et chrétien d’autre part.

« Le blaireau et le roi », John BERGER

Le blaireau et le roi, John BERGER

Éditions Héros-Limite (24,00 €)

Le blaireau et le roi

Le blaireau et le roi est un livre protéiforme, qui s’ouvre sur un texte, allié à un échange de lettres entre l’auteur John Berger et Marilyne Desbiolles, où il est immédiatement question de rencontre, de partage et d’écriture. On y chemine tranquillement, à son propre rythme, hors des sentiers battus. On y trouve des poèmes (de Rainer Maria Rilke, Paul Celan, Marina Tsvetaïeva pour les plus connus), des photographies et de l’amitié. Enfin, un dialogue entre John Berger et son fils Yves invite « en solidarité », avec l’odeur du café et des cigarettes en toile de fond, à penser l’écriture, la peinture, le monde.

« Négus », « Shah », R Kapuscinski

« Négus », « Shah », R Kapuscinski

Éd. Flammarion

17 Euros chaque

negus.jpgDeux textes épuisés de Ryszard Kapuscinski sont à nouveau disponibles chez Flammarion. Le « Négus » nous livre le récit de la chute de l’Empereur d’Éthiopie et le « Shah » les dernières semaines du règne du Shah d’Iran.
La réputation du célèbre écrivain reporter a été malmenée il y a peu par une biographie intitulée « Kapuscinski Non-Fiction ». Elle révèle que le journaliste allait parfois trop loin dans la subjectivité et qu’il avait caché certains événements peu avouables de sa vie.
Peut-être. Peut-être que la frontière entre journalisme et littérature chez Kapuscinski est perméable. Et il est vrai que la lecture de ses reportages procure le même plaisir que celle d’un (bon) roman, tant le soin apporté à la forme mue les personnes en personnages, campe une ambiance et déplie une réelle narration à plusieurs voix.
À n’en pas douter, les événements rapportés par Kapuscinski nous laissent à penser que de toutes façons, il est des réalités qui n’ont rien à envier à la fiction…

« Les willoughby » L LOWRY

« Les willoughby » L LOWRY

Éd. L’École des Loisirs

10,50 Euros Coll. Neuf

willoughby.jpgVoici une histoire très farfelue, gentiment parodique des grands classiques de la littérature enfantine. Des parents odieux, un bébé abandonné sur un perron de porte, un vieux milliardaire neurasthénique et des enfants « surdoués » vont vivre des aventures folles sous la protection d’une nounou
aux faux airs de Mary Poppins.
Avec une fin heureuse, mais pas forcément correcte…!

« Moi le loup et les vacances avec pépé »

« Moi le loup et les vacances avec pépé »

Éd. Thierry Magnier

12 Euros

Moi-le-Loup.jpgVoici le très attendu album de Delphine Perret. Après son brillant « Moi le loup et les chocos », dans lequel on découvrait Bernard, loup déprimé, coaché par un petit garçon, l’auteur nous livre cette fois une « road-story ». Nous retrouvons nos deux acolytes qui prennent la route des vacances, accompagnés d’un pépé un peu largué.
Des personnages attachants, un texte percutant et un ton hilarant qui font de ce nouvel opus un album rafraîchissant à souhait, à lire sur la route des vacances…

« Le colonel désaccordé », O BLEYS

« Le colonel désaccordé », O BLEYS

Gallimard
Coll. Folio
6,60 Euros

coloneldesaccordé.jpgLe colonel Rymar, membre de l’armée portugaise suit le roi du Portugal en fuite vers le Brésil. Contre toute attente, celui-ci est missionné non pas pour se battre, mais pour veiller sur les instruments de musique de la cour. Ce va t-en guerre humilié d’être réduit à s’occuper de musique (art qu’il exècre) découvre de mauvaise grâce le nouveau monde.
À la fois récit d’aventure et de voyage, ce texte très drôle nous fait découvrir l’histoire de la colonisation du Brésil, la traite négrière et se révèle être une critique à peine déguisée de l’armée.
« Faites de la musique, pas la guerre »!

« Même les cow-girls ont du vague à l’âme », Tom ROBBINS

Même les cow-girls ont du vague à l’âme, Tom ROBBINS

Éditions Gallmeister (collection Totem) (10,00 €)

Même les cowgirls ont du vague à l'âme

Cela n’est pas par manque d’idée que nous vous proposons à nouveau ce roman comme suggestion de lecture estivale.
Que dire de plus pour enfoncer le clou ? Tout y est : de l’humour, de la politique, de la nature, de la philosophie, du sexe, tout cela écrit avec brio, par un auteur impertinent, cabotin, malin, un brin barré et très coquin.
Insistons donc : il faut lire Même les cow-girls ont du vague à l’âme.

« Photo de groupe autour du fleuve », E. DONGALA

« Photo de groupe autour du fleuve », E. DONGALA

Actes Sud
22,80 Euros

dongala.jpgLes femmes du groupe dont il est question dans le titre cassent des blocs de pierre pour un salaire de misère. La construction d’un aéroport augmente soudain la demande de gravier et elles décident de demander un meilleur tarif à leur intermédiaire. Cette lutte pour une somme minime, va être l’occasion de découvrir leurs parcours. Avant d’effectuer ce travail de forçat, elles avaient pour beaucoup d’entre elles une place plus brillante dans la société : qui femme d’affaire, qui mariée à un riche parti… Mais en Afrique, une femme sans argent n’est plus rien.
Leur petit pas vers une amélioration de leur condition va prendre des proportions rocambolesques car leur grève paralyse le chantier et devient une affaire d’État avec prise de position de la femme du ministre, puis de la femme de chef d’État, puis…
Tous les personnages ont une présence touchante et surtout drôle, tonique et l’on a peine à les quitter!

« Le tonneau », F. W. CROFTS

Le tonneau, F. W. CROFTS

Éditions Rivages Poche10,50 €

tonneau.jpg

Classique du roman à énigme, peu connu en France, ce roman est un modèle du genre. Une jeune femme assassinée est retrouvée enfermée dans un tonneau. La machination (presque) parfaite ourdie par le meurtrier va minutieusement être démontée par deux policiers, à Londres et à Paris, suivant les aller-retours du tonneau.

« Le jour avant le bonheur », Erri de Luca

« Le jour avant le bonheur », Erri de Luca



Gallimard
15 Euros

luca.jpgDans l’immédiat après guerre, un jeune orphelin livré aux rues grouillantes de Naples (magnifiée par Erri de Luca) vit sous la protection du concierge, Don Gaetano.
Cet homme généreux et sage va accompagner le parcours de vie du petit garçon puis de l’adolescent.
Doté de la capacité à lire les pensées des gens, il sait que son protégé est hanté par l’image d’une jeune fille entraperçue un jour derrière une vitre lors d’une partie de football.
Lorsque que la jeune fille revient, des années plus tard, l’adolescent devenu le narrateur de ce livre éblouissant aura plus que jamais besoin de l’aide de Don Gaetano.
Fable initiatique, roman de formation, « Le jour avant le bonheur » est tout à la fois poésie, lumière, ombre, silence, violence, fragilité. Il dit l’innocence, les rêves perdus… Il émeut, touche, enchante.

« Zuleika Dobson », Max BEERBOHM

« Zuleika Dobson », Max BEERBOHM

Éd. Monsieur Toussaint Louverture
16,75 Euros

zuleika.jpegSelon Monsieur Toussaint Louverture, « attirante, séduisante, fascinante… la jeune Zuleika Dobson l’est sans aucune limite ». Dès la descente du train en gare d’Oxford où son grand-père le recteur, l’attend, Zuleika Dobson déclenche un vif émoi dans le coeur des étudiants de l’ancienne et respectable Université. Or, la jeune prestidigitatrice, habituée à être courtisée lors de ses nombreux voyages à travers le monde, n’a jamais été amoureuse. Seul l’impeccable Duc de Dorset, parce qu’il l’aura traitée négligemment la première fois, réussira à éveiller un sentiment différent dans le coeur de la jeune femme. Mais cet amour, au lieu de les réjouir, donnera naissance à une idée plus saugrenue dans l’esprit du Duc qui contaminera la gent masculine oxfordienne.
L’écriture de Max Beerbohm, dont voici l’unique roman est délicieusement ironique, élégante, et cette histoire abracadabrante!

« Le lanceur de dés et autres poèmes », Mahmoud DARWICH

« Le lanceur de dés et autres poèmes », Mahmoud DARWICH

Actes Sud
21 Euros

darwich.jpgUn mois avant sa mort, le 9 août 2008, Mahmoud Darwich publiait « Le lanceur de dés », son dernier poème sous forme de testament. À sa lecture, nous éprouvons avec force l’épreuve de la mort et l’humilité du poète qui revient sur sa vie
« Je n’étais pour rien dans ce que je fus »,
sur l’inspiration poétique
« Je n’ai pour rôle dans le poème
que d’optempérer à sa cadence. »
Le recueil se veut aussi engagé. Darwich refuse de voir son pays effacé de la carte du monde:
« Notre pays est le coeur de la carte,
son coeur troué comme la pièce d’une piastre
au marché des ferronniers ».
ou se met à la place de ce jeune garçon, Muhammadd, mort dans les bras de son père, sous les tirs israéliens
« Muhammad se niche dans le giron de son père,
oiseau apeuré par l’enfer du ciel:
Protège-moi de l’envol, père,
car mes ailes sont encore petites pour le vent…
et la lumière est noire. »
S’ajoutent à ces poèmes les photos d’Ernest Pignon-Ernest qui témoignent de la présence indispensable du poète en collant son effigie sur des murs chargés de symbole.

« La descente de Pégase », James LEE BURKE

« La descente de Pégase », James LEE BURKE

Éd. Rivages

21,50 Euros

descentepagase.jpgLa dramatique marée noire qui frappe la Louisiane depuis quelques semaines m’a donné envie de découvrir l’oeuvre de James Lee Burke qui y a passé la moitié de sa vie et en a fait un personnage à part entière de ses polars.
Nous voici donc à New Ibéria où une jeune fille qui joue au casino avec des billets marqués à l’encre rouge renvoie Dave Robicheaux face à son passé d’alcoolique et d’homme violent. Les mystères se multiplient: un vagabond surnommé l’Homme Crustacé est retrouvé mort sur une route déserte. Une femme victime d’un viol collectif semble s’être suicidée…
Au fil des enquêtes Dave Robicheaux s’insurge devant le fossé qui se creuse entre les richissimes mafieux qui ont mis en place un système de corruption dans toute la Louisiane lié au casino et les laissés-pour-compte qui, victimes des ouragans et de la mondialisation ont tout perdu. Il vieillit et voit disparaître la culture et le mode de vie cajuns au profit d’une société où seul l’argent compte.
Un polar brillamment mené et totalement désenchanté.

« Paul a un travail d’été » « Paul en appartement », « Paul à la pêche », « Paul à Québec », Michel RABAGLATI

« Paul a un travail d’été » « Paul en appartement », « Paul à la pêche », « Paul à Québec », Michel RABAGLATI

Éd. Pastèque.

Respectivement: 19, 16, 22, et 20 Euros

Paul---Qu-bec.jpegCet été, Valentine, Béatrice et moi vous emmenons à Québec pour rencontrer Michel Rabagliati, figure incontournable du neuvième art québécois, qui met en scène des épisodes extraordinairement ordinaires de la vie de Paul.
Parce que nous n’avons pas réussi à faire un choix, nous vous proposons quatre albums:
« Paul a un travail d’été » nous parle de dominer ses angoisses et ses peurs, de s’épanouir au contact de jeunes filles en difficulté et de vie en collectivité.
« Paul en appartement » introduit le personnage de Lucie et relate une première expérience de vie à deux.
« Paul à Québec » aborde le déclin et la mort d’un proche tout en suscitant beaucoup d’espoir grâce à l’amour qui règne entre les membres de la famille et aide à dépasser la tragédie.
Il est difficile d’expliquer le plaisir suscité par la lecture de ces albums. Les dessins, d’une simplicité et d’une finesse incroyables mettent en valeur toutes les facettes des personnages. Michel Rabagliati est aussi un formidable conteur et possède l’art de traiter avec tact de sujets difficiles. Mélangez le tout avec le subtil langage québécois et envolez-vous…

« Imperial Bedrooms », Bret Easton ELLIS

« Imperial Bedrooms », Bret Easton ELLIS

Éd. Picador

18,90 Euros

imperialbedrooms.jpgDécidément Bret Easton Ellis aime les transversalités. Ses personnages ne se résument jamais aux facettes montrées dans un ouvrage. Ils disparaissent et réapparaissent d’un roman à l’autre, dévoilant de manière inattendue leurs identités multiples. « Less than zero », premier roman paru en 1985, parlait de jeunes américains privilégiés à la dérive dans une violence croissante d’actes et de sentiments. Rien ne garantissait leur survie. Pourtant, dans ce premier roman, la fiction se dote d’une fausse dimension biographique. « Less than zero » aurait en fait relaté l’existence de personnes bien réelles. Bret Easton Ellis se donne le rôle de l’auteur tout puissant disposant sans vergogne des individus, exposant sans retenue leur part d’ombre sous prétexte qu’elle constitue un matériau d’écriture. À travers « Imperial Bedrooms », les personnages nous reviennent des années plus tard, dans la force de l’âge, afin qu’ils nous racontent les conséquences de cette cruelle mise à nu.

« Une enfance corse »

« Une enfance corse », J-P Castellani et L Sebbar

éditions Bleu Autour
Collection : D’un Lieu L’autre

20,00 Euros

Vingt trois auteurs nés de famille corse, du continent ou du Maghreb, nous racontent, à travers de courts textes, leur enfance corse.
Textes à la fois nostalgiques, mélancoliques et humoristiques, ils montrent tous un profond amour pour cette île et ses habitants, que l’on devine en dehors du temps et du reste du monde.
A travers tous ces témoignages, on comprend que plus que tout autre endroit, c’est un terre sauvage qui se mérite.
De magnifiques textes qui vous feront découvrir la Corse de années 30 à nos jours et vous donneront de belles idées de voyage.

Le monde de Marcelo, Francisco X STORK

Le monde de Marcelo, Francisco X STORK

Gallimard
13,50 Euros

mondemarcelo.jpg

Marcelo est un adolescent de 17 ans, « différent » comme on dit, il est atteint d’une forme légère d’autisme. Il est à l’aise dans les lieux et avec les gens qu’il connaît et parfaitement conscient de ses possibilités et de ses limites. Son père le pousse à affronter le monde du travail, à l’occasion d’un stage dans son cabinet d’avocats. Il veut lui permettre de faire le choix entre « vie protégée » et « vie réelle », quitte à souffrir au début.
Le jeune homme, par ailleurs très beau et intelligent, déconcerte ses collègues, mais au delà des préjugés et de la peur de l’inconnu des relations intenses se nouent.
Il fera lors cet été de grands choix de vie, des découvertes sur ses proches, sur l’amour et la vie.
Côtoyer Marcelo est un vrai bonheur, une leçon d’humanité et d’optimisme. Il nous ouvre l’esprit sur une autre façon de voir le monde. Cette lecture est recommandée à tout âge.

Les mers perdues, Les jardins statuaires, Jacques ABEILLE

Les mers perdues, Les jardins statuaires, Jacques ABEILLE

Éditions Attila
Respectivement 23,00 et 24,00 Euros


mersperdues.jpgDeux parutions de textes de Jacques Abeille, illustrés par le fameux Schuiten, double réjouissance causée par la jeune maison Attila.
Les jardins statuaires (réédition du premier volet du Cycle des contrées) est tout à la fois un récit d’aventures, un conte initiatique et philosophique halluciné et hallucinant qui nous plonge dans un pays où on cultive… des statues.
Les mers perdues est un roman graphique né de la rencontre de Schuiten avec ce texte et des échanges qui ont suivi entre l’auteur et l’illustrateur.
La portée de ces textes, leur densité, la beauté des formes tant littéraire que graphique, l’histoire qui accompagne la publication de ces merveilles éditoriales justifient largement votre déplacement jusqu’à nous, afin que nous puissions vous en parler sans économie de mots.
En bonus, vous aurez peut-être la chance de croiser la silhouette de l’auteur déguisé en fidèle client.

Dans les pas de l’ours, traversée solitaire de l’Alaska, Emeric FISSET

Dans les pas de l’ours, traversée solitaire de l’Alaska, Emeric FISSET

Éditions Transboréal
19,90 Euros

pasours.jpg
1990, Emeric Fisset n’en est pas à son premier voyage solitaire. Au mois d’août, il quitte Barrow dans le but de traverser l’Alaska du nord au sud sans soutien logistique ni radio. Il arrivera à Cold Bay au prix d’une difficile évolution à pieds, à ski et à la rame hors des chemins tracés par l’homme.
Dix mois à braver le rude hiver septentrional. Dix mois dévolus à l’apprentissage de la survie en milieu sauvage, illuminés par des rencontres saisissantes avec la faune et les autochtones. Il y a chez Emeric Fisset un engagement profond en faveur du voyage comme découverte, une humilité et un respect aux lieux et aux peuples.
Un ouvrage pour découvrir les éditions Transboréal, créées par l’auteur et leur remarquable collections « Sillages » consacrée au récit de voyage au long cours.

Le quintet de l’Islam Tarik ALI

Le quintet de l’Islam Tarik ALI

Parution chez Sabine Wespieser
Volet 1 Un sultan à Palerme 24,00 Euros ou coll. J’ai lu 6,70 Euros
Volet 2 Le livre de Saladin 26,00 Euros
Volet 3 L’ombre des grenadiers 25,00 Euros
Volet 4 La femme de pierre 25,00 Euros
Volet 5 à venir

sultan.jpg
Ces quatre romans présentent des périodes, du XIIème au XXème siècle, où la culture musulmane était brillante, tolérante et éclairée. Tarik Ali nous donne à travers ces moments historiques une autre vision de l’histoire car vue par la tradition arabe et non chrétienne: les croisades au Moyen-Âge, la reconquista espagnole, la chute de l’empire ottoman…
À ces périodes là, l’Europe chrétienne est plutôt obscurantiste, fanatique et peu avancée et ouverte sur les progrès scientifiques.
Passionnant, tant par la qualité de l’écriture, que l’intérêt des sujets choisis et le point de vue historique.

L’Afrique de papa, Hippolyte

L’Afrique de papa, Hippolyte

Éd. Des Bulles dans l’Océan
14,00 Euros

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L’Afrique de papa présente le travail d’Hippolyte, une alternance d’aquarelles et de photographies en noir et blanc, narrant l’histoire d’un séjour à Saly, un village de pêcheurs du Sénégal, à 80 km au Sud de Dakar, devenu un grand centre touristique.
Un fils découvre, carnet de dessin à la main, l’Afrique de son père, celle des retraités européens, le Sénégal des blancs, des « toubabs ». Il fait peu de commentaires mais son regard est sans complaisance.
Il aborde des sujets qui engendrent un malaise tels que la prostitution, féminine et masculine, le racisme, la pauvreté, sans oublier d’être aussi l’observateur de coutumes demeurées vivaces, d’aller à la rencontre des Sénégalais et d’approcher des visages ou les corps des lutteurs, la lutte occupant une place importante au sein de cet album à l’instar de celle qu’elle tient aussi dans ce pays.
L’auteur nous parle avec finesse et habileté de la misère et de la beauté des hommes.

Le Sel, Jean-Baptiste DELAMO.

Le Sel, Jean-Baptiste DELAMO.

Albin Michel
19,50 Euros

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Louise a invité ses enfants, Albin, Fanny et Jonas à dîner. Les souvenirs affluent et le doute s’installe. La mémoire d’Armand, père disparu, marin mutique et colérique hante les esprits de ses enfants tous si différents. Albin, proche de son père, ne comprend pas Jonas, ce frère qui aime les hommes et Fanny qui ne vit qu’à travers l’image de sa fille disparue. Peut-on se défaire du poids du passé pour se réunir et accepter sa famille?
Les voix se succèdent dans ce très beau roman à la fois sensuel et cruel pour raconter ces liens familiaux qui se tendent et parfois se cassent.

« Parmi les marins attablés, enivrés de vin, dans les éclats de voix et les chansons paillardes, je regarde tour à tour ces hommes rudes et il me semble alors qu’en chacun d’eux c’est un peu Armand que je perçois, un peu d’Armand que je sauve d’un éternel naufrage. »

« Reine d’un jour », Bertrand RUNTZ

Reine d’un jour, Bertrand RUNTZ

Éd. Finitude
16,00 Euros

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Dans ce « roman-photo », on feuillette en compagnie de Bertrand Runtz son album de famille. Les personnages y sont authentiques et attachants: Titine la domestique porteuse d’un terrible secret, Parrain le littéraire de la famille, ou encore Petit Prince le complice chat de gouttière.
Un roman splendide dans lequel le ton et les personnages sont toujours justes.
À découvrir absolument…

La brève et merveilleuse vie d’Oscar Wao, Junot DIAZ

La brève et merveilleuse vie d’Oscar Wao, Junot DIAZ

Coll. 10/18
7,50 Euros

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La parution d’ouvrages en poche nous permet parfois de faire des lectures inattendues.
C’est la cas de « La brève et merveilleuse vie d’Oscar Wao », prix Pullitzer 2008 et qui mérite bien de figurer parmi les choix du mois d’octobre.
Oscar, jeune américain d’origine dominicaine, obèse et fan de science-fiction n’a pas vraiment une vie « merveilleuse ». Sa seule particularité est peut-être la riche histoire de sa famille, marquée du sceau d’une malédiction ancestrale, transmise de génération en génération.
Cette saga familiale tragicomique portée par un style unique, mélange le verlan et l’espagnol, nous permet de suivre, tambour battant, les aventures d’un anti-héros au grand coeur, avec lequel la vie est plutôt joyeuse…

The Rest is Noise, Alex ROSS

The Rest is Noise, Alex ROSS

Actes Sud
32,00 Euros

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Récit passionnant au titre alléchant que ce « The Rest is Noise ». Alex Ross nous raconte l’histoire de la musique du XXème siècle, sous influence de son siècle justement. Ne vous laissez pas rebuter par la terminologie parfois technique de cet essai. Le critique musical, non content de nous faire assister à la naissance de la musique populaire, de nous expliquer de quoi s’est nourri la musique dite « classique », truffe son texte de portraits de compositeurs simplement humains (oscillant entre médiocrité et grandeur d’âme…), rendant ainsi ce pavé délectable.
A écouter aussi: le blog www.therestisnoise.com

L’Hypnotiseur, Lars KEPLER

L’Hypnotiseur, Lars KEPLER

Actes Sud
23,00 Euros

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Attention: nouveau suédois à suivre. Cette première traduction qui sera suivie d’autres titres est une réussite. Elle met en scène Erik Maria Bark, psychiatre autrefois expert en hypnose médicale et l’inspecteur Joona Linna.
Bark a juré de ne plus pratiquer l’hypnose mais son aide va se révéler indispensable pour résoudre une affaire particulièrement horrible. Il pourrait ainsi empêcher un autre meurtre. Malheureusement, c’est lui et son jeune fils qui seront traqués par le tueur.
Les personnages sont consistants, l’intrigue est riche et complexe, présent et passé mêlés, elle nous égare sur plusieurs pistes crédibles.
Quant aux dernières pages, que dire, un crescendo terrible, implacable, qui vous laisse le souffle court. Vous ne lâcherez votre respiration qu’une fois le mot fin atteint.

Un pays à l’aube, Dennis LEHANE

Un pays à l’aube, Dennis LEHANE

Rivages Noir
10,50 Euros

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Si vous n’avez pas lu une « Histoire populaire des Etats-Unis » d’Howard Zinn et si vous avez raté son adaptation en BD, rattrapez-vous avec « Un pays à l’aube ». Le roman se passe à Boston, comme toujours avec Lehane qui sait parfaitement évoquer cette ville et son atmosphère.
Après la Grande Guerre, les soldats rentrent chez eux, les Noirs ont occupé leur poste pour participer à l’effort de guerre, la situation économique est catastrophique et la peur des Bolchéviques monte tandis que les syndicats s’organisent et réclament des conditions de travail décentes. Dans cette atmosphère de révolte sociale, d’attentats orchestrés par les anarchistes et de revendications des Noirs Américains pour obtenir des droits élémentaires (l’influence du W.E.B Du Bois est perceptible), nous sommes invités à suivre le destin de trois personnages. Babe Ruth, le joueur de base-ball de génie, au sommet de sa gloire, Luther Laurence, jeune Noir qui a fui le Sud après avoir tué un homme et Danny Coughlin, l’Irlandais, fils d’un capitaine de police et progressivement conquis par leurs idées.
Roman social, saga familiale, roman noir aussi, ce « Pays avant l’aube » est simplement magistral.

Gens des confins, Irene van der LINDE et Nicole SEGERS

Gens des confins, Irene van der LINDE et Nicole SEGERS

Éd. Noir sur Blanc
25,00 Euros

gensdeconfins.jpg
Il faut prendre le temps de lire cet ouvrage réalisé par deux femmes néerlandaises, une historienne et journaliste, Irene van der Linde et une photographe documentaire, Nicole Segers. Le texte et les images, des photos en noir et blanc, effectuées à l’aide d’un Leica M6/7, relatent un périple que les deux femmes ont entrepris avec la volonté d’aller à la rencontre des personnes vivant sur la frontière orientale de l’Europe. Avec simplicité et érudition, elles racontent leur voyage, de la Finlande à la Bulgarie, décrivent les paysages traversés, les repas, les maisons et font part des attentes, des craintes comme des rêves, des personnes croisées, des communautés, des gardiens de la frontière européenne. Un livre qui invite au voyage et à la compréhension, un livre d’Histoire et d’histoires.

Pont Omega, Don DeLillo

Pont Omega, Don DeLillo

Actes Sud
14,50 Euros

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Au musée d’art moderne de New York, un homme fasciné par la projection au ralenti du film « Psycho » d’Hitchcock, film étiré pour qu’il dure 24 heures. Fascination esthétique, métaphysique ou morbide? À des centaines de kilomètres un jeune cinéaste est invité en plein désert chez un vieil universitaire, ancien conseiller au Pentagone pendant la guerre d’Irak. Le jeune homme prépare un film, une interview-confession du vieil homme qui tarde à donner sa réponse. Les jours passent, le temps s’étire, les conversations se perdent dans l’immensité du désert, jusqu’à l’arrivée de la fille énigmatique de l’universitaire. Un univers lynchien pour ce texte hypnotique de De Lillo où les différents personnages semblent se diluer et perdre leurs notions d’espace et de temps.

les Derniers Grizzlys Rick Bass

« Les derniers grizzlys », Rick Bass

Édition Gallmeister
9,20 Euros
derniers grizzluys dg.jpgLes relations hommes/ours sont aussi intenses et conflictuelles aux Etats-Unis qu’en France. Le grizzly ne survit plus que dans quelques espaces protégés après avoir été chassé pendant des décennies. D’où l’importance de vérifier la rumeur qui pousse Rick Bass et ses compagnons à explorer les montagnes San Juan au Colorado. On y a tué le « dernier grizzly » dans les années 60, mais quelques traces et silhouettes aperçues laissent espérer que des spécimens ont survécus en toute discrétion.
Il y a 2 quêtes dans ce récit. D’abord celle du grizzly, animal symbolique dont l’aura émeut, touche et obsède ceux qui l’approchent. De l’autre côté celle de ces trois hommes, dont le mythique Doug Peacock, compagnon et ami d’Edward Abbey. Cet homme étrange et charismatique, un peu fou mène le groupe sur les traces de l’ours. Ils cherchent des endroits où subsiste un peu de la « sauvagerie » initiale du monde. Là où il est possible de prendre des « respirations » loin des abus de la civilisation.
On voit bien que la quête, ou le voyage, sont au moins aussi important que le but à atteindre et c’est le récit de cet impact sur les trois hommes qui est livré ici.

« Indignez-vous! » Stéphane HESSEL

« Indignez-vous! » Stéphane Hessel

Indigène éditions
3,00 Euros

C’est le cri du coeur d’un grand monsieur de 93 ans qui a adhéré au programme du Conseil National de la Résistance, qui est revenu des camps de concentration et a été co-rédacteur de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.
Il s’indigne face au traitement des immigrés, des sans-papiers, face à une oligarchie qui contrôle les médias et il dénonce l’écart de plus en plus important entre les riches et les pauvres, la main-mise de la finance et la course à l’argent. Puis une place est consacrée à la situation de la Palestine.
Stéphane Hessel fait un parallèle entre la période 1940-1948 et actuellement. Son discours est très clair et laisse à réfléchir car il se positionne pour la non-violence comme solution pour un nouveau monde tout en comprenant la violence. Pour lui l’indifférence est la pire des attitudes : Indignez-vous !
Et un grand coup de chapeau aux éditions Indigène pour cette collection militante « ceux qui marchent contre le vent ». Vous trouverez également à la librairie les six titres précédents que nous soutenons toujours comme « Je suis prof et je désobéis », « Roms, tsiganes, voyageurs : l’éternité et après »…

la bascule du souffle – Herta Muller

« La bascule du souffle », Herta Muller

Édition Gallimard
19,90 Euros

herta muller.GIFLéopold a 17 ans et accepte dans sa naïveté et sa candeur de suivre les soldats Russes qui viennent le chercher. Nous sommes en 1945 dans une région Germanophone de Roumanie et la Russie accuse la communauté de Leopold d’avoir collaboré avec les nazis. Autant partir en voyage que de s’attirer les foudres de sa famille si on le surprend, le soir, dans le parc, avec des hommes…Alors il part pour cinq années de travaux forcés, de froid, de faim, d’humiliation et de privation.Comment tenir sans poésie, sans la simplicité de l’enfant qu’il est et dont les yeux voient encore les objets comme nous ne les voyons plus. Un livre miraculeux.

« Le mélange des genres » Martin Parr/ Quentin Bajac

« Le mélange des genres » Martin Parr/ Quentin Bajac

Textuel Éditions
19,90 Euros

Photographe majeur de sa génération, Martin Parr parle néanmoins peu de son art.
C’est désormais chose faite grâce à cet ouvrage qui est une conversation de l’artiste avec Quentin Bajac, chef du cabinet de la photographie du Centre Georges Pompidou.
Cet entretien nous permet de revenir sur ses influences, ses années d’apprentissage et nous donne les clés de ce qui fait de lui un artiste à part: un regard social et humaniste, à la fois ironique et empathique avec une prédilection pour la société de consommation ou encore le tourisme de masse.
Un ouvrage passionnant sur un artiste qui nous pousse à nous interroger en permanence sur notre société.

« Le monde animalier », Ohara Koson

« Le monde animalier », Ohara Koson

Éditions Bibliothèque de l’image
80 pages
25,00 Euros
Contrairement à des artistes comme Hiroshige ou Hokusai reconnus pour leurs paysages japonais, Ohara Koson (1877-1945) nous a livré presque exclusivement des représentations de plantes ou d’animaux.
Les estampes animalières présentes dans cet ouvrage témoignent de la remarquable maîtrise de l’artiste. Cette monographie, la toute première à lui être consacrée en France, est une véritable réussite et nous permet d’admirer les talents d’un peintre jusque là trop peu connu.

« Moi, Eugénie Grandet », Louise Bourgeois,

« Moi, Eugénie Grandet », Louise Bourgeois

Éditions Gallimard, collection Le cabinet des lettrés
144 pages
16,00 Euros
Artiste majeure de la scène contemporaine, Louise Bourgeois (1911-2010) nous livre dans cet ouvrage sa dernière création originale, spécialement conçue pour le musée de la Maison Balzac à Paris. Cette exposition « Moi, Eugénie Grandet » qui a lieu du 3 novembre 2010 au 6 février 2011, s’inspire largement de l’héroïne de Balzac qui a influencé Louise Bourgeois tout au long de sa carrière.
Ce livre est donc un témoignage de l’artiste qui revient sur son enfançe, son parcours et enfin sur cette création, composée de 16 panneaux de broderie. Ultime hommage de Louise Bourgeois à son modèle.

« Chanel », Jean Leymarie

« Chanel », Jean Leymarie

Éditions de la Martinière
260 pages
59,00 Euros
Chanel, un nom mondialement connu, un mythe même qu’il n’est plus besoin de présenter. En revanche, on connaît peut-être moins le parcours de sa géniale créatrice, mademoiselle Gabrielle Bonheur Chasnel dite Coco Chanel. Cet ouvrage revient sur les évènements marquants de sa vie, ses influences, ses relations, qui ont fait d’elle l’ambassadrice de la mode et de l’élégance parisienne. Un livre très documenté qui ravira les passionnés comme les profanes.

« Classic Africa », Michael Poliza

« Classic Africa », Michael Poliza

Éditions TeNeues
non folioté
98,00 Euros
Photographe reconnu, Michael Poliza est spécialisé dans les représentations naturalistes, et plus spécialement celles de l’Afrique ou de l’Antarctique. Son dernier ouvrage n’échappe pas à cette règle car il est un nouvel hommage au continent africain à travers sa faune, l’une des plus variées au monde. Les magnifiques photographies, en noir et blanc saisissent parfaitement la beauté et la diversité des animaux de ce continent, mais elles nous alertent aussi sur la fragilité de notre éco-système.
Un véritable safari-photos pour les amoureux de la nature.

« Huchet », photographies de Martine Chenais texte d’Isabelle Disquay et François Faure.

« Huchet », photographies de Martine Chenais, texte d’Isabelle Disquay et François Faure

Éditions Accés direct à la plage
non folioté
55,00 Euros
Ce magnifique livre est le résultat de la rencontre et du coup de foudre de la photographe Martine Chenais avec ce lieu géographique rare et mouvant qu’est le courant du Huchet dans les Landes. Les photographies et la mise en page soignée sont complétées par une partie botanique.
Une édition rare.

« Jean-Luc Godard, dictionnaire des passions », Jean-Luc Douin

« Jean-Luc Godard, dictionnaire des passions », Jean-Luc Douin

Éditions Stock
462 pages
25,00 Euros
En complément de la biographie d’Antoine de Baeque parue en début d’année, ce véritable dictionnaire nous propose de multiples entrées dans le travail complexe du cinéaste. Réflexions sans fins sur le monde et l’image, projets en perpétuelle évolution, travaux parfois aboutis mais invisibles, la carrière de Godard est vue ici sous un angle kaleïdoscopique, montrant une œuvre protéiforme, tentaculaire et qui, il faut bien l’avouer, nous échappe encore dans sa globalité.

« Just Kids » Patti Smith

« Just Kids » Patti Smith

Éditions Denoël
336 pages
20,00 Euros
Les souvenirs de jeunesse de Patti Smith apportent un nouvel éclairage sur la scène artistique new-yorkaise des années 70. De sa rencontre avec Robert Mapplethorpe jusqu’à la mort de celui-ci vingt ans plus tard, la chanteuse nous parle de leur parcours en commun et en parallèle, leurs passions amoureuses et artistiques, leurs rencontres parfois flamboyantes ou décadentes et leurs travaux toujours intimement liés à leur vie privée. Un fourmillement de création dans un New-York cosmopolite et talentueux où certains ont brûlé leurs vies. « Just kids » est là pour les prolonger.

« Enlèvement avec rançon », Yves Ravey

« Enlèvement avec rançon », Yves Ravey

Éditions de Minuit
139 pages
13,50 Euros
rancon.jpg« … le remarquable roman d’Yves Ravey contient un petit côté « Meurtre de Roger Ackroyd » d’Agatha Christie tant il s’amuse de l’implicite, de l’imagination et des fantasmes du lecteur. Si bien que ce dernier, une fois le livre achevé, n’aura qu’une seule envie : le relire et voir avec délectation à quel point il a, lui aussi, été manipulé. » (Vincent Joli, Rhinocéros)

« La bascule du souffle », Herta Müller

« La bascule du souffle », Herta Müller

Éditions Gallimard, collection du monde entier
308 pages
19,90 Euros
Léopold a 17 ans et accepte de suivre les soldats Russes qui viennent le chercher. Nous sommes en 1945 et on l’accuse, lui et ses compatriotes germanophones de Roumanie, d’avoir collaboré avec les nazis. Autant partir dans ce camp russe que de risquer la découverte de ses amours interdites. Cinq années de travaux forcés, d’humiliation, de froid et de faim nourrissent en lui la plus pure des poésie. Comment survivre autrement dans cet enfer ?

« Failles », Yanick Lahens

« Failles », Yanick Lahens

Éditions Sabine Wespieser
160 pages
15,00 Euros
Au lendemain du tremblement de terre en Haïti, Yanick Lahens nous livre un état des lieux de la catastrophe et de la situation du peuple Haïtien, au plus proche du drame et des émotions, l’auteure habitant Port-au-Prince. Il lui suffit d’ouvrir sa porte et de laisser parler ses sensations, ses souvenirs, son horreur et ses espoirs. Un très beau témoignage qui mêle journalisme, littérature et poésie.

« Là où les tigres sont chez eux », Jean-Marie Blas de Roblès

« Là où les tigres sont chez eux », Jean-Marie Blas de Roblès

Éditions J’ai Lu
892 pages
12,00 Euros
Pour Noël les éditions « J’ai Lu » rééditent en poche et sous coffret, ce roman paru en 2008 aux éditions Zulma. Ici les époques et les personnages se croisent, se confondent. Pendant qu’Eléazard se plonge et se perd dans un manuscrit autour du jésuite baroque Athanase Kircher, son ex-femme, Elaine, part dans une mission anthropologique au plus profond de la forêt amazonienne et leur fille Moéma se trouve en prise avec les doutes et les expérimentations propres à l’adolescence. Ce roman est aussi l’occasion d’évoquer le Brésil contemporain, de la déforestation aux intrigues politiques ainsi que les grandes interrogations de l’Europe baroque.

« Les derniers grizzlys », Rick Bass

« Les derniers grizzlys », Rick Bass

Éditions Gallmeister, collection Totem
257 pages
9,20 Euros
Dans les montagnes du Colorado, on aurait tué dans les années 60 le dernier grizzly d’Amérique du nord. Pourtant des rumeurs poussent Rick Bass et deux de ses amis à partir sur les traces d’éventuels survivants de cette espèce. Plus que la recherche de l’animal, les trois hommes sont en quête de la sauvagerie primale du monde.

« Oeuvres romanesques complètes. Vol1 et Vol2″, Boris Vian

« Œuvres romanesques complètes », volumes 1 et 2, Boris Vian

Éditions Gallimard collection La Pléiade
1310 pages et 1368 pages
50,00 Euros le volume
Coffret 100,00 Euros (prix de lancement jusqu’au 31 janvier 2011)
vian.jpgCinquante ans après sa mort, Boris Vian entre dans la Pléiade et sous sa plume musicale souvent ludique, parfois désenchantée, nous replongeons dans le Saint-Germain de l’après-guerre et des zazous.

« Code 1879″, Dann Waddell

« Code 1879  », Dan Waddell

Éditions du Rouergue
288 pages
20,00 Euros
WADDELL-2010.JPGCe roman savoureux présente la double enquête d’un policier de talent et d’un généalogiste professionnel qui vous entraînent à la fois dans le Londres du XIX et du XXI siècle pour suivre à travers les archives la piste d’un tueur en série et tenter d’élucider une suite de meurtres du passé sur lesquels sont calqués les meurtres actuels. Haletant et passionnant.

« Le faucheux : quatre enquêtes de Lew Griffin », James Sallis

« Le faucheux : quatre enquêtes de Lew Griffin », James Sallis

Éditions Gallimard, collection Folio policier
241 pages
6,10 Euros
faucheux333512-0.jpgAprès la découverte de ce styliste hors pair dans « Bois Mort », même collection, voici une autre facette de l’œuvre de Sallis. Lew Griffin, privé black, balade son désenchantement dans la Nouvelle-Orléans des années 60 à 90. On suit ainsi ses périodes de désespoir, de lutte contre l’alcool, ses histoires d’amour, sur fond de citations de son auteur fétiche : Chester Himes. un régal pour connaisseur !

« Indignez »

« Indignez-vous! » Stéphane Hessel

Éditions Indigène
32 pages
3,00 Euros

C’est un tout petit livre à faire lire à tout le monde ! Voilà le cri du cœur d’un grand monsieur de 93 ans qui s’indigne face au traitement des plus fragiles, l’écart de plus en plus important entre les riches et les pauvres, la mainmise de la finance et la situation en Palestine. Pour lui, l’indifférence est la pire des attitudes. Indignez-vous !

« Villes du monde »

« Villes du monde. Les cartes à travers l’histoire »

Éditions Géo
255 pages
39,90 Euros

Ce beau livre rassemble 200 cartes, plans et images satellites d’une cinquantaine de villes du monde. La qualité iconographique est remarquable. Entre les fac-similés de cartes anciennes, les photos satellites actuelles et un bref résumé historique, cet ouvrage permet de suivre l’évolution de ces villes au cours de l’histoire.

« Histoire de france »

« Histoire de France », 13 volumes, sous la direction de Joël Cornette

Éditions Belin

Voici une histoire de France très complète en 13 volumes, dont 8 parus. Chaque ouvrage est rédigé par un historien spécialiste de la période. Le texte est illustré par de nombreux graphiques, des cartes et des reproductions en couleur de documents d’époque. À vous de choisir le livre ou la collection entière à offrir.

Déjà parus :
Féodalités (888-1180), 36,00 Euros
Le temps de la guerre de Cent Ans (1328-1453), 36,00 Euros
Les Renaissances (1453-1559), 36,00 Euros
Les guerres de religion (1559-1629), 36,00 Euros
Révolution Consulat Empire (1789-1815), 36,00 Euros
La Révolution inachevée (1815-1870), 36,00 Euros
La République imaginée (1870-1914), 42,00 Euros
La France du temps présent (1945-2005), 36,00 Euros

À paraître :
La France avant la France (481-888)
L’âge d’or capétien (1180-1328)
Les rois absolus (1629-1715)
La France des Lumières (1715-1789)
Les grandes guerres.(1914-1945)

« Je meurs d’amour pour toi… », Isabelle de Bourbon-Parme, 256 pages et « Je ne suis pas jolie, je suis pire », Princesse de Metternich

« Je meurs d’amour pour toi… », Isabelle de Bourbon-Parme

256 pages

« Je ne suis pas jolie, je suis pire », Princesse de Metternich

288 pages
Éditions Livre de Poche, collection La Lettre et la Plume.
6,00 Euros chacun
La nouvelle collection « La lettre et la plume » aux éditions du Livre de Poche a pour objectif de marier littérature et histoire aux travers d’écrits intimes. Voici donc deux petits bijoux pour son lancement.
« Je meurs d’amour pour toi… » d’Isabelle de Bourbon-Parme qui fut mariée à l’empereur d’Autriche Joseph II et raconte le quotidien d’une princesse étouffée par l’étiquette et dont le principal rôle est de fournir un héritier mâle à la couronne. Son seul espace de liberté, elle le trouve dans son amour pour sa belle-sœur, l’Archiduchesse Marie-Christine à qui elle écrit ces lettres passionnées.
« Je ne suis pas jolie, je suis pire » de Pauline de Metternich. Épouse de l’ambassadeur d’Autriche auprès de Napoléon III, elle anima, pendant dix ans, la cour impériale. Pour faire oublier sa laideur, elle organisait des bals et des réceptions où elle se mettait en scène avec talent. Elle fut aussi une fine observatrice de ses contemporains et de la politique du Second Empire et nous livre ces anecdotes avec un humour et un franc-parler certains.
Les deux préface très éclairantes mettent parfaitement en situation les écrits de ces deux femmes.

« Derrida », Benoit Peeters

« Derrida », Benoit Peeters

Éditions Flammarion
740 pages
27,00 Euros
derrida.jpg« Ce faisant, nulle thèse superflue ne soutient l’exposé de Peeters, si n’était celle essentielle que l’œuvre de Derrida est l’exposant d’un monde, d’un monde en dérive qui montre son retard originaire sous la plume d’un grand d’entre les grands, auteur d’une œuvre monumentale pour ainsi dire sans monument. Et il est vrai que le livre nous laisse, devant Derrida, tout seul, en mal d’archive au moment où les lettres et les indiscrétions se multiplient. Seul au point de penser avec Derrida que personne n’a encore commencé à le lire, que c’est plus tard seulement que cela pourra advenir et sans doute toujours en différé, à un moment où déjà il ne restera plus rien de sa vie que ses cendres… » (Jean-Clet Martin, Vox Philosophiae)

« Axinamu » et « Oxiseau », Pittau et Gervais

« Axinamu » et « Oxiseau », Pittau et Gervais

Édition des Grandes Personnes
non folioté
19,50 Euros chacun
Le plus célèbre duo d’illustrateurs jeunesse, Pittau et Gervais, est de retour avec deux nouveaux albums aux formats hors du commun, tous deux conçus sur le même principe.
Ils mettent à l’honneur les mammifères, Axinamu, et les oiseaux, Oxiseau.
À vous de soulever, déplier, replier pour retrouver les animaux qui se cachent derrière chaque volet !
Un jeu de piste pour petits et grands qui ravira les amoureux des livres.

« Oedipe l’enfant trouvé », Yvan Pommaux

« Œdipe l’enfant trouvé », Yvan Pommaux

Éditions École Des Loisirs
55 pages
18,50 Euros
oedipespx.gifÀ ses petits enfants qui réclament une histoire mythologique, un grand-père décide de raconter la plus terrible, la plus triste, la plus tragique de toutes, celle d’Œdipe…
Superbement illustré et expliqué par Yvan Pommaux.

« Petites et grandes histoires des animaux disparus », Hélène Rajcak et Damien Laverdunt

« Petites et grandes histoires des animaux disparus », Hélène Rajcak et Damien Laverdunt

Éditions Actes Sud junior
77 pages
19,50 Euros
animaux dispoaminiature.aspx.gifAutrefois vivaient sur terre des animaux étranges : l’éléphant nain de Sicile, le castor géant…
Ces espèces peu à peu disparues nous sont connues par des traces ou des empreintes étudiées par les scientifiques et aussi d’étonnantes légendes un peu farfelues…

« Comment (bien) rater ses vacances », Anne Percin

« Comment (bien) rater ses vacances », Anne Percin

Éditions du Rouergue
185 pages
11,50 Euros
rater.jpgPour échapper aux vacances en famille, maxime, 17 ans, s’est concocté un programme peinard en banlieue parisienne chez sa grand-mère : ordi, tchat, musique…
Mais les vacances tranquilles vont vite se transformer en feuilleton délirant : Mamie nous fait une p’tite crise cardiaque et tout part en « live ». Un roman hilarant qui nous arrache des larmes de rire ! Pour les ados, les parents et les grands-parents.

« Ma mère était une très belle femme », Karlien de Villiers

« Ma mère était une très belle femme », Karlien de Villiers

Éditions ça et là
96 pages
17,00 Euros
À travers le portrait d’une famille d’Afrikaner déchirée par les conflits entre les parents, Karlien de Villiers décrit en creux le régime de l’apartheid et les mécanismes d’un système raciste organisé : endoctrinement des enfants et poids des institutions religieuses ultra-conservatrices. Sans fioritures, le trait naïf et la couleur simple focalisent à tout instant le propos sur le quotidien et la violence et font de cet album un témoignage magnifique et bouleversant.

« Aya de Yopougon », Marguerite Abouet, Clement Oubrerie

« Aya de Yopougon », Marguerite Abouet et Clément Oubrerie

Éditions Gallimard – jeunesse

Tome 1 : 15,00 Euros
Tome 2 : 15,50 Euros
Tome 3 : 15,90 Euros
Tomes 4 et 5 : 16,50 Euros
Tome 6 : 17,00 Euros
C’est avec un mélange de joie et de tristesse que nous retrouvons Aya pour ce sixième volume. Joie parce que chaque rendez-vous avec Aya est l’occasion de retrouver la vie quotidienne, dans les années 70, d’une jeunesse africaine « normale », avec ses amourettes, ses amitiés et ses difficultés, loin de la violence et des guerres civiles qui font la Une de l’actualité. Tristesse parce que Marguerite Abouet et Clément Oubrerie ont décidé de mettre fin aux aventures de tout ce petit monde.
Nous avons donc décidé, en ces fêtes de Noël, de mettre un coup de projecteur sur Yopougon (quartier d’Abidjan), sur ses expressions délicieuses, ses couleurs intenses et son ambiance chaude. Alors si vous ne connaissez pas encore, précipitez-vous. Si vous connaissez déjà, vous accourrez de vous-mêmes…

« Batou », H.J. Tute

« Batou », Heinz-Joachim Tute

Bang ediciones, collection Mamut
52 pages
10,00 Euros
Batou est un petit bonhomme roux qui ressemble à s’y méprendre à Mafalda. Accompagné de son fidèle chien Toutoum, il découvre le monde : prend sa baignoire pour les « profondes eaux océaniques », cherche un moyen de lutter contre le gros monstre des cauchemars, recherche sa mamie qui manque tant à sa maman, invente un langage imaginaire… le tout avec humour et malice.
Parents, cette petite BD est à expérimenter dès 9 ans mais ne vous privez surtout pas des éclats de rire qu’elle ne manquera pas de susciter chez vous.

« Poivres », Gérard Vives

« Poivres », Gérard Vives

Éditions du Rouergue
192 pages
29,00 Euros
poivre.aspx.gifCet élégant ouvrage nous réapprend la noblesse des grands crus du poivre et nous invite à un voyage sensuel et gourmand en 14 poivres et 106 recettes. Livre de connaisseur et d’initiation, « Poivres » est une drôle d’encyclopédie et un merveilleux recueil culinaire.

« Le livre des recettes du Festin »

« Le livre des recettes du Festin »

Le Festin
224 pages
20,00 Euros
Voici un coquet petit livre de recettes où les souvenirs d’une trentaine de cuisiniers évoquent un plat ou une ambiance. Chaque recette est associée à une personne chère, à une saison ou des vacances.
Pour vous mettre l’eau à la bouche : la mousse au chocolat de Madeleine, les chipirons « de los todos », les beignets d’acacia, le pain perdu et de nombreuses autres…
À vos souvenirs et à vos fourneaux!

« Petit dictionnaire illustré de tout le monde – blablabla n°2″, Collectif

« Petit dictionnaire illustré de tout le monde – blablabla n°2 », Collectif

Éditions N’a qu’un œil
non folioté
32,00 Euros
Fruit d’une récolte de mots auprès d’enfants et d’adultes de Bordeaux, ce dictionnaire décalé nous offre des définitions souvent drôles et parfois touchantes de notre quotidien. Un livre multiculturel qui jette un regard neuf sur nos voisins et sur nous-mêmes.

« Mon con d’chien », Jeanne-Marie Sens,

« Mon con d’chien », Jeanne-Marie Sens

éditions sens et tonka collection l’une et l’autre
23 pages
4,00 Euros
moncondchien.jpg« Putain qu’est-ce qu’on va lui raconter à la zine, déjà qu’elle nous fait chier avec la zique qu’elle dit toujours qu’on joue trop fort la nuit… Et voilà que ce con d’chien il a étendu le chien à la zine, qu’est-ce qui t’a pris toi con d’chien d’avoir… shooté le caniche à la zine, y t’a foutu les boules ou quoi ? » Jubilatoire !

« la Couleur des sentiments » J.Stockett 23.80 euros

« La couleur des sentiments » Kathryn Stockett

Roman traduit de l’anglais (États-Unis) par Pierre Girard

23,80 €
éditions Jacqueline Chambon

couleur1302536608.jpg Ce roman nous plonge dans le sud des États-Unis, en 1962, quand les lois raciales modelaient la société. C’est au travers des rapports entre les femmes blanches de la bonne société de Jackson, Mississipi et de leurs bonnes noires que ce pan d’histoire nous est livré.
La jeune Skeeter vient de finir ses études et se pose des questions sur ce cadre qui parait immuable. Elle envisage de devenir écrivain et son projet de roman s’ébauche autour de la vie et du ressenti des bonnes, présences invisibles de toutes les familles bourgeoises de la ville. Malgré le danger, il est inconcevable qu’une noire puisse faire le moindre commentaire sur sa patronne, deux d’entre elles, Aibileen la posée et Minny l’impertinente, vont lui faire partager leur quotidien et leurs humiliations. Passées la méfiance et la prudence une forte amitié liera les trois femmes. Leur récit est inoubliable, pétri d’émotion et d’humour. Ce roman passionnant est aussi un témoignage sur une époque funeste des USA qui marque encore aujourd’hui les relations sociales.

« Trop n’est pas assez » Ulli Lust 26euros

« Trop n’est pas assez » Ulli Lust

26,00 €
éditions Ça et là

ULLI LUST.jpgÀ l’été 84, deux jeunes punkettes autrichiennes décident de partir en Italie sans passeport, sans argent, avec juste les vêtements qu’elles ont sur le dos et un sac de couchage pour deux. « Trop n’est pas assez » est le récit autobiographique de ce voyage initiatique qui commence de manière bucolique par la traversée des Alpes et se transforme progressivement en enfer. Entre belles rencontres et comportements machistes, entre débrouillardise et vraies galères, Ulli Lust nous offre un récit sans complaisance et parfois cru mais tellement passionnant que nous lui souhaitons de remporter un prix au prochain festival d’Angoulême.

« Leçon de photographie » Stephen Shore 19.95 euros

« Leçon de photographie » Stephen Shore

éditions ACDP
19,95 €
Stephen shorePhotographe américain, Stephen Shore explore dans cet ouvrage les différentes façons de regarder et de comprendre la photographie.
Toutes les époques de l’histoire de la photographie y sont abordées, de la photographie de rue à la photographie d’art, en passant par les photographies d’anonymes.
Ce manuel très documenté est un incontournable pour tous ceux qui s’intéressent à ce domaine ou qui souhaitent aiguiser leur sens artistique.

« La sécurité des personnes et des biens » Manuel Joseph et Myr Muratet

« La sécurité des personnes et des biens » Manuel Joseph et Myr Muratet

éditions P.O.L.
28,00 €
livre-securite-des-personnes.jpg Cette œuvre à quatre mains et quatre yeux de Myr Muratet, photographe, et Manuel Joseph, écrivain, nous plonge dans un univers urbain angoissant et terriblement réaliste. Monsieur J., le narrateur, sort d’un « centre de réadaptations », prison ou hôpital psychiatrique ou peut-être les deux. Confronté à ses névroses, à son passé dont il ne peut parler, il tente de s’habituer à sa nouvelle vie en s’installant dans un nouvel appartement. Ce récit sobre, simple et juste est entrecoupé de textes prélevés par Manuel Joseph et traitant de l’utilisation de métaphores médicales pour parler des guerres et actions de contrôle des populations les plus violentes. Ces fragments donnent une autre dimension au texte, tout comme les photos de Myr Muratet, portraits d’habitants de la rue, de policiers dans des gares vides ou de mobilier urbain. Une œuvre complète, profonde et une collaboration réellement réussie.

« Dans la mer il y a des crocodiles l histoire vraie d’Enaiatollah Akbari » F.Gedda 15 euros

« Dans la mer il y a des crocodiles l’histoire vraie d’Enaiatollah Akbari » Fabio Geda

éditions Liana Lévi
15,00 €
crodo9782867465581FS.gifEnaiat est un gamin d’une dizaine d’année, issu d’une ethnie minoritaire en Afghanistan. Sans avenir dans son pays il est « abandonné » par sa mère à la frontière du Pakistan. De là et durant 5 ans il va cheminer jusqu’en Italie en passant par l’Iran, la Turquie et la Grèce. On est impressionné, ému ou amusé par les rencontres et les embûches qu’il a rencontré. Mais il raconte son périple avec simplicité et dignité. Il est sorti vivant des choses insoutenables qui se produisent sur les routes de l’exil et toujours fier d’être un humain, mais comment ne pas s’indigner des conditions de « bétail » qui sont faites à tous ceux qui fuient leur pays. Une lecture qui s’adresse à tous, jeunes compris.Indignez vous !

« Comment gagner sa vie honnêtement » Jean Rouaud

« Comment gagner sa vie honnêtement » Jean Rouaud

Éditions Gallimard

336 pages
19,50 Euros

ROUAUDe.pngAprès avoir écrit cinq ouvrages sur sa famille, dont « Les champs d’honneur », Jean Rouaud aborde sa jeunesse influencée par mai 68. Il porte un regard décalé sur cette époque qu’il traverse en compagnie de ses « cousins », des marginaux qui vivent en communauté à la campagne dans le sud de la France.
Toujours tiraillé par son éducation catholique, où droiture et travail étaient la base, il se retrouve à jongler entre divers petits boulots, à une époque où le travail n’était pas à la mode. On le suit donc dans ses pérégrinations, ce début de vie adulte poétique suivi par un quotidien plutôt incertain.
Beaucoup d’humour et de dérision et toujours cette écriture si soignée.

« Faut-il manger les animaux? » Jonathan Safran Foer traduit de l’anglais (2tats-unis) par Gilles Berton et Raymond Clarinard

« Faut-il manger les animaux? » Jonathan Safran Foer traduit de l’anglais (États-unis) par Gilles Berton et Raymond Clarinard

Disponible en VO sous le titre « Eating animals »
Éditions l’Olivier

336 pages
22,00 Euros

FOER.gifAprès trois années de recherches, l’écrivain américain Jonathan Safran Foer nous livre un essai choc sur le traitement réservé aux animaux que nous mangeons.
Mélangeant l’enquête de terrain dans les fermes industrielles et les abattoirs, et l’autobiographie à partir de son rapport personnel à la nourriture, l’auteur nous décrit les horreurs observées qui l’ont mené à devenir végétarien.
Une lecture dont vous ne sortirez pas indemnes.

« Quatre sœurs », T.1, « Enid » Malika Ferdjoukh et Cati Baur

« Quatre sœurs », tome 1 : Enid, Malika Ferdjoukh et Cati Baur

Édition Delcourt

144 pages
14,95 Euros

ENID.jpgOrphelines depuis peu, les sœurs Verdelaine se débrouillent comme elles peuvent. La Vill’Hervé, manoir en bord de mer se déglingue de partout, une tempête s’annonce mais rien n’entrave la bonne humeur des cinq sœurs. Rien ? Sauf peut-être ces cris dans la nuit qui laissent penser à Enid que le manoir est hanté. Sauf peut-être aussi la jeune Colombe venue passer quelques jours à la Vill’Hervé.
Adaptation de la série des « Quatre sœurs » de Malika Ferdjoukh, cet album, aux illustrations finement réalisées, séduira les amateurs de la série et aussi ceux qui la découvrent.

« Terrienne » JC Mourlevat

« Terrienne » JC Mourlevat

Éditions Gallimard-Jeunesse

320 pages
16,00 Euros

terriennethumbnail.jpgAprès « le Chagrin du roi mort » et « Combat d’hiver » Mourlevat change de registre. Son roman se passe à notre époque entre Saint-Etienne et Montbrison ! Un vieil homme, écrivain, prend en stop une jeune fille de 17 ans. Nous allons basculer dans un monde parallèle où Anne l’héroïne recherche sa sœur disparue. C’est une société froide et inquiétante où les gens ne respirent pas; Anne y est vite reconnue comme « terrienne » car elle soupire, rit, pleure… On est très vite captivé par cette ambiance mystérieuse qui évoque Barbe-Bleue mais aussi Orphée et Eurydice au royaume des morts. Hommage réussi !

« Les lieux infidèles » Tana French

« Les lieux infidèles » Tana French

Éditions Calmann-Lévy

352 pages
20,90 Euros

tana2702141692_08_LZZZZZZZ.jpgFranck Mackey est un flic dublinois, spécialisé dans les missions d’infiltration. Il a coupé les ponts avec ses origines, sa famille modeste pour ne pas dire misérable et le quartier de sa jeunesse. À 19 ans il avait prévu de fuir cette existence sordide pour rejoindre Londres avec son amie Rosie Daly. Celle-ci lui a fait faux bond la nuit du départ et depuis sa vie est comme hantée par cette absence. 22 ans plus tard sa soeur l’appelle, une valise vient d’être retrouvée dans un vieil immeuble avec les affaires de Rosie. C’est le moment pour Franck de remettre les pas dans son passé. L’évocation de la vie de l’époque, des tensions familiales, du désir de ne pas vivre la même vie que leurs parents nous rendent les personnages très proches. Franck Mackey fait penser au Harry Hole de Jo Nesbo, désespoir, alcool et rock’n'roll et la figure de Rosie, son amour jamais oublié est bouleversante de fraîcheur et de vie.

« Ward » Frédéric Werst

« Ward » Frédéric Werst

Editions du Seuil

410 pages
22,00 Euros

Voici un livre fou qui provoque un plaisir de lecture qui confine à la jubilation. « Ward » se présente comme l’anthologie, la première de ce type, de la littérature de ce peuple écrite aux premier et deuxième siècle. À travers les livres fondateurs de la religion des Ward, les grands auteurs de poésie de ces deux siècles ou encore les ouvrages décrivant les avancées scientifiques, c’est toute leur histoire et leur mythologie que nous découvrons. Mais le plus grand mérite de ce livre est de nous proposer une lecture bilingue wardwesân-français alors même que le wardwesân est une langue sortie directement de l’imagination démesurée de Frédéric Werst. Ainsi, non content de créer un monde, un peuple et son histoire, il a surtout crée sa langue et l’a utilisée. Ce livre nous offre donc des possibilités de lectures infinies et les plus fous d’entre nous pourront grâce au lexique et à la grammaire ward proposés en fin d’ouvrage tenter une nouvelle traduction. Un livre pour les passionnés de SF, de linguistique, d’histoire, de mythologie, de poésie ou tout simplement pour les lecteurs curieux !

Chami Chikan, la Loi des pyramides Philippe DUMONT

« Chami Chikan, la loi des Pyramides », Philippe Dumont

éditions Alice Jeunesse
376 pages
17,50 Euros

Chami chikan.gif
Ce roman pour adolescents nous projette dans un futur proche, 2082, dans une société eugéniste où les vieillards et autres enfants handicapés n’ont plus leur place. La petite Chami, une enfant adoptée dans des circonstances mystérieuses vit avec ses parents et son « grand petit frère » légèrement « différent », dont la présence dans la famille doit rester cachée. Chami est exceptionnellement intelligente pour ses 8 ans, elle est la proie de rêves étranges, ou un Inca lui prodigue des conseils. Quand l’armée vient la récupérer, car elle fait partie d’un projet militaire, elle s’échappe et part sur les traces de ses origines, vers le Pérou où l’Equateur.
Elle y découvrira qu’elle possède de multiples capacités et pas seulement celle que les militaires lui allouent. Elle va aussi retrouver ceux qui rêvent d’une société plus respectueuse de l’humain.
Il s’agit d’un joli roman au contexte original, l’auteur pose un regard assez tendre sur ses personnages et nous remet en tête des valeurs fortes.

« Comme une odeur de muscles, contes de village », Fred Pellerin

« Comme une odeur de muscles, contes de village », Fred Pellerin

éditions Le passager clandestin
150 pages
23,00 Euros
comme_odeur_muscles.JPGParce que se faire du bien passe en partie par le rire autant se délecter de ce petit bijou d’humour québécois ! Fred Pellerin, jeune conteur originaire de la Mauricie, nous confie les mœurs les plus burlesques de son village désormais célèbre outre-atlantique : Saint-Elie-de-Caxton. Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, le CD du spectacle joint à l’ouvrage nous fait redoubler de rire à grand coup d’accent et d’expressions succulentes. Régalez-vous !

« Blonde platine », Adrian Tomine

« Blonde platine », Adrian Tomine

éditions Delcourt
136 pages
16,50 Euros
blonde_platine (1).JPGAdrian Tomine use d’une grande finesse pour nous parler de l’isolement à travers quatre portraits d’américains moyens. Ils ont en commun un rapport difficile avec les autres leur renvoyant un reflet peu flatteur de leur personne. Pourtant, même à l’abri derrière la porte de leur appartement, le soulagement n’est pas total car rôdent le désœuvrement et l’angoisse. Pris entre la peur de l’impasse et celle du changement, ces « loosers » en quête d’estime d’eux-mêmes développent des comportements extrêmes ou des petites manies presque pathologiques qu’on ne se lasse pas d’observer.

« Les sentiers de l’utopie », Isabelle Fremeaux et John Jordan

« Les sentiers de l’utopie », Isabelle Fremeaux et John Jordan

Edition la découverte
320 pages
25,00 Euros
UTOPIES.jpgQue de belles expériences utopiques dans ce livre-film ! Isabelle Fremeaux et John Jordan nous font partager, partout en Europe, la vie de communautés qui ont choisi de vivre autrement. Voilà des expérimentations de production, d’échange, d’enseignement qui permettent d’envisager l’après capitalisme. Le film et le livre se complètent à merveille et nous voici à rêver d’une autre société…

« Spooner », Pete Dexter, traduit de l’anglais (États-unis) par Olivier Deparis

« Spooner », Pete Dexter, traduit de l’anglais (États-unis) par Olivier Deparis

éditions de l’Olivier
557 pages
24,00 Euros
Spooner.gif« Spooner » est un de ces romans dont on aimerait qu’il ne finisse jamais. Dès le début, la vie de Spooner est placée sous de mauvais augures. Son père et son grand-père meurent quelques jours avant sa naissance et au terme d’un accouchement épique de 53 heures, Spooner met le nez dehors vivant tandis que Clifford, son jumeau, qui restera à jamais le préféré, est mort-né. À partir de là, Spooner est voué à semer le chaos autour de lui et cela bien malgré lui. De son enfance où, surnommé le Vandale, il pisse dans les chaussures de ses voisins, à l’âge adulte où il est presque laissé pour mort dans un quartier mal famé de Philadelphie, en passant par ses années de lycée et ses « exploits » au base-ball, Pete Dexter dresse un portrait fascinant de son personnage. Entre farce et tragique, entre éclats de rire et larme qui pointe à l’œil, ce livre est aussi le récit de la relation entre Spooner et son beau-père Calmer dont la mission semble être de réparer les torts de cette tornade. Une histoire d’amour filial très forte mais jamais formulée. Enfin dernier conseil : n’omettez pas de lire les onze pages de remerciements qui sont décidément pleines d’humour…

« L’atelier de la chair », Emmanuelle Pol

« L’atelier de la chair », Emmanuelle Pol

éditions Finitude
127 pages
13,50 Euros
ImageAprès un recueil de nouvelles intitulé « La douceur du corset » paru en 2009 aux éditions Finitude, Emmanuelle Pol revient avec un roman au sujet original : la liaison amoureuse d’une jeune femme et d’un septuagénaire, sculpteur et professeur aux Beaux Arts. Une passion physique et intellectuelle naît entre le maître et son élève. Après des mois d’une liaison secrète, la jeune femme va découvrir le vrai visage de son amant. Commence alors pour elle une longue réflexion sur cette relation factice dont elle va avoir du mal à se défaire. Un premier roman qui traite d’un thème cher à l’auteur, celui de la complexité des liens amoureux.

« Le léopard », Jo Nesbo, traduit du norvégien par Alexis Fouillet,

« Le léopard », Jo Nesbo, traduit du norvégien par Alexis Fouillet,

éditions Gallimard
760 pages
21,00 Euros
Nesbo.gifIl y a beaucoup d’actualités intéressantes dans le polar ce mois-ci mais on ne résiste pas à une nouvelle aventure de Harry Hole ! Le flic le plus mal en point, le plus désespéré, le plus alcoolo d’Oslo. D’ailleurs il n’est plus en Norvège depuis sa dernière enquête (« le Bonhomme de neige », Folio policier) déjà exceptionnelle, mais à Hong-Kong où il essaie d’atteindre les tréfonds de la déchéance : le jeu, les dettes, l’opium. Une confrère vient le tirer de là, son aide est requise au pays pour faire face à un tueur en série, sa spécialité. Il tombe en pleine guerre des polices, et doit louvoyer dans ce micmac qui lui déplait foncièrement, de plus il n’est apprécié de personne ou presque. Mais comme à chaque fois ses intuitions font mouche et son sens du devoir le fait aller à l’essentiel : coincer le meurtrier. On apprécie Harry pour son côté irréductible, indestructible, politiquement incorrect et son sens de l’humour ; on suit ses déboires personnels et amoureux et on voudrait tellement qu’il s’en sorte !

« Perdu ? Retrouvé ! », Oliver Jeffers, traduit de l’anglais par Élisabeth Duval

« Perdu ? Retrouvé ! », Oliver Jeffers, traduit de l’anglais par Élisabeth Duval

éditions l’École des loisirs
30 pages
12,50 Euros
Quand un petit garçon trouve un pingouin devant sa porte, il décide de l’aider à retrouver son chemin. Mais personne ne semble savoir d’où il vient ! Les deux compères s’engagent alors dans un voyage vers le pôle Nord. Mais ce pingouin est-il réellement perdu ou simplement à la recherche d’un ami ? Une découverte, ou redécouverte, de l’univers poétique et attachant d’Olivier Jeffers.

« L’homme-alphabet », Richard Grossman, traduit de l’anglais (États-Unis) par Heloïse Esquié

« L’homme-alphabet », Richard Grossman, traduit de l’anglais (États-Unis) par Heloïse Esquié

éditions le Cherche Midi
485 pages
21,00 Euros
hom-alp.jpgLe livre tire son titre du surnom de son personnage central, Clyde Wayne Franklin, au corps entièrement tatoué de lettres. Après avoir passé vingt ans de sa vie en prison pour le meurtre de ses parents et être devenu un poète majeur, Clyde se retrouve à Washington à la recherche de sa petite amie Barbie mystérieusement disparue. Il s’enfonce dans une enquête où il ne maîtrise rien, où lui et nous ne savons plus très bien qui le manipule et dans quel but. Entre polar et roman psychologique ce livre frappe par son incroyable liberté. L’enquête alterne avec le récit halluciné de son enfance douloureuse et les interrogations de ses voix intérieures donnant au final un roman riche, profond et puissant.

« The Book of Other People », sous la direction de Zadie Smith, Penguin

« The Book of Other People », sous la direction de Zadie Smith

Penguin
14,90 Euros
Book.jpg« The Book of Other People » est une étrange compilation orchestrée par Zadie Smith. De la littérature à la bande dessinée, ils sont plusieurs (et pas des moindres) à avoir collaboré au projet. Qui sont ces « ils » ? Daniel Clowes, Chris Ware, Posy Simmonds, Nick Hornby, J.S. Foer etc. Curiosité piquée. Et quel est donc ce « projet » ? Créer un recueil de nouvelles aux airs de clichés instantanés. Un auteur et clic ! un portrait. Toutes ces formes d’écriture si particulières apposent formidablement leurs marques sur l’identité de chaque personnage. Ainsi, Frank n’a rien en commun avec Gordon qui ne ressemble pas plus à Lélé que Magda à Rhoda mais tous sont à connaître. Un ouvrage qui propose différents niveaux de difficulté de lecture.

Keith Haring : *Journals*, Penguin

 

Penguin
420 pages
20,80 Euros
journals.jpgL’introduction de ce livre précise : « Il est évident, d’après les notes laissées par Keith Haring dans son journal, qu’il s’attendait à ce que d’autres le lisent ». Le lecteur parviendra à la même conclusion. Rien ne semble avoir été écrit dans un seul but cathartique, n’ayant de sens que pour l’auteur. Keith Haring a délibérément choisi d’utiliser ses journaux « intimes » comme média pour exprimer son art et, à travers celui-ci, son rapport au monde. Il écrit : « This is my message. The medium is unimportant. It is art as I know it. It is life as I know it. ». Le support n’a pas d’importance, seul le message compte. Photographies et reproductions d’œuvres enrichissent le propos et ouvrent sur d’autres pistes. L’écriture est simple, comme le dessin, et le sentiment d’insoumission puissant. Un témoignage passionnant, loin de ne s’adresser qu’aux amateurs d’art.

« Le dernier stade de la soif » Frederick Exley, traduit de l’américain par Philippe Aronson et Jérôme Schmidt

« Le dernier stade de la soif » Frederick Exley, traduit de l’américain par Philippe Aronson et Jérôme Schmidt

éditions Monsieur Toussaint Louverture
445 pages
23,50 Euros
Dernier_Stade_Livre.jpgClassique aux États-Unis, mais totalement inconnu en France, le « Dernier stade de la soif » est un roman magistral paré d’une superbe couverture. Fred Exley s’y dépeint comme un inadapté à toute forme de vie sociale, condamné à n’être qu’un supporter quand il se rêvait champion adulé par les foules. Avec un humour ravageur, il dresse le portrait d’une Amérique qui prône des valeurs vides de sens et aussi le sien, un alcoolique, un fou qui s’entraîne dans une chute perpétuelle. Un très grand plaisir de lecture.

« La fiancée des corbeaux » René Frégni

« La fiancée des corbeaux », René Frégni

éditions Gallimard
164 pages
15,00 Euros
Fregny.jpgVoici un récit très personnel entamé lors du départ de sa fille, partie seule mener sa vie d’étudiante . René Frégni évoque ces 18 années à s’occuper de Marilou, le rythme de l’école, des vacances, les moments de complicité partagés à Manosque. Puis il nous parle de cette nouvelle solitude, du temps passé à observer ses jeunes voisins, de ses amis Isabelle, Lili, Tony… Il revient aussi sur son enfance et la liaison quasi-fusionnelle qui l’unissait à sa mère. Ces passages donnent furieusement envie de relire « Elle danse dans le noir » (Folio) écrit 15 ans plus tôt, où il évoque avec beaucoup d’émotion son entrée dans la paternité, la maladie et la mort de sa mère.
Une justesse de ton, un style simple pour ces deux récits qui évoquent l’homme à fleur de peau qui a choisi une vie libre.

« Le potager anti-crise côté cuisine » Virginie Iriarte Arriola, éditions Ulmer

« Le potager anti-crise côté cuisine » Virginie Iriarte Arriola

éditions Ulmer
191 pages
22,00 Euros
potagerimages.jpgSi vous avez passé l’étape numéro 1, c’est à dire avoir un potager, voici l’étape numéro 2 : que faire de votre production ! Les recettes, proposées par saison, sont chaleureuses, inventives et gourmandes. C’est une cuisine familiale qui donne envie de varier ses classiques et de découvrir de nouveaux produits.

Revue « 6 Mois », éditions des Arènes

Revue « 6 Mois »

éditions des Arènes
352 pages
25,00 Euros

Semestriel
Six mois.jpgTrois ans après la création de la revue XXI, son équipe de journalistes revient avec une toute nouvelle revue de photojournalisme, la revue « 6 mois ». À travers 800 photographies et 12 portfolios, cette revue fait la part belle aux reportages aux 4 coins du globe, servis par des photographies d’une grande qualité. Au sommaire de ce premier numéro : la Chine, l’Angleterre, Haïti, la Guinée-Bissau, l’Irlande ou encore le reportage très émouvant de Darcy Padilla, photographe américaine, qui a suivi pendant 17 ans Julie Baird, jeune mère séropositive et droguée, jusqu’à sa mort en 2010.
Une revue dont nous attendons avec impatience les prochains numéros.

« L’affiche de poésie 1990 2010″, Didier Vergnaud

« L’affiche de poésie 1990 2010″, Didier Vergnaud

éditions Le Bleu du ciel
200 pages
40,00 Euros
affiche-poesie.jpg« Mettre la poésie debout » a dit Bernard Heidsieck. La mettre debout, la mettre dans la rue, dans l’espace public, c’est cela « L’affiche, revue murale de poésie ». Pendant vingt ans, de 1990 à 2010, les éditions le Bleu du ciel ont proposé à cent auteurs et plasticiens de croiser leur univers pour investir abribus et panneaux publicitaires et installer la poésie et l’art contemporain là où on ne les attend pas. Un an après la publication de la dernière des 69 affiches, ce livre retrace cette aventure à travers des critiques, des témoignages et bien sûr la reproduction de l’ensembles des affiches publiées.

« Côme », Srdjan Valjarevic

« Côme », Srdjan Valjarevic

éditions Actes Sud
263 pages
21,80 Euros
couv-come.jpgLe lac de Côme, une invitation de la fondation Rockefeller, un cadre idyllique, tout pourrait sembler parfait pour le narrateur, jeune écrivain serbe. Mais alors qu’il a obtenu une bourse pour cela, il n’a aucune envie d’écrire. Les autres pensionnaires, universitaires riches et célèbres pour la plupart, sont à des années lumières de son quotidien et il ne sait pas bien ce qu’il fait là. De déjeuner en dîner, se soûlant méticuleusement, marchant parfois, fuyant tant qu’il le peut les mondanités, il va sans le vouloir faire de ce séjour un moment à part dans sa vie jusqu’à espérer que cela ne s’arrête jamais. À travers les rencontres du narrateur, seul pensionnaire à fréquenter régulièrement les habitants du village en contrebas, c’est une vision forte et juste des rapports de classes qui se dessine dans ce roman.

« Palabres », Urbano Moacir Espedite, traduit du portugnol par Béatrice Cournut et Nicolas Tainturier

« Palabres », Urbano Moacir Espedite, traduit du portugnol par Béatrice Cournut et Nicolas Tainturier

éditions Attila
247 pages
18,00 Euros
9782917084298_1_75.jpgLorsqu’une bande de bras-cassés composée d’une brute de l’armée mussolinienne, d’une prostituée toxicomane et d’un jeune homme nommé Hirsute décide de traverser l’Atlantique pour partir à la recherche d’un peuple nomade appelé les Farugios et dont toute la civilisation est basée sur le « Sacrato Verbo », il en sort un roman d’aventure loufoque où le récit d’une révolution côtoie un questionnement sur le pouvoir du langage !

« Mohammed VI le grand malentendu », Ali AMAR

« Mohammed VI le grand malentendu », Ali AMAR

éditions Calmann-Lévy
336 pages
17,00 Euros
Amar.jpgVoici une très fine analyse de la politique marocaine des dix dernières années par un journaliste qui connait le régime de l’intérieur. Ali Amar a subi la censure pour son hebdomadaire « le journal », aujourd’hui interdit car trop dérangeant.
Il livre son analyse depuis les espoirs de l’arrivée au pouvoir de Mohammed VI jusqu’à la chape de plomb qui s’est refermée petit à petit sur le pays après les attentats de Casablanca en 2003. Il dénonce le système clientéliste et corrompu, la main-mise sur l’économie par le roi et son entourage. Au moment où Mohammed VI prépare des réformes importantes avec en toile de fond l’attentat de Marrakech, ce livre permet de comprendre les rouages politiques et la société marocaine.

« And now you can go », Vendela Vida

« And now you can go », Vendela Vida

éditions Vintage Book
193 pages pages
14,90 Euros
Vida.jpgDans ce roman paru en 2004, Vendela Vida exploite de manière surprenante la notion d’agression. Ellis, jeune étudiante de 21 ans, se promène dans Central Park lorsqu’un homme lui pointe un révolver sur la tempe, prétextant qu’il souhaite mourir mais ne peut se résoudre à partir seul. Elle était présente et fut simplement choisie. Finallement, l’homme renonce puis disparaît. L’incident fugace ne s’apparente à aucune forme de violence physique ou morale reconnue. Les séquelles n’en sont pas moindres. Incomprise, sans soutien de son entourage, Ellis se bat pour sa reconstruction intime.

« Tarnac, un acte préparatoire », Jean-Marie Gleize

« Tarnac, un acte préparatoire », Jean-Marie Gleize

Editions Du Seuil
167 pages
18,00 Euros
tarnac.jpg17 chapitres, 4 photographies, 1 index et 2 pages d’éléments choronologiques pour naviguer de page en page entre récit intime des origines, déambulation historique autour du village de Tarnac et redescription littéraire d’un évènement politique. Entre vocabulaire de l’antiterrorisme, reprenant comme il le dit les mots à l’ennemi, et documents personnels, Jean-Marie Gleize « construit des cabanes », pense une idée de la communauté. Ligne après ligne il s’attache à son projet, « renverser de proche en proche tous les obstacles/ faire de chaque page un poste de tir ».

« Lettres à plumes et à poils », Philippe Lechermeier, Delphine Perret, éditions Thierry Magnier

« Lettres à plumes et à poils », Philippe Lechermeier, Delphine Perret

édition Thierry Magnier
170 pages
9,80 Euros
lettres plumes poils.jpgCe petit livre tout en couleur regroupe cinq recueils de correspondances animales qui ne sont pas sans rappeler Jean de la Fontaine.
On retrouve, entre autre, un renard flattant la mère d’une jolie poule rondouillarde afin qu’elle devienne sa femme, ou encore une fourmi ouvrière écrivant à sa reine afin de se plaindre de la morosité de son quotidien.
Le texte percutant et humoristique de Philippe Lechermeier et les illustrations de Delphine Perret font mouche. Un petit roman à mettre entre toutes les mains.

« Les Mohamed, mémoires d’immigrés », Jérôme Ruillier, éditions Sarbacane

« Les Mohamed, mémoires d’immigrés », Jérôme Ruillier

éditions sarbacane
287 pages
25,00 Euros
mohamed-jerome-ruillier-editions-sarbacane-L-VRutYM.jpegVoici une adaptation en bande-dessinée du travail de Yamina Benguigui, « Mémoires d’immigrés : l’héritage maghrébin », paru en 1997 chez Albin Michel. De manière très pédagogique et accessible, Jérôme Ruillier nous livre le témoignage des pères, des mères puis des enfants arrivés du Maghreb pour travailler en France et qui ont vécu dans des conditions effroyables pendant de trop nombreuses années. Ce livre, qui pose la question de l’intégration, est à mettre entre toutes les mains.

« Allmen et les libellules », Martin Suter, traduit de l’allemand par Olivier Mannoni

« Allmen et les libellules », Martin Suter, traduit de l’allemand par Olivier Mannoni

Christian Bourgois éditeur
168 pages
17,00 Euros
Allmeng.jpgIl s’agit ici d’une parodie ou d’un hommage au genre policier. Martin Suter nous fait partager les péripéties de son héros Johann Friedrich Von Allmen, fils de famille désargenté, et de son majordome guatémaltèque, Carlos. Pour continuer à assurer son train de vie luxueux, Allmen frôle l’indélicatesse et commet quelques vols d’œuvres d’art. Les coupes en forme de libellules signées Gallé trouvées chez une de ses conquêtes devraient le sortir d’affaire pour quelques temps, mais bien sûr tout va se compliquer. C’est un roman court, vif et brillant, avec un humour raffiné où Suter se place dans la lignée du roman feuilleton, avec son duo d’enquêteurs, dans l’esprit du XIXème siècle. Il a l’intention de récidiver avec ces deux personnages dans d’autres volumes ; pour notre plus grand plaisir !

« Ward : Ier-IIe siècle », Frédéric Werst

Ward : Ier-IIe siècle, Frédéric Werst

éditions du Seuil
22,00 Euros
ward.jpgL’incroyable projet de Frédéric Werst qui invente l’anthologie des œuvres d’un peuple imaginaire. Un livre fou pour un plaisir de lecture qui confine à la jubilation.

« La fiancée des corbeaux », René Frégni

La fiancée des corbeaux, René Frégni

éditions Gallimard
15,00 Euros
Fregny.jpgLa fiancée des corbeaux, journal intime qui court de l’automne au printemps dans une Provence magnifiée. «Ses pages «de presque rien» disent le désordre du monde et d’un homme : c’est l’alchimie René Frégni. L’écriture transparente. L’innocence retrouvée.»
(Martine Laval, Télérama)

« N ’avez-vous pas froid », Hélène Bessette,

N’avez-vous pas froid, Hélène Bessette

éditions Léo Scheer
17,00 Euros
bessette.jpgL’auteur nous confie la correspondance d’un homme qui se sépare de sa femme. Une fois de plus l’écriture d’Hélène Bessette creuse son sillon avec une force et une précision remarquables.

« Dino Egger », Éric Chevillard

Dino Egger, Éric Chevillard

Les Editions De Minuit
14,00 Euros
dino.jpgEt si Dino Egger avait existé ? Modeste et effacé, Albert Moindre rêve des grandes choses qu’il aurait pu faire et des nouveaux horizons qu’il aurait pu ouvrir. Avec Dino Egger, Éric Chevillard montre qu’il est capable de tout !

« Le choeur des femmes », Martin Winckler,

Le chœur des femmes, Martin Winckler

éditions Folio
8,90 Euros
choeur.jpgComment un jeune interne brillant, qui rêve de scalpels, d’incisions et de réparations, se retrouve dans un service de «médecine de la femme» qui met l’accent sur l’écoute et l’échange avec des patientes inquiètes voire désespérées. Une fois de plus, Martin Winckler nous embarque par son engagement et son habileté narrative. Une lecture addictive.

« Du lundi matin au samedi soir quatre fois par jour y passent », Hélène Briscoe

Du lundi matin au samedi soir quatre fois par jour y passent, Hélène Briscoe

éditions du Tigre
6,00 Euros
lundi.gifHélène Briscoe a interviewé des personnes qui parlent d’elles et de leur travail, pour la plupart, rencontrées au hasard, dans la rue, et qui ont accepté de passer plusieurs heures devant un micro. Ce ne sont pas des vies singulières que ce livre cherche à sauver, mais un peu de vie tout court, avec une force et une présence que bien des romans pourraient lui envier.

« La mer noire », Kéthévane Davrichéwy

La mer noire, Kéthévane Davrichéwy

éditions 10/18
7,00 Euros
mer.jpgTamouna, vieille femme Géorgienne esseulée dans Paris, revient sur son passé, son premier amour Tamaz qui illumina son adolescence, sa fuite en France… Une berceuse calme et apaisante.

« L angoisse de la première phrase », Bernard Quiriny,

L’angoisse de la première phrase, Bernard Quiriny

éditions Points
6,00 Euros
angoisse.jpgPour Bernard Quiriny, le monde est sens dessus dessous. Il pleut des philosophes, les écrivains commencent leurs livres par la deuxième phrase, les passe murailles s’échappent de leur prison de pierre et les villes se déplacent toutes seules. Un vaste méli-mélo insolite et poétique qui provoque l’enchantement.

« Trois lumières, Claire Keegan », traduit de l’anglais (Irlande) par Jacqueline Odin,

Les Trois lumières, Claire Keegan, traduit de l’anglais (Irlande) par Jacqueline Odin

éditions Sabine Wespieser
14,00 Euros
trois.jpgClaire Keegan, une grande voix de la littérature irlandaise contemporaine, nous plonge au coeur de l’Irlande rurale où les choses se devinent plus qu’elles ne se disent. Dans cet envoûtant récit, le regard d’une enfant basculant à son insu dans le monde mystérieux des adultes donne toute sa force dramatique à la part cachée de leurs existences.

L histoire la plus incroyable de votre vie », Chitra Banerjee Divakaruni

L’histoire la plus incroyable de votre vie, Chitra Banerjee Divakaruni, traduit de l’anglais par Mélanie Basnel

éditions Philippe Picquier
19,00 Euros
histoire.gifPrises dans un tremblement de terre, neuf personnes se retrouvent coincées au service des visas d’un consulat indien aux Etats-Unis. Dans cette pièce plongée dans le noir, dont le plafond menace de s’écrouler à tout instant, chacun s’interroge sur les raisons qui l’ont amené ici. Au moment où ils luttent pour leur survie, ils trouvent des raisons renouvelées de vivre, de partager avec les autres le beau et douloureux miracle de la vie.

« Pain et tempête », Stefano Benni, traduit de l italien par Marguerite Pozzoli

Pain et tempête, Stefano Benni, traduit de l’italien par Marguerite Pozzoli

éditions Actes Sud
22,00 Euros
pain.jpgLa lutte acharnée d’un carré d’irréductibles d’un petit village italien (le plus souvent accoudés au comptoir du mythique Bar Sport) contre des promoteurs immobiliers cyniques et une municipalité cupide. Pain et tempête est de ces livres dont il faut de temps en temps interrompre la lecture pour cause de fou rire incontrôlé.

« Palabres », Urbano Moacir Espedite, traduit du portugnol par Béatrice Cournut et Nicolas Tainturier

Palabres, Urbano Moacir Espedite, traduit du portugnol par Béatrice Cournut et Nicolas Tainturier

éditions Attila
18,00 Euros
Palabres'Lorsqu’une bande de bras-cassés composée d’une brute de l’armée mussolinienne, d’une prostituée toxicomane et d’un jeune homme nommé Hirsute décide de traverser l’Atlantique pour partir à la recherche d’un peuple nomade appelé les Farugios et dont toute la civilisation est basée sur le «Sacrato Verbo», il en sort un roman d’aventure loufoque où le récit d’une révolution côtoie un questionnement sur le pouvoir du langage !

« Mémoires d un avaleur de sabres »

Mémoires d’un avaleur de sabres, Daniel P. Mannix, traduit de l’anglais par Jeanne Toulouse et Nicolas Vidalenc

éditions les Fondeurs de Briques
21,00 Euros
mémoire.jpgPassionné par la magie depuis son enfance, le jeune Dan Mannix rejoint une étonnante troupe de forains qui sillonne les États-Unis. Il rêve d’apprendre les techniques de ces artistes de l’étrange et de percer à jour les secrets de leur répertoire. En quelques mois, l’apprenti forain devient tour à tour cracheur de feu, avaleur de sabres, fakir, spécialiste de l’évasion et télépathe.

« Le poids du papillon », Erri de Luca

Le poids du papillon, Erri de Luca, traduit de l’italien par Danièle Valin

éditions Gallimard
9,50 Euros
poids.jpgSans oublier Le poids du papillon dont Hélène vous dira simplement que c’est un « grand Erri de Luca »

2666

2666, Roberto Bolaño, traduit de l’espagnol par Robert Amutio

éditions Folio
13,50 Euros
2666.jpg2666 décrit la lente, violente et tragique déambulation de Roberto Bolaño et constitue l’occasion d’une émouvante et superbe méditation sur le mal, la mort et l’histoire.

Le koala tueur

Le koala tueur, Kenneth Cook, traduit de l’anglais par Mireille Vignol

éditions Le Livre de Poche
6,00 Euros
koala.jpgQuinze histoires, quinze rencontres improbables et pourtant basées sur des faits réels, avec la faune «humaine et animale» du coeur sauvage de l’Australie. Autodérision, loufoquerie, humour : l’autre face de ce grand conteur qu’est Kenneth Cook.

Atlantique nord

Atlantique nord, Redmond O’Hanlon, traduit de l’anglais par Jacques Chabert

éditions Folio
7,80 Euros
Nor.gifL’idée avait de quoi séduire le célèbre écrivain-voyageur Redmond O’Hanlon : embarquer sur un chalutier et pêcher au large entre Ecosse et Groenland les fantastiques animaux des grands fonds. Mais que faire quand le vent tourne à l’ouragan, force 12, et que l’on n’a pas le pied marin ? Sans parler du sommeil impossible, de l’équipage de durs-à-cuire, des viscères des poissons à arracher à pleines mains… et de ces chimères remontées de la mer comme de nos pires cauchemars…

« Marcher, une philosophie », Frédéric Gros ; Petite Bibliothèque du marcheur, textes choisis et présentés par Frédéric Gros

Marcher, une philosophie, Frédéric Gros ; Petite Bibliothèque du marcheur, textes choisis et présentés par Frédéric Gros

éditions Flammarion, collection Champs
8,00 Euros
marcher.jpgSi vous êtes amateur de marche, vous serez enchanté par le travail de Frédéric Gros qui vous propose dans deux ouvrages, Petite Bibliothèque du marcheur et Marcher, une philosophie, une anthologie littéraire et une réflexion philosophique et spirituelle : au programme, pêle-mêle, Virginia Woolf, Pétrarque, Kant, Rimbaud, Gandhi…

« Les yeux de Lira », Éva Joly et Judith Perrignon,

Les yeux de Lira, Éva Joly et Judith Perrignon

éditions Les Arènes
19,80 Euros
lira.pngPolar engagé, le roman du duo détonnant Joly-Perrignon associe une parfaite connaissance des circuits financiers, de la face cachée du pouvoir et des enquêtes judiciaires.
Des atmosphères inoubliables, des îles Féroé au Palais de Justice de Nice en passant par le Quai d’Orsay.

« La nuit la plus longue »

La nuit la plus longue, James Lee Burke, traduit de l’anglais par Christophe Mercier

éditions Rivages
22,00 Euros
nuit.jpgAprès le passage de Katrina, Dave Robicheaux est envoyé en renfort à la Nouvelle-Orléans. James Lee Burke place son personnage au coeur de l’apocalypse : la désorganisation a permis l’explosion de toutes les formes de violence, la société civilisée a régressé au stade d’une jungle primitive où rôdent les prédateurs.

Martini shoot

Martini shoot, Francisco Gerardo Haghenbeck, traduit de l’espagnol (Mexique) par Juliette Ponce

éditions Denoël
13,50 Euros
martini.gifMartini shoot, ou l’heureux mélange d’un polar et de recettes de cocktails. Sunny Pascal est engagé sur le tournage de La nuit de l’iguane de John Huston, afin d’éloigner les ennuis que ne manquent pas de provoquer une brochette d’acteurs névrosés et égocentriques, à savoir Ava Gardner, Sue «Lolita» Lyon, ainsi que le couple mythique Richard Burton / Liz Taylor. À vos shakers !

armée furieuse

L’armée furieuse, Fred Vargas,

éditions Viviane Hamy
19,50 Euros
armée.gif
Sélectionné par Danielle, Amandine et Hélène…

Origine

Origine, Diana Abu-Jaber, traduit de l’anglais par Edith Ochs

éditions Points
8,00 Euros
origine.jpgOrigine est le premier roman traduit en français de Diana Abu-Jaber, on l’espère suivi de nombreux autres. Roman noir, glacial sur la quête d’identité.
Préparez vous à une «belle insomnie».

Le mystérieux tableau ancien

Le mystérieux tableau ancien, He Jiahong, traduit du chinois par Marie-Claude Cantournet-Jacquet et Xiaomin Giafferri-Huang

éditions de l’Aube
12,00 Euros
mystérieux.gifLe mystérieux tableau ancien mêle avec un talent précieux la force d’une enquête parfaitement construite (autour de la brutale perte de mémoire d’un chercheur dans l’industrie pharmaceutique) et le charme du mystère pékinois. Un livre drôle et cultivé, séduisant et inquiétant à la fois.

« Le Poulpe, la vacance du petit Nicolas », Pierre Cherruau et Renaud Dély,

Le Poulpe, la vacance du petit Nicolas, Pierre Cherruau et Renaud Dély

éditions Baleine
8,00 Euros
Nicolas.gifPierre Cherruau et Renaud Dély reprennent le flambeau du Poulpe. «Quelqu’un veut du mal au Président. On compte sur vous pour éviter le pire». Le Poulpe croit d’abord à une mauvaise blague. Des ennemis du chef de l’État, ce n’est certes pas ça qui manque. Il y en aurait même des millions selon certains sondeurs… Mais pourquoi s’adresser à lui, libertaire dans l’âme, pour éviter que malheur n’arrive ?
Un polar plein d’humour…

« Poème », Roger Giroux

Poème, Roger Giroux

éditions Théatre Typographique, 18,00 Euros

Journal d’un Poème, Roger Giroux

éditions Éric Pesty, 24,00 Euros

poeme.jpg
poeme1.jpgL’été, un moment idéal pour se faire lecteur de poésie et découvrir Roger Giroux. Vous pouvez ainsi lire son Journal d’un Poème qui vient d’être publié par Éric Pesty ainsi que Poème édité au Théâtre Typographique en 2007. Deux livres complémentaires et essentiels marqués par une poésie du silence.

« Entretiens avec Sartre », John Gerassi, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Adrienne Boutang et Baptiste Touverey

Entretiens avec Sartre, John Gerassi, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Adrienne Boutang et Baptiste Touverey

éditions Grasset
23,00 Euros
Sartre.jpgSérie d’entretiens menés entre 1970 et 1974 par John Gerassi, fils d’un ami du philosophe.
Sur le ton d’une conversation amicale qui devait à l’origine constituer la biographie du philosophe, Sartre se révèle sous un jour inédit et parfois émouvant. Il aborde de nombreux sujets: la guerre et la collaboration, la drogue, les souvenirs d’enfance, les engagements…

La révolte

La révolte, Pierandrea Amato, traduit de l’italien par Luca Salza

Nouvelles éditions Lignes
14,00 Euros
révolte.gifEn partie suscitée par les émeutes survenues dans les banlieues françaises en novembre 2005, la réflexion que mène Amato se donne pour ambition de «saisir ce qui fait la valeur d’une révolte à ce point extrême que les mots lui font défaut». La révolte n’est pas, comme on le considère généralement, une forme violente d’antipolitique, mais elle constitue au contraire la sédimentation d’un événement politique capable de provoquer la rupture des formes qui nous gouvernent.

« Les sentiers de l’utopie », Isabelle Fremeaux et John Jordan

Les sentiers de l’utopie, Isabelle Fremeaux et John Jordan

éditions Zones
25,00 Euros
UTOPIES.jpgQue de belles expériences utopiques dans ces Sentiers de l’utopie ! Isabelle Fremeaux et John Jordan nous font partager, en Europe, la vie de communautés qui ont choisi de vivre autrement. Voilà des expérimentations de production, d’échange, d’enseignement qui permettent d’envisager l’après capitalisme. Un film et un livre qui se complètent à merveille nous engagent à rêver d’une autre société…

« Mainstream : enquête sur la guerre globale de la culture et des médias », Frédéric Martel

Mainstream : enquête sur la guerre globale de la culture et des médias, Frédéric Martel

éditions Flammarion, collection Champs
25,00 Euros
main.jpg
Mainstream est une enquête de cinq ans sur l’industrie culturelle mondiale. À partir de question telles que «comment fabrique-t-on un best-seller ?» ou «comment Bollywood séduit-il les Africains?», Frédéric Martel analyse cette nouvelle guerre globale de la culture et des médias et s’interroge sur les conséquences de « cette culture qui plaît à tout le monde ».

« La plus belle histoire des femmes », Françoise Héritier, Michelle Perrot, Sylviane Agacinski et Nicole Bacharan

La plus belle histoire des femmes, Françoise Héritier, Michelle Perrot, Sylviane Agacinski et Nicole Bacharan

éditions du Seuil
19,50 Euros
belle.jpgÊtre femme ? Comment vivre en femme sur la planète des hommes ? À chaque époque sa réponse. Mais toujours le même présupposé : ce sexe-là est le faible, le «deuxième», l’inférieur, le subordonné. Dans La plus belle histoire des femmes, les historiennes Nicole Bacharan et Michèle Perrot, la philosophe Sylviane Agacinsky et l’anthropologue Françoise Héritier retracent l’histoire de la condition féminine. Difficile de trouver meilleures interlocutrices pour ce dialogue audacieux.

La mer, terreur et fascination, Alain Corbin et Hélène Richard

La mer, terreur et fascination, Alain Corbin et Hélène Richard

éditions Points
7,50 Euros
mer1.pngAlain Corbin et Hélène Richard s’interrogent sur l’évolution de la représentation que l’homme s’est fait de la mer, de l’Antiquité à nos jours, à mesure qu’il a appris à la maîtriser entre terreur et fascination.

« Le tapis en peau de tigre », Gérald Rose

Le tapis en peau de tigre, Gérald Rose

éditions Albin Michel
11,90 Euros
tigre.jpgImaginez un tigre affamé, tellement maigre qu’il parvient à se faire passer pour un tapis dans le palais du rajah afin de mener la vie de château. Mais à force de manger les restes des repas, il finit par grossir……

Photos à transformer

Photos à transformer : cahier d’activités pour toute l’année, Cécile Gabriel

J’me sens bizarre ! : cahier d’activités autour des émotions, texte et idée originale Sylvette, illustrations LilyGinn

Jeux de mode : un cahier d’activités pour découvrir l’art de la mode, texte de Véronique Antoine-Andersen, illustrations Lucile Placin

éditions Actes Sud Junior
12,50 Euros chacun
image.jpgTrois cahiers d’activités pour développer le sens créatif de votre enfant autour de la photographie, de la mode, et de ses propres émotions. À vos crayons et vos ciseaux……

Rico & Oscar, volume 1

Rico & Oscar, volume 1, Mystère et rigatoni, texte d’Andreas Steinhöfel, illustrations Steve Wells, traduit de l’allemand par Barbara Fontaine

éditions Gallimard-jeunesse
12,50 Euros
oscar.gifDans Mystère et rigatoni, un kidnappeur d’enfant sévit à Berlin. Rico, dont le premier ami, Oscar le surdoué, est une des victimes, n’est pas réputé pour être très malin certes, mais il a le sens de l’observation et va mener l’enquête…

« Lettres à plumes et à poils

Lettres à plumes et à poils, texte de Philippe Lechermeier, illustrations Delphine Perret

éditions Thierry Magnier
9,80 Euros
lettres.jpgVous connaissez le goût de Béatrice pour le travail de Delphine Perret. La voici illustratrice de ce recueil de Lettres à plumes et à poils à l’humour décoiffant ! Un escargot écrit des missives enflammées à une limace top-model et un renard flatte la mère d’une jolie poule grassouillette pour l’obtenir en mariage… Un livre qui fait mouche.

Akissi, volume 2, Super-héros en plâtre, textes de Marguerite Abouet, illustrations Mathieu Sapin

Akissi, volume 2, Super-héros en plâtre, textes de Marguerite Abouet, illustrations Mathieu Sapin

éditions Gallimard
9,90 Euros
akissi.jpgBonne nouvelle ! Aya de Yopougon a une « petite soeur ». Marguerite Aboué a créé Akissi.
Une petite peste certes, mais tellement drôle et pleine d’imagination… surtout en matière de bêtises.

« La première fois

La première fois, collectif, traduit de l’anglais par Laetitia Devaux et Emmanuelle Casse-Castric

éditions Gallimard-jeunesse
9,50 Euros
fois.jpgHuit histoires d’auteurs anglo-saxons contemporains, tour à tour drôles et sombres mais toujours passionnantes sur la première expérience sexuelle, la perte de la virginité….

« Comme chiens et chats » : histoires de frères et soeurs, collectif

Comme chiens et chats : histoires de frères et sœurs, collectif

éditions Thierry Magnier
9,00 Euros
chat.jpgNeuf nouvelles pour explorer les liens riches et complexes entre frères et sœurs. Des sensibilités, des registres différents mais un même plaisir de lecture.

« Debout l’humanité », Osamu Tezuka, traduit du japonais par Jacques Lalloz, Rodolphe Massé

Debout l’humanité, Osamu Tezuka, traduit du japonais par Jacques Lalloz, Rodolphe Massé

éditions FLBLB
18,00 Euros
debout.jpgDans son laboratoire, un savant fou invente un troisième sexe. Ni mâle, ni femelle, ces créatures nées dans des éprouvettes et par millions, sont naturellement dociles et obéissantes et sont utilisées à des fins serviles (objets sexuels, chair à canon). Une BD toujours drôle qui a l’art de revisiter les grandes questions du XXe siècle.

Trop n’est pas assez

Trop n’est pas assez, Ulli Lust, traduit de l’allemand par Jörg Stickan

éditions ça et là
26,00 Euros
trop.jpgÀ l’été 84, deux jeunes punkettes autrichiennes décident de partir en Italie, sans papiers, sans argent, avec juste ce qu’elles ont sur le dos et un sac de couchage pour deux. Trop n’est pas assez est le récit autobiographique de ce voyage initiatique qui commence de manière bucolique et se transforme progressivement en enfer. Ulli Lust nous offre un récit sans complaisance et parfois cru mais tout à fait passionnant.

« Le bleu est une couleur chaude », Julie Maroh

Le bleu est une couleur chaude, Julie Maroh

éditions Glenat
14,99 Euros
bleu.jpgClémentine rencontre Emma, une fille aux cheveux bleus qui lui fait découvrir toutes les facettes du désir et va lui permettre d’affronter enfin le regard des autres. Triste parfois mais toujours passionné, le parcours de ces deux jeunes filles se découvre avec plaisir. Un premier album à la fois engagé et intime sur l’homosexualité.

Carnets d’une urbotaniste

Carnets d’une urbotaniste, Sandrine Ettighoffer

éditions Plume de carotte
24,00 Euros
carnet.jpgEt si le bitume était une plante invasive, les zurbains des jardiniers à bord de leurs autotondeuses, et les poubelles des animaux grégaires se régalant de nos ordures ? Ne vous étonnez pas, vous venez d’entrer dans le monde étrange et décalé de l’urbotanique, science naturelle naissante. Sandrine Ettighoffer imagine la ville autrement, comme un vaste jardin secret plein d’humour et de poésie.

Grand Crohot, images pour Génie

Grand Crohot, images pour Génie d’Arthur Rimbaud, Laurent Demany

éditions d’Art Dfuze
24,00 Euros
grand.jpgLe photographe Laurent Demany a associé ses photographies de la plage du grand Crohot au poème de Rimbaud, Génie. Ce que le titre ne dit pas, en revanche, c’est à quel point ce livre est beau.

Une exposition des photos aura lieu tout au long de l’été sur les murs de la librairie.

« Tomates anciennes et gourmandes », Linda Louis

Tomates anciennes et gourmandes, Linda Louis

éditions La Plage
9,90 Euros
tomates.jpgVous ne regarderez plus la tomate de la même manière après avoir lu ce livre qui rappelle à votre souvenir 28 variétés oubliées et vous propose surtout de délicieuses recettes telles que la confiture de coeurs-de-boeuf et de fraises ou la tarte fine à la tomate ananas…

« La ballade de Bob Dylan

La ballade de Bob Dylan, Daniel Mark Epstein, traduit de l’anglais par Philippe Paringaux

éditions Robert Laffont
22,50 Euros
bob.jpgÀ onze ans, Epstein a vu jouer Bob Dylan et en a été ébloui. La ballade de Bob Dylan, c’est le récit, à travers quatre concerts auquel il a personnellement participé, de l’épopée dylanienne.
Une excellente biographie de l’icône du folk.

Le héron de Guernica, Antoine Choplin

Le héron de Guernica, Antoine Choplin

éditions du Rouergue
158 pages
16 €

heron-guernica.jpg« Guernica, avril 1937. Jeune peintre autodidacte, Basilio passe son temps dans les marais à observer des hérons cendrés. Ce n’est pas qu’il se sente extérieur au conflit, il a même cherché à s’enrôler dans l’armée républicaine. Mais tandis que les bombardiers allemands sillonnent déjà le ciel, il s’acharne à rendre par le pinceau le frémissement invisible de la vie, dans les plumes d’un de ces oiseaux hiératiques. Dans quelques heures, Guernica sera une ville en cendres, mais c’est un peintre autrement célèbre qui va en rendre compte, magistralement.
L’un comme l’autre, pourtant, le petit peintre de hérons tout autant que le Picasso mondialement connu, nous interrogent sur les tragédies de la guerre et la nécessité de l’art pour en témoigner. »

« Ce roman est bouleversant tant par la poésie, la douceur et la sensualité de ce qu’il décrit, que par la dureté et l’horreur de ce qui va se passer. Chaque chapitre est décrit à la manière d’un tableau avec un pinceau d’une justesse incroyable… C’est superbe !!! » (www.leslivresdagathe.over-blog.com).

« Chaque chapitre de ce texte court et concis, est écrit par petites touches successives, à la façon d’un tableau. Le style d’Antoine Choplin, sobre et précis et néanmoins poétique, parvient, à travers des détails soigneusement choisis, à faire passer une multitude de sensations, d’émotions, d’images, qui font sens. »
« Un texte délicat, subtil, sensuel, plein d’humanité et d’intelligence, dont chaque mot résonne avec intensité. Un livre sombre par son sujet, que la magie de l’écriture rend aussi lumineux que le jaune de sa couverture (superbe). » (www.encres-vagabondes.com).

Les villes de la plaine, Diane Meur

Les villes de la plaine, Diane Meur

éditions Sabine Wespieser
372 pages
23 €
MEUR67699786.jpg« Dans une civilisation antique imaginaire, mais qui éveille en nous un curieux sentiment de familiarité, le scribe Asral se voit chargé de produire une copie neuve des lois. Grâce aux questions naïves de son garde Ordjéneb, il s’avise bientôt que la langue sacrée qu’il transcrit est vieillie et que la vraie fidélité à l’esprit du texte consisterait à le reformuler, afin qu’il soit à nouveau compris tel qu’il avait été pensé quatre ou cinq siècles plus tôt.
Peu à peu, cependant, le doute s’installe. Qui était Anouher, législateur mythique dont on a presque fait un dieu ? Ces lois qui soumettent à un contrôle de chaque instant la vie publique, les relations privées et jusqu’au corps des femmes, sont-elles toutes de sa main ? Et Asral a-t-il plus de chances de le savoir un jour que de se faire aimer de Djinnet, un jeune chanteur du faubourg des vanniers ?

C’est tout le talent de Diane Meur que de nous faire réfléchir aux grandes questions de la religion et de nos systèmes politiques par le biais de ce récit haletant, où souffle un vent de liberté jubilatoire et contagieux.
Entre drame et satire, roman d’amour et fable rationaliste un peu folle, se trouve ici campé un univers qu’on quitte à regret, et qui ne dépaysera pas trop les lecteurs de La Vie de Mardochée et des Vivants et les Ombres. »

La belle amour humaine, Lyonel Trouillot

La belle amour humaine, Lyonel Trouillot

éditions Actes Sud
169 pages
17 €
Trouillot,0-1241819.jpg« Dans un petit village côtier d’une île des Caraïbes, Anaïse, une jeune Occidentale est venue, sur les traces d’un père qu’elle a à peine connu, éclaircir l’énigme aux allures de règlement de comptes qui fonde son roman familial. Au fil de récits qu’elle recueille et qui, chacun à leur manière, posent une question essentielle : « Quel usage faut-il faire de sa présence au monde », se déploie, de la confrontation au partage, une cartographie de la fraternité nécessaire des vivants face aux appétits féroces de ceux qui tiennent pour acquis que le monde leur appartient. »

« La langue de Lyonel Trouillot est à la fois nerveuse et poétique, faite de douceur, de beauté et d’indocilité. Quant à sa réflexion, elle a une portée politique et philosophique. Mais rien n’est jamais morcelé ; aucune des facettes de cette écriture n’avance séparée. Sans doute parce que Lyonel Trouillot est vivant, tout simplement. Et sa langue, sa pensée avec lui, forcément. »
« La belle amour humaine est un voyage au coeur de l’humain. Il nous révèle ce qui est nécessaire à l’homme (aller vers l’autre, l’écouter, le comprendre). On en ressort grandi. Et heureux que ce caillou qu’est Haïti porte encore de si beaux fruits. » (www.lacauselitteraire.fr).

Jour de chance, Philippe Adam

Jour de chance, Philippe Adam

éditions Verticales
170 pages
16.5 €
Philippe Adam.gif« Ils jouent. De temps en temps ils gagnent, le plus souvent ils perdent. Et puis vient cette fois où les chiffres tombent, le gros lot, la chance avec tout au bout des millions, des dizaines et des centaines de millions, et alors là, c’est sûr, depuis le temps qu’ils en rêvent, on espère que pour eux la vie va changer. »

« Sur un ton décalé, Philippe Adam offre un sixième roman cynique mais très drôle, loufoque mais saisissant de réalisme. Avec une écriture vagabonde, l’auteur livre probablement son meilleur roman, avec ce style toujours aussi incisif, ces formules redoutables et un humour ravageur. Une satire formidable de notre société angoissée, dans laquelle l’argent est considéré comme l’unique protection. Un formidable travail d’analyse et un grand plaisir de lecture. » (www.livres.fluctuat.net).

Rouler, Christian Oster

Rouler, Christian Oster

éditions de l’Olivier
175 pages
15 €

OSTERarton232.gif« On ne sait pas grand-chose des raisons qui poussent le narrateur à quitter Paris et à rouler en direction de Marseille, ville qui s’est imposée à lui comme un mot plus que comme une destination. Le seul besoin de fuir ? Ce serait trop simple. N’a-t-il pas plutôt l’intuition que c’est justement en s’en remettant au hasard que la vie peut enfin apporter du neuf ? »

« Avec ce livre rempli d’échos et de réverbérations, de craquements et de soupirs retenus, Christian Oster poursuit en finesse sa quête du vide, ce trop-plein quotidien » (www.telerama.fr).

Brise-glace, Jean-Philippe Blondel

Brise-glace, Jean-Philippe Blondel

éditions Actes Sud junior
106 pages
10 €
50c3a2730223dc329bfc6a4d03ac3ec4.jpgDes amis, Aurélien semble ne pas en vouloir. Il est du genre solitaire ; parfois il voudrait juste pouvoir se fondre dans le décor pour qu’on lui fiche la paix. Un ami parvient à le convaincre de participer à une soirée slam. Dans la pulsation des mots, dans la chaleur de cette amitié naissante, Aurélien arrive enfin à faire craquer la glace qui l’enserre et commence à se libérer du poids du secret, de celui du deuil.

Comme dans son précédent roman (Re) play!, Jean-Philippe Blondel a des mots justes et forts sur des thèmes majeurs comme le deuil, la culpabilité et comment exprimer ce que l’on est vraiment. C’est aussi un livre qu’on ne peut pas refermer. Il appelle une lecture à grande goulée, jusqu’à la fin, où notre soif d’accompagner Aurélien est enfin satisfaite.

« Un livre fort et émouvant qui devrait passionner les ados. » (www.encres-vagabondes.com).

« L’auteur est fidèle à ses thèmes, à son écriture à fleur de peau et parvient dans ce roman à créer une vraie tension narrative liée à un secret qui nous sera dévoilé plus tard dans le récit et qui nous tient résolument en haleine. » (www.bauchette.canalblog.com).

Les revenants, Laura Kasischke, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Eric Chédaille

Les revenants, Laura Kasischke, traduit de l’anglais (États-Unis) par Éric Chédaille

Christian Bourgois éditeur
587 pages
22 €
ervenants0-1236263.jpgNicole, brillante étudiante, meurt subitement dans un accident de voiture, qui était conduite par son petit ami Craig. Quelques mois plus tard, le jeune garçon, tenu pour responsable de la tragédie, entame un nouveau semestre à l’université. Mais il ne parvient pas à surmonter le drame et pense voir Nicole partout, tout comme Perry, son colocataire, Mira et Shelly, deux professeurs d’université.
Se pourrait-il que, trop jeune pour mourir, Nicole soit revenue ?
Un roman troublant et obsédant sur le milieu des confréries américaines.

« Les revenants n’est pas une enquête policière, c’est plutôt une dérive aux frontières du réel, poétique, drôle et tragique, avec des chemins qui bifurquent, se croisent, se séparent, des existences pour lesquelles on se passionne, car elles sont autant de petits romans dans ce grand roman énigmatique. » (Josyane Savigneau, Le Monde).

Le désert et sa semence, Jorge Baron Biza, traduit de l’espagnol (Argentine) par Denis et Robert Amutio

Le désert et sa semence, Jorge Barón Biza, traduit de l’espagnol (Argentine) par Denis et Robert Amutio

éditions Attila
317 pages
21 €
DESERT84f3dd2d5dd5ca2b80a15277ef235e92-150x150.gifJorge Barón Biza, fils des deux grandes figures intellectuelles Clotilde Sabatini et de Raul Barón Biza, signe un roman autobiographique d’une grande finesse.

Argentine, 1964. Eligia et Aron mettent fin à une longue relation aussi violente que passionnée. Des années d’amour et d’affrontements ont épuisé le couple qui fait acte de divorce en présence de leur fils d’une vingtaine d’années, Mario et de plusieurs avocats. Dans un ultime geste de folie, Aron jette du vitriol sur le visage de sa femme avant de se donner la mort, scellant à jamais cette séparation douloureuse. Commence alors la reconstruction d’Eligia soutenue par Mario depuis Buenos Aires jusqu’à Milan. Contre toute attente, le roman se centre sur le développement psychologique de Mario qui évolue cahin-caha dans une atmosphère baroque où le caractère décalé des personnages, de l’architecture et des situations occulte de manière surprenante l’indicible.

« Le désert et sa semence se lit autant comme un roman autobiographique aux relents oedipiens que comme un ouvrage politique. » (www.laccoudoir.com).

Revue L’Indispensable, numéro 1

Revue L’Indispensable, numéro 1,

éditions L’Indispensable
111 pages
9 €
Indispensable,0-1255181.jpgCette revue consacrée à la critique de bande-dessinée a été créée en 1998 pour disparaître en 2000.
Pour notre plus grand bonheur, elle reparaît  aujourd’hui avec les formules qui avaient fait son succès, à savoir des entretiens et des articles de fond.
Pour ce tout premier numéro, vous pourrez découvrir l’univers de trois grands illustrateurs que sont Nicolas de Crécy, Guy Delisle et Cosey.

Miséricorde

Miséricorde, Jissi Adler-Olsen, traduit du danois par Monique Christiansen

éditions Albin Michel
489 pages
22.50 €

Jissi,0-1257403.jpgUn bon polar nordique, bien efficace. Les personnages et l’intrigue sont originaux. On apprécierait une suite…

Bartimeus

Bartimeus, Jonathan Stroud, traduit de l’anglais par Hélène Collon

éditions Albin Michel
493 pages
17 €
Bartimeus,0-1263416.jpgTremblez gnomes, foliots, marids ou magiciens tyranniques, le djinn Bartiméus aux impertinentes notes de bas de page est de retour ! Voici la genèse de ses aventures découvertes dans la Trilogie de l’anneau (éditions Le Livre de poche en trois volumes). Ce volume centré sur son seul personnage, confronté au grand roi Salomon est délectable, drôle et passionnant. Un régal !

Le Livre Blanc de Rafael Horzon

Le Livre Blanc de Rafael Horzon, Rafael Horzon, traduit de l’allemand par Jörg Stickan et Sacha Zilberfarb

éditions Attila
256 pages
15 €
L’autobiographie factice et facétieuse d’un génie allemand méconnu au sommet de son art : l’entreprenariat ! A Paris, Berlin, Nice et même aux États-Unis (il ne se refuse décidemment rien), voici les aventures rocambolesques de Rafael Horzon, le plus grand poète du libéralisme.

Soil

Soil, Atsushi Kaneko

Ankama
228 pages
8,55 €
soil,0-1148673.jpgQue se passe-t-il à Soil Newtown ? Une cascade d’évènements étranges pleut sur la charmante banlieue depuis la disparition d’une famille bien sous tous rapport. Une série qui n’est pas sans nous rappeler Twin Peaks.

Le premier été

Le premier été, Anne Percin

Éditions du Rouergue
162 pages
16 €
Percin0-1241825.jpgAnne Percin est déjà appréciée pour d’excellents titres en littérature de jeunesse. Dans Le premier été, la narratrice revient sur la passion qu’elle a vécue à 15 ans lors d’une histoire étrange, dérangeante et finalement tragique. A l’époque, personne n’en a rien su et depuis elle vit étouffée par une culpabilité qu’elle ne devrait pas éprouver seule. Un roman poignant et troublant.

Perv, une histoire d’amour

Perv, une histoire d’amour, Jerry Stahl, traduit de l’anglais (États-Unis) par Philippe Aronson

éditions 13e Note
366 pages
19 €
Perv,0-1240408.jpgÇa commence au lycée, ça se termine dans la chaleur moite et hypnotique d’une Cadillac. Comment en arrive-t-on là? Pour Bobby Starck, 16 ans, fraîchement dépucelé, tout s’enchaîne le plus normalement du monde. De sa mère qui carbure aux médicaments, à Michelle, son amour d’enfance convertie à la secte des Hare Krishna, la vie de Bobby est réellement hors norme.
Perv, une histoire d’amour ressuscite des années 70 décidément « sex, drugs & rock’n roll ».

Karen et moi

Karen et moi, Nathalie Skowronek

éditions Arléa
145 pages
15 €

 
Karen9,0-1236315.jpg« Nathalie Skowronek voudrait bien écrire la vie magnifique et tragique de la baronne séditieuse qui aima l’Afrique, régna sur M’bogani, fonda la Karen Cofee Co, s’éprit de Denys et le pleura, mais c’est sa propre révolte contrariée et ses rêves brisés que la descendante de juifs polonais et la fille d’une femme suicidaire n’en finit pas de raconter. Sans Karen Blixen, Nathalie Skowronek n’eût jamais osé passer aux aveux dans ce premier livre ardent et reconnaissant. Preuve du pouvoir immense, sur nos vies, de la littérature. » Jérôme Garcin, Le Nouvel observateur du 27 octobre 2011.

Myrha Tonic

Myrha Tonic, Dominique Dupart

éditions Léo Scheer
141 pages
16.50 €
myrha.jpgRue Myrha, la Goutte d’or, Château rouge, quartier des Orgues. Loin des clichés et des discours populistes, Dominique Dupart construit son roman comme une plongée dans ces quartiers populaires de Paris. Porté par une langue vivante, musicale, ce livre décrit la violence, la drogue, les descentes de police mais montre aussi les relations amicales et amoureuses, des rues animées, une vie sans cesse en mouvement. Certainement un des romans les plus audacieux et original de la rentrée littéraire.

Liliane est au lycée

Liliane est au lycée, Normand Baillargeon

éditions Flammarion
96 pages
8 €
Liliane,0-1243955.jpgNous saluons l’arrivée d’une nouvelle collection « Antidote » qui comporte quatre titres et surtout sous-titres succulents… Liliane est au lycée : est-il indispensable d’être cultivée? Fumer tue : peut-on risquer sa vie? Une rolex à 50 ans : a-t-on le droit de rater sa vie? J’ai demandé un rapport : la politique est-elle une affaire d’experts? Des petits livres salutaires.

Les ignorants : récit d’une initiation croisée

Les ignorants : récit d’une initiation croisée, Etienne Davodeau

éditions Futuropolis
267 pages
24,50 €

Ignorants,0-1250759.jpgQuelle que soit l’histoire dans laquelle il nous plonge, Etienne Davodeau sait captiver son lecteur. Pour écrire Les ignorants, il est allé travailler avec Richard dans ses caves et dans ses vignes. En retour il l’a initié au monde de la bande-dessinée. Il en ressort un très beau livre sur la passion et l’engagement dans son travail, un livre qui donne envie de déguster une bonne bouteille en compagnie d’une grande BD.

Une chanson d’ours

Une chanson d’ours, Benjamin Chaud

éditions Hélium
26 pages
14,90 €
ours6,0-1257603.jpgVoici le tout dernier album du talentueux illustrateur Benjamin Chaud.
À l’approche de l’hiver, Papa ours se prépare à hiberner avec son rejeton, mais ce dernier prend en chasse une abeille, car qui dit abeille dit miel!
A vous d’aider notre Papa ours à retrouver son Petit ours dans cet album-jeu qui vous fera voyager jusqu’au toit du Palais Garnier!

Le Grand Partout, William T. Vollmann, traduit de l’américain par Clément Baude

Le Grand Partout, William T. Vollmann, traduit de l’anglais (États-Unis) par Clément Baude

éditions Actes Sud
179 pages
22 €
grand-partout.jpgVollmann nous embarque avec son ami Steve Jones en direction du grand partout. Pour cela il nous raconte ses voyages en train de marchandise et nous fait découvrir un monde où les hobos s’opposent aux « citoyens », un monde où l’on « resquille » en tentant d’échapper aux « bourins ». On prend des risques avec lui, on attend des heures au « triage », on part vers l’ouest croyant partir vers l’est, mais au final en lisant ce livre on se croit en pleine traversée des États-Unis et on n’a qu’une envie, trouver un train, monter dedans, se cacher et aller là où il nous porte, vers le grand partout.

Jack London photographe

Jack London photographe, photographies de Jack London, textes de Jeanne Campbell Reesman, Sara S. Hodson,

éditions Phébus
280 pages
39 €
LONDON9782752905796,0-1262780.jpgLe monde au début du XXe siècle vu par Jack London : à travers quelques 300 pages de clichés, on parcourt le monde de San Francisco au Mexique en passant par la Mandchourie. Pages après pages, on se laisse captiver par la puissance des photos en noir et blanc d’un homme aux talents multiples.

Gitans

Gitans, Joseph Koudelka

éditions Delpire
192 pages
55 €
KOUDELKA9782851072610,0-1268409.jpgPhotographe tchèque né en 1938, lauréat du prix Robert Capa et membre de l’agence Magnum, Josef Koudelka est surtout connu pour ses photographies qui reflètent les déchirements et les révoltes de son pays. Mais ses premières images sont bien différentes, puisqu’entre 1962 et 1971, il suit la vie des gitans en Tchécoslovaquie, Roumanie, Hongrie, France et Espagne. C’est ce que nous présente cet ouvrage à travers 109 photographies qui témoignent de l’immense talent de cet artiste, et qui sont accompagnées d’un texte du sociologue Will Guy retraçant la migration des Roms.

Works on paper

Works on paper, David Lynch

éditions Fondation Cartier pour l’art contemporain
éditions Steidl

258 pages
145 €
LYNCH9782869250871,0-548610.jpgIl n’est plus besoin de présenter David Lynch, cinéaste polyvalent et doué de multiples talents : peintre, musicien ou encore photographe. Ce que l’on sait peut-être moins c’est que depuis son adolescence dans les années 60, Lynch dessine compulsivement sur tous les supports qui lui sont présentés : post-it, pochettes d’allumettes, serviettes en papier, sous-main… Toutes ces œuvres avaient été présentées en 2007 à la fondation Cartier pour l’art contemporain lors de l’exposition « David Lynch – The Air is on Fire ». Les voici réunies dans cet ouvrage unique et rare rassemblant plus de 600 dessins qui font preuve d’une grande diversité graphique et stylistique. Voici qui nous offre un aperçu unique du processus créatif de l’artiste.

Qi Baishi : le peintre habitant temporaire des mirages

Qi Baishi : le peintre habitant temporaire des mirages, traduit du chinois par Patricia Batto

éditions Philippe Picquier
240 pages
39.50 €
QIBAISHI9782809702989,0-1255087.jpgDans un magnifique ouvrage, les éditions Philippe Picquier nous font redécouvrir les estampes de Qi Baishi. Cet homme modeste a su insuffler à ses peintures une poésie et une force rares. Qu’il s’agisse de crevettes ou de fruits, le trait est toujours léger et incroyablement expressif ; Qi Baishi est maître dans l’art de donner la vie avec un minimum de moyens.

Triptyque : trois études sur Francis Bacon

Triptyque : trois études sur Francis Bacon, Jonathan Littell

éditions Gallimard
133 pages
22 €
LITTELL9782070130931,0-605865.jpgDes rétrospectives de l’œuvre de Francis Bacon, ont eu lieu en 2009 et 2010.  L’écrivain Jonathan Littell en a profité pour étudier en profondeur l’univers de cet artiste qui le passionne depuis toujours. Dans cet essai, richement illustré, l’auteur revient sur le plus célèbre des triptyques du peintre, Trois études de figures au pied d’une crucifixion, et nous aide à comprendre cette œuvre qui a fait scandale à sa sortie en 1945, ainsi qu’à mieux cerner le travail et la personnalité complexe de Bacon.

Le cinéma italien

Le cinéma italien, Jean-Antoine Gili

éditions de la Martinière
360 pages
49.90 €
CINEITALIEN9782732447469,0-1237432.jpgLe cinéma italien, un monument ! Des premières heures du cinéma muet jusqu’au film de Nani Moretti, Habemus Papam, Le cinéma italien nous entraîne dans une plongée à travers l’histoire des films qui ont marqué chacun leur époque. Des Amants diaboliques de Visconti à Fellini, tout y passe, pour notre plus grand plaisir. Un livre qui donne envie de voir et revoir les chefs d’œuvres des cinéastes italiens.
À consommer sans modération, même pour les non cinéphiles !

Les Inrockuptibles : 25 ans d’insoumission

Les Inrockuptibles : 25 ans d’insoumission,

éditions Flammarion
496 pages
39.90 €
INROCK9782081266315,0-1239472.jpgÀ l’occasion des 25 ans de la revue culte de toute la génération rock, parait en librairie une anthologie couvrant la période 1986-2011 et regroupant plus d’une centaine d’interviews des acteurs incontournables de la scène artistique. De Bret Easton Ellis à PJ Harvey, en passant par Quentin Tarantino, Alain Bashung et bien d’autres, vous trouverez, dans cette superbe rétrospective, les portraits les plus marquants publiés par les « Inrocks ».

Oeuvres complètes tomes 1 et 2

Œuvres complètes tomes 1 et 2, Marguerite Duras

éditions Gallimard
tome 1 : 1608 pages, 58 €
tome 2 : 1896 pages, 68 €

DURAS9782070118892,0-1253918.jpg« Les deux premiers volumes des Œuvres complètes, enrichis de nombreux textes et documents rares, retracent l’histoire d’une écriture et mettent en place les « cycles », informels et poreux, qui traverseront toute l’œuvre : l’Indochine de l’enfance, l’Inde du fantasme. »

Le héron de Guernica

Le héron de Guernica, Antoine Choplin

éditions du Rouergue
158 pages
16 €
HERONGUERNICA9782812602481,0-1241822.jpg« Guernica, avril 1937. Jeune peintre autodidacte, Basilio passe son temps dans les marais à observer des hérons cendrés. Il s’acharne à rendre par le pinceau le frémissement invisible de la vie, dans les plumes d’un de ces oiseaux. Dans quelques heures, Guernica sera une ville en cendres, mais c’est un peintre autrement célèbre qui va en rendre compte, magistralement. L’un comme l’autre, le petit peintre de hérons tout autant que Picasso, nous interrogent sur les tragédies de la guerre et la nécessité de l’art pour en témoigner. »
« Un texte délicat, subtil, sensuel, plein d’humanité et d’intelligence, dont chaque mot résonne avec intensité. » (Encres-Vagabondes).

Les villes de la plaine

Les villes de la plaine, Diane Meur

éditions Sabine Wespieser
372 pages
23 €
MEUR9782848050997,0-1236204.jpgDiane Meur nous plonge dans une civilisation antique imaginaire à l’aube d’une crise identitaire profonde. En même temps que le scribe Asral copie les textes fondateurs de Sir et que son garde, Ordjéneb, découvre la ville, ses coutumes et ses habitants, le doute s’installe. Qui était Anouher le législateur mythique ? Est-il l’auteur de toutes les lois de la ville? Tout au long de ce fascinant roman, Diane Meur nous fait réfléchir aux grandes questions de la religion et des systèmes politiques.

Écrire la vie

Écrire la vie, Annie Ernaux

éditions Gallimard
1084 pages
25 €
ERNAUX9782070132188,0-1253950.jpgRares sont les auteurs qui, de leur vivant, ont intégré la célèbre collection « Quarto ». Et plus encore les femmes. À ce titre, mais pas seulement, on salue la publication d’Écrire la vie d’Annie Ernaux (qui regroupe toute son œuvre, à l’exception de quatre titres) dont son éditrice, Françoise Cibiel, dit qu’elle est « un auteur qui compte et comptera [...…] dans l’avenir car elle a inventé quelque chose de vraiment singulier dans l’écriture du réel, que l’on ne mesure peut-être pas assez encore » (Le Monde des livres).

Le grand partout

Le grand partout, William T. Vollmann, traduit de l’anglais (États-Unis) par Clément Baude

éditions Actes Sud
179 pages
22 €
VOLLMANN9782742799428,0-1241951.jpgVollmann nous embarque avec son ami Steve Jones en direction du grand partout. Il nous raconte ses voyages en train de marchandise et nous fait découvrir un monde où les hobos s’opposent aux « citoyens », un monde où l’on « resquille » en tentant d’échapper aux « bourins ». On prend des risques avec lui, on attend des heures au « triage », on part vers l’ouest croyant partir vers l’est, mais au final en lisant ce livre on se croit en pleine traversée des États-Unis et on n’a qu’une envie, trouver un train, monter dedans, se cacher et aller là où il nous porte, vers le grand partout.

Des trains à travers la plaine : 4 voyages dans l’univers Bashung

Des trains à travers la plaine : 4 voyages dans l’univers Bashung, Marie Cosnay, Jérôme Lafargue, Claude Chambard, Éric Pessan

éditions Atelier in8
18 €
TRAINSTRAVERS9782362240157,0-1246682.jpgAlain Bashung, quatre auteurs, quatre nouvelles. Marie Cosnay, Jérôme Lafargue, Claude Chambard et Éric Pessan nous proposent quatre reprises littéraires, et se plongent dans l’univers de ce grand de la musique, avec succès.

Les oreilles du loup

Les oreilles du loup, Antonio Ungar, traduit de l’espagnol (Colombie) par Robert Amutio

éditions Points
145 pages
6 €
oreilles-loup.jpgLes jours sombres et les jours clairs. Deux parties d’un livre, deux moments de la vie du narrateur, un enfant. Ce dernier nous plonge dans son univers onirique où malgré sa vision et ses descriptions inventives, imagées, on devine le drame familial puis la reconstruction. Une rêverie baroque, magique, violente et douce à la fois.

Karen et moi

Karen et moi, Nathalie Skowronek

éditions Arléa
145 pages
15 €
KARENMOI97828695995290-1236315.jpg « Nathalie Skowronek voudrait bien écrire la vie magnifique et tragique de la baronne séditieuse  qui aima l'Afrique, régna sur M'bogani, fonda la Karen Cofee Co, s'éprit de Denys et le pleura, mais  c'est sa propre révolte contrariée et ses rêves brisés que la descendante de juifs polonais et fille  d'une femme suicidaire n'en finit pas de raconter. Sans Karen Blixen, Nathalie Skowronek n'eût  jamais osé passer aux aveux dans ce premier livre ardent et reconnaissant. Preuve du pouvoir  immense, sur nos vies, de la littérature. » (Jérôme Garcin, Le Nouvel observateur). Une magnifique  rencontre.

Incident à Twenty-Mile

Incident à Twenty-Mile, Trevanian, traduit de l’anglais (États-Unis) par Jacques Mailhos

éditions Gallmeister
349 pages
23,90 €
.jpgAvec Incident à Twenty-Mile, resté inédit en français, Trevanian nous offre une œuvre brillante et nostalgique qui traite de la fin d’un rêve en dynamitant les conventions du western.

Le pacte

Le pacte, Lars Kepler, traduit du suédois par Hege Roel-Rousson

éditions Actes Sud
505 pages
23,00 €
.jpgAprès L’Hypnotiseur, Lars Kepler signe encore une fois un thriller haletant et continue d’explorer la face sombre de la Suède.

Saga maorie

Saga maorie, Caryl Férey

éditions Gallimard
813 pages
9,90 €
.jpgSaga maorie rassemble Haka et Utu et constitue une fresque épique, puissante, dont chaque page est une déflagration.

Écorces

Écorces, Georges Didi-Huberman

éditions de Minuit
80 pages
7.50 €

DIDI9782707322203,0-1268969.jpg« C’est le simple « récit-photo » d’une déambulation à Auschwitz-Birkenau en juin 2011. C’est la tentative d’interroger quelques lambeaux du présent qu’il fallait photographier pour voir ce qui se trouvait sous les yeux, ce qui survit dans la mémoire, mais aussi quelque chose que met en œuvre le désir, le désir de n’en pas rester au deuil accablé du lieu. » Nécessaire pour ne pas oublier.

Jérusalem : biographie

Jérusalem : biographie, Simon Sebag Montefiore, traduit de l’anglais par Raymond Clarinard et Isabelle Taudière

éditions Calmann-Lévy
668 pages
26,90 €
JERUSALEM9782702142530,0-1262709.jpgCet ouvrage raconte l’histoire de Jérusalem depuis 3000 ans. Depuis les guerres, les diverses religions qui coexistent, en passant par les hommes et les femmes qui ont édifié ou détruit la ville, tout est évoqué. L’auteur se base sur des archives inédites et de nombreuses anecdotes traversent ce livre qui se lit comme une biographie.

La France noire : trois siècles de présences

La France noire : trois siècles de présences, Pascal Blanchard, Éric Deroo, Sylvie Chalaye, Dominic Thomas

éditions La Découverte
360 pages
59 €
FRANCE NOIRE9782707169211,0-1278158.jpgVoici un ouvrage unique dans lequel vous trouverez retracés trois siècles de présence des Noirs en France, issus des quatre coins du monde. Ce beau livre relié à forte dimension esthétique et graphique se veut surtout une référence au carrefour de la culture, de l’’histoire et des mémoires croisées à travers sept cents documents, la plupart inédits, provenant de plus de cent cinquante fonds d’’archives.

Histoire du corps

Histoire du corps, sous la direction d’Alain Corbin, Jean-Jacques Courtine, Georges Vigarello, coffret de trois volumes

éditions Points
30,00 €

Le corps est devenu objet d’histoire. Tributaire, dans ses formes et ses mises en scène, de conditions matérielles et culturelles qui varient, il connait de profondes mutations dont cette magistrale encyclopédie en trois tomes entreprend l’exploration.

L’origine des systèmes familiaux, tome 1 : L’Eurasie

L’origine des systèmes familiaux, tome 1 : L’Eurasie, Emmanuel Todd

éditions Gallimard
755 pages
29 €
TODD9782070758425,0-1231530.jpgCe livre est l’aboutissement d’un travail de vingt ans d’enquête en Eurasie (Chine, Japon, Asie du sud-est et Europe). Emmanuel Todd identifie une forme originelle, commune à toute l’humanité, la famille nucléaire, traitant les hommes et les femmes comme équivalents. Ce premier ouvrage sera suivi sur la même base d’un volume sur l’Amérique et l’Afrique. Fascinant…

Théorie des maisons : l’habitation, la surprise

Théorie des maisons : l’habitation, la surprise, Benoît Goetz

éditions Verdier
224 pages
13,20 €
« Rien n’est moins simple que de dire en quoi consiste au juste une maison. Socrate le demandait déjà, il n’est pas sûr que nous ayons vraiment avancé depuis. Bien plus que des constructions composées de murs, de portes et de fenêtres, les maisons sont constituées de nos gestes, nos postures, nos déplacements, de toutes nos manières de les habiter. Cet « habiter », souligne Benoit Goetz, est en fait l’envers de la ville, ce qu’on ne peut en voir, et qui pourtant en délimite l’espace le plus décisif. Avant d’être question d’urbanisme, l’architecture serait donc affaire d’idées, de concepts et d’affects. » (Roger Pol-Droit, Le Monde)

Évolution

Évolution, textes Jean-Baptiste de Panafieu, photographies Patrick Gries

éditions Xavier Barral
423 pages
35,00 €
Un volume d’histoire naturelle déroutant à la croisée du catalogue d’exposition et du cabinet de curiosités. Les textes sur l’évolution des espèces sont richement illustrés par des photographies de squelettes sur fond noir qui mettent en lumière avec délicatesse la complexité et la fragilité du vivant.

Pèlerinages : fondements, caractéristiques et lieux

Pèlerinages : fondements, caractéristiques et lieux, Alberto Pelissero, Nicoletta Celli, Fabrizio Vecoli, Gabriele Mandel

éditions Hazan
336 pages
27,00 €
Découvrez les fondements d’une pratique ancestrale et ses usages dans l’Hindouisme, le Bouddhisme, le Christianisme et l’Islam. Un ouvrage précieux pour qui s’intéresse aux quêtes spirituelles individuelles et collectives du monde entier.

Léonard a une sensibilité de gauche

Léonard a une sensibilité de gauche, écrit, composé et chanté par Vincent Delerm, raconté par Batiste Rebotier et Jean Rochefort, illustré par Blanca Gomez

éditions Actes Sud
48 pages
23 €
LEONARD9782330001384,0-1281143.jpgLéonard, 10 ans se demande ce que veut dire « être de gauche ». Grâce aux réponses fantaisistes et loufoques de son grand-père, il va comprendre ce que sont les goûts et les sensibilités. Il pourra désormais distinguer un poulet de gauche d’un poulet de droite et comprendre pourquoi la chantilly est résolument de gauche. Ce livre-CD composé par Vincent Delerm est merveilleusement interprété par Batiste Rebotier et Jean Rochefort. Un dialogue plein d’humour et de finesse !

Abécédaire

Abécédaire, Pascale Estellon

éditions des Grandes personnes
non folioté
24.50 €
ABECEDAIRE9782361930950,0-1266140.jpgVoici un magnifique abécédaire de A comme ananas à Z comme zèbre, en passant par le D de domino et le S de sardine. Mais il est bien plus que cela avec ses pages animées de volets à soulever qui, une fois dépliées, se transforment en accordéon. C’est un véritable livre-jeu à la fois graphique et poétique, à mettre entre toutes les mains.

Une chanson d’ours

Une chanson d’ours, Benjamin Chaud

éditions Hélium
26 pages
14.90 €
CHANSONOURS9782358510776,0-1257603.jpgVoici le tout dernier album du talentueux illustrateur Benjamin Chaud. À l’approche de l’hiver, Papa ours se prépare à hiberner avec son rejeton, mais ce dernier prend en chasse une abeille, car qui dit abeille dit miel ! À vous d’aider notre Papa ours à retrouver son Petit ours dans cet album-jeu qui vous fera voyager jusqu’au toit du Palais Garnier !

Comme un poisson dans l’eau

Comme un poisson dans l’eau, Thierry Dedieu

éditions Petites plume de carotte
44 pages
16 €
POISSONDANSEAUImage 3.jpgNotre loufoque scientifique Magnus Philodolphe Pépin est de retour, avec, cette fois-ci une soudaine envie de nager. C4est en observant la faune d’un étang qu’il tente de trouver des moyens de défier la nature, mais cela s’avère toujours plus compliqué que prévu. Ce nouvel ouvrage de Thierry Dedieu, à mi-chemin entre l’album et le documentaire, réalisé dans l’esprit des dessins scientifiques et botaniques des cabinets de curiosités, est une véritable réussite.

Comptines de Roses et de Safran

Comptines de Roses et de Safran, Chantal Grosléziat, Jean-Christophe Hoarau, Aurélia Fronty

éditions Didier jeunesse
58 pages
23.50 €
ROSE SAFRAN9782278059027,0-1265191.jpgLe tout dernier livre-CD de comptines du monde des éditions Didier jeunesse fait la part belle à l’Inde, au Pakistan et au Sri-Lanka à travers 27 comptines et berceuses. On y retrouve un subtil mélange de musique classique traditionnelle et de succès de Bollywood où la flûte, le sitar ou encore la guitare donnent immédiatement le ton et nous transportent en d’autres lieux. Toutes les paroles sont reproduites dans un superbe album, qui ravira les petits comme les plus grands.

Une cuisine qui sent bon les soupes du monde

Une cuisine qui sent bon les soupes du monde, textes d’Alain Serres, illustrations Aurélia Fronty

éditions Rue du Monde
64 pages
23.50 €
SOUPESMONDE9782355041792,0-1272830.jpgAprès nous avoir enthousiasmés avec leurs quatre précédents livres de cuisine, les éditions Rue du Monde publient en cette fin d’année un nouvel opus consacré aux soupes. Voyage garanti avec ce magnifique album pour petits et grands qui vous contera les recettes du gaspacho andalou, du bortsch russe ou encore du caldo verde portugais. Alors tous à vos cuillères à soupe !

Il faut sauver la planète Mars

Il faut sauver la planète Mars, Stéphane Méliade

éditions Oskar
261 pages
12.95 €
SAUVERPLANETEMARS9782350007168,0-1207918.jpgPlanète Mars, 2064. Amaël est chargé d’accueillir Coraléa, une adolescente « désabonnée » qui vient de la Terre avec ses parents, journalistes à Véri-TV, pour visiter l’Eurobulle. Mais dès qu’il l’aperçoit, Amaël comprend qu’elle va poser problème… et lorsqu’ils se retrouvent par accident enfermés tous les deux hors de la Bulle, seuls sur la surface désertique de Mars, avec seulement 4 heures d’oxygène dans leurs scaphandres, la tâche assignée à Amaël vire au cauchemar. Mais est-ce vraiment un accident? Un roman de science-fiction palpitant qui pose de bonnes questions.

Les Dolce, tome 1, La route des magiciens

Les Dolce, tome 1, La route des magiciens, Frédéric Petitjean

éditions Don Quichotte
536 pages
19.90 €
DOLCE9782359490190,0-1263214.jpgPersécutés par les sorciers des siècles durant, alors même que leur réunion est nécessaire pour déployer un pouvoir égal à celui de leurs adversaires, les magiciens ne sont plus qu’une poignée de par le monde. Cinq exactement. Une famille : les Dolce. Cette lignée, traquée en permanence, tente depuis des années de se fondre dans le paysage et vit dans une bicoque décrépite de Brooklyn. Le grand-père est à la retraite, le père et la mère exercent des professions passe-partout et les adolescents vont à l’école. Une nouvelle série jeunesse très réussie !

Comment (bien) gérer sa love story

Comment (bien) gérer sa love story, Anne Percin

Éditions du Rouergue
256 pages
13.50 €
COMMENT GERER9782812603006,0-1281149.jpg« Après l’été délirant qu’il vient de vivre dans Comment (bien) rater ses vacances, Maxime a tout ce qu’il faut pour passer une année géniale : une petite copine, un smartphone, une guitare… Tout, oui. Mais… l’amour, comme chacun sait, c’est un truc complètement irrationnel. Y’a plein d’effets indésirables… »
On ne résiste pas au plaisir de retrouver Maxime le héros de Comment (bien) rater ses vacances.

Habibi

Habibi, Craig Thompson, traduit de l’anglais (États-Unis) par Anne-Julia et Walter

éditions Casterman
672 pages
24,95 €
« Deux destinées, celles de Dodola et de Zam, qui ne cessent d’être séparées puis réunies jusqu’à se confondre en une seule à travers ce grand récit dépaysant, rythmé par la poésie du Coran et la finesse de la calligraphie arabe.

Hitler

Hitler, Shigeru Mizuki, traduit du japonais par Yukari Maeda et Patrick Honnoré

éditions Cornélius
304 pages
25,00 €
« Claire et didactique, cette biographie déroule les étapes d’une catastrophe implacable, rythmée par le bruit des bottes. Si elle reproduit parfois la légende hitlérienne, noire ou dorée, elle évite de diaboliser son sujet qui demeure humain, trop humain. Terré dans son bunker, l’artiste frustré meurt dans l’écroulement de son œuvre, le Reich de mille ans. Il n’est plus qu’un cadavre anonyme parmi des millions d’autres. » (Manga News)

Jardins sucrés

Jardins sucrés , scénario de Lewis Trondheim, dessins de Fabrice Parme

éditions Delcourt
128 pages
11,95 €
Dans le monde merveilleux des Jardins sucrés, chaque enfant possède son doudou vivant. Un conte de fée ? Pas si simple. Entre amour et chamailleries, il règne le plus souvent une joyeuse zizanie. Les doudous ressemblent un peu à la famille, on les aime mais on ne les a pas toujours choisis. Une bande dessinée pour tous à partir de 9 ans.

Les ignorants : récit d’une initiation croisée

Étienne Davodeau

éditions Futuropolis
267 pages
24.50 €
IGNORANTS9782754803823,0-1250759.jpgDécouvrez en bande dessinée le monde du vin. Pour écrire Les ignorants, Étienne Davodeau est allé travailler avec Richard dans ses caves et dans ses vignes. De la taille à la mise en bouteille, vous saurez tout sur l’art de faire un bon vin. Un très beau livre sur la passion et l’engagement dans son travail, qui vous donnera envie de déguster une bonne bouteille en compagnie d’une grande BD.

Recettes et secrets des monastères

Recettes et secrets des monastères, Laurence et Gilles Laurendon, photographies de Richard Boutin

éditions Marabout
271 pages
20.90 €
MONASTERES9782501067782,0-602537.jpgPotager, cuisine, herboristerie, confiserie, confitures, alcools, liqueurs et élixirs… Toutes les recettes secrètes des monastères dans un ouvrage bio avant l’heure.

On mange quoi ce soir ? : 80 recettes faites en 20 minutes pour les soirs de la semaine

éditions de la Martinière

220 pages
19.90 €
MANGEQUOI9782732446332,0-1237402.jpg« Ce soir, ça va être délicieux, équilibré, fun… et dans 20 minutes, 30 maxi, on passe à table ! »

L’agenda 2012 des jardins de Cocagne : 52 recettes du monde pour cuisiner vos légumes au fil des saisons

éditions Rue de l’échiquier

127 pages
10 €
JARDINCOCAGNE9782917770252,0-1219814.jpgCet agenda propose pour chaque semaine de l’année une recette pour cuisiner les légumes de saison. Il fait la part belle aux épices et aux herbes aromatiques, offrant 52 recettes parfumées pour un voyage à travers les saveurs et les traditions culinaires.

Écorces : galerie d’art à ciel ouvert

éditions Ulmer

255 pages
39,90 €
Après le succès de son premier livre, Écorces, Cédric Pollet va encore plus loin dans le nombre et la diversité des arbres qu’il présente. Ce nouvel ouvrage est entièrement consacré à la dimension esthétique et picturale des écorces, où chacune des 450 photos toutes inédites pourrait être un tableau en soi.

Quichotte et les invincibles, un spectacle d’Erri De Luca, avec Erri De Luca, Gianmaria Testa et Gabriele Mira

éditions Gallimard

2 h 14
22 €
Magistral moment où la poésie et la fraternité, le chant et la musique vivante font le spectacle. Allez à la rencontre de l’invincible Quichotte et de tous ces invincibles qui n’ont rien à voir avec « les gagnants » de l’époque. De Luca, avec Brecht, Nazim Hikmet, Vian et quelques autres, nous parle d’amour, de guerre, de résistance et d’humanité. Mirabassi, fanfare concertante à lui tout seul, Testa, petit frère piémontais de Brassens et Ferre à la voix chaude de rocaille, sont les protagonistes talentueux de cette rencontre d’amis qui partagent avec nous ce qu’ils ont besoin absolument de se dire….
Et pour ne pas oublier que la poésie est « la forme de combat et de résistance des littératures » (De Luca)

La sélection d’été 2012

Retrouvez notre Sélection d’été 2012

Noël 2012

L’équipe de la librairie vous propose sa sélection de livres Noël 2012 pour vos cadeaux de fin d’année.

Été 2013

L’équipe de la librairie vous propose sa sélection d’ouvrages Été 2013 pour vos lectures de vacances.

Un Blanc, Mika Biermann

Editions Anacharsis
131 pages
15€

un_blancL’expédition scientifique de l’Astrofant dans les contrées antarctiques était de calibre standard, avec au programme un petit supplément ludique : envoyer dans le ciel de minuit le 31 décembre 2000 un feu d’artifice depuis le pôle Sud pour célébrer l’avènement du nouveau millénaire. Du gâteau.Prétendre que tout a dérapé sur les pentes d’un iceberg quelconque serait trop facile – et très en-deçà de la vérité. Mika Biermann est parvenu à retracer la chronique de cette nef des dingues dans un récit polyphonique parfaitement givré qui inaugure d’éblouissante manière le roman d’aventures du XXIe siècle.

 

Un choix de Vincent

La Scierie, Anonyme

Editions Héros-Limite
140 pages
16€

scierieLe lendemain matin, je me lève à cinq heures trente, je pars à six heures quinze vers Huisseau. On est en septembre, le jour se lève à peine. Je vois des quantités de lapins dans le parc de Chambord. J’arrive à la scierie en avance. Tout est sombre sous le hangar. J’ai dans mes sacoches ma gamelle qui contient mon repas de midi. Le chauffeur bourre la chaudière et fait monter la pression. Je m’approche du four et je me chauffe. Il est sept heures moins dix. Tout le monde arrive tout à coup et se rassemble autour du four. Garnier arrive bouffi, il n’a pas fini de s’habiller, il sort du lit, il ne mange pas le matin. Après de brèves politesses, à sept heures moins cinq, il gueule : Allez, graissez !

 

Un choix partagé par Vincent, Hélène et Agnès

Mon Amie Rosy, Gerald Durrell

Editions Héros-Limite
313 pages
12€
durrell_mon_amie_rosy12

 

 

Adrian Rookwhistle fait un embarrassant héritage : une éléphante nommée Rosy, dont il doit désormais s’occuper. Malgré son heureux caractère, l’imposant animal, porté sur les boissons fortes, cause bien des dommages dans la campagne anglaise qu’elle sillonne avec son nouveau maître.

 

Un choix de Danielle

Cercle, Yannick Haenel

Editions Gallimard
547 pages
8,20€

cercle« « C’est maintenant qu’il faut reprendre vie. » Aussitôt, il y a eu une série d’étincelles autour de ma tête, puis la phrase s’est enroulée autour de mes épaules en y traçant des lignes rouges, orange, jaunes ; elle a cheminé le long de mon bras, lentement, jusqu’à ma main qui s’est gorgée d’un sang bleu-noir. C’est ainsi que ce livre a commencé à s’écrire. Un calme étrange fleurissait dans ma tête. Laisse faire, me disais-je, surtout laisse faire : un passage va s’ouvrir, et ce passage, tu l’appelleras Cercle.»

Un homme décide, un matin, de ne plus aller à son travail. Il se met à errer dans Paris. Son odyssée le conduit en Europe de l’Est, passant par Berlin, Varsovie et Prague. Cette expérience de liberté lui donne accès à un étrange phénomène dans lequel se concentrent le secret de la jouissance et la destruction qui régit le monde. Porté par la dimension poétique du réel, il découvre ce qu’il nomme l’existence absolue.

Un choix de Faustine

Yucca mountain, John D’Agata

Éditions Zones Sensibles
158 pages
16€

yuccaEn 2009, alors qu’il aide sa mère à emménager à Las Vegas, John D’Agata découvre que l’administration américaine compte enterrer 77.000 tonnes de déchets nucléaires sur le site de Yucca mountain, une montagne proche de la ville.

Un choix de Danielle

 

Six, Anonyme

Editions Zones Sensibles
111 pages
12,06€

6couvseuleJe ne porte pas de costume et les limousines ne m’impressionnent pas. Je ne dîne pas dans des restaurants quatre étoiles. Je ne porte pas de casquette avec le logo de mes employeurs car je n’ai ni tête ni visage, et depuis la crise économique mondiale de 2007 je n’ai cessé d’envahir les marchés financiers.
Je travaille au 1 700 MacArthur Boulevard, à Mahwah, une banlieue endormie du New Jersey située à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de Wall Street. Mon bureau est grand comme sept stades de football américain, mais je n’en occupe pas la totalité : l’espace où je travaille ne fait que quelques centimètres carrés, loués tout spécialement à Mahwah par mes employeurs pour une somme que j’estime entre 10 000 et 25 000 dollars par mois. Comme certains étudiants je vis en colocation. Ceux qui partagent le réfrigérateur avec moi s’appellent Dagger, Sniffer, Guerrilla, Shark ou Razor, et tous sont autant de concurrents potentiels que je scrute attentivement à longueur de journée.
Je travaille de 9h30 à 15h30, sans relâche et si vite que je prends des décisions en bien moins de temps qu’il n’en faut à un être humain pour cligner de l’œil.
Bienvenue dans le monde du trading à haute fréquence.

Un choix de Valentine

Economix, première histoire de l’économie en BD, Michael Goodwin

Editions des Arènes
pages
21,90€

economix« L’Economie », un sujet pour mille notions.
…Comment s’y retrouver ? …
Profiter des vacances pour lire Economix !


Un choix de Valentine

Histoire d’un allemand, souvenirs (1914-1933), Sebastian Haffner

Éditions Actes Sud
434 pages
9,70€

histoire_allemand Un GRAND ( GRAND ) LIVRE qui montre comment les hommes disparaissent pendant que disparaît la liberté.

Un choix de Bertrand

 

La servante et le catcheur, Horacio Castellanos Moya

Éditions Métailié
235 pages
18€

catcheurLe Viking, un ancien catcheur qui a intégré les troupes de la police politique, part en opération pour enlever un couple de jeunes subversifs. Il est justement sollicité par Maria Elena, une femme de ménage qu’il avait jadis courtisée, pour l’aider à retrouver les petits-enfants de son ancien patron, un jeune couple disparu. Le hasard entraîne la jeune femme dans le monde brutal du Viking.

Un choix partagé par Hélène et Faustine

L’Esprit de la peinture, hommage aux maîtres flamands , Fabienne Verdier

Éditions Albin Michel
207 pages
59€

verdierLié à l’exposition du Musée Groeninge de Bruges, cet album présente les œuvres d’une artiste contemporaine en écho à six chefs-d’oeuvre de Van Eyck, Van der Weyden, Marmion, Memling, Van der Goes… Inspirée depuis toujours par les primitifs flamands, elle a scruté pendant quatre ans les œuvres de ces maîtres pour y associer son propre regard.

Ron Mueck, collectif

Éditions de la Fondation Cartier
242 pages
38,50€

ron_mueckDécouvrez l’oeuvre touchante de Ron Mueck, notre  Gepetto contemporain. Un travail entre hyperréalisme et jeux d’échelles déroutants.

Un choix de Valentine

Qu’est-ce que la philosophie antique ?, Pierre Hadot

Éditions Gallimard
461 pages
13€

hadotUne pure merveille.  Profitez de vos « vacances » pour aller à la rencontre d’Épictète, d’Épicure et de toutes ces grandes figures de l’Antiquité. Facile à lire,  facile à comprendre… Il ne reste plus qu’à se mettre aux travaux pratiques.

Un choix de Bertrand

Un logique nommé Joe, Murray Leinster

Éditions Le Passager clandestin
43 pages
4€

joe La quatrième de couverture : « En 1946, Murray Leinster imagine les dérives d’un réseau informatique mondial. »

L’éditeur : « La collection « Dyschroniques » exhume des nouvelles de science-fiction empruntées aux grands noms comme aux petits maîtres du genre, tous unis par une même attention à leur propre temps, un même génie visionnaire et un imaginaire sans limites. Ils interrogent la marche du monde, l’état des sociétés et l’avenir de l’Homme. Quand les futurs d’hier rencontrent notre présent… »

Danielle : « Tous les titres de la collection sont des petits bijoux…mais celui-ci est mon préféré ! »

En conclusion, un choix unanime.

 

Hongrie-Hollywood Express, Eric Plamondon

Éditions Phébus
141 pages
14€

plamondonIl y a des années charnières symboliques cachées dans l’histoire du monde. 1984 en est une. Johnny Weissmuller et Richard Brautigan s’éteignent. Steve Jobs lance le premier Macintosh d’Apple.

Quand Gabriel Rivages raconte ce siècle et la vie du petit Janos devenu Tarzan au cinéma, c’est tout le patchwork américain qui s’anime, des exploits sportifs qui font rêver la planète tout entière aux soubresauts de l’underground littéraire, des gloires de Hollywood aux déclins obscurs. Burroughs vend des taille-crayons, Al Capone domine Chicago, Albert Einstein croise un chasseur d’écureuils, le record du monde du 100 mètres nage libre passe sous la minute, un comptable véreux s’enfuit avec la caisse et un mythe vivant finit placier dans un restaurant de Las Vegas.De Montréal aux îles Bikini, Éric Plamondon nous promène avec finesse et jubilation dans l’histoire culturelle de la grande Amérique.

Un choix de Vincent

So Much Pretty, Cara Hoffman

Éditions Stock
345 pages
20€

so_much_prettyWendy vient d’être retrouvée morte, manifestement assassinée, ce qui confirme les doutes qui planaient depuis sa disparition dans la petite ville de Headen, dans le nord de l’État de New York. Stacy Flynn, journaliste tourmentée et ambitieuse, rend compte du drame dans son journal local et, avec Alice, une adolescente hors du commun, elles vont tout faire pour retrouver les coupables.

Un choix de Danielle

Le secret d’Ewin Strafford, Robert Goddard

Éditions Sonatine
628 pages
22€

secret d'erwin1977. Martin Radford, jeune historien londonien, arrive sur l’île de Madère. Il y rencontre Leo Sellick, qui habite une villa naguère propriété du mystérieux Edwin Strafford, mort en 1951. Homme politique promis à un brillant avenir, Edwin Strafford a été, en 1908, à l’âge de 32 ans, ministre de l’Intérieur du cabinet Asquith aux côtés de Lloyd George et de Churchill, avant de quitter la vie politique en 1910 sans explication aucune.

Un choix partagé par Danielle et Hélène

Le luth d’ébène, Panagiotis A. Agapitos

Éditions Anacharsis
396 pages
23€

luthEmpire byzantin, mai 832. Envoyé en ambassade auprès du calife de Bagdad par l’empereur Théophile pour négocier la paix, Léon le protospathaire («premier porte-glaive») arrive à la ville frontalière de Césarée, en Cappadoce, dernière étape avant d’entrer en territoire musulman.

Paisible en surface, la cité est un chaudron en ébullition. Des silhouettes furtives se glissent le long des ruelles obscures du quartier arabe ; les rumeurs d’une guerre proche commencent à circuler ; des jeunes filles disparaissent mystérieusement et des moines patibulaires font soudain leur apparition… Lorsque l’on découvre le corps atrocement mutilé de la fille du juge de la ville, le gouverneur, débordé, demande l’aide de l’ambassadeur.

Léon va devoir entrer dans la danse des masques, enquêter dans les casernes, les tavernes et les bordels de Césarée ; pour la première fois, il va être amené à résoudre des crimes.

Un choix de Danielle

Art nègre, Bruno Tessarech

Éditions Buchet/Chastel
272 pages
15€

art_negreLouis est un écrivain en panne d’inspiration. Il s’isole chez lui, se traîne de pièce en pièce sans aucune énergie. Sa compagne Olivia le quitte. Un vieil ami éditeur, François, l’appelle pour lui proposer de rédiger les mémoires d’un ancien prisonnier célèbre. Louis accepte. C’est un nouveau départ, il découvre l’ennui des entretiens mais la joie renouvelée d’écrire.

Un choix de Danielle

Les Renards pâles, Yannick Haenel

Éditions Gallimard
174 pages
16,90€

renards_palesÀ Paris, rencontre entre un homme qui a choisi de vivre dans sa voiture et un groupe de sans-papiers masqués. Se faisant appeler les renards pâles, du nom du dieu anarchiste des Dogon du Mali, ils défient la France. Comme l’homme solitaire, ils attendent la révolution.

Un choix de Faustine

Trois premiers romans de la tétralogie de Jean-Philippe Toussaint

Éditions de Minuit

faire_amourFaire l’amour
192 pages
14,20€

C’est l’histoire d’une rupture amoureuse, une nuit, à Tokyo. C’est la nuit où nous avons fait l’amour ensemble pour la dernière fois. Mais combien de fois avons-nous fait l’amour ensemble pour la dernière fois ? Je ne sais pas, souvent.

 

 

 

 

fuirFuir
184 pages
6,90€

Pourquoi m’a-t-on offert un téléphone portable le jour même de mon arrivée en Chine ? Pour me localiser en permanence, surveiller mes déplacements et me garder à l’oeil ? J’avais toujours su inconsciemment que ma peur du téléphone était liée à la mort - peut-être au sexe et à la mort - mais, jamais avant cette nuit de train entre Shanghai et Pékin, je n’allais en avoir l’aussi implacable confirmation.

 

 

 

 

veritesurmarieLa vérité sur Marie
204 pages
14,70€

L’orage, la nuit, le vent, la pluie, le feu, les éclairs, le sexe et la mort. Plus tard, en repensant aux heures sombres de cette nuit caniculaire, je me suis rendu compte que nous avions fait l’amour au même moment, Marie et moi, mais pas ensemble.

Nue, Jean-Philippe Toussaint

Éditions de Minuit
169 pages
14,50€

nueLa robe en miel était le point d’orgue de la collection automne-hiver de Marie. À la fin du défilé, l’ultime mannequin surgissait des coulisses vêtue de cette robe d’ambre et de lumière, comme si son corps avait été plongé intégralement dans un pot de miel démesuré avant d’entrer en scène. Nue et en miel, ruisselante, elle s’avançait ainsi sur le podium en se déhanchant au rythme d’une musique cadencée, les talons hauts, souriante, suivie d’un essaim d’abeilles qui lui faisait cortège en bourdonnant en suspension dans l’air, aimanté par le miel, tel un nuage allongé et abstrait d’insectes vrombissants qui accompagnaient sa parade. Dernier volet de la série composée de Faire l’amourFuir et de La vérité sur Marie.

Un choix de Faustine et d’Hélène

 

Parabole du failli, Lyonel Trouillot

Éditions Actes Sud
224 pages
20€

parabole du failli

Pedro, jeune acteur haïtien qui commençait à remporter des succès, se suicide alors qu’il effectuait une tournée outre-mer. Deux amis restés au pays natal s’efforcent de comprendre les motifs de ce geste fatal. Ils réaliseront à quel point les difficultés sociales et personnelles ont incité Pedro à se perdre en vain dans la multiplicité des rôles, ce qui l’a conduit au désespoir.

Un choix unanime

La Lettre à Helga, Birgisson Bergsveinn

Éditions Zulma
130 pages
16,50€

lettre à helga«Mon neveu Marteinn est venu me chercher à la maison de retraite. Je vais passer le plus clair de l’été dans une chambre avec vue plongeante sur la ferme que vous habitiez jadis, Hallgrímur et toi.» Ainsi commence la réponse – combien tardive – de Bjarni Gíslason de Kolkustadir à sa chère Helga, la seule femme qu’il aima, aussi brièvement qu’ardemment, d’un amour impossible. Et c’est tout un monde qui se ravive : entre son élevage de moutons, les pêches solitaires, et sa charge de contrôleur du fourrage, on découvre l’âpre existence qui fut la sienne tout au long d’un monologue saisissant de vigueur. Car Bjarni est un homme simple, taillé dans la lave, pétri de poésie et d’attention émerveillée à la nature sauvage.

Un choix d’Hélène et Vincent

 

Pourquoi être heureux quand on peut être normal ?, Jeanette Winterson

Éditions du Seuil
264 pages
6,90 €

heureux quand on peut être normalRécit autobiographique de la quête d’identité de l’auteure, et à travers elle, celle des femmes engagées dans la bataille pour leur liberté. Mères, amantes, amies, écrivains, modèles, adorées ou honnies, J. Winterson leur rend hommage dans ces mémoires d’une jeune fille issue du prolétariat de Manchester.

orangesAvant ou après, il vous faudra également lire Les oranges ne sont pas les seuls fruits ! Un roman autobiographique dans lequel l’auteure évoque son enfance au sein d’une famille très pieuse (c’est peu dire) et ses premières relations homosexuelles.

 

Un choix de Faustine et Valentine

La Méthode Arbogast, Bertrand de la Peine

Les Éditions de Minuit
128 pages
13 €

la méthode arbogastRien de tout cela ne serait arrivé s’il n’y avait pas eu ce moineau.
Ni cette chute du haut du bouleau.
Valentin Noze n’aurait pas connu le docteur Arbogast, ni sa méthode d’hypnose pas l’image , encore moins ses grenouilles.
Il ne se serait pas retrouvé sur l’île de Madagascar, et n’aurait pas eu à fuir devant un cyclone ou à pourchasser un ancien mercenaire à travers la forêt de la Montagne d’Ambre.
Et puis surtout, il n’aurait pas rencontré Sibylle.
Bref, il n’aurait rien vu.

Un choix d’Hélène

L’échange des princesses , Chantal Thomas

Éditions du Seuil
348 pages
20€

échangeprincessesEn 1721, Philippe d’Orléans prévoit de marier Louis XV avec la très jeune infante espagnole Maria Anna Victoria. Il propose aussi de donner sa fille Mademoiselle de Montpensier comme épouse au jeune prince des Asturies, héritier du trône d’Espagne. L’échange des princesses a lieu en 1722 en grande pompe. Mais rien ne marche comme prévu, et chacune des princesses retourne dans son pays.

Un choix de Faustine

Comme les amours, Javier Marias

Éditions Gallimard
384 pages
22,50 €

comme les amoursChaque matin, dans le café où elle prend son petit déjeuner, l’éditrice madrilène María Dolz observe un couple qui, par sa complicité et sa gaieté, irradie d’un tel bonheur qu’elle attend avec impatience, jour après jour, le moment d’assister en secret à ce spectacle rare et réconfortant.
Or, l’été passe et, à la rentrée suivante, le couple n’est plus là. María apprend alors qu’un malheur est arrivé. Le mari, Miguel Desvern, riche héritier d’une compagnie de production cinématographique, a été sauvagement assassiné dans la rue par un déséquilibré. Très émue, elle décide de sortir de son anonymat et d’entrer en contact avec sa femme, Luisa, qui est devenue un être fragile, comme anesthésié par la tragédie. Dans l’entourage de Luisa, María rencontre Javier Díaz-Varela, le meilleur ami de Miguel, et elle comprend vite que les liens que cet homme tisse avec la jeune veuve ne sont pas sans ambiguïté.

Un choix de Faustine

Petites scènes capitales, Sylvie Germain

Éditions Albin Michel
256 pages
19 €

petites scènes capitales« L’amour, ce mot ne finit pas de bégayer en elle, violent et incertain. Sa profondeur, sa vérité ne cessent de lui échapper, depuis l’enfance, depuis toujours, reculant chaque fois qu’elle croit l’approcher au plus près, au plus brûlant. L’amour, un mot hagard. »
Tout en évocations lumineuses, habité par la grâce et la magie d’une écriture à la musicalité parfaite, Petites scènes capitales s’attache au parcours de Lili, née dans l’après-guerre, qui ne sait comment affronter les béances d’une enfance sans mère et les mystères de la disparition.
Et si l’énigme de son existence ne cesse de s’approfondir, c’est en scènes aussi fugitives qu’essentielles qu’elle en recrée la trame, en instantanés où la conscience et l’émotion captent l’essence des choses, effroi et éblouissement mêlés.

Un choix de Faustine

La Conjuration, Philippe Vasset

Éditions Fayard
230 pages
17 €

conjurationDans un Paris à l’ambiance asphyxiante, le narrateur rencontre André, un écrivain souhaitant fonder une secte spécialement adaptée à la population de la ville. Après avoir établi les grandes lignes de cette nouvelle religion, les deux hommes se mettent en quête d’un lieu de culte au sein des périmètres sécurisés de la capitale (entrepôts de marchandises, cabinets d’avocats, etc.).

un choix de Vincent

Jason Murphy , Paul Fournel

Éditions P.O.L
192 pages
16 €

jason murphyTous les lecteurs de la Beat Generation connaissent les poèmes de Jason Murphy, mais le bruit court qu’il aurait composé un roman, écrit sur un rouleau avant même le célèbre Sur la route de Jack Kerouac. Certains affirment que le professeur Marc Chantier l’aurait eu un moment en sa possession.
Un éditeur et une étudiante s’envolent sur la trace du fameux « scroll » de Paris à San Francisco. Chacun a ses raisons, chacun a ses chemins, chacun a ses moyens et c’est à qui arrivera le premier…

Un choix de Vincent

Canada, Richard Ford

Éditions de l’Olivier
480 pages
22,50 €

canadaGreat Falls, Montana, 1960. Dell Parsons a 15 ans lorsque ses parents commettent un hold-up, pour rembourser un créancier menaçant. Le braquage échoue, ses parents sont arrêtés, et Dell a le choix entre la fuite ou l’orphelinat. Choisissant la fuite, il passe la frontière du Canada et se retrouve dans le Saskatchewan où il est recueilli par Remlinger.

Un choix d’Hélène

Les Incrustacés, Rita Mercedes

Éditions L’Association
29 pages
168 €

incrustacesDeux hommes errant sur une plage trouvent un bateau et embarquent sur une mer agitée à la rencontre de créatures splendides et angoissantes : sirènes, Ostraciens, Visigres, naufrageurs…Tout un monde qui prend vie, s’agite et tangue
au gré d’illustrations d’une beauté saisissante.
Un choix de Valentine

Le Centre de la Terre, Anneli Furmark

Éditions Çà et Là
60 pages
18€

centre_terreAxel, jeune suédois de 16 ans, se voit obligé de passer des vacances en Islande avec sa mère et Toralf, le compagnon de cette dernière. Coincé avec les deux adultes, il prend son mal en patience, jugeant mentalement leurs paroles et leurs actes, rêvant aux occupations des autres adolescents.

Alors que le trio parcourt l’île et ses paysages extraordinaires, sa nature violente et spectaculaire, Toralf tente de nouer contact avec le jeune garçon renfermé… Sous le regard de Marie qui, aussi sensible que son fils, tente de maîtriser sa tendance à toujours s’inquiéter pour les siens.

Un choix de Valentine

Esprit d’hiver, Laura Kasischke

Éditions Bourgois
275 pages
20€

esprit_hiver En ce matin de Noël, Holly se retrouve seule avec sa fille Tatiana, adoptée seize ans plus tôt en Russie. Bloqué par le blizzard, son mari ne peut les rejoindre. Tatiana a un comportement étrange : elle s’enferme dans sa chambre, met des tenues extravagantes, a des sautes d’humeur qui ne lui ressemblent pas. La journée va vite tourner au cauchemar pour Holly.
Un choix d’Hélène

La grâce des brigands , Véronique Ovaldé

Éditions de l’Olivier
283 pages
19,50 €

la grâce des brigandsMaria Cristina Väätonen a seize ans lorsqu’elle quitte la ville de son enfance, une bourgade située dans le grand Nord, entourée de marais et plongée dans la brume la plupart de l’année. Elle laisse derrière elle un père taciturne, une mère bigote et une soeur jalouse, pour s’installer à Santa Monica (Los Angeles). C’est le début des années 70 et des rêves libertaires. Elle n’a pas encore écrit le roman dans lequel elle réglera ses comptes avec sa famille, et qui la propulsera sur la scène littéraire. Et elle n’est pas encore l’amante de Rafael Claramunt. Séducteur invétéré, cet excentrique a connu son heure de gloire et se consacre désormais à entretenir sa légende d’écrivain nobélisable. Est-il un pygmalion ou un imposteur qui cherche à s’approprier le talent de Maria Cristina ?

Un choix d’Hélène

Les Promesses, Sorella – Italia – Vapore, Marco Lodoli

Éditions P.O.L.
352 pages
22€

promessesLes Promesses de quoi ? Les trois romans portent-ils des promesses ? Oui, quelques-unes. Sorella promet qu’il y a aura une connaissance après la douleur, et peut-être même une félicité. Italia promet quoi qu’il arrive un sens au cours fatal de l’existence, ça ne saute pas aux yeux, mais l’ange, lui, connaît l’histoire : le temps est un petit bout d’éternité. Et Vapore promet finalement le pardon, les contraires se rencontrent, les contraires se détruisent, quelque chose, cependant, sait absoudre tant de misère humaine. (Marco Lodoli).

 Un choix d’Hélène

Dora tomes 1 et 2, Minaverry

Éditions L’Agrume
dora1170 pages
18€

Allemagne, 1960. Dora, dont le père est mort en camp de concentration, travaille au Berlin Document Center. Elle rejoint sa mère en France, se lie à un groupe de jeunes communistes, avant de partir en compagnie d’un espion israélien à la poursuite de Mengele en Argentine…

 

 

 

dora2144 pages
18€

 En 1962, l’Algérie s’apprête à retrouver son indépendance et les tensions sont palpables en France métropolitaine. A Bobigny, Dora, Odile et leur bande continuent leur apprentissage de l’engagement politique et de l’amour. Tandis que Dora vit sa première expérience homosexuelle, Odile fréquente Didouche. Dora cherche, avec l’aide d’une avocate, à récolter des témoignages de victimes du nazisme.
Un choix de Valentine

L’événement Socrate, Paulin Ismard

Éditions Flammarion
299 pages
21€

evenement_socrateLe procès de Socrate est une des images les plus célèbres de l’histoire de l’Athènes classique. Les guerres médiques ou les marbres du Parthénon en offrent le versant lumineux, la condamnation du maître de Platon, elle, en incarne la légende noire. Le plus souvent, l’événement est présenté comme la faute impardonnable de la démocratie athénienne, la preuve d’une cité intolérante, persécutant ses élites intellectuelles. À l’opposé, les défenseurs de la démocratie athénienne s’évertuent à en relativiser la portée, en le réduisant à un incident, voire en justifiant la condamnation du philosophe. C’est ainsi qu’au fil des âges, le procès de Socrate s’est transformé en procès de la démocratie athénienne – et par extension, de la démocratie elle-même.

Un choix de Bertrand

Fontamara, Ignazio Silone

Éditions Grasset
284 pages
9,15€

fontamara1929, l’Italie fasciste. A Fontamara, petit village des Abruzzes, l’arrivée du Cavaliere Pelino sème le malheur parmi la population de cafoni (paysans misérables opprimés depuis toujours). Silone raconte leur combat et face à la mécanique fatale de l’oppression, pose la question cruciale : « Que faire? ».

Un choix de Bertrand

Félix Vallotton : le feu sous la glace, exposition au Grand Palais 2/10/13 au 20/01/14

Éditions RMN
287 pages
45€
Catalogue de l’exposition rétrospective consacrée au peintre nabi suisse Félix Vallotton (1865-1925). Cet artiste de l’étrange, au dessin précis et aux couleurs raffinées, s’est intéressé à une gamme étendue de sujets (portrait, nu féminin, vues urbaines, paysages…) et s’est distingué par l’étendue du champ de sa création.

Un choix de Valentine

vallottonvallotton1vallotton2

Braque, 1882-1963, exposition au Grand Palais du 18/09/13 au 06/01/14

Éditions RMN
pages
45€

Rétrospective de l’oeuvre du peintre français, depuis ses débuts fauves jusqu’aux grands ateliers tardifs, en passant par sa contribution décisive au cubisme, son néoclassicisme, ses décors scéniques, ses sujets mythologiques, ses natures mortes et ses oiseaux. Les liens de Georges Braque avec d’autres artistes d’avant-garde (P. Picasso, H. Laurens) et des poètes (R. Char, F. Ponge) sont examinés.

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Pico Bogue : Restons calmes, Dominique Roques et Alexis Dormal

Éditions Dargaud
48 pages
11,99 Euros
restons.jpgPico et sa petite sœur Ana Ana partent en vacances au bord de la mer avec leur tonton… Nos deux héros sont plus que jamais en forme, ont toujours autant d’esprit et la répartie qu’il faut ! Des textes percutants et des portraits attachants. On ne s’en lasse pas. A partir de 7 ans.

Sélection de Noël 2013

Sélection de Noël 2013.

 

Délices : ma vie en cuisine, Lucy Knisley

Éditions Delcourt
173 pages
16,95€

delicesPetite, elle est tombée dans la marmite. Dans ce récit autobiographique, Lucy retrace les principaux moments de sa vie, tous ponctués de souvenirs culinaires. Délices invite le lecteur à célébrer la nourriture plutôt que d’en faire un ennemi ou un produit de consommation. Cerise sur le gâteau : chaque chapitre comporte une succulente recette, des précieux plats familiaux aux créations originales de Lucy.

Un coup de cœur de Valentine

Les lois de la frontière, Javier Cercas

Éditions Actes Sud
345 pages
23€

les lois de la frontiereÀ l’été 1978, un adolescent de la classe moyenne en délicatesse avec son milieu croise la route du charismatique Zarco et de son amie Tere et devient un habitué de leur QG, un bar interlope dans un quartier malfamé de Gérone. Bientôt ils l’entraînent de l’autre côté de la « frontière », au pays de ceux qui ne sont pas bien nés, l’initiant au frisson des braquages et au plaisir des tripots. Le garçon navigue entre les deux rives pendant tout l’été, irrésistiblement attiré par les lois de cette jungle dont il préfère continuer d’ignorer les codes, jusqu’au coup qui tourne mal. Vingt ans plus tard, avocat établi, il assure la défense de son ancien camarade multirécidiviste et doit plaider. Pour le symbole vivant d’une rébellion salutaire, la victime expiatoire d’un système frelaté, ou les zones d’ombre de sa propre jeunesse ?
Un écrivain, chargé de raconter l’histoire, recueille au cours d’entretiens divers les souvenirs et impressions des protagonistes. Lui-même cherche la vérité inattendue et universelle du romancier : l’ambiguïté.

Un coup de cœur de Hélène.

Goethe se mheurt, Thomas Bernhard

Éditions Gallimard
128 pages
12€

Goethe se mheurt« J’ai écrit ce qu’il y a de plus grand, cela ne fait aucun doute, mais c’est aussi de cette façon que j’ai tétanisé la littérature allemande pour quelques siècles. J’aurai été, mon cher, avait dit Goethe à Riemer, le tétaniseur de la littérature allemande. Ils sont tous tombés dans le piège de mon Faust. »
La férocité de Thomas Bernhard fait rage dans les quatre récits rassemblés ici en un volume, selon son souhait. Qu’il s’agisse de Goethe mourant, de la haine de l’Autriche ou de la détestation de la famille, l’humour et l’ironie du grand prosateur se révèlent toujours aussi percutants. Mais surtout, ces quatre miniatures contiennent tout l’univers de Bernhard et forment un condensé très maîtrisé des motifs qui traversent toute son oeuvre.

Un coup de coeur de Bertrand.

 

Arbres en liberté, Mario Rigoni Stern

Éditions La Fosse aux Ours
128 pages
16,20€

arbres en libertéLes arbres de Mario Rigoni Stern ont la même beauté austère que les personnages de ses livres. Il n’en parle pas seulement comme un botaniste nourri de culture classique qui connaît toutes les vertus des arbres et de leurs fruits : il accroche aussi à leurs branches comme les boules d’un sapin de Noël, souvenirs d’enfance et de guerre, histoire de cet Altipiano au climat rude dont il est originaire.

«… et si, à la fin, j’ai réussi à vous communiquer un peu de mon amour des arbres, j’aurai le cœur plus léger».

Un coup de cœur de Vincent.

 

Ceux qui reviennent, Maryline Desbiolles

Éditions Seuil
156 pages
15€

ceux qui reviennentCe livre est une déambulation, une dérive à travers des portraits reliés par l’écriture et la mémoire de Maryline Desbiolles. Délicatement elle nous guide à travers son univers à la découverte de ceux qui l’ont quitté, des proches parfois mais aussi quelques présences lointaines, diffuses. 

Un coup de cœur de Vincent.

Oublier Trahir puis disparaître, Camille de Toledo

Éditions Seuil
224 pages
17€

oublier trahir puis disparaîtreUn roman poétique qui nous emmène dans un voyage métaphorique à travers l’Europe, à la frontière des XXème et du XXIème siècles. Camille de Toledo mêle poésie et philosophie pour s’interroger et nous interroger sur la langue, la transmission, l’Histoire, la culture et son uniformisation.

 Un coup de cœur de Vincent.

La fille, Tupelo Hassman

Éditions Christian Bourgois
345 pages
20€

la filleEn brefs fragments une jeune fille nous raconte son monde. Dans ce monde on vit dans des mobil home, on attend la nuit lorsque notre mère travaille, on regarde cette même mère dormir sur le canapé lorsqu’elle est trop ivre. Dans ce monde une jeune fille peut subir la perversion de certains adultes et se réfugier dans le silence. Mais malgré toute cette violence, réelle et symbolique, c’est également une jeune fille pleine de vie que l’on découvre, une jeune fille qui noue des amitiés, tente de se rapprocher de ses grands frères et se rêve en scout modèle.

Un coup de cœur de Vincent.

 

Monastère, Eduardo Halfon

Éditions Table Ronde
160 pages
16€

monastèreÉpuisé par quinze heures de vol, en manque de sommeil et de nicotine, Eduardo attend ses bagages aux côtés de son frère, à l’aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv. Les deux hommes sont venus du Guatemala assister au mariage de leur sœur cadette avec un Juif orthodoxe originaire de Brooklyn, et la perspective ne les réjouit ni l’un ni l’autre. Car si certains se rendent en Israël pour se rapprocher de la Terre promise, Eduardo n’a fait le voyage que par devoir familial. La visite de Jérusalem, et en particulier du centre hassidique que fréquentent sa sœur et son futur époux, provoque en lui un malaise croissant. Les jours passent sous une torpeur étouffante, jusqu’à ce matin où la sensuelle et impulsive Tamara, une Israélienne rencontrée dans un bar d’Antigua Guatemala des années plus tôt, le contraint, le temps d’un excursion au bord de la mer Morte, à affronter les fantômes de son histoire familiale, ces légendes que transportent avec eux les survivants.

Un coup de cœur de Vincent.

Apologie du slow, Fabio Viscogliosi

Éditions Stock
272 pages
19€

apologie du slow« Il y a quelque temps, en milieu d’après-midi, quelque chose d’étrange s’est produit; j’ai réalisé qu’il était urgent de reconsidérer ce qui, dans ma vie, m’apparaissait comme essentiel. L’urgence était telle que je ne pouvais attendre un jour ou une seconde de plus. »
Fabio Viscogliosi poursuit une entreprise romanesque faite de fragments d’existence avisés et électriques. Un manifeste en forme d’autoportrait jubilatoire, aussi ludique qu’inventif, aussi pudique que burlesque.

 

Un coup de cœur de Vincent.

Prières nocturnes, Santiago Gamboa

Éditions Métailié
312 pages
20€

prieres nocturnesAccusé de trafic de drogue et emprisonné à Bangkok Manuel, un étudiant en philosophie colombien, risque la peine de mort s’il ne reconnaît pas sa culpabilité, mais sa seule préoccupation est de revoir sa sœur, disparue. Touché par son histoire, le consul de Colombie, amateur de cocktails au cœur tendre, se lance à la recherche de la jeune femme pour convaincre Manuel de lutter malgré tout. Il va découvrir le désert affectif d’une famille immergée dans une société violente, d’une petite bourgeoisie prisonnière du qu’en-dira-t-on et fascinée par une richesse inaccessible. Dans une prose limpide teintée de mélancolie, ce roman nous parle d’une femme prête à tout pour défendre son idée de la justice et permettre à son frère de vivre ses rêves, et d’un étudiant qui n’hésite pas à risquer sa vie pour retrouver la seule personne qui lui a donné son amour.

Un coup de cœur de Vincent.

L’homme qui a vu l’homme, Marin Ledun

Éditions Ombres noires
462 pages
18€

l homme qui a vu l hommePays basque nord, janvier 2009. La tempête Klaus vient de s’abattre sur la façade atlantique. Les rumeurs autour de la disparition d’un militant basque, Jokin Sasco, enflent. Iban Urtiz, reporter, comprend que cette affaire n’est pas un cas isolé. La jeune Eztia, sœur du disparu, lui ouvre les portes d’un monde de mensonges et de trahisons où enlèvements, tortures et séquestrations sont devenus les armes de l’ombre. Tandis que deux tueurs tentent d’étouffer la vérité, la vie d’Iban bascule dans une guerre sans pitié qui ne dit pas son nom.
Un roman sous tension qui vibre des cris des familles de disparus et de la folie des hommes.

Un coup de cœur de Danielle.

Dossier 64, Jussi Adler-Olsen

Éditions Albin Michel
604 pages
22,90€

dossier 64À l’origine d’un véritable phénomène d’addiction chez les lecteurs, les enquêtes du Département V ont fait de Jussi Adler-Olsen, Grand Prix policier des lectrices de Elle et Prix polar des lecteurs du Livre de poche, une figure incontournable du thriller scandinave. La nouvelle enquête du trio formé par l’inspecteur Morck et ses assistants Assad et Rose fait monter la tension d’un cran en nous plongeant dans le sombre passé politique du Danemark.
Copenhague. Une brutale agression dans les quartiers chauds de Vesterbro incite Rose à rouvrir un cold case sur la disparition inexpliquée d’une prostituée. Cédant à ses pressions, le Département V exhume une macabre affaire datant des années 50, dont les ravages révèlent le visage d’une société danoise loin d’être exemplaire…

Le quatrième épisode ne nous déçoit pas ! Humour, action et un fond politique intéressant qui n’est pas sans rappeler une certaine actualité chez nous.
Un coup de cœur de Danielle.

Nos mères, Antoine Wauters

Éditions Verdier
160 pages
14,60€

nos mèresDans un pays du Proche-Orient, un enfant et sa mère occupent une maison jaune juchée sur une colline. La guerre a emporté le père. Mère et fils voudraient se blottir l’un contre l’autre, s’aimer et se le dire, mais tandis que l’une arpente la terrasse en ressassant ses souvenirs, l’autre, dans le grenier où elle a cru opportun de le cacher, se plonge dans des rêveries, des jeux et des divagations que lui permet seule la complicité amicale des mots. Soudain la guerre reprend. Commence alors pour Jean une nouvelle vie, dans un pays d’Europe où une autre mère l’attend, Sophie, convaincue de trouver en lui l’être de lumière qu’elle pourra choyer et qui l’aidera, pense-t-elle, à vaincre en retour ses propres fantômes.
Ce texte, cruel et tendre à la fois, est avant tout le formidable cri d’un enfant qui, à l’étouffement et au renoncement qui le menacent, oppose une affirmation farouche et secrète de la vie. C’est ce dur apprentissage, fait d’intuition et de solitude, qui lui ouvrira plus tard des perspectives insoupçonnées.

Un coup de cœur de Hélène.

La méthode arbogast, Bertrand de La Peine

Éditions de Minuit
128 pages
13€

la methode arbogastRien de tout cela ne serait arrivé s’il n’y avait pas eu ce moineau. Ni cette chute du haut du bouleau. Valentin Noze n’aurait pas connu le docteur Arbogast, ni sa méthode d’hypnose par l’image, encore moins ses grenouilles. Il ne se serait pas retrouvé sur l’île de Madagascar, et n’aurait pas eu à fuir devant un cyclone ou à pourchasser un ancien mercenaire à travers la forêt de la Montagne d’Ambre… Et puis surtout, il n’aurait pas rencontré Sibylle. Bref, il n’aurait rien vu.

Un coup de cœur de Hélène.

Le chemin des morts, François Sureau

Éditions Gallimard
64 pages
7,50€

le chemin des mortsParis, début des années 1980. Un ancien militant basque refuse de rentrer en Espagne après vingt ans d’exil. Il réclame la protection de la France, car il se dit menacé de mort dans son pays. Pour la justice française, l’affaire est délicate. Accéder à cette demande, c’est nier le retour de l’Espagne à la démocratie et à l’État de droit. Refuser serait faire preuve d’aveuglement sur la réalité de ces assassinats visant régulièrement les ex-opposants du franquisme. C’est au narrateur de ce livre, un jeune juriste encore inexpérimenté, qu’il va revenir de trancher.
De la décision de justice qui sera prise et du drame qui en découlera, François Sureau a tiré le plus bref et le plus saisissant de ses textes.

Un coup de coeur de Hélène.

Les solidarités mystérieuses, Pascal Quignard

Éditions Gallimard
272 pages
18,80€

les solidarites mysterieuses«Ce n’était pas de l’amour, le sentiment qui régnait entre eux deux. Ce n’était pas non plus une espèce de pardon automatique. C’était une solidarité mystérieuse. C’était un lien sans origine dans la mesure où aucun prétexte, aucun événement, à aucun moment, ne l’avait décidé ainsi.»

Un coup de cœur de Hélène.

Eux sur la photo, Hélène Gestern

Éditions Arléa
280 pages
12€

eux sur la photoUne petite annonce dans un journal : Hélène cherche la vérité sur sa mère, morte lorsqu’elle avait trois ans. Son seul indice : deux noms sur une photographie retrouvée dans des papiers de famille. Une réponse arrive : Stéphane a reconnu son père. Commence alors une correspondance, parsemée de détails, d’abord ténus puis plus troublants. Patiemment, Hélène et Stéphane remontent le temps jusqu’à ce que leurs histoires se répondent.
Avec Eux sur la photo, Hélène Gestern nous livre une magnifique réflexion sur le secret de famille et la mémoire particulière que fixe la photographie.

Un coup de cœur de Hélène.

Un feu d’origine inconnue, Daniel Woodrell

Éditions Autrement
184 pages
15 €

un feu d origine inconnue« Devant le nombre de jeunes morts ou défigurés, dans une ville qui comptait à peine quatre mille habitants, une clameur d’indignation désespérée s’éleva, appelant à la justice. »
Missouri, 1929 : travailleurs, petits bourgeois, cul-terreux, prêtres et hors-la-loi se côtoient dans la petite ville ordinaire et misérable de West Table. Cet été-là, un terrible incendie ravage le Arbor Dance Hall. Trente années plus tard, Alma raconte le drame à son petit-fils Alek : les corps carbonisés propulsés dans les airs, sa soeur Ruby et ses amours coupables, les errements de l’enquête, la vérité enfin. Mais il n’y a pas de vérité dans une petite ville du Midwest – tout au plus des événements que chacun accepte de taire. Dans un tourbillon de portraits saisissants de vérité, servis par une langue à la pureté tranchante, c’est la ville tout entière qui se révèle.

Un coup de cœur de Hélène.

Home, Toni Morrison

Éditions 10/18
144 pages
6,10 €

homeFrank Money est Noir, brisé par la guerre de Corée, en proie à une rage folle. Il doit retrouver à Atlanta sa jeune soeur Cee, gravement malade, afin de la ramener dans la ville de leur enfance en Géorgie – «le pire endroit du monde». S’engage pour lui un périple dans l’Amérique ségrégationniste des années 1950 où dansent toutes sortes de démons. Avant de trouver, peut-être, l’apaisement. Parabole épurée, violemment poétique, Home conte avec une grâce authentique la mémoire marquée au fer d’un peuple et l’épiphanie d’un homme.

Un coup de cœur de Hélène.

Un coup de téléphone du ciel, Sandro Veronesi

Éditions Grasset
240 pages
18€

un coup de telephone du cielAcclamé comme un véritable chef-d’oeuvre, Prophétie, qui ouvre ce recueil, traite des difficultés d’un fils qui accompagne son père tout au long d’une maladie aussi éprouvante qu’incurable. Veronesi nous emporte dans son monde, où règne l’obsession du mal, de l’amour, de la mort. On saisit les personnages au tournant de leur vie, ou à l’époque de leur maturité tourmentée, hantés par des questions irrésolues dont les réponses engendrent parfois des conséquences dramatiques. Un briquet problématique atterrit dans le moteur d’une voiture, une vieille voix au téléphone veut parler à une inconnue, une simple promenade à Paris se termine par l’inquiétante traversée à pied des Champs-Élysées – il faut le lire pour le croire. Ce que vivent les protagonistes de ces nouvelles est banal et extraordinaire à la fois, si bien que l’on a envie d’accompagner ces gens ordinaires pour donner un sens à ce qu’ils font, alors que la vie se poursuit, toujours inexorable et impitoyable.
On retrouve l’écriture forte de Chaos calme qui oscille entre le rire et la cruauté.

Un coup de cœur de Hélène.

Le cycliste de Tchernobyl, Javier Sebastián

Éditions Métailié
208 pages
18 €

le cycliste de tchernobylUn vieil homme hagard, entouré de sacs remplis de vêtements, est abandonné dans un self-service sur les Champs-Elysées. « Ne les laissez pas me tuer », c’est tout ce qu’il sait dire.
Pripiat, ville fantôme, à trois kilomètres de la centrale de Tchernobyl : dans les rues désertes, entre la grande roue neuve et les auto tamponneuses abandonnées , pas âme qui vive. Sauf les samosiol, ceux qui sont revenus dans la zone interdite. Laurenti Bakhtiarov chante Demis Roussos devant la salle vide du ciné-théâtre Prometheus, deux américains givrés testent les effets de la radioactivité sur leur corps… Au cœur d’une apocalypse permanente, Vassia, le cycliste, croit encore à la possibilité d’une communauté humaine.
Ce roman magistral est librement inspiré de la vie de Vassili Nesterenko, physicien spécialiste du nucléaire, devenu l’homme à abattre pour le KGB pour avoir tenté de contrer la désinformation systématique autour de Tchernobyl.
Des paysages hallucinés aux aberrations du système soviétique, Sébastián signe un texte d’une force rare, à la fois glaçant et étrangement beau, hymne à la résistance dans un monde dévasté.

Un coup de cœur de Hélène.

Autour du monde, Laurent Mauvignier

Éditions de Minuit
384 pages
19,50€

mauvignier   Rencontrer une fille tatouée au Japon, sauver la vie d’un homme sur un paquebot en mer du Nord, nager avec les dauphins aux Bahamas, faire l’amour à Moscou, travailler à Dubaï, chasser les lions en Tanzanie, s’offrir une escapade amoureuse à Rome, croiser des pirates dans le golfe d’Aden, tenter sa chance au casino en Slovénie, se perdre dans la jungle de Thaïlande, faire du stop jusqu’en Floride.

Le seul lien entre les personnages est l’événement vers lequel tous les regards convergent en mars 2011 : le tsunami au Japon, feuilleton médiatique donnant à tous le sentiment et l’illusion de partager le même monde.

Mais si tout se fond dans la vitesse de cette globalisation où nous sommes enchaînés les uns aux autres, si chacun peut partir très loin, il reste d’abord rivé à lui-même et à ses propres histoires, dans l’anonymat.

Un choix d’Hélène et Camille

Au lieu du péril, Luba Jurgenson

Éditions Verdier
128 pages
13,50€

jurgenson

Le bilinguisme attend son chroniqueur, un chroniqueur terre à terre, qui suivra pas à pas les indices corporels du décentrement. C’est la tâche que je me donne ici : traquer les signes physiques, le tracé palpable de cet hébergement réciproque.
Il s’agit donc d’un reportage. Mais la matière que je cherche à décrire est également celle dont je me sers pour la décrire. C’est comme raconter un incendie avec du feu. Le musicien vous parlera de son instrument, le tailleur, l’ébéniste, le cordonnier, le jardinier, le marin – tous auront des choses à raconter en rapport avec leurs outils et la matière qu’ils travaillent. Pour l’écrivain, l’outil et la matière sont une seule et même chose. La matière de la langue est travaillée avec l’outil de la langue.
L’écrivain façonne lui-même son instrument, chevillé à son corps. En parler, c’est mettre en scène ce corps qui écrit. Le bilingue écrivant – catégorie à laquelle j’appartiens – utilise des outils à double tranchant. Le but de ce livre, c’est de les voir à l’oeuvre. Il arrive que l’on éprouve le besoin de raconter son métier. Pour moi : l’expérience très concrète d’habiter le langage – d’être habitée par lui – en double.
J’ai dit « outil ». Il s’agit bien sûr d’une illusion d’optique. On croit « se servir » de la langue comme on croit que le soleil tourne autour de la terre. En réalité, elle se sert de nous pour vivre et évoluer. Nous sommes son instrument et elle nous façonne en se laissant façonner par nous. Nous sommes sa matière qu’elle travaille tout en se laissant travailler.
Dans une vie vouée à questionner le langage, il arrive un moment où il devient urgent de faire place à ce qui constitue le corps du langage : la langue.
Ce livre n’est pas un retour sur soi, mais une coupe transversale qui se dit la plupart du temps en récits, en anecdotes – en situations. Il s’ouvre sur le témoignage d’une expérience singulière, en montagne, qui s’achève sur un constat : « Au lieu du péril, croît aussi ce qui sauve. »

Un choix de Camille

La petite lumière, Antonio Moresco

Éditions Verdier
128 pages
14€

la petite lumière

  « Je suis venu ici pour disparaître, dans ce hameau abandonné et désert dont je suis le seul habitant » : ainsi commence La Petite Lumière. C’est le récit d’un isolement, d’un dégagement mais aussi d’une immersion. Le lecteur, pris dans l’imminence d’une tempête annoncée mais qui tarde à venir, reste suspendu comme par enchantement parmi les éléments déchaînés du paysage qui s’offrent comme le symptôme des maux les plus déchirants de notre monde au moment de sa disparition possible.
L’espace fait signe par cette petite lumière que le narrateur perçoit tous les soirs et dont il décide d’aller chercher la source. Il part en quête de cette lueur et trouve, au terme d’un voyage dans une forêt animée, une petite maison où vit un enfant. Il parvient à établir un dialogue avec lui et une relation s’ébauche dans la correspondance parfaite des deux personnages. Cette correspondance offre au narrateur l’occasion d’un finale inattendu.
La petite lumière sera comme une luciole pour les lecteurs qui croient encore que la littérature est une entreprise dont la portée se mesure dans ses effets sur l’existence.

Un choix d’Hélène et Camille

Madame, Jean-Marie Chevrier

Éditons Albin Michel
199 pages
16€

madame

C’est une étrange éducation que Madame, veuve excentrique et solitaire, s’obstine à donner au fils de ses fermiers dans un lointain domaine menacé par la décadence. Que cherche-t-elle à travers lui ? Quel espoir, quel souvenir, quelle mystérieuse correspondance ?
Curieusement, le garçon accepte tout de cette originale. Avec elle, il habite un autre temps que celui de ses parents et du collège. Un temps hanté par l’ombre de Corentin, l’enfant perdu de Madame.
C’est dans ces eaux mêlées que nous entraîne l’écriture secrète, raffinée, et cruelle jusqu’à la fascination de Jean-Marie Chevrier.

Un choix d’ Hélène

La peau de l’ours, Joy Sorman

Éditions Gallimard
156 pages
16,50€

peau de l'ours

Le narrateur, hybride monstrueux né de l’accouplement d’une femme avec un ours, raconte sa vie malheureuse. Ayant progressivement abandonné tout trait humain pour prendre l’apparence d’une bête, il est vendu à un montreur d’ours puis à un organisateur de combats d’animaux, traverse l’océan pour intégrer la ménagerie d’un cirque où il se lie avec d’autres créatures extraordinaires, avant de faire une rencontre décisive dans la fosse d’un zoo.
Ce roman en forme de conte, qui explore l’inquiétante frontière entre humanité et bestialité, nous convie à un singulier voyage dans la peau d’un ours. Une manière de dérégler nos sens et de porter un regard neuf et troublant sur le monde des hommes.

Un choix de Camille

Jacob, Jacob, Valérie Zenatti

Éditions de l’Olivier
165 pages
16€

jacob jacob

« Le goût du citron glacé envahit le palais de Jacob, affole la mémoire nichée dans ses papilles, il s’interroge encore, comment les autres font-ils pour dormir. Lui n’y arrive pas, malgré l’entraînement qui fait exploser sa poitrine trop pleine d’un air brûlant qu’elle ne parvient pas à réguler, déchire ses muscles raides, rétifs à la perspective de se tendre encore et se tendant quand même. »
Jacob, un jeune Juif de Constantine, est enrôlé en juin 1944 pour libérer la France. De sa guerre, les siens ignorent tout. Ces gens très modestes, pauvres et frustes, attendent avec impatience le retour de celui qui est leur fierté, un valeureux. Ils ignorent aussi que l’accélération de l’Histoire ne va pas tarder à entraîner leur propre déracinement.
L’écriture lumineuse de Valérie Zenatti, sa vitalité, son empathie pour ses personnages, donnent à ce roman une densité et une force particulières.

Un choix de Camille et Hélène

Silo, Hugh Howey

éditions Actes Sud
640 pages
9,90 Euros
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« Dans un futur postapocalyptique indéterminé, une communauté d’hommes et de femmes a organisé sa survie dans un silo souterrain géant. Du monde extérieur, devenu hostile, personne ne sait rien, sinon que l’atmosphère y est désormais irrespirable. Les images de mauvaise qualité relayées par d’antiques caméras, montrant un paysage de ruines et de dévastation balayé de vents violents et de noirs nuages, ne semblent laisser aucune place à l’illusion. Pourtant, certains continuent d’espérer. Ces individus, dont l’optimisme pourrait s’avérer contagieux, représentent un danger potentiel. Leur punition est simple. Ils se voient accorder cela même à quoi ils aspirent : sortir.

Dans une nouvelle qu’il met en ligne en 2011, Hugh Howey décrit une société où l’on ne percevrait plus le monde extérieur que par le biais d’un écran. Peu après, devant le nombre de messages de lecteurs lui réclamant une suite, il imagine quatre nouveaux épisodes – donnant naissance à Silo, devenu depuis un best-seller international.

Conjuguant un art consommé du récit et un infaillible sens du suspense, Hugh Howey a peut-être offert à la science-fiction son dernier classique en date. »

 

Quand vous l’aurez commencé, plus rien n’existera pour vous…

Un choix de Danielle

Nu intérieur, Bélinda Cannone

Editions de l’Olivier
144 pages
15 Euros
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« «Elle était exactement faite pour mon désir. Je lui chuchotai Je voudrais vous faire l’amour. Elle rit légèrement, Maintenant ou tout de suite ?»

Un homme amoureux de deux femmes, et que cela ne dérange en rien, quoi de plus banal aujourd’hui ? Le temps n’est plus où le péché d’adultère inspirait aux coupables les pires tourments – et à la littérature ses oeuvres les plus incandescentes.
Ce livre nous montre pourtant qu’il n’en est rien, et qu’à l’époque de la libération sexuelle, de la psychanalyse et du féminisme, la passion, la jalousie et la mauvaise foi ont encore de beaux jours devant elles. Car c’est bien de passion qu’il est question dans ce roman d’analyse. L’obscénité y croise le grand style, les mots crus se conjuguent à l’acuité du verbe, et le désordre des sentiments n’affecte jamais la syntaxe. Comme si les personnages d’un roman de Benjamin Constant et ceux d’un récit érotique s’étaient donné rendez-vous, afin de faire plus ample connaissance.
Cette confession d’un enfant du siècle – le nôtre – est un des romans les plus brûlants qui se puissent lire en ce moment. Car qu’y a-t-il de plus sexy que l’intelligence ? »

Un homme amoureux de deux femmes… et un très beau roman  qui vous hante longtemps!

Un choix d’Hélène

La promesse de l’ogre, Rascal, Régis Lejonc

Pastel, L’Ecole des Loisirs
13,70 Euros
La promesse de l’ogre.jpg« Et l’Ogre parla à son fils en ces mots : «Tu es le fils de l’Ogre et un Ogre qui se respecte mange des enfants ! Comme le renard mange des poules, les araignées des mouches, le lapin des carottes… Et l’âne du foin». »

Le talent de conteur de Rascal associé au merveilleux coup de pinceau de Régis Lejonc.
Magistral
Dès 6 ans.

Un choix de Yolande

Marcelle Potoffeu, Yann Walcker

éditions Courtes et Longues
64 pages
22 Euros
marpot.jpg« Marcelle est la plus curieuse des concierges parisiennes ! Elle épie ses voisins, lit leurs lettres, écoute tous les ragots… Elle n’aime pas les secrets, elle les adore ! Mais, un jour, tous ces secrets accumulés vont la faire gonfler, gonfler, gonfler… »

Un conte loufoque et décalé, aux couleurs éclatantes.
Où l’on découvre le quotidien d’une concierge pas comme les autres… enfin…

Un choix de Yolande

Xénia, Gérard Mordillat

Le Livre de Poche
384 pages
7,30 Euros
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« Xenia a vingt-trois ans et un bébé de cinq mois. Elle fait des ménages dans une entreprise de nettoyage. Quand elle est licenciée, Blandine, son amie, réussit à la faire embaucher au supermarché, à ses côtés.
La vie reprend jusqu’au jour où tout bascule pour Blandine, menacée à son tour de licenciement. Les deux jeunes femmes vont faire front ensemble… Xenia, c’est une histoire d’amitié, de rébellion, de solidarité. C’est Thelma et Louise en lutte contre la violence de la société, portées par les élans du coeur. »

Du « grand Mordillat »…
Roman social, humaniste, juste.
Une magnifique histoire de femmes.

Un choix d’Hélène

Mémoires d’un bon à rien, Gary Shteyngart

éditions de l’Olivier
400 pages
23,50 Euros
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« Gary Shteyngart, l’auteur facétieux de Super triste histoire d’amour, a d’abord été le petit Igor, frêle garçon juif et asthmatique, courant gaiement autour de son premier amour, Vladimir… qui n’est autre que l’immense statue de Lénine à Leningrad.
Quand Igor quitte la Russie pour New York, c’est une nouvelle vie qui commence, celle d’un fils d’émigrés dépassé par les ambitions de ses parents, qui le rêvent avocat et le rebaptisent Gary, parce que ce «bon à rien» a «déjà assez d’emmerdes comme ça».
Gary Shteyngart nous dévoile tout, du cocktail détonant de son éducation russo-américaine à ses déconvenues amoureuses. Mais ce disciple de Groucho Marx et de Woody Allen a plus d’un tour dans son sac. Ses «Mémoires» s’imposent d’emblée comme un chef-d’oeuvre de l’humour juif, et une formidable leçon de vie. »

Un ton enjoué, de l’autodérision à foison : sourire assuré !

Un choix d’Olivier

Comment les grands de ce monde se promènent en bateau, Mélanie Sadler

éditions Flammarion
153 pages
16 Euros
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« Un vieux prof d’Histoire précolombienne, Javier Leonardo Borges, rendu soudain fringant par une mystérieuse découverte ; son collègue stambouliote qui fouine dans les mosquées à la tombée de la nuit ; un manuscrit turc du XVIe siècle dans lequel, anachronisme insensé, une déesse aztèque se pavane ; et un sultan, Suleyman le Magnifique, qui confie pour la première fois son terrible secret.
Leur point commun ? Être au coeur d’une incroyable supercherie dont la révélation pourrait bien changer notre regard sur l’Histoire officielle.
Des couloirs de l’université de Buenos Aires au palais de Topkapi, entre parchemin codé et crypte secrète, Mélanie Sadler mêle avec beaucoup de virtuosité fantaisie littéraire et roman d’aventure. Ce livre emprunte aussi bien à Borges qu’à Hergé dans le seul dessein de nous mener tous sacrément en bateau. »

Mélanie Sadler nous emmène en voyage à travers l’Histoire. De l’Empire Inca à l’Empire Ottoman, il ne pourrait y avoir qu’un pas…
Un livre drôle et érudit.

Un choix de Camille

L’amie prodigieuse, Elena Ferrante

éditions Gallimard
400 pages
26,50 Euros
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« Naples, fin des années cinquante. Deux amies, Elena et Lila, vivent dans un quartier défavorisé de la ville, leurs familles sont pauvres et, bien qu’elles soient douées pour les études, ce n’est pas la voie qui leur est promise. Lila, la surdouée, abandonne rapidement l’école pour travailler avec son père et son frère dans leur échoppe de cordonnier. En revanche, Elena est soutenue par son institutrice, qui pousse ses parents à l’envoyer au collège puis, plus tard, au lycée, comme les enfants des Carracci et des Sarratore, des familles plus aisées qui peuvent se le permettre. Durant cette période, les deux jeunes filles se transforment physiquement et psychologiquement, s’entraident ou s’en prennent l’une à l’autre. Leurs chemins parfois se croisent et d’autres fois s’écartent, avec pour toile de fond une Naples sombre mais en ébullition, violente et dure. Des chemins qui les conduiront, après le passage par l’adolescence, à l’aube de l’âge adulte, non sans ruptures ni souffrances.

Formidable voyage dans Naples et dans l’Italie du boom économique, L’amie prodigieuse trace le portrait de deux héroïnes inoubliables, qu’Elena Ferrante traque avec passion et tendresse jusqu’au plus profond de leur âme. »

 

Bouleversante histoire d’amitié dans les quartiers pauvres de Naples.

Un choix enthousiaste d’Hélène

Plus haut que la mer, Francesca Melandri

éditions Gallimard
208 pages
17,90 Euros
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« 1979. Paolo et Luisa prennent le même bateau, chacun de son côté, pour se rendre sur l’Île. Mais ce n’est pas un voyage d’agrément, car c’est là que se trouve la prison de haute sécurité où sont incarcérés le fils de Paolo et le mari de Luisa. Ce dernier est un homme violent qui, après un meurtre commis sous le coup de la colère, a également tué un surveillant en prison, tandis que le premier a été reconnu coupable de plusieurs homicides politiques sur fond de révolution prolétarienne. L’homme et la femme ne se connaissent pas : Paolo est professeur de philosophie, mais il n’enseigne plus ; Luisa, elle, est agricultrice et élève seule ses cinq enfants. À l’issue du voyage et de la brève visite qu’ils font au parloir de la prison, ils ne peuvent repartir comme ils le devraient, car le mistral souffle trop fort. Ils passent donc la nuit sur l’Île, surveillés par un agent, Pierfrancesco Nitti, avec qui une étrange complicité va naître. Pour ces trois êtres malmenés par la vie, cette nuit constitue une révélation et, peut-être aussi, un nouveau départ.

Avec Plus haut que la mer, Francesca Melandri livre un deuxième roman incisif et militant, une superbe histoire d’amour et d’idées qui est aussi une subtile réflexion sur le langage, celui de la politique et celui du monde dans lequel nous vivons. »

 

Un livre qui fait du bien !

Un choix de Camille

Les coqs cubains chantent à minuit, Tiemo Monénembo

éditions du Seuil
192 pages
17 Euros
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« Ignacio Rodriguez Aponte, un Noir de La Havane, gagne sa vie en allant cueillir à l’aéroport les gringos pleins aux as et les Européens romantiques. Un jour, Ignacio récupère à sa descente d’avion un certain El Palenque, venu rôder sur les traces de sa propre histoire qu’il ignore. Natif de Guinée, ses racines maternelles sont ici. Tout a commencé un matin lointain des années cinquante, quand les «barbus» de Fidel Castro pourchassés par les troupes de Batista trouvent refuge sur le domaine agricole du grand-père Alfonso. Une amitié bourrue naît entre les deux hommes et le grand-père obtient, de la main de Castro, une lettre signée lui garantissant dans le futur paradis communiste la propriété privée de son domaine…

C’est cette lettre qui vaudra tous les ennuis du monde à la jeune et belle Juliana, et aussi sa passion amoureuse pour un saxophoniste guinéen, beau garçon aux manières de brute. Tierno Monénembo nous entraîne dans une aventure foisonnante où le malheur se noie dans les rythmes de la salsa, les ondulations des corps et le rhum à flots. Un hymne aux origines africaines de Cuba. »

 

Un livre aussi formidable que son titre et bien plus encore, de ceux qu’une fois achevés on ne peut que relire.

Un choix de Camille

Journal 1966 – 1974, Jean Patrick Manchette

Folio
944 pages
11,90 Euros
jpmanchette.jpg« En 1966, à l’âge de vingt-quatre ans, Jean-Patrick Manchette commence à écrire son journal. Il le tiendra régulièrement jusqu’à sa disparition en 1995. Ce volume regroupe les quatre premiers cahiers, couvrant la période déterminante du 29 décembre 1966 au 27 mars 1974 où Manchette décide de vivre de sa plume et y parvient au prix d’efforts sans cesse renouvelés. À la lecture de ces pages, qui nous installent d’emblée dans le secret de son atelier, ce sont les faces cachées du grand écrivain qui se révèlent peu à peu : le travailleur perpétuel, l’intellectuel subtil, le lecteur dévoré par la passion de la connaissance, même sous ses formes les plus impures. Un texte exceptionnel, non seulement par son ampleur mais par la férocité de son écriture. »

Remarquable observateur de son temps, Manchette propose un autre regard sur son époque.

Un choix d’Olivier

Chemins, Michèle Lesbre

éditions Sabine Wespieser
144 pages
16 Euros

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« «J’ai trois ans. Un homme qui me paraît immense entre dans la minuscule cuisine de l’appartement rue du Souci à Poitiers, me prend dans ses bras, je ne l’ai jamais vu. Ma mère me demande de l’appeler papa. C’est mon père.»
Des années après la mort de son père, dont l’apparition s’impose dès les premières phrases de son nouveau roman, Michèle Lesbre tente de se réconcilier enfin avec son «intime étranger», ce père qu’elle a si peu et si mal connu.
Assis sous un réverbère, un homme bien mis, pipe à la main, est totalement absorbé par sa lecture. La scène est insolite, la silhouette presque familière, et quand la narratrice, intriguée, parvient à déchiffrer le titre de l’ouvrage, le passé la submerge. Scènes de la vie de bohème, d’Henry Murger, ne quittait pas le bureau de son père, et elle s’était souvent étonnée, sans oser lui poser la question, qu’il l’évoque comme un livre «qui était toute sa jeunesse». Quel rapport entre les aventures de quatre joyeux drilles à l’humeur frondeuse et l’homme tourmenté dont elle n’a jamais percé la part de mystère ?
Avec le projet de lire enfin Murger, qui attendait son heure, elle s’engage dans un voyage rythmé de paisibles étapes le long d’un canal. Son imagination et sa mémoire dérivent au fil de l’eau et des rencontres – une gardienne de vaches, un éclusier tendre et un peu menteur, un délicieux couple de mariniers… Mais elle ne s’arrêtera jamais très longtemps auprès d’aucun de ceux-là. Elle sait qu’ils la mènent à un autre rendez-vous, bien plus essentiel, avec ce père qui un jour fut un jeune homme insouciant, rêvant de la vie de bohème. »

Les chemins parcourus par Michèle Lesbre en quête de son père sont douceur, lumière, poésie.
Merveilleux moment de lecture.

Un choix d’Hélène

Gil, Célia Houdart

éditions P.O.L
240 pages
15,50 Euros
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« L’été de ses dix-huit ans, un jeune pianiste reconnaît une chanson que diffuse un autoradio.
Il se met à chanter.
Une voix monte, des orages éclatent. »

Gil se destine au piano. Il découvre qu’il a « une voix » et devient mondialement connu.
Un livre musical, poétique et envoûtant.
Un livre rare.

Un choix de Maud et Hélène

Azami, Aki Shimazaki

éditions Actes Sud
136 pages
13,50 Euros
azami.jpg

« Mitsuo Kawano, jeune trentenaire, est étonné quand il croise par hasard Gorô Kida, un ancien camarade de classe devenu le président d’une importante compagnie. Il est encore plus surpris lorsque celui-ci l’invite dans un club très sélect où travaille une autre ancienne amie d’école, la belle et mystérieuse Mitsuko, devenue entraîneuse.
Mitsuo mène une carrière de rédacteur pour une publication culturelle en attendant de fonder sa propre revue d’histoire. En dépit d’un certain détachement sexuel, il s’entend bien avec Atsuko, la mère de ses deux enfants. Il se contente de fréquenter les salons érotiques pour combler ses besoins. Mais ces retrouvailles fortuites ravivent en lui les rêves et les désirs de jeunesse.
Avec sa prose intimiste et précise, Aki Shimazaki explore cette fois ce que l’on devine derrière la paroi trop lisse des apparences. »

Aucun pathos dans ce « drame amoureux ». L’économie de moyens donne toute sa force à l’émotion qui s’en dégage.

Un choix d’Hélène

Un été, Vincent Almendros

Editions de Minuit
96 pages
11,50 Euros
unété.jpg

« Jean, mon frère, venait d’acheter un voilier et m’invitait à passer quelques jours en mer. Je n’étais pas certain que ce soit une bonne idée que nous partions en vacances ensemble.
Quand je dis « nous », je ne pensais pas à Jean.
Je pensais à Jeanne.
À Jeanne et moi. »

Huis-clos magistral.
Deux couples sur un voilier, dans la baie de Naples.
Pas un mot de trop pour sonder l’âme humaine.

Un choix d’Hélène

Au fer rouge, Marin Ledun

Editions Ombres noires
464 pages
20 Euros
ledun.jpg« Madrid, 11 mars 2004, dix bombes explosent dans des trains de banlieue. Rescapée, le lieutenant Emma Lefebvre oeuvre pour que justice soit faite. Dix ans plus tard, une valise contenant le cadavre d’un trafiquant de drogue est découverte sur une plage landaise : l’heure est venue de régler les comptes. Emma s’attaque alors à une véritable organisation mafieuse, avec à sa tête l’officier de police Javier Cruz, seigneur de l’antiterrorisme. Des rives du fleuve Nervión aux bas-fonds de Bayonne, des banlieues déshéritées madrilènes aux palaces de la côte basque, la corruption n’a pas de frontières. »

Tracez une ligne entre Caryl Férey et Jo Nesbo et vous vous retrouverez au Pays Basque avec Marin Ledun.

Un choix de Danielle

 

 

L’Algérie, c’est beau comme l’Amérique, Olivia Burton, Mahi Grand

éditions Steinkis
171 pages
20,00 Euros
Algérie.jpg« L’Algérie, j’en entends parler depuis toujours dans ma famille pied-noir. Alors j’ai décidé d’aller voir. Je pars seule, avec dans mes bagages des questions épineuses sur une guerre que je n’ai pas vécue, et le numéro de téléphone d’un contact sur place : un certain Djaffar… »

Un très beau retour aux sources, tout en nuance et très émouvant.
Un choix de Stéphanie et Yolande.

Nous, les menteurs, E. Lockhart

éditions Gallimard-Jeunesse
272 pages
14,50 Euros
Nous les menteurs.jpg« Une famille belle et distinguée. L’été. Une île privée. Le grand amour. Une ado brisée. Quatre adolescents à l’amitié indéfectible, les Menteurs.
Un accident. Un secret. La vérité.
Un drame familial époustouflant où culmine le suspense. Une lecture qui, à peine terminée, donne envie de retourner à la première page pour recommencer…
Bienvenue dans la famille Sinclair. Tous sont beaux, riches, sportifs, intelligents, aucun n’a le droit à l’échec. Ils passent leurs étés à Beechwood, leur île privée au large du cap Cod. Cadence est l’aînée des petits-enfants. Voici son histoire, et celle des Menteurs. Une histoire bouleversante, dont on ne sort pas indemne. »

Quatre cousins en vacances l’été de leurs 15 ans. Plus rien ne sera jamais comme avant. Un final grandiose, un vrai suspens.
Dès 14 ans.
Un choix de Yolande.

Radicaliser la démocratie : propositions pour une refondation, Dominique Rousseau

éditions du Seuil
231 pages
15,00 Euros
Radicaliser la démocratie.jpg« La démocratie a été happée par le principe de représentation, elle n’est pensée que par lui, elle en est devenue prisonnière. Elle a également été engloutie par le marché qui lui impose ses lois, comme le montre jusqu’à la caricature l’actualité. Pourtant, malgré la montée des populismes, la défiance à l’égard des élus et l’apparente indifférence politique, l’idée démocratique vit dans les quartiers, les villes, les écoles, les entreprises, portée par des collectifs informels de citoyens qui prennent en charge directement les questions qui les préoccupent et s’impliquent dans les grands débats de société.
Ces expériences manifestent une forme nouvelle de démocratie qui n’a pas encore trouvé son nom. L’ancienne, toujours présente, s’appelait démocratie représentative ou démocratie électorale ; celle qui émerge hésite entre démocratie d’opinion, démocratie du public ou démocratie participative. Elle pourrait aussi prendre pour nom démocratie continue. Telle est la proposition de Dominique Rousseau, qui défend ici les principes et les implications d’une profonde réforme institutionnelle prenant acte du caractère vivant et concret de l’exercice de la démocratie. »

Enfin un juriste parle !
L’auteur ne se contente pas d’expliquer que « ça va mal », il propose à l’aide du droit d’engager des réformes pour revitaliser notre démocratie. Pour tous!
Un choix de Bertrand.

Gil, Célia Houdart

éditions P.O.L
235 pages
12,50 Euros
Gil.jpg« L’été de ses dix-huit ans, un jeune pianiste reconnaît une chanson que diffuse un autoradio. Il se met à chanter.
Une voix monte, des orages éclatent. »

Un livre musical, poétique, envoûtant.
Un choix d’Hélène.

Americanah, Chimamanda Ngozi Adichie

éditions Gallimard
522 pages
24,50 Euros
Americanah.png« En descendant de l’avion à Lagos, j’ai eu l’impression d’avoir cessé d’être noire. 
Ifemelu quitte le Nigeria pour aller faire ses études à Philadelphie. Jeune et inexpérimentée, elle laisse derrière elle son grand amour, Obinze, éternel admirateur de l’Amérique, qui compte bien la rejoindre.
Mais comment rester soi lorsqu’on change de continent, lorsque soudainement la couleur de votre peau prend un sens et une importance que vous ne lui aviez jamais donnés ?
Pendant quinze ans, Ifemelu tentera de trouver sa place aux États-Unis, un pays profondément marqué par le racisme et la discrimination. De défaites en réussites, elle trace son chemin, pour finir par revenir sur ses pas, jusque chez elle, au Nigeria.
À la fois drôle et grave, doux mélange de lumière et d’ombre, Americanah est une magnifique histoire d’amour, de soi d’abord mais également des autres, ou d’un autre. De son ton irrévérencieux, Chimamanda Ngozi Adichie fait valser le politiquement correct et les clichés sur la race ou le statut d’immigrant, et parcourt trois continents d’un pas vif et puissant. »

Irrésistible de drôlerie, de justesse, ce roman nous plonge dans les subtilités des rapports entre noirs américains, africains, et la vision qu’en ont les « blancs ». Nous suivons l’héroïne dans ses interrogations sociologiques et sentimentales qu’elle mène avec une grande intelligence.
Un choix de Danielle.

Stardust : légendes de Ruby Castle, Nina Allan

Tristam
357 pages
21,50 Euros
Stardust.jpg« Michael Gomez a treize ans, il est un prodige du jeu d’échecs. Lorsqu’il connaît pour la première fois l’épreuve traumatisante de la défaite, il se réfugie dans la fascination qu’exerce sur lui Ruby Castle, une beauté célèbre pour ses rôles dans des films d’épouvante… et pour le meurtre de son amant lors d’un accès de jalousie.
Mais le jeune joueur d’échecs n’est pas seul à nourrir des pensées secrètes à propos de Ruby Castle, ou à être visité par son souvenir. C’est aussi le cas d’un marchand de livres anciens qui s’égare dans le palais des glaces d’une fête foraine, de la maîtresse d’un poète qui fut lié jadis à Ruby, et d’une jeune fille russe qui assiste avec sa famille au lancement d’une fusée. Rien ne semble relier ces différents personnages, hormis l’emprise qu’exerce sur eux l’image de Ruby Castle – dont on ignore d’abord si elle est quelqu’un de réel ou bien un fantasme collectif.

«J’aime les livres qui donnent à la fin l’impression que l’histoire continue quelque part, que nous ne saurons jamais tout et que les personnages ont leur propre vie audelà du scénario qui a été écrit pour eux. J’espère que Stardust est un livre de cette sorte. J’espère que chaque lecteur y trouvera sa version personnelle de l’histoire de Ruby Castle.» (Nina Allan)

Dès la parution à l’automne 2013 de Complications (Grand Prix de l’Imaginaire 2014, réédité aujourd’hui dans la collection Souple), un cercle de lecteurs passionnés s’est créé autour de l’oeuvre de Nina Allan. La puissance d’évocation de ses récits et l’impact émotionnel de son écriture atteignent dans Stardust de nouveaux sommets. En deux livres, Nina Allan impose une œuvre de haut vol, appelée à marquer durablement les esprits. »

Nid de vipères, Edyr Augusto

Asphalte éditions, Paris
151 pages
15 Euros
Nid de vipères.jpg« Castanhal, dans l’État du Para, au nord du Brésil. Afin de lui extorquer sa scierie, Wlamir Turvel, trafiquant ambitieux, tabasse Alfredo Pastri, puis viole sa femme sous les yeux de leurs enfants, Isabela et Fred. Ceux-ci jurent de venger leurs parents. Mais des années plus tard, Fred a tourné la page et s’est installé aux États-Unis.
Isabela, elle, n’a rien oublié. Déterminée à aller jusqu’au bout de sa vengeance, elle a suivi méticuleusement l’ascension de Wlamir Turvel, devenu l’un des maillons les plus importants du trafic de drogue dans l’Amazonie, ainsi que le gouverneur de l’État. Elle est devenue sa maîtresse et a appris tous ses secrets. En éclatant, sa vengeance va tout emporter sur son passage. »

Un portrait du Brésil sans concessions à travers une vengeance implacable.
Un choix d’Olivier.

Du fond de mon coeur : lettres à ses nièces, Jane Austen

Finitude
176 pages
16,50 Euros
Du fond de mon coeur.jpg« Inédites et passionnantes, les lettres de Jane Austen à ses trois nièces préférées dressent un portrait émouvant de l’auteur d’Orgueil et Préjugés.
En tante attentionnée, elle se montre toujours prête à guider ses jeunes nièces, à les conseiller. Elle leur parle d’écriture, de stratégie amoureuse, de sa vie à la campagne, avec l’humour et l’élégance qui font le sel de ses romans. Ces lettres révèlent une touchante intimité et on acquiert bien vite la conviction que Jane Austen n’avait rien à envier à ses attachantes héroïnes.
Un recueil plein de charme, indispensable aux admirateurs de la plus célèbre des romancières anglaises. »

Clinique du mal-être : la psy face aux nouvelles souffrances psychiques, Miguel Benasayag

La Découverte
173 pages
16,00 Euros
Clinique du mal-être.jpg« À quelles thérapies recourir pour soulager les souffrances psychiques qui se multiplient dans les sociétés contemporaines ? Telle est la question à laquelle le psychanalyste et philosophe Miguel Benasayag tente de répondre dans cet essai nourri de sa longue expérience clinique. Il propose d’abord une analyse critique fouillée aussi bien des différentes variantes de la psychanalyse, en nette perte de vitesse, que des thérapies cognitivo-comportementales (TCC) ou des traitements médicamenteux, en plein développement. Il montre que si les unes et les autres peuvent parfois servir utilement de béquilles, elles restent largement impuissantes face à la difficulté de nos contemporains à assumer un monde vécu comme menaçant et complexe : malgré leurs différences, les deux courants partagent leur incapacité à affronter les véritables changements de nos sociétés.
C’est toute l’originalité de l’approche proposée par Miguel Benasayag : pour lui, les thérapies psychiques individuelles ne peuvent être mises en oeuvre indépendamment d’une réflexion critique approfondie sur les mutations sociétales et idéologiques de notre époque. Ce qui l’amène à développer ici la piste ouverte dans son livre *Les Passions tristes. Souffrance psychique et crise sociale* (La Découverte, 2006), où il rendait compte de son expérience en pédopsychiatrie : celle d’une «thérapie situationnelle» qui aiderait à répondre au défi principal de l’époque, être capable d’agir dans la complexité. Comme Spinoza l’écrit dans son *Éthique*, les hommes se croient libres du fait qu’ils ignorent leurs chaînes. La tâche d’une thérapie situationnelle ne consiste pas dans l’illusion de briser ces chaînes, mais dans la possibilité de les transformer en liens avec les autres, comme condition de la vraie liberté. »

La société change à la suite du monde et à la suite de la société les souffrances changent.
Un petit essai stimulant…

Un choix de Bertrand.

Prendre dates : Paris, 6 janvier-14 janvier 2015, Patrick Boucheron, Mathieu Riboulet

éditions Verdier
136 pages
4,50 Euros
Prendre dates.jpg« Les échanges qu’on va lire, et bien plus encore les événements qui les ont provoqués et ceux qui y sont évoqués, nous font violence, à l’un, historien, comme à l’autre, écrivain, peu enclins par nature à parler d’actualité.
Il nous a pourtant été nécessaire de les coucher sur le papier, non pour commenter, énoncer ou juger, mais pour faire état de cet état d’esprit qui nous a envahis brusquement au fil de ces journées qui ont, non pas changé la donne, mais tranché les positions. C’est cela, le point commun de nos métiers : livrer des récits, parler après que la mort est passée. Ce récit-là est une contribution, avant que l’histoire ne se fige et que les pages se tournent. Nous souhaitons qu’il soit débattu, repris, démenti, en un mot qu’il vive bien au-delà de nous et ne reste pas sur le carreau comme les dix-sept corps assassinés et les trois corps assassins, à Paris, en janvier 2015. »

Un choix d’Hélène

Miniaturiste, Jessie Burton

éditions Gallimard
504 pages
22,90 Euros
Miniaturiste.jpg« Nella Oortman n’a que dix-huit ans ce jour d’automne 1686 où elle quitte son petit village pour rejoindre à Amsterdam son mari, Johannes Brandt. Homme d’âge mûr, il est l’un des marchands les plus en vue de la ville. Il vit dans une opulente demeure au bord du canal, entouré de ses serviteurs et de sa soeur, Marin, une femme restée célibataire qui accueille Nella avec une extrême froideur. En guise de cadeau de mariage, Johannes offre à son épouse une maison de poupée, représentant leur propre intérieur, que la jeune fille entreprend d’animer grâce aux talents d’un miniaturiste. Les fascinantes créations de l’artisan permettent à Nella de lever peu à peu le voile sur les mystères de la maison des Brandt, faisant tomber les masques de ceux qui l’habitent et mettant au jour de dangereux secrets.
S’inspirant d’une maison de poupée d’époque exposée au Rijksmuseum d’Amsterdam, Jessie Burton livre ici un premier roman qui restitue avec précision l’ambiance de la ville à la fin du XVIIIe siècle. Au sein de ce monde hostile, où le pouvoir des guildes le dispute à l’intransigeance religieuse et à la rigueur morale, la jeune Nella apparaît comme une figure féminine résolument moderne. Oeuvre richement documentée et conte fantastique, Miniaturiste’ est un récit haletant et puissant sur la force du destin et la capacité de chacun à déterminer sa propre existence. »

« Si vous avez aimé Le Chardonneret de Donna Tartt, vous adorerez ce livre. »
Evening Standard
« Somptueux… »
Publishers Weekly
« Une lecture fascinante qui séduira les lecteurs de La Jeune Fille à la perle. »
The Observer

Avec ce récit vous aurez l’impression de passer à l’intérieur d’un des tableaux des maîtres flamands.
Vous partagerez ainsi l’intimité de ces grandes maisons bourgeoises cachant de lourds secrets. La jeune héroïne saura y tracer son chemin.
Un choix de Danielle

Ca aussi, ça passera, Milena Busquets

éditions Gallimard
175 pages
17 Euros
ça aussi, ça passera.jpg« C’est l’été, la saison préférée de Blanca. Après le décès de sa mère, elle quitte Barcelone pour s’installer dans la maison de vacances familiale de Cadaqués. Sur cette terre riche des souvenirs de son enfance, sous le soleil de la Méditerranée, elle cherche l’apaisement. Mais elle ne part pas seule, une troupe disparate et invraisemblable l’accompagne : ses deux ex-maris, les fils qu’elle a eus d’eux, ses amies Sofía et Elisa, son amant Santi et, bien entendu, sa mère défunte, à qui elle ne cesse de parler par-delà la mort, tant cette disparition lui semble difficile et inacceptable.
Les baignades, les promenades en bateau et les siestes dans le hamac vont se succéder, tout comme ces longs dîners estivaux au cours desquels les paroles s’échangent aussi facilement que les joints ou les amours. Les souvenirs affleurent alors, faisant s’entrelacer passé et présent. Blanca repense à cette mère fantasque, intellectuelle libre et exigeante, qu’elle a tant aimée et tant détestée. Elle lui écrit mentalement une lettre silencieuse et intense dans laquelle elle essaie de faire le bilan le plus honnête de leur relation douloureusement complexe.
Elle lui dit avec ses mots tendres, drôles et poignants que face à la mort elle choisit l’élégance, la légèreté, la vie.
Elle lui dit qu’elle choisit l’été et Cadaqués car elle sait que ça aussi, ça passera.
Livre événement de la Foire de Francfort 2014, traduit et publié dans une trentaine de pays, ce deuxième roman de Milena Busquets est un petit prodige d’équilibre et d’intelligence. »

« Comme une Françoise Sagan contemporaine avec la spontanéité aigre-douce d’un Woody Allen. »
The Bookseller
« Un roman intense, dans une prose délicieuse, à la fois poignant et terriblement drôle. »
Vis Molina,
El Culturel
« Brillant, lucide, poignant, le souvenir nu et blessé d’un adieu. »
Juan Marsé

Tendre. Drôle. Émouvant. Léger et/ou grave.
Merveilleusement vivant.
Un choix d’Hélène.

Elle court la rivière…, Fleur Daugey, Hélène Georges

éditions Actes Sud
44 pages
14,90 Euros
Elle court la rivière.jpg« Un joli documentaire en accordéon qui se déplie pour suivre la trajectoire d’un cours d’eau et présenter les animaux qui le peuplent de la source jusqu’à la mer : rivière, torrent, fleuve, estuaire mais aussi martin-pêcheur, serpents aquatiques, loutre, poissons migrateurs… Sans oublier l’homme, qui ne peut vivre sans la rivière et qui a pourtant du mal à en prendre soin… »

…Et au milieu coule une rivière… Depuis la source jusqu’à la mer : la vie d’une rivière et des espèces qui la peuplent.
Un superbe livre-frise qui ravira les petits comme les grands. Un énorme coup de cœur.
Un choix de Yolande.

Œuvres complètes, Louis-René des Forêts

éditions Gallimard
1344 pages / 186 documents
28 Euros
Oeuvres complètes (des Forêts).jpg« Ce volume contient :
Romans : Les Mendiants, Le Bavard
Nouvelles: Les Coupables (inédit), Le Jeune Homme qu’on surnommait Bengali, Un malade en forêt, Les Grands Moments d’un chanteur, La Chambre des enfants, Une mémoire démentielle (avec des dessins de Pierre Klossowski), Dans un miroir, Le Malheur au Lido
Poésie : Les Mégères de la mer, Poèmes de Samuel Wood
Écrits autobiographiques : Face à l’immémorable, Ostinato, Pas à pas jusqu’au dernier… ainsi qu’il en va d’un cahier de brouillon plein de ratures et d’ajouts…
Chroniques musicales, propos sur la littérature et autres : Ariane et Barbe-Bleue, Contre les musicologues intellectualistes, Messiaen et les concerts de la Pléiade…
Voies et détours de la fiction,Sur G. Bataille, À propos de Pierre Guyotat… Le Droit à la vérité, Notes éparses en Mai…
Expositions : 33 peintures et dessins

Que jamais la voix de l’enfant en lui ne se taise, qu’elle tombe comme un don du ciel offrant aux mots desséchés l’éclat de son rire, le sel de ses larmes, sa toute-puissante sauvagerie.
Louis-René des Forêts, Ostinato, 1997. »

La mer : un grand livre frise pour plonger dans la mer, Hector Dexet

Amaterra, Lyon
20 pages
13,90 Euros
La mer.jpg« Le mer Une grand livre frise à déplier pour plonger dans la mer. Au recto, une petite histoire des animaux de la mer dans un paysage marin fouillé et très graphique, ponctuée de détails amusants comme la souris marine ou le poisson-chat. Au verso : la même image avec le nom des animaux. »

Une splendide frise sur l’univers marin aux couleurs éclatantes.
Entre album et imagier.
Dès 2 ans.
Un choix de Yolande.

Le trésor américain, Chis Donner

éditions L’école des loisirs
136 pages
8,50 Euros
Le trésor américain.jpg« Le célèbre archéologue Octavio Palissander arrive à bord d’une jeep dans un petit village du sud du Mexique. Et lorsque ce « Sherlock Holmes des civilisations perdues » pénètre dans l’église Santo Domingo, ce n’est pas pour y prier : il est sur les traces du Parchemin malmèque, qui apporterait les preuves d’une antique civilisation précolombienne.
Mais il n’est pas le premier à être passé par là…
Avec l’aide du jeune et intrépide Moctezuma, il va devoir braver les mille dangers de la jungle, les plantes carnivores, les pannes d’essence, les singes hurleurs.
Et il faut faire vite, car les plus anciens mystères n’attendent pas. »

De l’aventure, de l’humour, de l’action et des vestiges précolombiens, bref un petit côté Indiana Jones avec des singes en prime. Dès 8 ans.
Un choix de Yolande.

Torpedo Juice, Tim Dorsey

éditions Rivages
416 pages
23 Euros
Torpedo juice.jpg

« Suite des aventures de Serge et Coleman, héros de Tim Dorsey. Le « Torpedo Juice », c’est un cocktail énergisant mais traître dont Coleman, le partenaire de Serge, est friand. Toujours aussi immature et porté sur les substances chimiques et alcooliséees, Coleman décide d’aller vivre dans les « Keys », ces îlots au large de la Floride. Là, commence une série de péripéties débridées ; le mariage programmé de son compère Serge et la recherche de la fiancée donnent lieu à des complications monumentales dont Tim Dorsey a le secret. Un monde peuplé de freaks hilarants et tordus, une vision satirique de la Floride par un spécialiste du cocktail détonant. Les codes du feuilleton et du roman d’aventures associés à une prodigieuse imagination et à un sens de l’absurde le plus délirant, pour un résultat entre Harry Crews et Carl Hiaasen. »

Retour de Serge A. Storms, le psychopathe le plus serviable de Floride, voire des Etats-Unis. Ici, notre humaniste sanguinaire décide de se marier, en envisageant le problème d’une manière bien à lui, comme toujours… Un univers déjanté et un humour corrosif au service d’une satire caustique de la société américaine, servis par une écriture jubilatoire et ravageuse.
Un choix d’Olivier

L’amie prodigieuse : enfance, adolescence, Elena Ferrante

éditions Gallimard
388 pages
26,50 Euros
amie prodigieuse.jpg« Naples, fin des années cinquante. Deux amies, Elena et Lila, vivent dans un quartier défavorisé de la ville, leurs familles sont pauvres et, bien qu’elles soient douées pour les études, ce n’est pas la voie qui leur est promise. Lila, la surdouée, abandonne rapidement l’école pour travailler avec son père et son frère dans leur échoppe de cordonnier. En revanche, Elena est soutenue par son institutrice, qui pousse ses parents à l’envoyer au collège puis, plus tard, au lycée, comme les enfants des Carracci et des Sarratore, des familles plus aisées qui peuvent se le permettre. Durant cette période, les deux jeunes filles se transforment physiquement et psychologiquement, s’entraident ou s’en prennent l’une à l’autre. Leurs chemins parfois se croisent et d’autres fois s’écartent, avec pour toile de fond une Naples sombre mais en ébullition, violente et dure. Des chemins qui les conduiront, après le passage par l’adolescence, à l’aube de l’âge adulte, non sans ruptures ni souffrances.

Formidable voyage dans Naples et dans l’Italie du boom économique, L’amie prodigieuse trace le portrait de deux héroïnes inoubliables, qu’Elena Ferrante traque avec passion et tendresse jusqu’au plus profond de leur âme. »

Bouleversante histoire d’amitié dans les quartiers pauvres de Naples.
Un choix d’Hélène.

Rien dans les poches, Dan Fante

éditions Points
223 pages
6,90 Euros
Rien dans les poches.jpg« Alcoolique notoire et dément occasionnel, Bruno Dante est en pleine tempête existentielle. Au sortir d’une énième cure de désintoxication, il apprend que son père est en train de mourir. Pour rallier la Californie, il vole une voiture, emprunte une carte bleue, embarque un chien et s’enfuit. Litres de whisky et tonnes de cigarettes alimenteront sa fureur de survivre et lui donneront le goût de l’écriture. »

Gretel and the dark, Eliza Granville

Mirobole éditions, Bordeaux
440 pages
22 Euros
Gretel and the dark.jpg« Voici la sombre et fascinante histoire de deux mondes parallèles.
Vienne, à la fin du XIXe siècle. Josef Breuer – célèbre psychanalyste – est sur le point d’être confronté au cas le plus énigmatique de sa carrière. Trouvée près d’un asile d’aliénés, maigre, la tête rasée, la jeune fille prétend n’avoir pas de nom, pas de sentiments – être, en fait, une machine revenue pour tuer le Monstre. Intrigué, Breuer est déterminé à comprendre les racines de ses maux.
Quelque part en Allemagne, bien des années plus tard. Krysta est une petite fille dont la mère a mis fin à ses jours et qui tyrannise ses gouvernantes et son père, médecin dans un étrange dispensaire… Plongée dans le souvenir des contes de fées que lui racontait sa nounou d’antan, elle lutte pour trouver sa place quand, un matin, on découvre son père mort étranglé dans son lit. Désormais, la fillette est véritablement seule au monde, sans rien ni personne pour la protéger.
Eliza Granville nous livre ici tout en subtilité un roman fascinant nourri de contes de fées revisités, dont la noirceur n’a d’égale que la réalité du nazisme, et où elle nous rappelle que l’imagination est plus puissante que la barbarie. »

Voici un premier roman noir et puissant où l’imaginaire des contes de fées se confronte à la symbolique nazie.
Il y a du Horla de Maupassant dans ce texte et le final ne conduit qu’à une chose : le reprendre du début.
Un choix de Danielle.

Dans la nuée : réflexions sur le numérique, Byung-Chul Han

éditions Actes Sud
101 pages
12,70 Euros
Dans la nuée.jpg « Nous sommes dépassés par le numérique qui, en deçà de toute décision consciente, modifie de façon déterminante notre comportement, notre perception, notre sensation, notre pensée et notre vie sociale. Nous nous grisons du numérique sans pouvoir évaluer toutes les conséquences d’une telle ivresse. Cette cécité ainsi que la torpeur qui l’accompagne sont les symptômes fondamentaux de la crise actuelle. »
B.-C. H.

De cette crise sociétale, Byung-Chul Han analyse les aspects, indissolublement liés au numérique : délitement du respect et de la communauté, étouffement des différences et de l’altérité, exigence maladive de transparence, déferlements de haine à la moindre occasion. Voilà qui n’est pas sans conséquences politiques. L’exercice voire l’existence même de la démocratie sont bouleversés à l’heure où la société est réduite à l’état de nuée volatile d’individus « connectés ».
Une réflexion précieuse sur le monde d’aujourd’hui, vu à travers le prisme de ses changements les plus récents.

L’auteur a eu l’élégance d’utiliser un langage simple et compréhensible par tous.
Personne n’est obligé d’être d’accord avec sa philosophie, mais le mérite est d’ouvrir une discussion et de clarifier nos propres positions en tant qu’utilisateurs.
Un choix de Bertrand.

L’enfer de Church Street, Jake Hinkson

éditions Gallmeister
240 pages
15 Euros
enfer de church street.jpg« Geoffrey Webb est en train de se faire braquer sur un parking. Et cette situation lui convient bien, il en redemanderait même. À son agresseur, il propose un marché : empocher les trois mille dollars qui se trouvent dans son portefeuille, le dépouiller de tout s’il le faut, en échange de cinq heures de voiture jusqu’à Little Rock, en Arkansas. Webb a besoin de se confesser. Ce braquage et ce pistolet pointé sur lui, il les mérite. Et il est prêt à expliquer pourquoi. »

« L’union impossible de Sinclair Lewis, Jim Thompson et Charles Willeford… Un roman sauvagement psychotique et pourtant bizarrement rempli de compassion. »
Los Angeles review of books

Une ambiance poisseuse à souhait, dans la plus grande tradition du roman noir.
Un choix d’Olivier.

Ringolevio, Emmett Grogan

l’Echappée, Montreuil
701 pages
25 Euros
Ringolevio.jpg« Nul homme n’a consumé sa vie avec autant d’ardeur qu’Emmett Grogan. Et ne l’a contée avec autant de talent. Né à New York en 1942, ce personnage flamboyant a grandi à Brooklyn entre pauvreté et parties de Ringolevio. Héroïnomane à 13 ans, cambrioleur à 15, exilé en Europe à 17 après quelques mois de prison, Grogan découvre Paris en pleine guerre d’Algérie, les Alpes et la montagne, la dolce vita en Italie. Puis direction Dublin où il s’engage dans l’IRA et renoue avec ses racines irlandaises. De retour dans son pays natal, il s’installe à San Francisco. Là, dans le quartier hippie de Haight-Ashbury, avec quelques amis survoltés venus du théâtre, ils fondent en 1966 le légendaire groupe des Diggers. Ces jeunes révoltés vont être de tous les combats politiques, distribuer des vivres et des vêtements et faire de la rue un terrain de fête et d’expérimentation sociale. Dix ans plus tard, en 1978, après des années d’errance, Emmett Grogan meurt d’une overdose. Il n’y avait pour lui pas de temps à perdre car «aujourd’hui est le premier jour du reste de ta vie». Le jeu. La lutte. La vie. Ringolevio. »

Récit indispensable, où l’on (re)découvre la contre culture américaine à travers la trajectoire flamboyante d’Emmet Grogan.
Un choix d’Olivier.

La cour des secrets, Tana French

éditions Calmann-Lévy
522 pages
21,90 Euros
La cour des secrets.jpg« Stephen Moran, présent dans Les Lieux infidèles, est un flic ambitieux affecté aux affaires non classées. Il rêve d’intégrer la Brigade criminelle quand il reçoit la visite de Holly Mackey, fille d’un collègue. Un an auparavant, dans un lycée huppé pour filles de Dublin, le corps de Chris Harper, 16 ans, avait été découvert. Or Holly a trouvé sur le tableau d’affichage du lycée une photo de Chris assortie d’un mot dont les lettres ont été découpées dans les pages d’un livre : «JE SAIS QUI L’A TUE.»
Grâce à cet indice, Moran s’impose aussitôt au côté de l’inspectrice chargée de l’enquête, Antoinette Conway. Issus du milieu ouvrier, les deux flics sont mal à l’aise parmi ces jeunes privilégiés. Et il leur est difficile de démêler l’écheveau des secrets et des mensonges propres à l’adolescence. Les drames se produisent aussi dans les cages dorées…
Déroulant son roman sur une seule journée d’interrogatoires, Tana French excelle dans la finesse de ses portraits psychologiques, et dans la tension implacable qui domine. Jamais plus vous ne regarderez les jeunes filles de bonne famille de la même manière. »

On retrouve dans ce polar le héros, déjà apprécié, des Lieux infidèles. Il fonctionne sur une unité de lieu et de temps propice à une montée de la tension fort habile.
Un choix de Danielle.

Esprit d’hiver, Laura Kasischke

éditions Le Livre de Poche
309 pages
7,10 Euros
Esprit hiver.jpg« Lorsqu’elle se réveille ce matin-là, Holly, angoissée, se précipite dans la chambre de sa fille. Tatiana dort encore, paisible. Pourtant rien n’est plus comme avant en ce jour de Noël. Dehors, le blizzard s’est levé ; les invités ne viendront pas. Au fil des heures, ponctuées par des appels téléphoniques anonymes, Tatiana devient irascible, étrange, inquiétante. Holly se souvient : l’adoption de la fillette si jolie, treize ans auparavant, en Sibérie… Elle s’interroge : «Quelque chose les aurait suivis depuis la Russie jusque chez eux ?» Un huis clos glaçant entre une mère et sa fille. »

Réparer les vivants, Maylis de Kerangal

éditions Folio
297 pages
7,10 Euros
Réparer le vivants.jpg«Le coeur de Simon migrait dans un autre endroit du pays, ses reins, son foie et ses poumons gagnaient d’autres provinces, ils filaient vers d’autres corps.»

Réparer les vivants est le roman d’une transplantation cardiaque. Telle une chanson de gestes, il tisse les présences et les espaces, les voix et les actes qui vont se relayer en vingt-quatre heures exactement. Roman de tension et de patience, d’accélérations paniques et de pauses méditatives, il trace une aventure métaphysique, à la fois collective et intime, où le coeur, au-delà de sa fonction organique, demeure le siège des affects et le symbole de l’amour.

Chemins, Michèle Lesbre

éditions Sabine Wespieser
141 pages
16 Euros
Chemins.jpg« Chemins. «J’ai trois ans. Un homme qui me paraît immense entre dans la minuscule cuisine de l’appartement rue du Souci à Poitiers, me prend dans ses bras, je ne l’ai jamais vu. Ma mère me demande de l’appeler papa. C’est mon père.»
Des années après la mort de son père, dont l’apparition s’impose dès les premières phrases de son nouveau roman, Michèle Lesbre tente de se réconcilier enfin avec son «intime étranger», ce père qu’elle a si peu et si mal connu.
Assis sous un réverbère, un homme bien mis, pipe à la main, est totalement absorbé par sa lecture. La scène est insolite, la silhouette presque familière, et quand la narratrice, intriguée, parvient à déchiffrer le titre de l’ouvrage, le passé la submerge. Scènes de la vie de bohème, d’Henry Murger, ne quittait pas le bureau de son père, et elle s’était souvent étonnée, sans oser lui poser la question, qu’il l’évoque comme un livre «qui était toute sa jeunesse». Quel rapport entre les aventures de quatre joyeux drilles à l’humeur frondeuse et l’homme tourmenté dont elle n’a jamais percé la part de mystère ?
Avec le projet de lire enfin Murger, qui attendait son heure, elle s’engage dans un voyage rythmé de paisibles étapes le long d’un canal. Son imagination et sa mémoire dérivent au fil de l’eau et des rencontres – une gardienne de vaches, un éclusier tendre et un peu menteur, un délicieux couple de mariniers… Mais elle ne s’arrêtera jamais très longtemps auprès d’aucun de ceux-là. Elle sait qu’ils la mènent à un autre rendez-vous, bien plus essentiel, avec ce père qui un jour fut un jeune homme insouciant, rêvant de la vie de bohème.
Chemins est une bouleversante quête du père, et un très beau roman des origines.
Après Écoute la pluie et Victor Dojlida, une vie dans l’ombre, tous deux parus en février 2013, Chemins est le dizième livre de Michèle Lesbre que publie Sabine Wespieser éditeur. »

Les chemins parcourus par Michèle Lesbre en quête de son père sont douceur, poésie, lumière.
Merveilleux moment de lecture.
Un choix d’Hélène.

Mer Noire, Dov Lynch

Anacharsis
141 pages
15 Euros
Mer noire.jpg« Dimitris est un ancien membre de l’IRA. À la mort de son père, il part à la recherche de son frère disparu quelque part dans le Caucase.
Sa trajectoire, un road movie sur les franges de l’Europe, marquée au sceau du crime, semée de rencontres fragmentées, d’histoires inabouties, de visions fugitives, le conduira d’une guerre qui n’a plus de nom à une autre qui n’en possède pas encore, jusqu’à ce que s’accomplisse son aventure. »

Un premier roman saisissant!
Un choix de Camille.

Or noir, Dominique Manotti

éditions Gallimard
331 pages
17,50 Euros
Or noir.jpg« Marseille, 1973. Le commissaire Daquin, vingt-sept ans à peine, prend son premier poste au commissariat de l’Évêché, et découvre une ville ensanglantée par les règlements de comptes qui accompagnent la liquidation de la French Connection, des services de police en guerre larvée les uns contre les autres, et la prolifération de réseaux semi-clandestins comme le SAC ou la franc-maçonnerie. Il enquête sur l’assassinat d’un ancien caïd de la drogue et de son associé, un vétéran des services secrets, tous les deux reconvertis dans les affaires ; assiste à la naissance mouvementée d’un nouveau marché des produits pétroliers, à l’ascension fulgurante des traders assoiffés d’argent frais qui le mettent en oeuvre ; et constate que les requins les plus dangereux ne sont pas ceux que l’on croit… »

Où est passé l’argent de la French Connection?
La réponse, percutante, de Dominique Manotti.
Un choix d’Olivier.

Plus haut que la mer, Francesca Melandri

éditions Gallimard
201 pages
17,90 Euros
Plus haut que la mer.jpg« 1979. Paolo et Luisa prennent le même bateau, chacun de son côté, pour se rendre sur l’Île. Mais ce n’est pas un voyage d’agrément, car c’est là que se trouve la prison de haute sécurité où sont incarcérés le fils de Paolo et le mari de Luisa. Ce dernier est un homme violent qui, après un meurtre commis sous le coup de la colère, a également tué un surveillant en prison, tandis que le premier a été reconnu coupable de plusieurs homicides politiques sur fond de révolution prolétarienne. L’homme et la femme ne se connaissent pas : Paolo est professeur de philosophie, mais il n’enseigne plus ; Luisa, elle, est agricultrice et élève seule ses cinq enfants. À l’issue du voyage et de la brève visite qu’ils font au parloir de la prison, ils ne peuvent repartir comme ils le devraient, car le mistral souffle trop fort. Ils passent donc la nuit sur l’Île, surveillés par un agent, Pierfrancesco Nitti, avec qui une étrange complicité va naître. Pour ces trois êtres malmenés par la vie, cette nuit constitue une révélation et, peut-être aussi, un nouveau départ.

Avec Plus haut que la mer, Francesca Melandri livre un deuxième roman incisif et militant, une superbe histoire d’amour et d’idées qui est aussi une subtile réflexion sur le langage, celui de la politique et celui du monde dans lequel nous vivons. »

Un livre qui fait du bien!
Un choix de Camille.

Monsieur Hulot à la plage, David Merveille

éditions du Rouergue
52 pages
16 Euros
Monsieur Hulot à la plage.jpgLe charme des films de Jacques Tati restitué avec brio par David Merveille.
Merveille ? Oui, c’est une merveille !
Dès 5 ans.
Un choix de Yolande.

De cape et de mots, Flore Vesco

éditions Didier jeunesse
182 pages
14,20 Euros
De cape et de mots.jpg« Au palais, les demoiselles de compagnie se succèdent. Aucune d’elles n’est capable de satisfaire les caprices d’une reine tyrannique.
Serine décide de tenter sa chance.
Avec son franc-parler et sa joie de vivre, la jeune fille va semer la zizanie au sein de la cour…
Sans se douter qu’elle est en train de risquer sa vie !
Avec De Cape et de Mots, Flore Vesco signe un premier roman époustouflant de fantaisie.
On y découvre les cent façons d’ôter sa coquille à un escargot, ce que signifie «aghchamoughch » et pourquoi il faut se méfier des vaches et des encyclopédies. »

Entre complots et fanfreluches, un petit grain de folie ne fait pas de mal.
Intelligent et irrévérencieux!
Une choix de Stéphanie.

Touriste, Julien Blanc-Gras (scénario), Mademoiselle Caroline (illustrations)

éditions Delcourt
188 pages
23,95 Euros
touriste.jpg« Certains veulent faire de leur vie une œuvre d’art, je compte en faire un long voyage.
Je n’ai pas l’intention de me proclamer explorateur.
Touriste, ça me suffit. »

Un jeune homme tente de trouver un sens à sa vie en parcourant le monde.
Des illustrations lumineuses et une belle idée du voyage.
Un choix de Yolande.

Râ & CieVolume 1, 3e pyramide à droite, Matthieu Roda

éditions Sarbacane
44 pages
12,50 Euros
Râ & Cie.jpg« Un récit désopilant dans l’univers mythologique préféré des enfants : l’ÉGYPTE DES PYRAMIDES !
Au début, il n’y avait rien… Et puis, Raaaaa ! un cri résonne dans le silence et l’obscurité. Le dieu des dieux vient de naître.
Quand on est un dieu, il faut tout faire soi-même ! Créer le ciel, les oiseaux et la mer, fonder une famille de dieux appelée à régner, et un peuple pour les adorer… Vaste entreprise !
Râleur égocentrique, monstre de mauvaise foi, Ra s’attelle à la création de l’univers où les coups de théâtre rivalisent avec ses coups de colère.
Avec un humour absurde et féroce, un trait incisif, Matthieu Roda nous raconte la douloureuse et désopilante création du monde selon les Égyptiens. Explosif ! »

Au début il n’y avait rien… puis Râ, le Dieu des Dieux égyptiens, se créa lui-même. Malgré un égo surdimensionné, se suffira-t-il à lui-même?
L’Égypte des Pyramides vue sous un angle féroce, complètement déjanté !
Dès 10 ans.
Un choix de Yolande.

Compostelle, recettes du chemin, Anne-Marie Minvielle, François Desgrandchamps, Sophie Brissaud

éditions de la Martinière
214 pages
34,90 Euros
Compostelle, recettes du chemin.jpg« Quand la gastronomie rejoint la spiritualité.
Le chemin de Saint-Jacques de Compostelle constitue une aventure qui réunit toujours plus de marcheurs. Beaucoup de livres évoquent ce fameux chemin, mais aucun sous cet angle : une balade inédite entre pèlerinage et étapes gourmandes, d’après les traditions gastronomiques des terroirs traversés.
Cet ouvrage vous propose de suivre 25 grandes étapes du Chemin, à la fois parcours spirituel, touristique et gastronomique sur la voie la plus fréquentée, celle qui part du Puy-en-Velay jusqu’à Compostelle. Vous y découvrirez une cinquantaine de recettes locales, des éclairages historiques et culturels, des citations littéraires et spirituelles, qui ponctuent ce très beau reportage photos. Une célébration tant des paysages que des produits gourmands dont beaucoup ont été implantés par les moines des abbayes. »

Un régal pour l’esprit et les sens !
Un choix de Danielle

Que faire de ce corps qui tombe, John D’Agata, Jim Fingal

Vies parallèles, Ixelles (belgique)
124 pages
20 Euros
Que faire de ce corps qui tombe.jpg« Le 13 juillet 2002, à 18 h 01 min 43 s, tout en haut de la tour du Stratosphere Hotel de Las Vegas, Levi Presley enjambait la rambarde qui le séparait du vide. 350 mètres plus bas, soit 9 secondes plus tard, il trouvait la mort sur l’asphalte de la rue ramolli par la chaleur d’un été torride. Il pratiquait le taekwondo. Il avait 16 ans.
En 2005, l’écrivain John D’Agata envoie à la célèbre revue américaine The Believer un essai dans lequel, à sa façon bien particulière, il s’empare de ce fait divers tragique. L’éditeur de la revue confie alors au stagiaire Jim Fingal, un fact-checker débutant, le soin de recouper les éléments factuels qui émaillent le texte de l’écrivain. Ce sont cet essai (au centre de la page) et les échanges entre auteur, fact-checker et éditeurs (tout autour de l’essai) qui sont donnés à lire dans Que faire de ce corps qui tombe. Qu’est-ce qu’un fait ? La chute de Levi Presley a-t-elle duré 8 ou 9 secondes ? Le revêtement du sol sur lequel le corps du jeune homme fut retrouvé était-il de couleur rouge ou brune ? Le mot «suicide» existe-t-il en hébreu ?
Autant de questions qui en appellent d’autres, plus fondamentales : peut-on faire montre d’imagination dans le cadre de la non-fiction ? N’est-ce pas attenter au respect ancestral dû à un mort que d’inventer délibérément les circonstances de sa disparition ? Qu’est-ce que le vrai ? Dans ces échanges tour à tour drôles, émouvants, doctes, naviguant entre débat et combat, virant parfois à l’injure, et, jusqu’à sa vertigineuse et bouleversante chute, Que faire de ce corps qui tombe interroge, avec subtilité, notre délicat rapport au réel. »

Que dire de cette tentative étrange? Que c’est un exercice ludique, enthousiasmant et fascinant !
Un choix d’Olivier.

L’âge des transitions, Pascal Chabot

PUF
192 pages
16 Euros
age des transitions.jpg« La transition, c’est le changement désiré.
Les transitions énergétique, démocratique et démographique sont des espaces où s’invente un nouveau rapport au futur. Des préférences s’y dessinent. Le progrès subtil, plus profond que l’ordinaire progrès utile, s’y affirme. La planète, plutôt qu’une somme de ressources à exploiter, y devient le lieu où les humains se confrontent au mystère d’exister et rencontrent des questions fondamentales : quelle prise peut-on avoir sur l’évolution humaine ? Que faut-il changer pour que tout ne change pas à notre détriment ?
Avec les transitions en cours, dont il est effectué ici un arpentage inédit, c’est à la naissance d’un nouvel imaginaire du changement que les sociétés contemporaines participent, en interrogeant les devenirs de la mondialisation technocapitaliste. »

Dans la lignée d’un Socrate qui ne réservait pas son intelligence à un public de spécialistes, l’auteur nous aide à mieux saisir l’impact de certains mots (écologie, transition, etc.) sur nos vies.
Un choix de Bertrand.

Roland Barthes : biographie, Tiphaine Samoyault

éditions du Seuil
715 pages
28 Euros
Roland Barthes (biographie).jpg« Figure centrale de la pensée de son temps, Roland Barthes (1915-1980) était aussi un être à la marge. Un père mort à la Première Guerre, l’amour inaltérable d’une mère, de longues années passées en sanatorium, la découverte précoce de son homosexualité lui donnent très tôt le sentiment de sa différence. Il a vécu à distance les grands événements de l’histoire contemporaine. Pourtant sa vie est prise dans le mouvement précipité, violent et intense de ce siècle qu’il a contribué à rendre intelligible.
Fondée sur un matériau inédit jamais exploré jusqu’ici (archives, journaux, agendas), cette biographie de Barthes éclaire d’un jour nouveau ses engagements, ses refus, ses désirs. Elle détaille la quantité des objets dont il a parlé, les auteurs qu’il a défendus, les mythes qu’il a épinglés, les polémiques qui ont fait sa célébrité, l’écoute des langages de son temps. Et sa puissance d’anticipation : si on aime tant le lire encore, c’est qu’il a exploré des territoires originaux et qui sont aujourd’hui les nôtres.
Le récit de sa vie donne de la substance et de la cohérence à la trajectoire de Barthes, conduite par le désir, la perspicacité et une extrême sensibilité à la matière du monde. À quoi on peut ajouter une forte réticence à tout discours d’autorité. En faisant reposer la pensée sur le fantasme, il a fait d’elle à la fois un art et une aventure. Entrer dans sa vie, approcher la forme de son existence aident à comprendre comment il fut écrivain et comment il fit de la littérature la vie même. »

Apnée, Joakim Zander

éditions Actes Sud
379 pages
22,80 Euros
Apnée.jpg« Damas, Syrie, 1980. Une voiture piégée explose, tuant la femme qui venait d’y monter. L’espion américain visé par l’attaque assiste au drame du haut d’un balcon. Il tient dans ses bras sa petite fille qu’il va être contraint d’abandonner. Toute sa vie durant, il éprouvera une terrible culpabilité dont il tentera désespérément de se défaire en se lançant à corps perdu dans des missions au Liban, en Afghanistan et en Irak. Et en nageant sans relâche.
Trente ans plus tard, Mahmoud Shammosh, un doctorant de l’université d’Uppsala s’intéressant aux conflits armés et aux droits de l’homme, se voit confronté à des données sensibles qui, aux dires de son informateur, pourraient bien déclencher un scandale international. En quelques heures, la situation s’envenime : le sang commence à couler, marquant le début d’une traque haletante à travers l’Europe, à laquelle Klara Walldéen, employée au Parlement européen à Bruxelles et ex-compagne de Mahmoud, prendra une grande part. Peu à peu, le passé resurgit, l’histoire s’écrit, les révélations se multiplient. De Damas à Stockholm, de l’Irak aux États-Unis, de 1980 à 2013, les frontières s’étiolent, les heures s’étirent, les fils du récit convergent jusqu’à la terrible vérité.
Dans un style nerveux et sensible, Joakim Zander orchestre son récit avec virtuosité et dessine les contours d’un monde rongé de l’intérieur par le mensonge et la culpabilité. Retenez votre souffle, le grand roman d’espionnage est de retour… »

Dans la tradition des grands romans d’espionnage, Apnée questionne notre monde et la manière trouble de gérer les conflits. Trouble qui se retrouve dans la tête des personnages. Tout cela étant parfaitement intelligent et captivant.
Un choix de Danielle.

Noir septembre, Inger Wolf

Mirobole
346 pages
21 Euros
Noir septembre.jpg« Septembre touche à sa fin dans la ville portuaire d’Arhus au Danemark.
Un soir, Anna, une jeune mère célibataire, ne rentre pas de son jogging quotidien dans les bois. Au matin, on trouve son corps sur un lit de feuilles mortes au milieu d’une clairière, la gorge tranchée, un bouquet de ciguë séchée étalé sur la poitrine… Une mauvaise rencontre ? Mais bientôt le commissaire Daniel Trokic et son équipe découvrent un lien entre Anna et un brillant chercheur en psychiatrie disparu huit semaines plus tôt.
De fausses pistes en rebondissements, la police criminelle d’Arhus n’est pas au bout de ses peines…
Inger Wolf livre avec ce polar rythmé, Grand prix du thriller danois, une formidable autopsie des folies humaines. »

La trilogie du Baztán – De chair et d’os, Dolores Redondo

éditions Mercure de France
549 pages
25,50 Euros
De chair et dos (Trilogie du Baztan).jpg« Brillant élément du commissariat de Pampelune, l’inspectrice Amaia Salazar se voit chargée d’enquêter sur d’atroces crimes sexuels. Les victimes sont des femmes et tout semble indiquer que les bourreaux soient leurs maris ou compagnons. Mais des rituels macabres, qui rappellent des pratiques de sorcellerie locale, laissent penser qu’un fou diabolique pourrait orchestrer ces meurtres en série. Salazar n’a pas fini de découvrir les turpitudes de cette vallée de Baztán dont la rivière semble emporter les secrets terrifiants.
Amaia Salazar a d’autant plus de mal à mener son enquête qu’elle vient de donner naissance à l’enfant qu’elle et son compagnon ont tant désiré. Pas facile de devenir mère quand la mort rôde et que le souvenir de celle qui vous a donné la vie vous inflige de violents cauchemars. Mais la jeune femme entend bien aller jusqu’au bout de ses recherches, quels qu’en soient les résultats. »

Il s’agit de la suite, enthousiasmante, du Gardien invisible de la trilogie de Baztan. L’horreur des crimes commis est exacerbée par l’atmosphère envoûtante de la Navarre qui sert de cadre à ce polar à la limite du fantastique. L’originalité de cette ambiance peut nous faire penser à une version sombre de Fred Vargas.
Un choix de Danielle.

La trilogie du BaztánLe gardien invisible : une enquête de l’inspectrice Amaia Salazar, Dolores Redondo

éditions Folio policier
518 pages
8,50 Euros
Le gardin invisible (Trilogie du Baztan).jpg« Une enquête de l’inspectrice Amaia Salazar
Au Pays basque, sur les berges du Baztán, le corps dénudé et meurtri d’une jeune fille est retrouvé, les poils d’un animal éparpillés sur elle. La légende raconte que dans la forêt vit le basajaun, une étrange créature mi-ours, mi-homme… L’inspectrice Amaia Salazar, rompue aux techniques d’investigation les plus modernes, revient dans cette vallée dont elle est originaire pour mener à bien cette enquête qui mêle superstitions ancestrales, meurtres en série et blessures d’enfance.
« Mythologies basque et familiale se confondent, l’intrigue se nimbe d’une atmosphère quasi surnaturelle. La magie opère. Dolores Redondo serait-elle la cousine espagnole de Fred Vargas ? »
Madame Figaro »

Une ambiance envoûtante… Un pays basque loin de tout cliché.
Un choix de Danielle.

Temps glaciaires, Fred Vargas

éditions Flammarion
489 pages
19,90 Euros
Temps glaciaires.jpg« Adamsberg attrapa son téléphone, écarta une pile de dossiers et posa les pieds sur sa table, s’inclinant dans son fauteuil. Il avait à peine fermé l’oeil cette nuit, une de ses soeurs ayant contracté une pneumonie, dieu sait comment.
- La femme du 33 bis ? demanda-t-il. Veines ouvertes dans la baignoire ? Pourquoi tu m’emmerdes avec ça à 9 heures du matin, Bourlin ? D’après les rapports internes, il s’agit d’un suicide avéré. Tu as des doutes ?
Adamsberg aimait bien le commissaire Bourlin. Grand mangeur grand fumeur grand buveur, en éruption perpétuelle, vivant à plein régime en rasant les gouffres, dur comme pierre et bouclé comme un jeune agneau, c’était un résistant à respecter, qui serait encore à son poste à cent ans.
- Le juge Vermillon, le nouveau magistrat zélé, est sur moi comme une tique, dit Bourlin. Tu sais ce que ça fait, les tiques ? »

Jubilatoire!
Un choix de Danielle et Hélène.

Passé imparfait, Julian Fellowes

éditions 10/18
643 pages
9,60 Euros
passe imparfait.jpg« Une invitation de Damian Baxter ? Voilà qui est inattendu ! Cela fait près de quarante ans qu’ils sont fâchés ! Inséparables durant leurs études à Cambridge, leur indéfectible amitié s’est muée en une haine féroce, à la suite de mystérieux événements survenus lors de vacances au Portugal en 1970. Après de déconcertantes retrouvailles, la révélation tombe : riche, à l’article de la mort, Damian charge le narrateur, sur la foi d’une lettre anonyme, de retrouver parmi ses ex-conquêtes – six jeunes filles huppées qu’ils fréquentaient alors – la mère de son enfant. Un voyage vers le passé plein de fantômes et de stupéfiantes révélations… Avec une verve élégante, le créateur de la série Downton Abbey signe un portrait au vitriol de l’aristocratie anglaise bousculée par les sixties. »

Ce roman, très agréable, suit des personnages un peu mélancoliques face à la disparition de la société et des usages qui la structuraient à l’aube des années 60 et du « swinging London ».
So british !
Un choix de Danielle.

Banjo: une histoire sans intrigue. , Claude McKay

éditions de l’Olivier
381 pages
14,90 Euros
banjo.jpg« Marseille, 1929. Lincoln Agrippa Daily, alias Banjo (comme l’instrument dont il joue dans les bars), docker occasionnel, est un Noir américain en quête de plaisirs et d’aventures. Dans cette ville légendaire pour tous les marins du monde, il déambule, en compagnie d’amis et de connaissances de passage. C’est dans les bas-fonds, les lieux clandestins, les rades plus ou moins louches qu’ils rencontrent prostitué(e)s et maquereaux, voyous en tout genre, marins en bordée… et surtout, des musiciens.
Porté par le blues survolté de Papa Charlie Jackson et son Shake that thing!, Banjo est une plongée dans le fantastique social cher à Mac Orlan, une fresque aux couleurs criardes, une série de tableaux où la misère côtoie le dandysme de la pègre… Un roman-opéra où les cadences du jazz se mêleraient aux airs de Carmen et de Mistinguett. »

L’épouse hollandaise, Eric McCormack

éditions Points
369 pages
9,90 Euros
epouse hollandaise.jpg«Au fil de mes visites, ce vieil homme à l’allure tout à fait quelconque m’a raconté une des histoires les plus extraordinaires que j’aie jamais entendues.» Sur son lit de mort, Thomas raconte l’histoire de Rachel, sa mère, qui a connu deux hommes dans sa vie. Le premier, son mari Rowland Vanderlinden, n’est jamais revenu d’un long voyage. Le second a pris son nom et sa place, il a aimé Rachel, puis est mort à la guerre, emportant son secret dans la tombe. Thomas est parti à la recherche du vrai Rowland. Un aventurier qui, d’un monastère perdu du Tibet à l’archipel des Motamuas en plein Pacifique, semble avoir vécu mille vies.

Le boxeur polonais, Eduardo Halfon

-
66 pages
7,50 Euros
Le boxeur polonais.jpg« Un enfant est fasciné par les cinq chiffres tatoués à l’encre verte que son grand-père, né à Lodz, en Pologne, porte sur son avant-bras gauche. Le vieillard explique qu’il s’agit de son numéro de téléphone… reproduit là pour ne pas l’oublier. Le mystère, jamais abordé en famille, reste entier jusqu’à un après-midi pluvieux, quand le grand-père raconte à son petit-fils comment il a survécu dans le camp d’Auschwitz. Mais faut-il croire à ce récit ? Est-il unique ? Et où se situe la frontière entre réalité et littérature ? »

Une pépite !
Un choix d’Hélène.

La vague de l’océan, Ambrose Bierce

Interférences
68 pages
12,20 Euros
la-vague-de-l-ocean.jpg« A jamais marqué par les massacres de la guerre de Sécession qui inspirèrent ses plus beaux récits, possédé par le démon de l’aventure qui l’entraîna dans la conquête de l’Ouest, la ruée vers l’or et la révolution mexicaine, grand pourfendeur de la bêtise et de l’hypocrisie dans ses chroniques journalistiques qui le rendirent célèbre aux Etats-Unis à la fin du XIXe siècle, Bierce l’Amer reste dans l’histoire de la littérature américaine l’un des grands maîtres du macabre et de l’humour noir.

Ce petit recueil inédit en français est de la veine des Fables Fantasques : Bierce s’abandonne ici à un délire presque surréaliste, dont l’extravagance balance allègrement par-dessus bord conventions littéraires, personnages, narrateur – et lecteurs. »

Que de naufrages !!!
Imaginez la plume de Melville possédée par l’esprit des Monty Python…
Bierce, plus connu pour son *Dictionnaire du diable* (chef d’œuvre) est en plein délire.
À se noyer de rire !!!
Un choix de Christophe.

Abel dans la forêt profonde, Aron Tamasi

éditions Héros-Limite
299 pages
20,30 Euros
Abel dans la forêt.jpg« Après quoi je me dis : quelle créature mystérieuse que l’homme ! Le jour, il lutte contre ce qui est, et la nuit il lutte contre ce qui n’est pas. Et lorsque le jour et la nuit passent, ce qui avait existé devient parfaitement identique à ce qui n’avait pas existé. Quelle curieuse créature ! Il a tant d’intelligence, qu’il est capable de fabriquer une arme en acier, comme il est capable d’inventer le diable du néant, mais il ne pourra jamais deviner ce qui arrivera demain, pourtant, il aurait été facile de deviner avant-hier ce qui allait arriver hier. »

Abel est une forte tête! Quel sens de la répartie! Mais quand son père l’envoie travailler comme garde champêtre il se retrouve confronté au monde des adultes. Sans scrupules et retors… La verve d’Abel s’étiole. Mais il a des ressources.
Récit d’abord drolatique puis émouvant. Texte magnifique peu remarqué lors de sa sortie.
A découvrir!
Un choix de Christophe.

Maison des autresSuivi de Un moment comme ça, Silvio D’Arzo

éditions Verdier
87 pages
6,20 Euros
Maison des autres.jpg« Ici, en haut, il y a une certaine heure. Les ravines et les bois, les sentiers et les pâturages deviennent d’une couleur vieille rouille, puis violette, puis bleue : dans le soir naissant, les femmes soufflent sur leurs réchauds, penchées au-dessus des marches, et le bruit des clarines de bronze arrive clairement jusqu’au village. Les chèvres se montrent aux portes avec des yeux qui semblent les nôtres. »
La douloureuse question qu’une vieille femme, après lapsus et repentirs, pose au prêtre d’un village perdu de l’Apennin, dans Maison des autres, ne peut avoir de réponse : l’univers minéral et désolé où elle affleure, par la magie d’une prose obsédante, se referme sur le drame indicible qui fait le livre. Tout aussi dense est la rencontre d’un instituteur et d’un « veuf de village », à la fin de la guerre, dans Un moment comme ça, qui débusque le tragique sous l’apparence du sordide, et qu’on peut lire comme un double de Maison des autres dont la figure féminine serait absente.
Mais le vrai mystère de ces deux récits tient à la façon dont leur rythme même transforme en consolation la profondeur du deuil. »
« Maison des autres est un des plus beaux livres qu’on ait jamais écrit sur ce que la vie a, foncièrement, d’impossible. »
Patrick Mauriès, Libération

Chef d’œuvre.
Un choix d’Hélène.

Mère et le crayon, Josef Winkler

éditions Verdier
89 pages
14,00 Euros
Mère et le crayon.jpg« Tout commence en Inde, à Ellorâ, où le narrateur déambule sans fin dans des temples bouddhistes creusés dans le roc. De temps à autre, il se plonge dans la lecture du bref journal d’Ilsé Aichinger, Kleist, mousse, faisans. Une phrase le transporte soudain en 1943, le jour où son grand-père reçoit un courrier lui annonçant qu’Adam, le troisième de ses fils, est mort au front, comme ses deux frères avant lui. La mère du narrateur apprend la triste nouvelle par cette formule elliptique : « Notre Adam rentre aussi, mais autrement… »
Un profond silence s’étend alors sur le domaine familial. De toute sa vie, la mère du narrateur – récemment décédée – ne parlera plus. Mère et le crayon lui est tout entier consacré, et dépeint différentes scènes de sa vie, entrecoupées d’extraits du Malheur indifférent, de Peter Handke, et du récit autobiographique de Peter Weiss, Adieu aux parents.

Six ans après Requiem pour un père, Josef Winkler nous livre aujourd’hui son « requiem pour une mère ». »

Il était une fois Morris Jones, Ran Walker

éditions Autrement
216 pages
18 Euros
Il était une fois Morris Jones.jpg« La silhouette, tout au fond de la maison, était grande, sombre, mince.
- Monsieur Jones ?
- Appelle-moi Mojo, dit le vieil homme d’une voix grave et éraillée. Tu dois être le petit jeune qui va écrire mon histoire. »
Morris Jones vit à Oak Bluff, dans le delta du Mississippi, avec pour seule compagnie Erica, sa belle fille, et Ole Annie Mae, sa guitare bien aimée. Morris Jones est un bluesman de génie, oublié de tous – ou presque.
Comment imaginer qu’un prestigieux magazine new-yorkais enverrait un écrivain en pleine crise existentielle pour l’interviewer ? Coltrane Washington ne connaît rien au blues mais tombe peu à peu sous le charme de Mojo, de sa musique, de son histoire… et de la ravissante Erica. Avec une infinie douceur, Ran Walker brosse le portrait d’un homme génial et ordinaire, pour qui le blues et la vie ne font qu’un. »

Laissez-vous surprendre par l’histoire de ce bluesman et de l’auteur qui va raconter son histoire. On y parle d’amour, de transmission et de la passion du blues.
Une jolie découverte!
Un choix de Danielle

Les coqs cubains chantent à minuit, Tierno Monénembo

éditions du Seuil
187 pages
17 Euros
Les coqs cubains chantent à minuit.jpg« Ignacio Rodriguez Aponte, un Noir de La Havane, gagne sa vie en allant cueillir à l’aéroport les gringos pleins aux as et les Européens romantiques. Un jour, Ignacio récupère à sa descente d’avion un certain El Palenque, venu rôder sur les traces de sa propre histoire qu’il ignore. Natif de Guinée, ses racines maternelles sont ici. Tout a commencé un matin lointain des années cinquante, quand les «barbus» de Fidel Castro pourchassés par les troupes de Batista trouvent refuge sur le domaine agricole du grand-père Alfonso. Une amitié bourrue naît entre les deux hommes et le grand-père obtient, de la main de Castro, une lettre signée lui garantissant dans le futur paradis communiste la propriété privée de son domaine…
C’est cette lettre qui vaudra tous les ennuis du monde à la jeune et belle Juliana, et aussi sa passion amoureuse pour un saxophoniste guinéen, beau garçon aux manières de brute. Tierno Monénembo nous entraîne dans une aventure foisonnante où le malheur se noie dans les rythmes de la salsa, les ondulations des corps et le rhum à flots. Un hymne aux origines africaines de Cuba. »

Un livre aussi formidable que son titre et bien plus encore, de ceux qu’une fois achevés on ne peut que relire.
Un choix de Camille.

Comment les grands de ce monde se promènent en bateau, Mélanie Sadler

éditions Flammarion
148 pages
16 Euros
Comment les grands de ce monde se promènent en bateau.jpg« Un vieux prof d’Histoire précolombienne, Javier Leonardo Borges, rendu soudain fringant par une mystérieuse découverte ; son collègue stambouliote qui fouine dans les mosquées à la tombée de la nuit ; un manuscrit turc du XVIe siècle dans lequel, anachronisme insensé, une déesse aztèque se pavane ; et un sultan, Suleyman le Magnifique, qui confie pour la première fois son terrible secret.
Leur point commun ? Être au coeur d’une incroyable supercherie dont la révélation pourrait bien changer notre regard sur l’Histoire officielle.
Des couloirs de l’université de Buenos Aires au palais de Topkapi, entre parchemin codé et crypte secrète, Mélanie Sadler mêle avec beaucoup de virtuosité fantaisie littéraire et roman d’aventure. Ce livre emprunte aussi bien à Borges qu’à Hergé dans le seul dessein de nous mener tous sacrément en bateau. »

Mélanie Sadler nous emmène en voyage à travers l’Histoire. De l’Empire Inca à l’Empire Ottoman il ne pourrait y avoir qu’un pas…
Un livre drôle et érudit.
Un choix de Camille.

Amour, colère et folie, Marie Vieux-Chauvet

éditions Zulma
498 pages
11,20 Euros
Amour, colère et folie.jpg«Poussez de hauts cris si jamais ce manuscrit vous tombe sous les yeux ; traitez-moi d’impudique, d’immorale. Assaisonnez-moi d’épithètes injurieuses si cela peut vous soulager, mais vous ne m’intimiderez plus.» Voici donné le ton du récit. Brûlant, âpre, acéré. Claire, l’aînée des soeurs Clamont, orchestre en sourdine une tragédie qui se joue entre elle et ses soeurs. Tandis que dehors, partout, la fureur gronde…

«Parler de la romancière Marie Chauvet c’est parler d’un seul livre, mais quel livre ! Son roman Amour, Colère et Folie est devenu avec le temps le grand roman des années noires de la dictature de Duvalier, communément appelé Papa Doc…
Voilà que quarante-six ans après qu’on l’a réduite au silence (l’horreur absolue pour un écrivain), la voix claire et pure de cette romancière lucide et indomptable refait surface.»
Dany Laferrière de l’Académie française

Nu intérieur, Belinda Cannone

éditions de l’Olivier
136 pages
15 Euros
Nu intérieur.jpg« Elle était exactement faite pour mon désir. Je lui chuchotai Je voudrais vous faire l’amour. Elle rit légèrement, Maintenant ou tout de suite ?
Un homme amoureux de deux femmes, et que cela ne dérange en rien, quoi de plus banal aujourd’hui ? Le temps n’est plus où le péché d’adultère inspirait aux coupables les pires tourments – et à la littérature ses oeuvres les plus incandescentes.
Ce livre nous montre pourtant qu’il n’en est rien, et qu’à l’époque de la libération sexuelle, de la psychanalyse et du féminisme, la passion, la jalousie et la mauvaise foi ont encore de beaux jours devant elles. Car c’est bien de passion qu’il est question dans ce roman d’analyse. L’obscénité y croise le grand style, les mots crus se conjuguent à l’acuité du verbe, et le désordre des sentiments n’affecte jamais la syntaxe. Comme si les personnages d’un roman de Benjamin Constant et ceux d’un récit érotique s’étaient donné rendez-vous, afin de faire plus ample connaissance.
Cette confession d’un enfant du siècle – le nôtre – est un des romans les plus brûlants qui se puissent lire en ce moment. Car qu’y a-t-il de plus sexy que l’intelligence ? »

Un choix d’Hélène

L’orage et la loutre, Lucien Ganiayre

les éditions de l’Ogre
229 pages
18 Euros
orage et loutre.jpg

« Et peu à peu, dans le silence et la solitude, mon corps devenait un autre monde. Il semblait devenir infini et je me perdais en lui. Je l’entendais gronder, frémir, sonner, vibrer, hurler confusément comme une ville énorme. Je me voyais couché dans un grand parc, au centre d’une capitale. Et tous les bruits de la cité en pleine furie de vie grondaient sourdement dans le ressac du sang à mes oreilles. Des roulements, des chocs, des arrachements de camions et des chariots se heurtaient dans mes artères et mes veines, avec des clapotements clairs de sabots légers, de pluie giflant l’asphalte et les murailles avec des engorgements d’égouts et de foules bousculées. Sans bouger, les yeux clos, je serrais les dents, et j’écoutais tous ces bruits de ma chair vivante et vigoureuse. Je distinguais dans le tumulte, des vibrations aiguës, zigzaguant en éclairs tout au long de mes nerfs avec des gerbes d’étincelles éclatantes.

Lucien Ganiayre est mort en 1966
L’orage et La Loutre est son unique roman. »

Train de nuit pour Lisbonne, Pascal Mercier

éditions 10/18
511 pages
10,20 Euros
Train de nuit pour Lisbonne.jpg« Découvrant par hasard un livre d’Amadeu de Prado, poète portugais, Raimund Gregorius voit sa vie basculer. Bouleversé par ce texte qui semble écrit pour lui, Gregorius prend le premier train pour Lisbonne, bien décidé à plonger dans les méandres du passé de Prado. Il reconstitue l’itinéraire intellectuel et l’engagement politique de cet homme d’exception dont chacun des actes apparaît comme une leçon de vie. Avec ce roman qui sonde les territoires de l’âme et de la conscience de soi, Pascal Mercier délivre une vision philosophique peu académique du sens de la vie. »

« S’il est vrai que nous ne pouvons vivre qu’une seule partie de ce qui est en nous, qu’advient-il du reste ? » Cette question, parmi tant d’autres, est portée par une écriture venue de loin, classique et ample, apaisante pour mieux dire les dévorations face aux questionnements d’une vie.
Clémence Boulouque, Le Figaro

Les années passent. La passion pour ce texte reste intacte.
Un choix d’Hélène.

Une terre d’ombre, Ron Rash

éditions Points
274 pages
7,30 Euros
Une terre dombre.jpg« Laurel Shelton et son frère Hank vivent au fond d’un vallon encaissé des Appalaches. Marquée par une tache de naissance, Laurel est considérée comme une sorcière. Hank, revenu de la Première Guerre mondiale, y a laissé une main. Isolés, bannis, ils mènent une vie fastidieuse et solitaire. Mais lorsque Laurel rencontre un mystérieux joueur de flûte, sa vie bascule. »

Un mystérieux et muet joueur de flûte rythme cette histoire de méfiance et de suspicion…
Un choix d’Olivier.

La Machine s’arrête, E.M. Forster

Le pas de côté
112 pages
6,00 Euros
la machine.jpg« Omnipotente, éternelle, bénie soit la Machine.
Ne pouvez-vous voir que c’est nous qui sommes en train de mourir, et qu’ici-bas la seule chose qui vive vraiment, c’est la Machine ? Nous avons créé la Machine, pour qu’elle accomplisse notre volonté, mais nous ne pouvons plus la faire plier à notre volonté. Elle nous a volé le sens de l’espace et le sens du toucher, elle a brouillé toute relation humaine et réduit l’amour à un acte charnel, elle a paralysé nos corps et nos volontés, et maintenant, elle nous oblige à la vénérer. La Machine se développe – mais pas selon nos plans. La Machine agit – mais pas selon nos objectifs. Nous ne sommes rien de plus que des globules sanguins circulant dans ses artères. »

Merci à Jean-Philippe (fidèle client!) de m’avoir conseillé cet extraordinaire livre.
Une fiction de 1909 qui se lit comme un essai sur le monde actuel.
Un choix de Bertrand.

Un parfum de jitterbug, Tom Robbins

éditions Gallmeister
505 pages
12 Euros
Un parfum de jitterbug.jpg« Une serveuse de tacos qui joue les apprenties chimistes, une parfumeuse déchue qui prépare son come-back et un excentrique « nez » des hautes sphères de l’industrie s’interrogent : qui donc leur envoie des betteraves sans le moindre message ? La clé du mystère se trouve peut-être au coeur de l’épopée d’Alobar, un roi du VIIe siècle qui, fuyant la mort, se retrouvera en Bohême où il découvrira le secret de l’immortalité en compagnie d’une jeune Indienne fascinée par les essences.
« Un parfum de jitterbug est un roman délirant et explosif dans lequel Tom Robbins célèbre les joies de l’existence et agite au shaker toutes les croyances de ce monde pour nous livrer les secrets d’un parfum perdu.
Sa prose a tellement de classe qu’on en a les neurones éblouis. »
L’Express »

Un conte fin et drôle sur le parfum, la mort et la betterave.
A découvrir!
Un choix de Stéphanie.

Le petit déjeuner des champions, Kurt Vonnegut

éditions Gallmeister
256 pages
10,50 Euros
Le petit déjeuner des champions.jpg« Voici l’histoire d’une rencontre entre deux hommes solitaires, maigrichons et plus tout jeunes. Le premier, Kilgore Trout, obscur auteur de science-fiction, passe ses soirées à prédire l’apocalypse à son seul ami, une perruche du nom de Bill. Quant à Dwayne Hoover, riche concessionnaire Pontiac dont l’unique compagnon est un chien nommé Sparky, il est sur le point de perdre la tête. Lorsque, au cours d’un festival d’art, Kilgore Trout rencontre Dwayne, celui-ci a lu un de ses romans et cette lecture va le transformer en monstre.
Kurt Vonnegut, immense figure de la littérature américaine, démantèle dans ce roman prophétique la folie du monde moderne dans un jeu de massacre où rien ni personne n’est épargné. »

Le plus grinçant des satiristes outre-Atlantique, géant trop rare de la littérature américaine.
L’Express

La sélection d’été 2015

 

Retrouvez notre sélection d’été 2015

Un été, Vincent Almendros

éditions de Minuit
91 pages
11,50 Euros
Un été.jpg« Jean, mon frère, venait d’acheter un voilier et m’invitait à passer quelques jours en mer. Je n’étais pas certain que ce soit une bonne idée que nous partions en vacances ensemble.
Quand je dis « nous », je ne pensais pas à Jean.
Je pensais à Jeanne.
À Jeanne et moi. »

Huis-clos magistral.
Deux couples sur un voilier, dans la baie de Naples.
Pas un mot de trop pour sonder l’âme humaine.
Un choix d’Hélène

Fable d’amour, Antonio Moresco, traduit de l’italien par Laurent Lombard

éditions Verdier
128 pages
14 €
fableamourmoresco.jpg« Fable d’amour, écrit Moresco, raconte une histoire d’amour entre deux personnages qu’il serait impossible d’imaginer plus éloignés : un vieux clochard qui ne se souvient plus de rien et qui a pratiquement perdu la raison, et une fille merveilleuse. C’est l’histoire d’une de ces rencontres qu’on croit impossibles mais qui peuvent avoir lieu dans les territoires libres et absolus de la fable, et aussi quelquefois dans la vie. »

Fût-il le plus pur, l’amour a-t-il vocation à durer ? Mais puisque l’amour est sans pourquoi, doit-on chercher plus d’explications à ce qui le tue qu’à ce qui le fait naître ? Et si la fable était le seul mode pour raconter aujourd’hui la puissance d’aimer ?

Un choix de Maud.

Mémoires d’outre-mer, Michael Ferrier

éditions Gallimard
352 pages
21 €
mémoiresoutremer.jpgParti sur les traces de son grand-père, acrobate dans un cirque itinérant de l’océan Indien, Michaël Ferrier découvre et revisite une partie méconnue de l’Histoire de France : sur fond de colonisation, le «Projet Madagascar», par lequel les nazis, «rêvant d’étoiles jaunes sur l’île Rouge», visaient à se débarrasser physiquement des Juifs d’Europe.
Roman d’une plongée dans la mémoire et dans l’oubli, qui passe par Hitchcock et par Montaigne, par Paris et par Mahajanga, par Chateaubriand et par le jazz, Mémoires d’outre-mer ouvre à une réflexion sur l’identité française abordée par ses marges et rongée par ses silences.

Boussole, Mathias Enard

éditions Actes Sud
400 pages
21,80 €
boussole.jpgLa nuit descend sur Vienne et sur l’appartement où Franz Ritter, musicologue épris d’Orient, cherche en vain le sommeil, dérivant entre songes et souvenirs, mélancolie et fièvre, revisitant sa vie, ses emballements, ses rencontres et ses nombreux séjours loin de l’Autriche – Istanbul, Alep, Damas, Palmyre, Téhéran… –, mais aussi questionnant son amour impossible avec l’idéale et insaisissable Sarah, spécialiste de l’attraction fatale de ce Grand Est sur les aventuriers, les savants, les artistes, les voyageurs occidentaux.
Ainsi se déploie un monde d’explorateurs des arts et de leur histoire, orientalistes modernes animés d’un désir pur de mélanges et de découvertes que l’actualité contemporaine vient gifler. Et le tragique écho de ce fiévreux élan brisé résonne dans l’âme blessée des personnages comme il traverse le livre.
Roman nocturne, enveloppant et musical, tout en érudition généreuse et humour doux-amer, Boussole est un voyage et une déclaration d’admiration, une quête de l’autre en soi et une main tendue – comme un pont jeté entre l’Occident et l’Orient, entre hier et demain, bâti sur l’inventaire amoureux de siècles de fascination, d’influences et de traces sensibles et tenaces, pour tenter d’apaiser les feux du présent.

Un choix d’Olivier.

Délivrances, Toni Morisson, traduit de l’anglais (USA) par Christine Laferrière

Christian Bourgois éditeur
200 pages
18 €
délivrance.jpgDans son onzième roman, qui se déroule à l’époque actuelle, Toni Morrison décrit sans concession des personnages longtemps prisonniers de leurs souvenirs et de leurs traumatismes.

Au centre du récit, une jeune femme qui se fait appeler Bride. La noirceur de sa peau lui confère une beauté hors norme. Au fil des ans et des rencontres, elle connaît doutes, succès et atermoiements. Mais une fois délivrée du mensonge – à autrui ou à elle-même – et du fardeau de l’humiliation, elle saura, comme les autres, se reconstruire et envisager l’avenir avec sérénité.

Un grand coup de cœur d’Hélène.

Il était une ville, Thomas B. Reverdy

éditions Flammarion
272 pages
19 €
IlEtaitUneVille_Plat1.jpgDétroit, 2008. Alors que les maisons ne valent plus rien et que les gens s’en vont en les abandonnant, Eugène, un jeune ingénieur français, débarque pour superviser un projet automobile. Au même moment, l’inspecteur Brown enquête sur la disparition du petit Charlie, qui a grandi dans l’un de ses quartiers désertés.

Un choix de Camille et Maud.

Montecristo, Martin Suter, traduit de l’allemand par Olivier Mannoni

Christian Bourgois éditeur
340 pages
18 €
liv-8358couv_m-montecristo.jpgJonas Brand est reporter vidéo à Zurich. Spécialisé dans les émissions people, il rêve un jour de tourner Montecristo, un long métrage de fiction dont on lui a jusqu’alors refusé le financement.
Lorsqu’il découvre qu’il est en possession de deux billets de cent francs suisses porteurs du même numéro de série – ce qui est a priori techniquement impossible -, il décide de mener l’enquête. Sans le savoir, il se trouve mêlé à une affaire dont il ne mesure pas l’ampleur.
Un choix d’Hélène et Camille.

Une Antigone à Kandahar , Joydeep Roy-Bhattacharya, traduit de l’anglais (Inde) par Antoine Bargel

éditions Gallimard
368 pages
21,50 €
antigone.pngUne base américaine de la province de Kandahar en Afghanistan. Au loin, on distingue la silhouette d’une femme enveloppée dans sa burqa. Elle est descendue de la montagne en fauteuil roulant, puisque ses jambes ont été arrachées. Elle vient réclamer le corps de son frère, un chef tribal pachtoun abattu lors d’une offensive lancée contre les Américains.
L’état-major reste méfiant : s’agit-il d’une sœur endeuillée, d’une kamikaze, d’une envoyée des talibans, d’un terroriste travesti en femme ou d’une tentative de diversion?
Sans jamais prendre parti, l’auteur donne la parole aux différents protagonistes – la jeune femme, l’interprète, le médecin, et plusieurs officiers ou soldats. Il nous permet ainsi de faire l’expérience d’un conflit cruel et absurde, en en révélant toute la complexité. Chaque personnage, quel que soit son camp, est non seulement doté d’une voix, mais également d’un visage, d’une personnalité qui lui est propre.
Une Antigone à Kandahar revisite certains grands thèmes de la tragédie grecque tout en s’interrogeant sur les dommages collatéraux de la guerre, l’idéalisme, les valeurs occidentales. Magnifique et magistral.

Un choix de Danielle.

Sans état d’âme, Yves Ravey

éditions de Minuit
128 pages
12,50 €
sansetatame.jpgJohn Lloyd disparaît une nuit sans laisser de trace. Stéphanie, son amie, va charger Gustave Leroy de mener l’enquête. C’est sans compter sur son dépit amoureux. Ni sur l’arrivée de Mike Lloyd qui entend bien retrouver son frère.

Neverhome, Laird Hunt, traduit de l’anglais (USA) par Anne-Laure Tissut

éditions Actes Sud
272 pages
22 €
neverhome.jpgDans la ferme de l’Indiana qui l’a vue grandir, Constance jouit enfin, auprès de son compagnon, d’un bonheur tranquille. Mais lorsque la guerre de Sécession éclate et que Bartholomew est appelé à rejoindre les rangs de l’armée de l’Union, c’est elle qui, travestie en homme, prend sans hésitation, sous le nom d’Ash Thompson, la place de cet époux que sa santé fragile rend inapte à une guerre qu’elle considère comme impensable de ne pas mener.
Ayant perdu la trace de son régiment après une bataille féroce où elle a été blessée, Constance, la rebelle, dépouillée de son uniforme, reprend, au sein de paysages dévastés, le chemin de la ferme, guidée par l’amour infini qu’elle porte à son bien-aimé mais profondément hantée par la violence et l’étrangeté des aventures qui ont marqué sa périlleuse initiation à l’univers impitoyable des champs de bataille et à leurs sordides coulisses.
Abondant en rencontres aux frontières du réel avec les monstres que la guerre fait des hommes et des lieux, ce roman magistral, largement salué par la presse américaine, propose, à travers le parcours de son androgyne et farouche protagoniste immergée dans les ténèbres du chaos, une impressionnante méditation en forme d’épopée sur la fragilité des certitudes et l’inconstance de toute réalité.

Un choix de Stéphanie.

Ce pays qui te ressemble, Tobie Nathan

éditions Stock
540 pages
22,50 €
CVT_Ce-Pays-Qui-Te-Ressemble_2189.jpgC’est dans le ghetto juif du Caire que naît, contre toute attente, d’une jeune mère flamboyante et d’un père aveugle, Zohar l’insoumis. Et voici que sa sœur de lait, Masreya, issue de la fange du Delta, danseuse aux ruses d’enchanteresse, le conduit aux portes du pouvoir. Voici aussi les mendiants et les orgueilleux, les filous et les commères de la ruelle, les pauvres et les nantis, petit peuple qui va roulant, criant, se révoltant, espérant et souffrant.

Cette saga aux couleurs du soleil millénaire dit tout de l’Égypte : grandeur et décadence du roi Farouk, dernier pharaon, despote à l’apparence de prince charmant, adoré de son peuple et paralysé de névroses. Arrivée au pouvoir de Gamal Abdel Nasser en 1952 et expulsion des Juifs. Islamisation de l’Égypte sous la poussée des Frères musulmans, première éruption d’un volcan qui n’en finit pas de rugir… C’est la chute du monde ancien, qui enveloppait magies et sortilèges sous les habits d’Hollywood. La naissance d’un monde moderne, pris entre dieux et diables.

Un choix de Paméla.

La sélection de Noël 2015

La Machine à Lire et La Machine à Musique vous présentent leurs sélections de Noël 2015 : des livres, des disques, partitions et petits instruments, de quoi faire plaisir à toute la famille ! Vous pouvez aussi retrouver ou commander les ouvrages de nos sélections à La Petite Machine.