La Place du leiko de Maria José Martinez
« La Place du leiko » de Maria José Martinez
Traduit de l’espagnol. Editions Ecole des Loisirs coll.Medium, 234 pages. 10€
Les suites de la guerre civile espagnole vues au travers des yeux d’une petite fille de 10 ans, Africa. Son père est militaire, catholique et franquiste, elle a une grande famille, gaie et animée. Sur la place devant chez elle se trouve un vieux cireur de chaussures, militant basque, du côté des vaincus. Avec lui elle va pouvoir discuter, argumenter sur les grands problèmes de la vie. Elle va pousser dans ses retranchements ce vieil homme bougon et méfiant qu’elle appelle leiko, mot basque qu’elle invente pour grand-père. Elle a plein d’idées un peu folles, trouver l’invention pour gagner la paix, par exemple et chaque fois laisse le vieil homme désarmé devant tant de joie de vivre de logique et d’opiniâtreté. Elle finira par percer sa carapace d’amertume et de douleur laissée par la guerre. Emotion, douceur et gravité sont les valeurs mises en avant dans ce roman, sans mièvrerie et avec beaucoup de gaité.






Voici le deuxième titre jeunesse de Neil Gaiman, auteur américain de science-fiction, après le très remarqué « Coraline » (même éditeur). L’auteur cultive un goût certain pour la noirceur et le morbide, l’histoire se déroule en effet dans un cimetière ! Jack, sinistre tueur au grand couteau, vient de massacrer toute une famille, il est à la recherche du petit dernier. Celui-ci, un an et demi, réveillé par le bruit et inconscient du danger, se promène tranquillement jusqu’au cimetière abandonné proche de sa maison. Là, les morts le découvrent et suppliés par le fantôme de sa mère, acceptent de le garder et même de l’élever. Celui qui s’appelle maintenant « Nobody Owens » va donc grandir en sécurité avec les morts de toutes les époques, loin des dangers du monde des vivants, mais un jour Jack reviendra … Pas de frayeur, on est bien loin de la série « Chair de poule » et Neil Gaiman a une vraie plume, tendre et magique et nous fait passer un moment délectable.
Il s’agit ici d’une trilogie, qui reprend trois titres de Moka sortis entre 1991 et 1994 « Ailleurs », « Le puits d’amour » et « A nous la belle vie » qui ont la même héroïne : Frankie, 15 ans, 1m80, 8 ans de judo et toute en muscles. Elle rêve de piloter un avion, n’a pas peur de faire « le coup de poing » et déteste l’hypocrisie, le racisme et les idées reçues. Sa vie familiale agitée la mène aux USA avec son père et sa soeur. Sa belle énergie et son caractère de cochon lui font vivre quelques expériences fortes et des rencontres enrichissantes voire troublantes. Se mettre dans le pétrin est aussi une de ses spécialités mais en fait c’est toujours pour aider quelqu’un. Ai-je dit qu’elle était extrêmement attachante ? Un certain Major David King, officier de navigation, sera un de ceux qui succomberont à son culot et à son charme… Une lecture tonique!
























Pour une fois, l’exotisme de ce polar n’est pas la découverte d’une civilisation lointaine ou antique. C’est la culture occidentale qui sera jugée et jaugée par l’inspecteur Jian. Ce dernier est un flic chinois corrompu et sûr de son pouvoir sur son territoire, mais il va devoir partir pour l’Angleterre car sa fille y étudie et lui a passé un coup de fil alarmant.
Au cours de six années, entre 2000 et 2007, l’artiste turc Attila Durak a sillonné son pays avec un dessein ambitieux : capter la richesse de la diversité culturelle en Turquie. De son projet, Ebru (du nom d’une technique picturale complexe signifiant « papier marbré »), résulte un cortège de portraits et tous ces visages, appartenant à des personnes issues de milieux culturels et sociaux différents, nous racontent des histoires. La franchise dans les regards impressionne et semble inviter le lecteur à pénétrer plus avant dans la connaissance de la Turquie d’aujourd’hui et des peuples qui la composent. Les photos d’Attila Durak sont accompagnées de textes d’artistes et d’intellectuels turcs qui ont offert leurs souvenirs, leurs impressions et John Berger a rédigé une préface comme un poème. Il s’agit enfin d’une plongée parmi les tissus, les couleurs et les nombreuses musiques du pays grâce au CD qui vient clore l’ouvrage.
N’hésitez pas à entrer dans ce roman de 750 pages. Très rapidement vous serez sous le charme de cette chronique des années 60, de son atmosphère et de ses personnages.
Sous influence de la Beat Generation (Kerouac, Burroughs, Ginsberg), Trantino nous présente ses carnets de prison. Récits de son passé tumultueux, poèmes, dessins, fantasmes et délires, ce condamné à mort (gracié et libéré en 2001) se livre sans tabou… ni remords. « Lock the lock », plus qu’un objet littéraire singulier est une célébration de l’envie depuis le couloir de la mort.
La satisfaction d’avoir déniché la perle rare, le plaisir de rencontrer un texte, l’engouement pour un auteur, l’envie de faire du prosélytisme à tout crin c’est surtout ça qui nous fait lever le rideau de nos librairies tous les matins.
Une chronique donc, tenue chaque jour ou presque entre avril et octobre 2008 puis sporadiquement jusqu’au 29 avril 2009. Un fracas également, celui du monde, celui d’une année, celui de l’Histoire. Puisqu’il est ici beaucoup question d’Histoire, celle de la Commune de Paris et de sa répression sanglante, celle de la révolution Spartakiste et de sa répression sanglante, celle de nombreuses autres révolutions et de leurs systématiques et impitoyables répressions sanglantes. Les dates sont bien souvent, pour Michot, l’occasion de se remémorer et de nous rappeler certains événements, soulignant au passage le fossé entre la mémoire officielle et la mémoire du peuple. Ainsi, le 17 octobre alors qu’une encyclopédie choisit dans son éphéméride le 17 octobre 1968 et la victoire de Colette Besson aux Jeux Olympiques, Michot préfère se souvenir du 17 octobre 1961 « une des pages les plus noires et les plus longtemps cachées de l’histoire de notre pays ».
En 1940, à Paris et sur les routes de l’exode le détective Nestor mène l’enquête. Les trains convoient d’étranges figures, en particulier des fous en mal d’asile.
L’auteur, pionnier du Nouveau Journalisme, prix Pulitzer en 1999, rend compte à travers trois récits, de la personnalité de l’archidruide David Brower. Inconnu chez nous, il fut un défenseur des grands espaces américains. Chaque texte « une montagne », « une île », « une rivière » est une description superbe du lieu en question, mais aussi un dialogue entre l’Archidruide et un opposant à son point de vue. La confrontation entre ses personnalités remarquables, chacun s’exprimant avec intégrité est subtile et brillante. Publié en 1971, ce texte de Nature Writing est une nouvelle découverte de l’excellente maison Gallsmeister.
Dans ce court roman pour les 9-11 ans, nous suivons les déboires de Noémie partie d’un mauvais pied dans la vie. Depuis ses premiers pas, ses parents, amis et enseignants l’enferment dans le rôle de la maladroite. Difficile de s’affirmer et de dépasser ce « handicap ».
1er septembre 1939, Kurt Crüwell est appelé sous les drapeaux allemands. Jeune soldat naïf, il assiste au martyre d’un village français et perd aussitôt toute sensibilité. Devenu inutile pour l’armée, il est alors placé dans un sanatorium où il tente de survivre en étant devenu « une créature purement mentale ». Court roman vif et incisif, l’offense, contenue dans une larme, trouve sa fin tragique lors d’un cauchemar halluciné digne d’un film de David Lynch. Beau et entêtant.
Craig Thompson nous embarque dans le Wisconsin, région où » y en a qui disent que les QUATRE SAISONS (…) sont le début de l’hiver, la fin de l’hiver, la mi-hiver, la fin de l’hiver et le PROCHAIN hiver ». Et de fait, tout est froid dans l’enfance de Craig: la ferme isolée où il habite avec son frère et ses parents, son père, homme très autoritaire, la ville, l’école où règnent l’étroitesse d’esprit, l’intolérance et la violence. Craig mène donc sa vie de persécuté et culpabilise à tout va à cause du rigorisme catholique dans lequel il évolue. Sa seule échappatoire: le dessin.
En 1948, alors que Sándor Márai fuit la Hongrie, il va passer plusieurs années dans les environs de Naples, avant d’émigrer pour les États-Unis.Ce long séjour va fortement l’influencer et donner le ton de ce roman.
Michaël Christofferson décrit comment les intellectuels de gauche au cours des années 70 établissent un lien entre l’idéologie communiste et révolutionnaire et le totalitarisme; la publication de « L’Archipel du Goulag » d’Alexandre Soljenitsyne en étant le preuve irréfutable. Ce mouvement antitotalitaire qui engendre un processus de discrédit du PC légitime au passage une inclination à droite d’intellectuels communistes repentis et participe à faciliter la victoire du PS en 1981.
Une découverte de l’univers fantasmagorique et introspectif d’Akino Kondoh, jeune mangaka de talent, couplée d’une découverte de son oeuvre picturale et vidéo ayant déjà su trouver sa place dans le monde de l’art.
Deux gamins en vadrouille sont témoins d’un meurtre, les assassins sont d’anciens flics à la retraite ayant quitté Los Angeles pour le lointain Wyoming. La seule personne pouvant les aider est un vieux rancher qui prend lentement la mesure du guêpier dans lequel ils sont tombés. Sans effet excessif, l’angoisse et le suspense progressent de manière très efficace, les personnages sont attachants et le plaisir de lecture au rendez-vous.
Roman de terroir, mais du Sud des Etats-Unis, dans les Appalaches des années 50. La vallée va disparaître, noyée sous les eaux d’un barrage. Les habitants survivent dans la misère et sous le feu de la sécheresse. C’est sûr, Holland Winchester est mort, mais où est le corps? Cinq voix font vivre ce drame de la jalousie et de la vengeance. Un premier roman superbe aux accents de tragédie grecque.
Depuis toujours vous aimez les précieux petits ouvrages des éditions de l’Epure « Dix façons de cuisiner »? Vous trouverez onze titres recueillis dans chacun de ces volumes. La figue, la carotte, le pruneau (…) pour l’automne, l’endive, la noix, la datte, le potiron (…) pour l’hiver. Pour offrir ou compléter votre collection!
Cinéma ou cuisine? Cet ouvrage allie les deux, une iconographie choisie, tirée des plus grands films du genre et les recettes qui s’en inspirent. A feuilleter pour le plaisir de se replonger dans cet univers cinématographique autant qu’à utiliser pour l’excellence de ses recettes.
Bienvenue chez les Maliniers, famille bordelaise à la façade bien respectable. Jean Forton décortique
Dans ce précieux coffret, vous trouverez, reproduites en fac-similé, les estampes originales de deux albums d’Utamaro, connu pour se représentations des courtisanes japonaises. A ce travail, d’un réalisme à faire pâlir les naturalistes, est associé un ensemble de poème burlesques, des ‘Kyoka’. Ainsi une cinquantaine de poètes rivalisent pour décrire leurs sentiments envers les courtisanes, en associant leur caractère à ceux des oiseaux et des insectes. Cette oeuvre de toute beauté est issue de la collection du couturier Jacques Doucet et accompagné d’un livret très complet sur ce travail. Mais avant tout, admirez la qualité de la gravure et appréciez ce mélange de peinture, de poésie et de calligraphie.
Toujours décalés, merveilleusement illustrés ces « Contes de banlieue lointaine » montrent le quotidien à travers une lorgnette qui le rend poétique, possiblement libre, absurde. Shaun Tan joue délicatement avec la mise en pages et crée un espace de lecture entre l’image et le texte provoquant la rêverie, stimulant l’imagination au-delà du point final de chaque conte. Un bijou de livre.
Cette encyclo dresse les portraits, avec une certaine drôlerie, de toute une galerie d’insoumis qui ont combattu pour une vision de la société qui leur semblait plus juste. Ce livre donne l’occasion de rappeler à nos jeunes lecteurs qu’Akhenaton n’est pas un rappeur marseillais, qu’il y a eu aussi des femmes révolutionnaires, que l’on peut faire acte d’insoumission en passant par l’art… En espérant que ce cadeau provoquera des vocations?
Emily Gravett s’attèle avec bonheur et tendresse à la théorie mathématique de Fibonnacci. Qu’est-ce que ça donne, du point de vue du lapin et seulement du lapin, un couple de lapins qui engendre deux bébés lapins, qui eux-mêmes donnent naissance à une paire de lapinots…etc.. et ce, sans pouvoir sortir de leur enclot. Vous lirez la réponse, au fil des mois dans « Le problème avec les lapins ».
Imaginez que lors d’un recensement (tiens-tiens!) un petit bonhomme barbu aux longs chevaux blancs, déclare tout simplement être Dieu. L’irruption de cette énigme métaphysique déclenche aussitôt une folie médiatique et marketing jamais vue jusque là. Car, plus que de deviser sur la région, il s’agit, dans cette bande dessinée toute en sobriété, de montrer quel regard Dieu pourrait porter sur notre monde et quel accueil nous lui réserverions. A méditer en ces fêtes de Noël…
Pierre Loti, en tant qu’officier de marine, eut l’occasion d’embarquer vers des destinations lointaines. Les voyages et la fascination pour l’ailleurs de l’écrivain, nous les connaissons grâce à ses textes, ou bien en effectuant la visite de sa maison à Rochefort. Les éditions Bleu Autour invitent le lecteur au voyage en rassemblant dans un beau livre plus de cinq cents dessins réalisés par Pierre Loti au cours de ses pérégrinations, accompagnés des textes de l’écrivain, le tout formant « un singulier carnet de voyages autour du monde ».
Dans les années 50, Jorn Riel a partagé le quotidien des trappeurs du Groenland qui vivaient de la chasse et de la vente des peaux de bêtes. De ce séjour, il a ramené un recueil de nouvelles dont sept sont aujourd’hui adaptées en bande dessinée. Vous (re)découvrirez, grâce à cette belle adaptation, Valfred, Mads Madsen, William le Noir et Bjorken dans leurs aventures souvent burlesques voire où absurdes où « jamais on ne rejette une idée a priori », où la femme que l’on voit moins souvent qu’in ours blanc est totalement fantasmée, où un coq nommé Alexandre peut se révéler un vrai philosophe…
Cette magnifique biographie du réalisateur de « Rocco et ses frères », « Le guépard », « Les Damnés », « Mort à Venise », richement illustrée de somptueuses photographies de plateaux, retrace 35 ans de travail de Luchino VISCONTI. Des interviews et des textes sur ses créations au théâtre, à l’opéra et au cinéma nous éclairent sur son esthétisme, puis une filmographie exhaustive et une biographie de ses années de préparation et de gestation de toute son oeuvre rendent ce livre indispensable pour les amoureux du cinéma italien.
Un grand merci aux éditions du Castor Astral de nous faire découvrir Auguste Derrière, natif de Bordeaux, injustement oublié de nos jours. Maximes, dictons, blagues, aphorismes, encarts publicitaires… autant de traits de génie! Oubliez la crise et les malheurs du monde le temps de quelques phrases hilarantes. Offrez-vous un passeport pour un voyage au pays de l’absurde! Et surtout, lisez la préface d’Albert Muddah, éminent spécialiste de votre serviteur, l’Auguste Derrière…
C’est avec un titre plein de gourmandise et de dépaysement que les éditions Didier nous livrent un bel hommage à la Turquie, la Grèce, à travers 29 comptines arméniennes, grecques, kurdes et trurques, preuve de la grande diversité de ces deux pays.
Nils-Uddo fait partie de ces artistes qui ont choisi le paysage comme scène d’expression artistique. Cette pratique, que l’on nomme Land Art consiste à intervenir à l’extérieur et non plus dans l’espace clos d’un tableau ou d’un musée. les constructions végétales de Nils Uddo, composées de matériaux naturels tels des fleurs, du bois ou des cailloux, semblent fragiles, éphémères mais, en en gardant la trace, l’image photographique leur offre comme une seconde vie, témoigne de leur charge poétique.
Une véritable histoire de la police des moeurs de la fin du XVIIIème siècle à nos jours. De la surveillance des maisons closes à celle des personnalités en vue, du contrôle du monde de la nuit, à celui de l’argent, aux clubs échangistes…
« Le sexe n’est pas tout dans la vie, et pourtant que serait la vie sans sexe? » N’est-il pas aussi synonyme de mort? A-t-on réellement besoin de la sexualité pour créer la vie? La question de nos origines est commune et constante. Comme élément de réponse, vous lirez une étude de la sexualité depuis le microscopique jusqu’à l’humain. Un déploiement de problématiques passées ou contemporaines dans les domaines des sciences, des sciences sociales et de la théologie. Cet ouvrage est fidèle aux précédents titres parus dans la même collection quant à son exhaustivité et sa richesse iconographique.
De 1809 à 1865, Proudhon connaît cinq régimes politiques différents qui le font réagir aux conditions de vie de la classe ouvrière, tout en s’opposant à Marx. Cet autodidacte d’origine modeste s’est essayé à la théologie, la philosophie, l’économie… et on a finalement retenu de lui cette formule: « La propriété, c’est le vol, Dieu, c’est le mal ». Un esprit libre, révolutionnaire et utopique, père des mouvements anarchistes, tel est Pierre Joseph Proudhon.


L’histoire se passe sur une île. Tout paraît y être parfait, si ce n’est que des objets disparaissent régulièrement de la mémoire des hommes. Au début, ce sont les choses les moins importantes: un ruban ou un parfum… Mais les choses s’accélèrent. C’est au tour des oiseaux, des roses, des photographies, des calendriers…












Alexander et Sonia se rencontrent pendant leurs études d’architecture. À la suite d’un voyage à Marseille, ils vont former un couple à qui tout semble réussir: ils sont beaux, intelligents et ambitieux. Ils vont collaborer ensemble dans un cabinet d »architecture.



Jean ne va pas bien. Il se sent détaché de sa vie, à côté. D’ailleurs, il ne reconnait pas Elisabeth, sa nouvelle voisine qu’il aurait pourtant bien connu 20 ans auparavant.




Max Schultz, SS dans un camp d’extermination, fuit l’Allemagne vaincue pour la Palestine sous l’identité de son ami d’enfance, Itzig Finkelstein, barbier juif assassiné avec toute sa famille. Mais comment un nazi peut-il devenir un sioniste fanatique? C’est ce que Max nous raconte dans les 500 pages de farce grotesque et d’humour noir. Un texte affreux, sale et méchant, où personne n’est épargné.
Voici le tout nouveau conte fantastique de Shigeru MIZUKI, maître incontesté des yokaï, ces êtres surnaturels qui peuplent les contes populaires japonais. Sanpeï, héros de ce volume, va se lier d’amitié avec un kappa, créature anthropomorphe à la réputation maléfique et auquel il ressemble étrangement. C’est à partir de ce moment que les ennuis vont commencer pour Sanpeï…
Avec une « note sur l’architecture du bâtiment » en guise de prologue, ce livre ne manque pas de surprendre dès les premières pages. Ce bâtiment, le Londres-Louxor, est un ancien cinéma des années vingt, un lieu où se croisent, s’observent, se rassemblent des personnes issues de la diaspora bosniaque, à Paris. Pour commencer, nous suivons Esme qui vient là dans l’espoir d’y retrouver sa soeur. Très vite, le ton original de l’auteur, l’atmosphère mystérieuse nous emportent et nous goûtons avec plaisir au lignes, évoquant l’art, la littérature, l’architecture. Il est aussi question d’amour, d’argent, d’exil. À la lecture de ce roman déroutant, nous oscillons bien souvent entre rêve et réalité.
Nous sommes ici dans le second volet des aventures du shérif Walt Longmire, de son ami l’indien Henri Standing Bear, rencontrés déjà dans « Little Bird ». Une femme âgée vient de mourir, les soupçons vont amener l’enquête vers le milieu des immigrants basques installés dans ce coin du Wyoming.
Athènes, dans les années 70. Koulà, femme mariée de 40 ans et Mimis, jeune homme de 20 ans, se croisent tous les jours sur la même ligne de métro. Cela commence par des regards, un « Bonsoir », puis par des conversations sur la famille, le travail, la vie. Ils sont irrésistiblement attirés l’un par l’autre et vont devenir amants.
Comme dans « L’enfant bleu », nous retrouvons l’art et la folie au centre de l’oeuvre d’Henry Bauchau.
Hypnotique. Voici ce qu’on pourrait dire de ce roman noir de Diana Abu-Jaber, premier titre publié en France mais que nous espérons suivi de beaucoup d’autres de cette qualité.
Lors de l’Escale du livre, l’auteur de La Mer Noire, Kéthévane Davrichewy, est venue jusqu’à Bordeaux. Écouter cette femme parler d’elle, de son écriture, évoquer des bribes de son histoire familiale, m’a donné envie de lire son dernier roman. J’ai adoré plonger dans l’histoire de Tamouna, une femme âgée, née en Georgie, exilée en France, qui s’apprête à fêter son anniversaire à Paris, entourée des siens. Elle attend aussi la visite de Tamaz, l’homme qu’elle a rencontré l’année de ses quinze ans, celui qui la trouble encore aujourd’hui. Le passé affleure en permanence, les joies comme les peines sont relatées avec finesse, et Tamouna est tour à tour jeune fille et vieille femme.
Sissi Hankshaw est dotée d’une excentricité : la taille de ses pouces excède largement la moyenne. Elle décide d’en user et devient la plus grande auto-stoppeuse des États-Unis.
Chicago 1908. Lazarus, jeune juif Ukrainien, trouve la mort dans d’étranges circonstances, tué par le chef de la police. Un siècle plus tard Vladimir, écrivain d’origine Bosniaque, s’attache à ce fait divers et part en Europe sur les traces du disparu. À travers son histoire c’est aussi celle plus intime de Vladimir, de la Bosnie déchirée et de l’exil qui s’écrit et se dévoile tout au long de ce magnifique roman.






La dramatique marée noire qui frappe la Louisiane depuis quelques semaines m’a donné envie de découvrir l’oeuvre de James Lee Burke qui y a passé la moitié de sa vie et en a fait un personnage à part entière de ses polars.
Le colonel Rymar, membre de l’armée portugaise suit le roi du Portugal en fuite vers le Brésil. Contre toute attente, celui-ci est missionné non pas pour se battre, mais pour veiller sur les instruments de musique de la cour. Ce va t-en guerre humilié d’être réduit à s’occuper de musique (art qu’il exècre) découvre de mauvaise grâce le nouveau monde.
Dans l’immédiat après guerre, un jeune orphelin livré aux rues grouillantes de Naples (magnifiée par Erri de Luca) vit sous la protection du concierge, Don Gaetano.
Selon Monsieur Toussaint Louverture, « attirante, séduisante, fascinante… la jeune Zuleika Dobson l’est sans aucune limite ». Dès la descente du train en gare d’Oxford où son grand-père le recteur, l’attend, Zuleika Dobson déclenche un vif émoi dans le coeur des étudiants de l’ancienne et respectable Université. Or, la jeune prestidigitatrice, habituée à être courtisée lors de ses nombreux voyages à travers le monde, n’a jamais été amoureuse. Seul l’impeccable Duc de Dorset, parce qu’il l’aura traitée négligemment la première fois, réussira à éveiller un sentiment différent dans le coeur de la jeune femme. Mais cet amour, au lieu de les réjouir, donnera naissance à une idée plus saugrenue dans l’esprit du Duc qui contaminera la gent masculine oxfordienne.
Deux textes épuisés de Ryszard Kapuscinski sont à nouveau disponibles chez Flammarion. Le « Négus » nous livre le récit de la chute de l’Empereur d’Éthiopie et le « Shah » les dernières semaines du règne du Shah d’Iran.
Voici le très attendu album de Delphine Perret. Après son brillant « Moi le loup et les chocos », dans lequel on découvrait Bernard, loup déprimé, coaché par un petit garçon, l’auteur nous livre cette fois une « road-story ». Nous retrouvons nos deux acolytes qui prennent la route des vacances, accompagnés d’un pépé un peu largué.
Les femmes du groupe dont il est question dans le titre cassent des blocs de pierre pour un salaire de misère. La construction d’un aéroport augmente soudain la demande de gravier et elles décident de demander un meilleur tarif à leur intermédiaire. Cette lutte pour une somme minime, va être l’occasion de découvrir leurs parcours. Avant d’effectuer ce travail de forçat, elles avaient pour beaucoup d’entre elles une place plus brillante dans la société : qui femme d’affaire, qui mariée à un riche parti… Mais en Afrique, une femme sans argent n’est plus rien.
Un mois avant sa mort, le 9 août 2008, Mahmoud Darwich publiait « Le lanceur de dés », son dernier poème sous forme de testament. À sa lecture, nous éprouvons avec force l’épreuve de la mort et l’humilité du poète qui revient sur sa vie
Cet été, Valentine, Béatrice et moi vous emmenons à Québec pour rencontrer Michel Rabagliati, figure incontournable du neuvième art québécois, qui met en scène des épisodes extraordinairement ordinaires de la vie de Paul.
Voici une histoire très farfelue, gentiment parodique des grands classiques de la littérature enfantine. Des parents odieux, un bébé abandonné sur un perron de porte, un vieux milliardaire neurasthénique et des enfants « surdoués » vont vivre des aventures folles sous la protection d’une nounou
Décidément Bret Easton Ellis aime les transversalités. Ses personnages ne se résument jamais aux facettes montrées dans un ouvrage. Ils disparaissent et réapparaissent d’un roman à l’autre, dévoilant de manière inattendue leurs identités multiples. « Less than zero », premier roman paru en 1985, parlait de jeunes américains privilégiés à la dérive dans une violence croissante d’actes et de sentiments. Rien ne garantissait leur survie. Pourtant, dans ce premier roman, la fiction se dote d’une fausse dimension biographique. « Less than zero » aurait en fait relaté l’existence de personnes bien réelles. Bret Easton Ellis se donne le rôle de l’auteur tout puissant disposant sans vergogne des individus, exposant sans retenue leur part d’ombre sous prétexte qu’elle constitue un matériau d’écriture. À travers « Imperial Bedrooms », les personnages nous reviennent des années plus tard, dans la force de l’âge, afin qu’ils nous racontent les conséquences de cette cruelle mise à nu.
Vingt trois auteurs nés de famille corse, du continent ou du Maghreb, nous racontent, à travers de courts textes, leur enfance corse.
Deux parutions de textes de Jacques Abeille, illustrés par le fameux Schuiten, double réjouissance causée par la jeune maison Attila.










Les relations hommes/ours sont aussi intenses et conflictuelles aux Etats-Unis qu’en France. Le grizzly ne survit plus que dans quelques espaces protégés après avoir été chassé pendant des décennies. D’où l’importance de vérifier la rumeur qui pousse Rick Bass et ses compagnons à explorer les montagnes San Juan au Colorado. On y a tué le « dernier grizzly » dans les années 60, mais quelques traces et silhouettes aperçues laissent espérer que des spécimens ont survécus en toute discrétion.
C’est le cri du coeur d’un grand monsieur de 93 ans qui a adhéré au programme du Conseil National de la Résistance, qui est revenu des camps de concentration et a été co-rédacteur de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.
Photographe majeur de sa génération, Martin Parr parle néanmoins peu de son art.
Artiste majeure de la scène contemporaine, Louise Bourgeois (1911-2010) nous livre dans cet ouvrage sa dernière création originale, spécialement conçue pour le musée de la Maison Balzac à Paris. Cette exposition « Moi, Eugénie Grandet » qui a lieu du 3 novembre 2010 au 6 février 2011, s’inspire largement de l’héroïne de Balzac qui a influencé Louise Bourgeois tout au long de sa carrière.
Contrairement à des artistes comme Hiroshige ou Hokusai reconnus pour leurs paysages japonais, Ohara Koson (1877-1945) nous a livré presque exclusivement des représentations de plantes ou d’animaux.
Chanel, un nom mondialement connu, un mythe même qu’il n’est plus besoin de présenter. En revanche, on connaît peut-être moins le parcours de sa géniale créatrice, mademoiselle Gabrielle Bonheur Chasnel dite Coco Chanel. Cet ouvrage revient sur les évènements marquants de sa vie, ses influences, ses relations, qui ont fait d’elle l’ambassadrice de la mode et de l’élégance parisienne. Un livre très documenté qui ravira les passionnés comme les profanes.
Photographe reconnu, Michael Poliza est spécialisé dans les représentations naturalistes, et plus spécialement celles de l’Afrique ou de l’Antarctique. Son dernier ouvrage n’échappe pas à cette règle car il est un nouvel hommage au continent africain à travers sa faune, l’une des plus variées au monde. Les magnifiques photographies, en noir et blanc saisissent parfaitement la beauté et la diversité des animaux de ce continent, mais elles nous alertent aussi sur la fragilité de notre éco-système.
Ce magnifique livre est le résultat de la rencontre et du coup de foudre de la photographe Martine Chenais avec ce lieu géographique rare et mouvant qu’est le courant du Huchet dans les Landes. Les photographies et la mise en page soignée sont complétées par une partie botanique.
En complément de la biographie d’Antoine de Baeque parue en début d’année, ce véritable dictionnaire nous propose de multiples entrées dans le travail complexe du cinéaste. Réflexions sans fins sur le monde et l’image, projets en perpétuelle évolution, travaux parfois aboutis mais invisibles, la carrière de Godard est vue ici sous un angle kaleïdoscopique, montrant une œuvre protéiforme, tentaculaire et qui, il faut bien l’avouer, nous échappe encore dans sa globalité.
Les souvenirs de jeunesse de Patti Smith apportent un nouvel éclairage sur la scène artistique new-yorkaise des années 70. De sa rencontre avec Robert Mapplethorpe jusqu’à la mort de celui-ci vingt ans plus tard, la chanteuse nous parle de leur parcours en commun et en parallèle, leurs passions amoureuses et artistiques, leurs rencontres parfois flamboyantes ou décadentes et leurs travaux toujours intimement liés à leur vie privée. Un fourmillement de création dans un New-York cosmopolite et talentueux où certains ont brûlé leurs vies. « Just kids » est là pour les prolonger.
« … le remarquable roman d’Yves Ravey contient un petit côté « Meurtre de Roger Ackroyd » d’Agatha Christie tant il s’amuse de l’implicite, de l’imagination et des fantasmes du lecteur. Si bien que ce dernier, une fois le livre achevé, n’aura qu’une seule envie : le relire et voir avec délectation à quel point il a, lui aussi, été manipulé. » (Vincent Joli, Rhinocéros)
Léopold a 17 ans et accepte de suivre les soldats Russes qui viennent le chercher. Nous sommes en 1945 et on l’accuse, lui et ses compatriotes germanophones de Roumanie, d’avoir collaboré avec les nazis. Autant partir dans ce camp russe que de risquer la découverte de ses amours interdites. Cinq années de travaux forcés, d’humiliation, de froid et de faim nourrissent en lui la plus pure des poésie. Comment survivre autrement dans cet enfer ?
Au lendemain du tremblement de terre en Haïti, Yanick Lahens nous livre un état des lieux de la catastrophe et de la situation du peuple Haïtien, au plus proche du drame et des émotions, l’auteure habitant Port-au-Prince. Il lui suffit d’ouvrir sa porte et de laisser parler ses sensations, ses souvenirs, son horreur et ses espoirs. Un très beau témoignage qui mêle journalisme, littérature et poésie.
Pour Noël les éditions « J’ai Lu » rééditent en poche et sous coffret, ce roman paru en 2008 aux éditions Zulma. Ici les époques et les personnages se croisent, se confondent. Pendant qu’Eléazard se plonge et se perd dans un manuscrit autour du jésuite baroque Athanase Kircher, son ex-femme, Elaine, part dans une mission anthropologique au plus profond de la forêt amazonienne et leur fille Moéma se trouve en prise avec les doutes et les expérimentations propres à l’adolescence. Ce roman est aussi l’occasion d’évoquer le Brésil contemporain, de la déforestation aux intrigues politiques ainsi que les grandes interrogations de l’Europe baroque.
Dans les montagnes du Colorado, on aurait tué dans les années 60 le dernier grizzly d’Amérique du nord. Pourtant des rumeurs poussent Rick Bass et deux de ses amis à partir sur les traces d’éventuels survivants de cette espèce. Plus que la recherche de l’animal, les trois hommes sont en quête de la sauvagerie primale du monde.
Cinquante ans après sa mort, Boris Vian entre dans la Pléiade et sous sa plume musicale souvent ludique, parfois désenchantée, nous replongeons dans le Saint-Germain de l’après-guerre et des zazous.
Ce roman savoureux présente la double enquête d’un policier de talent et d’un généalogiste professionnel qui vous entraînent à la fois dans le Londres du XIX et du XXI siècle pour suivre à travers les archives la piste d’un tueur en série et tenter d’élucider une suite de meurtres du passé sur lesquels sont calqués les meurtres actuels. Haletant et passionnant.
Après la découverte de ce styliste hors pair dans « Bois Mort », même collection, voici une autre facette de l’œuvre de Sallis. Lew Griffin, privé black, balade son désenchantement dans la Nouvelle-Orléans des années 60 à 90. On suit ainsi ses périodes de désespoir, de lutte contre l’alcool, ses histoires d’amour, sur fond de citations de son auteur fétiche : Chester Himes. un régal pour connaisseur !

La nouvelle collection « La lettre et la plume » aux éditions du Livre de Poche a pour objectif de marier littérature et histoire aux travers d’écrits intimes. Voici donc deux petits bijoux pour son lancement.
« Ce faisant, nulle thèse superflue ne soutient l’exposé de Peeters, si n’était celle essentielle que l’œuvre de Derrida est l’exposant d’un monde, d’un monde en dérive qui montre son retard originaire sous la plume d’un grand d’entre les grands, auteur d’une œuvre monumentale pour ainsi dire sans monument. Et il est vrai que le livre nous laisse, devant Derrida, tout seul, en mal d’archive au moment où les lettres et les indiscrétions se multiplient. Seul au point de penser avec Derrida que personne n’a encore commencé à le lire, que c’est plus tard seulement que cela pourra advenir et sans doute toujours en différé, à un moment où déjà il ne restera plus rien de sa vie que ses cendres… » (Jean-Clet Martin, Vox Philosophiae)
Le plus célèbre duo d’illustrateurs jeunesse, Pittau et Gervais, est de retour avec deux nouveaux albums aux formats hors du commun, tous deux conçus sur le même principe.
À ses petits enfants qui réclament une histoire mythologique, un grand-père décide de raconter la plus terrible, la plus triste, la plus tragique de toutes, celle d’Œdipe…
Autrefois vivaient sur terre des animaux étranges : l’éléphant nain de Sicile, le castor géant…
Pour échapper aux vacances en famille, maxime, 17 ans, s’est concocté un programme peinard en banlieue parisienne chez sa grand-mère : ordi, tchat, musique…
À travers le portrait d’une famille d’Afrikaner déchirée par les conflits entre les parents, Karlien de Villiers décrit en creux le régime de l’apartheid et les mécanismes d’un système raciste organisé : endoctrinement des enfants et poids des institutions religieuses ultra-conservatrices. Sans fioritures, le trait naïf et la couleur simple focalisent à tout instant le propos sur le quotidien et la violence et font de cet album un témoignage magnifique et bouleversant.
C’est avec un mélange de joie et de tristesse que nous retrouvons Aya pour ce sixième volume. Joie parce que chaque rendez-vous avec Aya est l’occasion de retrouver la vie quotidienne, dans les années 70, d’une jeunesse africaine « normale », avec ses amourettes, ses amitiés et ses difficultés, loin de la violence et des guerres civiles qui font la Une de l’actualité. Tristesse parce que Marguerite Abouet et Clément Oubrerie ont décidé de mettre fin aux aventures de tout ce petit monde.
Batou est un petit bonhomme roux qui ressemble à s’y méprendre à Mafalda. Accompagné de son fidèle chien Toutoum, il découvre le monde : prend sa baignoire pour les « profondes eaux océaniques », cherche un moyen de lutter contre le gros monstre des cauchemars, recherche sa mamie qui manque tant à sa maman, invente un langage imaginaire… le tout avec humour et malice.
Cet élégant ouvrage nous réapprend la noblesse des grands crus du poivre et nous invite à un voyage sensuel et gourmand en 14 poivres et 106 recettes. Livre de connaisseur et d’initiation, « Poivres » est une drôle d’encyclopédie et un merveilleux recueil culinaire.
Voici un coquet petit livre de recettes où les souvenirs d’une trentaine de cuisiniers évoquent un plat ou une ambiance. Chaque recette est associée à une personne chère, à une saison ou des vacances.
Fruit d’une récolte de mots auprès d’enfants et d’adultes de Bordeaux, ce dictionnaire décalé nous offre des définitions souvent drôles et parfois touchantes de notre quotidien. Un livre multiculturel qui jette un regard neuf sur nos voisins et sur nous-mêmes.
« Putain qu’est-ce qu’on va lui raconter à la zine, déjà qu’elle nous fait chier avec la zique qu’elle dit toujours qu’on joue trop fort la nuit… Et voilà que ce con d’chien il a étendu le chien à la zine, qu’est-ce qui t’a pris toi con d’chien d’avoir… shooté le caniche à la zine, y t’a foutu les boules ou quoi ? » Jubilatoire !
Cette œuvre à quatre mains et quatre yeux de Myr Muratet, photographe, et Manuel Joseph, écrivain, nous plonge dans un univers urbain angoissant et terriblement réaliste. Monsieur J., le narrateur, sort d’un « centre de réadaptations », prison ou hôpital psychiatrique ou peut-être les deux. Confronté à ses névroses, à son passé dont il ne peut parler, il tente de s’habituer à sa nouvelle vie en s’installant dans un nouvel appartement. Ce récit sobre, simple et juste est entrecoupé de textes prélevés par Manuel Joseph et traitant de l’utilisation de métaphores médicales pour parler des guerres et actions de contrôle des populations les plus violentes. Ces fragments donnent une autre dimension au texte, tout comme les photos de Myr Muratet, portraits d’habitants de la rue, de policiers dans des gares vides ou de mobilier urbain. Une œuvre complète, profonde et une collaboration réellement réussie.
Ce roman nous plonge dans le sud des États-Unis, en 1962, quand les lois raciales modelaient la société. C’est au travers des rapports entre les femmes blanches de la bonne société de Jackson, Mississipi et de leurs bonnes noires que ce pan d’histoire nous est livré.
Enaiat est un gamin d’une dizaine d’année, issu d’une ethnie minoritaire en Afghanistan. Sans avenir dans son pays il est « abandonné » par sa mère à la frontière du Pakistan. De là et durant 5 ans il va cheminer jusqu’en Italie en passant par l’Iran, la Turquie et la Grèce. On est impressionné, ému ou amusé par les rencontres et les embûches qu’il a rencontré. Mais il raconte son périple avec simplicité et dignité. Il est sorti vivant des choses insoutenables qui se produisent sur les routes de l’exil et toujours fier d’être un humain, mais comment ne pas s’indigner des conditions de « bétail » qui sont faites à tous ceux qui fuient leur pays. Une lecture qui s’adresse à tous, jeunes compris.Indignez vous !
À l’été 84, deux jeunes punkettes autrichiennes décident de partir en Italie sans passeport, sans argent, avec juste les vêtements qu’elles ont sur le dos et un sac de couchage pour deux. « Trop n’est pas assez » est le récit autobiographique de ce voyage initiatique qui commence de manière bucolique par la traversée des Alpes et se transforme progressivement en enfer. Entre belles rencontres et comportements machistes, entre débrouillardise et vraies galères, Ulli Lust nous offre un récit sans complaisance et parfois cru mais tellement passionnant que nous lui souhaitons de remporter un prix au prochain festival d’Angoulême.
Franck Mackey est un flic dublinois, spécialisé dans les missions d’infiltration. Il a coupé les ponts avec ses origines, sa famille modeste pour ne pas dire misérable et le quartier de sa jeunesse. À 19 ans il avait prévu de fuir cette existence sordide pour rejoindre Londres avec son amie Rosie Daly. Celle-ci lui a fait faux bond la nuit du départ et depuis sa vie est comme hantée par cette absence. 22 ans plus tard sa soeur l’appelle, une valise vient d’être retrouvée dans un vieil immeuble avec les affaires de Rosie. C’est le moment pour Franck de remettre les pas dans son passé. L’évocation de la vie de l’époque, des tensions familiales, du désir de ne pas vivre la même vie que leurs parents nous rendent les personnages très proches. Franck Mackey fait penser au Harry Hole de Jo Nesbo, désespoir, alcool et rock’n'roll et la figure de Rosie, son amour jamais oublié est bouleversante de fraîcheur et de vie.
Voici un livre fou qui provoque un plaisir de lecture qui confine à la jubilation. « Ward » se présente comme l’anthologie, la première de ce type, de la littérature de ce peuple écrite aux premier et deuxième siècle. À travers les livres fondateurs de la religion des Ward, les grands auteurs de poésie de ces deux siècles ou encore les ouvrages décrivant les avancées scientifiques, c’est toute leur histoire et leur mythologie que nous découvrons. Mais le plus grand mérite de ce livre est de nous proposer une lecture bilingue wardwesân-français alors même que le wardwesân est une langue sortie directement de l’imagination démesurée de Frédéric Werst. Ainsi, non content de créer un monde, un peuple et son histoire, il a surtout crée sa langue et l’a utilisée. Ce livre nous offre donc des possibilités de lectures infinies et les plus fous d’entre nous pourront grâce au lexique et à la grammaire ward proposés en fin d’ouvrage tenter une nouvelle traduction. Un livre pour les passionnés de SF, de linguistique, d’histoire, de mythologie, de poésie ou tout simplement pour les lecteurs curieux !
Après avoir écrit cinq ouvrages sur sa famille, dont « Les champs d’honneur », Jean Rouaud aborde sa jeunesse influencée par mai 68. Il porte un regard décalé sur cette époque qu’il traverse en compagnie de ses « cousins », des marginaux qui vivent en communauté à la campagne dans le sud de la France.
Après « le Chagrin du roi mort » et « Combat d’hiver » Mourlevat change de registre. Son roman se passe à notre époque entre Saint-Etienne et Montbrison ! Un vieil homme, écrivain, prend en stop une jeune fille de 17 ans. Nous allons basculer dans un monde parallèle où Anne l’héroïne recherche sa sœur disparue. C’est une société froide et inquiétante où les gens ne respirent pas; Anne y est vite reconnue comme « terrienne » car elle soupire, rit, pleure… On est très vite captivé par cette ambiance mystérieuse qui évoque Barbe-Bleue mais aussi Orphée et Eurydice au royaume des morts. Hommage réussi !
Après trois années de recherches, l’écrivain américain Jonathan Safran Foer nous livre un essai choc sur le traitement réservé aux animaux que nous mangeons.
Orphelines depuis peu, les sœurs Verdelaine se débrouillent comme elles peuvent. La Vill’Hervé, manoir en bord de mer se déglingue de partout, une tempête s’annonce mais rien n’entrave la bonne humeur des cinq sœurs. Rien ? Sauf peut-être ces cris dans la nuit qui laissent penser à Enid que le manoir est hanté. Sauf peut-être aussi la jeune Colombe venue passer quelques jours à la Vill’Hervé.
Il y a beaucoup d’actualités intéressantes dans le polar ce mois-ci mais on ne résiste pas à une nouvelle aventure de Harry Hole ! Le flic le plus mal en point, le plus désespéré, le plus alcoolo d’Oslo. D’ailleurs il n’est plus en Norvège depuis sa dernière enquête (« le Bonhomme de neige », Folio policier) déjà exceptionnelle, mais à Hong-Kong où il essaie d’atteindre les tréfonds de la déchéance : le jeu, les dettes, l’opium. Une confrère vient le tirer de là, son aide est requise au pays pour faire face à un tueur en série, sa spécialité. Il tombe en pleine guerre des polices, et doit louvoyer dans ce micmac qui lui déplait foncièrement, de plus il n’est apprécié de personne ou presque. Mais comme à chaque fois ses intuitions font mouche et son sens du devoir le fait aller à l’essentiel : coincer le meurtrier. On apprécie Harry pour son côté irréductible, indestructible, politiquement incorrect et son sens de l’humour ; on suit ses déboires personnels et amoureux et on voudrait tellement qu’il s’en sorte !
Après un recueil de nouvelles intitulé « La douceur du corset » paru en 2009 aux éditions Finitude, Emmanuelle Pol revient avec un roman au sujet original : la liaison amoureuse d’une jeune femme et d’un septuagénaire, sculpteur et professeur aux Beaux Arts. Une passion physique et intellectuelle naît entre le maître et son élève. Après des mois d’une liaison secrète, la jeune femme va découvrir le vrai visage de son amant. Commence alors pour elle une longue réflexion sur cette relation factice dont elle va avoir du mal à se défaire. Un premier roman qui traite d’un thème cher à l’auteur, celui de la complexité des liens amoureux.
Le livre tire son titre du surnom de son personnage central, Clyde Wayne Franklin, au corps entièrement tatoué de lettres. Après avoir passé vingt ans de sa vie en prison pour le meurtre de ses parents et être devenu un poète majeur, Clyde se retrouve à Washington à la recherche de sa petite amie Barbie mystérieusement disparue. Il s’enfonce dans une enquête où il ne maîtrise rien, où lui et nous ne savons plus très bien qui le manipule et dans quel but. Entre polar et roman psychologique ce livre frappe par son incroyable liberté. L’enquête alterne avec le récit halluciné de son enfance douloureuse et les interrogations de ses voix intérieures donnant au final un roman riche, profond et puissant.
« Spooner » est un de ces romans dont on aimerait qu’il ne finisse jamais. Dès le début, la vie de Spooner est placée sous de mauvais augures. Son père et son grand-père meurent quelques jours avant sa naissance et au terme d’un accouchement épique de 53 heures, Spooner met le nez dehors vivant tandis que Clifford, son jumeau, qui restera à jamais le préféré, est mort-né. À partir de là, Spooner est voué à semer le chaos autour de lui et cela bien malgré lui. De son enfance où, surnommé le Vandale, il pisse dans les chaussures de ses voisins, à l’âge adulte où il est presque laissé pour mort dans un quartier mal famé de Philadelphie, en passant par ses années de lycée et ses « exploits » au base-ball, Pete Dexter dresse un portrait fascinant de son personnage. Entre farce et tragique, entre éclats de rire et larme qui pointe à l’œil, ce livre est aussi le récit de la relation entre Spooner et son beau-père Calmer dont la mission semble être de réparer les torts de cette tornade. Une histoire d’amour filial très forte mais jamais formulée. Enfin dernier conseil : n’omettez pas de lire les onze pages de remerciements qui sont décidément pleines d’humour…
Quand un petit garçon trouve un pingouin devant sa porte, il décide de l’aider à retrouver son chemin. Mais personne ne semble savoir d’où il vient ! Les deux compères s’engagent alors dans un voyage vers le pôle Nord. Mais ce pingouin est-il réellement perdu ou simplement à la recherche d’un ami ? Une découverte, ou redécouverte, de l’univers poétique et attachant d’Olivier Jeffers.
Que de belles expériences utopiques dans ce livre-film ! Isabelle Fremeaux et John Jordan nous font partager, partout en Europe, la vie de communautés qui ont choisi de vivre autrement. Voilà des expérimentations de production, d’échange, d’enseignement qui permettent d’envisager l’après capitalisme. Le film et le livre se complètent à merveille et nous voici à rêver d’une autre société…
« The Book of Other People » est une étrange compilation orchestrée par Zadie Smith. De la littérature à la bande dessinée, ils sont plusieurs (et pas des moindres) à avoir collaboré au projet. Qui sont ces « ils » ? Daniel Clowes, Chris Ware, Posy Simmonds, Nick Hornby, J.S. Foer etc. Curiosité piquée. Et quel est donc ce « projet » ? Créer un recueil de nouvelles aux airs de clichés instantanés. Un auteur et clic ! un portrait. Toutes ces formes d’écriture si particulières apposent formidablement leurs marques sur l’identité de chaque personnage. Ainsi, Frank n’a rien en commun avec Gordon qui ne ressemble pas plus à Lélé que Magda à Rhoda mais tous sont à connaître. Un ouvrage qui propose différents niveaux de difficulté de lecture.
L’introduction de ce livre précise : « Il est évident, d’après les notes laissées par Keith Haring dans son journal, qu’il s’attendait à ce que d’autres le lisent ». Le lecteur parviendra à la même conclusion. Rien ne semble avoir été écrit dans un seul but cathartique, n’ayant de sens que pour l’auteur. Keith Haring a délibérément choisi d’utiliser ses journaux « intimes » comme média pour exprimer son art et, à travers celui-ci, son rapport au monde. Il écrit : « This is my message. The medium is unimportant. It is art as I know it. It is life as I know it. ». Le support n’a pas d’importance, seul le message compte. Photographies et reproductions d’œuvres enrichissent le propos et ouvrent sur d’autres pistes. L’écriture est simple, comme le dessin, et le sentiment d’insoumission puissant. Un témoignage passionnant, loin de ne s’adresser qu’aux amateurs d’art.
Classique aux États-Unis, mais totalement inconnu en France, le « Dernier stade de la soif » est un roman magistral paré d’une superbe couverture. Fred Exley s’y dépeint comme un inadapté à toute forme de vie sociale, condamné à n’être qu’un supporter quand il se rêvait champion adulé par les foules. Avec un humour ravageur, il dresse le portrait d’une Amérique qui prône des valeurs vides de sens et aussi le sien, un alcoolique, un fou qui s’entraîne dans une chute perpétuelle. Un très grand plaisir de lecture.
Si vous avez passé l’étape numéro 1, c’est à dire avoir un potager, voici l’étape numéro 2 : que faire de votre production ! Les recettes, proposées par saison, sont chaleureuses, inventives et gourmandes. C’est une cuisine familiale qui donne envie de varier ses classiques et de découvrir de nouveaux produits.
Voici un récit très personnel entamé lors du départ de sa fille, partie seule mener sa vie d’étudiante . René Frégni évoque ces 18 années à s’occuper de Marilou, le rythme de l’école, des vacances, les moments de complicité partagés à Manosque. Puis il nous parle de cette nouvelle solitude, du temps passé à observer ses jeunes voisins, de ses amis Isabelle, Lili, Tony… Il revient aussi sur son enfance et la liaison quasi-fusionnelle qui l’unissait à sa mère. Ces passages donnent furieusement envie de relire « Elle danse dans le noir » (Folio) écrit 15 ans plus tôt, où il évoque avec beaucoup d’émotion son entrée dans la paternité, la maladie et la mort de sa mère.
Trois ans après la création de la revue XXI, son équipe de journalistes revient avec une toute nouvelle revue de photojournalisme, la revue « 6 mois ». À travers 800 photographies et 12 portfolios, cette revue fait la part belle aux reportages aux 4 coins du globe, servis par des photographies d’une grande qualité. Au sommaire de ce premier numéro : la Chine, l’Angleterre, Haïti, la Guinée-Bissau, l’Irlande ou encore le reportage très émouvant de Darcy Padilla, photographe américaine, qui a suivi pendant 17 ans Julie Baird, jeune mère séropositive et droguée, jusqu’à sa mort en 2010.
« Mettre la poésie debout » a dit Bernard Heidsieck. La mettre debout, la mettre dans la rue, dans l’espace public, c’est cela « L’affiche, revue murale de poésie ». Pendant vingt ans, de 1990 à 2010, les éditions le Bleu du ciel ont proposé à cent auteurs et plasticiens de croiser leur univers pour investir abribus et panneaux publicitaires et installer la poésie et l’art contemporain là où on ne les attend pas. Un an après la publication de la dernière des 69 affiches, ce livre retrace cette aventure à travers des critiques, des témoignages et bien sûr la reproduction de l’ensembles des affiches publiées.
Le lac de Côme, une invitation de la fondation Rockefeller, un cadre idyllique, tout pourrait sembler parfait pour le narrateur, jeune écrivain serbe. Mais alors qu’il a obtenu une bourse pour cela, il n’a aucune envie d’écrire. Les autres pensionnaires, universitaires riches et célèbres pour la plupart, sont à des années lumières de son quotidien et il ne sait pas bien ce qu’il fait là. De déjeuner en dîner, se soûlant méticuleusement, marchant parfois, fuyant tant qu’il le peut les mondanités, il va sans le vouloir faire de ce séjour un moment à part dans sa vie jusqu’à espérer que cela ne s’arrête jamais. À travers les rencontres du narrateur, seul pensionnaire à fréquenter régulièrement les habitants du village en contrebas, c’est une vision forte et juste des rapports de classes qui se dessine dans ce roman.
Lorsqu’une bande de bras-cassés composée d’une brute de l’armée mussolinienne, d’une prostituée toxicomane et d’un jeune homme nommé Hirsute décide de traverser l’Atlantique pour partir à la recherche d’un peuple nomade appelé les Farugios et dont toute la civilisation est basée sur le « Sacrato Verbo », il en sort un roman d’aventure loufoque où le récit d’une révolution côtoie un questionnement sur le pouvoir du langage !
Dans ce roman paru en 2004, Vendela Vida exploite de manière surprenante la notion d’agression. Ellis, jeune étudiante de 21 ans, se promène dans Central Park lorsqu’un homme lui pointe un révolver sur la tempe, prétextant qu’il souhaite mourir mais ne peut se résoudre à partir seul. Elle était présente et fut simplement choisie. Finallement, l’homme renonce puis disparaît. L’incident fugace ne s’apparente à aucune forme de violence physique ou morale reconnue. Les séquelles n’en sont pas moindres. Incomprise, sans soutien de son entourage, Ellis se bat pour sa reconstruction intime.
Voici une très fine analyse de la politique marocaine des dix dernières années par un journaliste qui connait le régime de l’intérieur. Ali Amar a subi la censure pour son hebdomadaire « le journal », aujourd’hui interdit car trop dérangeant.
Ce petit livre tout en couleur regroupe cinq recueils de correspondances animales qui ne sont pas sans rappeler Jean de la Fontaine.
Voici une adaptation en bande-dessinée du travail de Yamina Benguigui, « Mémoires d’immigrés : l’héritage maghrébin », paru en 1997 chez Albin Michel. De manière très pédagogique et accessible, Jérôme Ruillier nous livre le témoignage des pères, des mères puis des enfants arrivés du Maghreb pour travailler en France et qui ont vécu dans des conditions effroyables pendant de trop nombreuses années. Ce livre, qui pose la question de l’intégration, est à mettre entre toutes les mains.
Il s’agit ici d’une parodie ou d’un hommage au genre policier. Martin Suter nous fait partager les péripéties de son héros Johann Friedrich Von Allmen, fils de famille désargenté, et de son majordome guatémaltèque, Carlos. Pour continuer à assurer son train de vie luxueux, Allmen frôle l’indélicatesse et commet quelques vols d’œuvres d’art. Les coupes en forme de libellules signées Gallé trouvées chez une de ses conquêtes devraient le sortir d’affaire pour quelques temps, mais bien sûr tout va se compliquer. C’est un roman court, vif et brillant, avec un humour raffiné où Suter se place dans la lignée du roman feuilleton, avec son duo d’enquêteurs, dans l’esprit du XIXème siècle. Il a l’intention de récidiver avec ces deux personnages dans d’autres volumes ; pour notre plus grand plaisir !
17 chapitres, 4 photographies, 1 index et 2 pages d’éléments choronologiques pour naviguer de page en page entre récit intime des origines, déambulation historique autour du village de Tarnac et redescription littéraire d’un évènement politique. Entre vocabulaire de l’antiterrorisme, reprenant comme il le dit les mots à l’ennemi, et documents personnels, Jean-Marie Gleize « construit des cabanes », pense une idée de la communauté. Ligne après ligne il s’attache à son projet, « renverser de proche en proche tous les obstacles/ faire de chaque page un poste de tir ».
L’incroyable projet de Frédéric Werst qui invente l’anthologie des œuvres d’un peuple imaginaire. Un livre fou pour un plaisir de lecture qui confine à la jubilation.
La fiancée des corbeaux, journal intime qui court de l’automne au printemps dans une Provence magnifiée. «Ses pages «de presque rien» disent le désordre du monde et d’un homme : c’est l’alchimie René Frégni. L’écriture transparente. L’innocence retrouvée.»
L’auteur nous confie la correspondance d’un homme qui se sépare de sa femme. Une fois de plus l’écriture d’Hélène Bessette creuse son sillon avec une force et une précision remarquables.
Et si Dino Egger avait existé ? Modeste et effacé, Albert Moindre rêve des grandes choses qu’il aurait pu faire et des nouveaux horizons qu’il aurait pu ouvrir. Avec Dino Egger, Éric Chevillard montre qu’il est capable de tout !
Comment un jeune interne brillant, qui rêve de scalpels, d’incisions et de réparations, se retrouve dans un service de «médecine de la femme» qui met l’accent sur l’écoute et l’échange avec des patientes inquiètes voire désespérées. Une fois de plus, Martin Winckler nous embarque par son engagement et son habileté narrative. Une lecture addictive.
Hélène Briscoe a interviewé des personnes qui parlent d’elles et de leur travail, pour la plupart, rencontrées au hasard, dans la rue, et qui ont accepté de passer plusieurs heures devant un micro. Ce ne sont pas des vies singulières que ce livre cherche à sauver, mais un peu de vie tout court, avec une force et une présence que bien des romans pourraient lui envier.
Tamouna, vieille femme Géorgienne esseulée dans Paris, revient sur son passé, son premier amour Tamaz qui illumina son adolescence, sa fuite en France… Une berceuse calme et apaisante.
Pour Bernard Quiriny, le monde est sens dessus dessous. Il pleut des philosophes, les écrivains commencent leurs livres par la deuxième phrase, les passe murailles s’échappent de leur prison de pierre et les villes se déplacent toutes seules. Un vaste méli-mélo insolite et poétique qui provoque l’enchantement.
Claire Keegan, une grande voix de la littérature irlandaise contemporaine, nous plonge au coeur de l’Irlande rurale où les choses se devinent plus qu’elles ne se disent. Dans cet envoûtant récit, le regard d’une enfant basculant à son insu dans le monde mystérieux des adultes donne toute sa force dramatique à la part cachée de leurs existences.
Prises dans un tremblement de terre, neuf personnes se retrouvent coincées au service des visas d’un consulat indien aux Etats-Unis. Dans cette pièce plongée dans le noir, dont le plafond menace de s’écrouler à tout instant, chacun s’interroge sur les raisons qui l’ont amené ici. Au moment où ils luttent pour leur survie, ils trouvent des raisons renouvelées de vivre, de partager avec les autres le beau et douloureux miracle de la vie.
La lutte acharnée d’un carré d’irréductibles d’un petit village italien (le plus souvent accoudés au comptoir du mythique Bar Sport) contre des promoteurs immobiliers cyniques et une municipalité cupide. Pain et tempête est de ces livres dont il faut de temps en temps interrompre la lecture pour cause de fou rire incontrôlé.
Lorsqu’une bande de bras-cassés composée d’une brute de l’armée mussolinienne, d’une prostituée toxicomane et d’un jeune homme nommé Hirsute décide de traverser l’Atlantique pour partir à la recherche d’un peuple nomade appelé les Farugios et dont toute la civilisation est basée sur le «Sacrato Verbo», il en sort un roman d’aventure loufoque où le récit d’une révolution côtoie un questionnement sur le pouvoir du langage !
Passionné par la magie depuis son enfance, le jeune Dan Mannix rejoint une étonnante troupe de forains qui sillonne les États-Unis. Il rêve d’apprendre les techniques de ces artistes de l’étrange et de percer à jour les secrets de leur répertoire. En quelques mois, l’apprenti forain devient tour à tour cracheur de feu, avaleur de sabres, fakir, spécialiste de l’évasion et télépathe.
Sans oublier Le poids du papillon dont Hélène vous dira simplement que c’est un « grand Erri de Luca »
2666 décrit la lente, violente et tragique déambulation de Roberto Bolaño et constitue l’occasion d’une émouvante et superbe méditation sur le mal, la mort et l’histoire.
Quinze histoires, quinze rencontres improbables et pourtant basées sur des faits réels, avec la faune «humaine et animale» du coeur sauvage de l’Australie. Autodérision, loufoquerie, humour : l’autre face de ce grand conteur qu’est Kenneth Cook.
L’idée avait de quoi séduire le célèbre écrivain-voyageur Redmond O’Hanlon : embarquer sur un chalutier et pêcher au large entre Ecosse et Groenland les fantastiques animaux des grands fonds. Mais que faire quand le vent tourne à l’ouragan, force 12, et que l’on n’a pas le pied marin ? Sans parler du sommeil impossible, de l’équipage de durs-à-cuire, des viscères des poissons à arracher à pleines mains… et de ces chimères remontées de la mer comme de nos pires cauchemars…
Si vous êtes amateur de marche, vous serez enchanté par le travail de Frédéric Gros qui vous propose dans deux ouvrages, Petite Bibliothèque du marcheur et Marcher, une philosophie, une anthologie littéraire et une réflexion philosophique et spirituelle : au programme, pêle-mêle, Virginia Woolf, Pétrarque, Kant, Rimbaud, Gandhi…
Polar engagé, le roman du duo détonnant Joly-Perrignon associe une parfaite connaissance des circuits financiers, de la face cachée du pouvoir et des enquêtes judiciaires.
Après le passage de Katrina, Dave Robicheaux est envoyé en renfort à la Nouvelle-Orléans. James Lee Burke place son personnage au coeur de l’apocalypse : la désorganisation a permis l’explosion de toutes les formes de violence, la société civilisée a régressé au stade d’une jungle primitive où rôdent les prédateurs.
Martini shoot, ou l’heureux mélange d’un polar et de recettes de cocktails. Sunny Pascal est engagé sur le tournage de La nuit de l’iguane de John Huston, afin d’éloigner les ennuis que ne manquent pas de provoquer une brochette d’acteurs névrosés et égocentriques, à savoir Ava Gardner, Sue «Lolita» Lyon, ainsi que le couple mythique Richard Burton / Liz Taylor. À vos shakers !
Origine est le premier roman traduit en français de Diana Abu-Jaber, on l’espère suivi de nombreux autres. Roman noir, glacial sur la quête d’identité.
Le mystérieux tableau ancien mêle avec un talent précieux la force d’une enquête parfaitement construite (autour de la brutale perte de mémoire d’un chercheur dans l’industrie pharmaceutique) et le charme du mystère pékinois. Un livre drôle et cultivé, séduisant et inquiétant à la fois.
Pierre Cherruau et Renaud Dély reprennent le flambeau du Poulpe. «Quelqu’un veut du mal au Président. On compte sur vous pour éviter le pire». Le Poulpe croit d’abord à une mauvaise blague. Des ennemis du chef de l’État, ce n’est certes pas ça qui manque. Il y en aurait même des millions selon certains sondeurs… Mais pourquoi s’adresser à lui, libertaire dans l’âme, pour éviter que malheur n’arrive ?
L’été, un moment idéal pour se faire lecteur de poésie et découvrir Roger Giroux. Vous pouvez ainsi lire son Journal d’un Poème qui vient d’être publié par Éric Pesty ainsi que Poème édité au Théâtre Typographique en 2007. Deux livres complémentaires et essentiels marqués par une poésie du silence.
Série d’entretiens menés entre 1970 et 1974 par John Gerassi, fils d’un ami du philosophe.
En partie suscitée par les émeutes survenues dans les banlieues françaises en novembre 2005, la réflexion que mène Amato se donne pour ambition de «saisir ce qui fait la valeur d’une révolte à ce point extrême que les mots lui font défaut». La révolte n’est pas, comme on le considère généralement, une forme violente d’antipolitique, mais elle constitue au contraire la sédimentation d’un événement politique capable de provoquer la rupture des formes qui nous gouvernent.
Que de belles expériences utopiques dans ces Sentiers de l’utopie ! Isabelle Fremeaux et John Jordan nous font partager, en Europe, la vie de communautés qui ont choisi de vivre autrement. Voilà des expérimentations de production, d’échange, d’enseignement qui permettent d’envisager l’après capitalisme. Un film et un livre qui se complètent à merveille nous engagent à rêver d’une autre société…
Être femme ? Comment vivre en femme sur la planète des hommes ? À chaque époque sa réponse. Mais toujours le même présupposé : ce sexe-là est le faible, le «deuxième», l’inférieur, le subordonné. Dans La plus belle histoire des femmes, les historiennes Nicole Bacharan et Michèle Perrot, la philosophe Sylviane Agacinsky et l’anthropologue Françoise Héritier retracent l’histoire de la condition féminine. Difficile de trouver meilleures interlocutrices pour ce dialogue audacieux.
Alain Corbin et Hélène Richard s’interrogent sur l’évolution de la représentation que l’homme s’est fait de la mer, de l’Antiquité à nos jours, à mesure qu’il a appris à la maîtriser entre terreur et fascination.
Imaginez un tigre affamé, tellement maigre qu’il parvient à se faire passer pour un tapis dans le palais du rajah afin de mener la vie de château. Mais à force de manger les restes des repas, il finit par grossir
…
Trois cahiers d’activités pour développer le sens créatif de votre enfant autour de la photographie, de la mode, et de ses propres émotions. À vos crayons et vos ciseaux…
Dans Mystère et rigatoni, un kidnappeur d’enfant sévit à Berlin. Rico, dont le premier ami, Oscar le surdoué, est une des victimes, n’est pas réputé pour être très malin certes, mais il a le sens de l’observation et va mener l’enquête…
Vous connaissez le goût de Béatrice pour le travail de Delphine Perret. La voici illustratrice de ce recueil de Lettres à plumes et à poils à l’humour décoiffant ! Un escargot écrit des missives enflammées à une limace top-model et un renard flatte la mère d’une jolie poule grassouillette pour l’obtenir en mariage… Un livre qui fait mouche.
Bonne nouvelle ! Aya de Yopougon a une « petite soeur ». Marguerite Aboué a créé Akissi.
Huit histoires d’auteurs anglo-saxons contemporains, tour à tour drôles et sombres mais toujours passionnantes sur la première expérience sexuelle, la perte de la virginité….
Neuf nouvelles pour explorer les liens riches et complexes entre frères et sœurs. Des sensibilités, des registres différents mais un même plaisir de lecture.
Dans son laboratoire, un savant fou invente un troisième sexe. Ni mâle, ni femelle, ces créatures nées dans des éprouvettes et par millions, sont naturellement dociles et obéissantes et sont utilisées à des fins serviles (objets sexuels, chair à canon). Une BD toujours drôle qui a l’art de revisiter les grandes questions du XXe siècle.
À l’été 84, deux jeunes punkettes autrichiennes décident de partir en Italie, sans papiers, sans argent, avec juste ce qu’elles ont sur le dos et un sac de couchage pour deux. Trop n’est pas assez est le récit autobiographique de ce voyage initiatique qui commence de manière bucolique et se transforme progressivement en enfer. Ulli Lust nous offre un récit sans complaisance et parfois cru mais tout à fait passionnant.
Clémentine rencontre Emma, une fille aux cheveux bleus qui lui fait découvrir toutes les facettes du désir et va lui permettre d’affronter enfin le regard des autres. Triste parfois mais toujours passionné, le parcours de ces deux jeunes filles se découvre avec plaisir. Un premier album à la fois engagé et intime sur l’homosexualité.
Et si le bitume était une plante invasive, les zurbains des jardiniers à bord de leurs autotondeuses, et les poubelles des animaux grégaires se régalant de nos ordures ? Ne vous étonnez pas, vous venez d’entrer dans le monde étrange et décalé de l’urbotanique, science naturelle naissante. Sandrine Ettighoffer imagine la ville autrement, comme un vaste jardin secret plein d’humour et de poésie.
Le photographe Laurent Demany a associé ses photographies de la plage du grand Crohot au poème de Rimbaud, Génie. Ce que le titre ne dit pas, en revanche, c’est à quel point ce livre est beau.
Vous ne regarderez plus la tomate de la même manière après avoir lu ce livre qui rappelle à votre souvenir 28 variétés oubliées et vous propose surtout de délicieuses recettes telles que la confiture de coeurs-de-boeuf et de fraises ou la tarte fine à la tomate ananas…
À onze ans, Epstein a vu jouer Bob Dylan et en a été ébloui. La ballade de Bob Dylan, c’est le récit, à travers quatre concerts auquel il a personnellement participé, de l’épopée dylanienne.
« Guernica, avril 1937. Jeune peintre autodidacte, Basilio passe son temps dans les marais à observer des hérons cendrés. Ce n’est pas qu’il se sente extérieur au conflit, il a même cherché à s’enrôler dans l’armée républicaine. Mais tandis que les bombardiers allemands sillonnent déjà le ciel, il s’acharne à rendre par le pinceau le frémissement invisible de la vie, dans les plumes d’un de ces oiseaux hiératiques. Dans quelques heures, Guernica sera une ville en cendres, mais c’est un peintre autrement célèbre qui va en rendre compte, magistralement.
« Dans une civilisation antique imaginaire, mais qui éveille en nous un curieux sentiment de familiarité, le scribe Asral se voit chargé de produire une copie neuve des lois. Grâce aux questions naïves de son garde Ordjéneb, il s’avise bientôt que la langue sacrée qu’il transcrit est vieillie et que la vraie fidélité à l’esprit du texte consisterait à le reformuler, afin qu’il soit à nouveau compris tel qu’il avait été pensé quatre ou cinq siècles plus tôt.
« Dans un petit village côtier d’une île des Caraïbes, Anaïse, une jeune Occidentale est venue, sur les traces d’un père qu’elle a à peine connu, éclaircir l’énigme aux allures de règlement de comptes qui fonde son roman familial. Au fil de récits qu’elle recueille et qui, chacun à leur manière, posent une question essentielle : « Quel usage faut-il faire de sa présence au monde », se déploie, de la confrontation au partage, une cartographie de la fraternité nécessaire des vivants face aux appétits féroces de ceux qui tiennent pour acquis que le monde leur appartient. »
« Ils jouent. De temps en temps ils gagnent, le plus souvent ils perdent. Et puis vient cette fois où les chiffres tombent, le gros lot, la chance avec tout au bout des millions, des dizaines et des centaines de millions, et alors là, c’est sûr, depuis le temps qu’ils en rêvent, on espère que pour eux la vie va changer. »
« On ne sait pas grand-chose des raisons qui poussent le narrateur à quitter Paris et à rouler en direction de Marseille, ville qui s’est imposée à lui comme un mot plus que comme une destination. Le seul besoin de fuir ? Ce serait trop simple. N’a-t-il pas plutôt l’intuition que c’est justement en s’en remettant au hasard que la vie peut enfin apporter du neuf ? »
Des amis, Aurélien semble ne pas en vouloir. Il est du genre solitaire ; parfois il voudrait juste pouvoir se fondre dans le décor pour qu’on lui fiche la paix. Un ami parvient à le convaincre de participer à une soirée slam. Dans la pulsation des mots, dans la chaleur de cette amitié naissante, Aurélien arrive enfin à faire craquer la glace qui l’enserre et commence à se libérer du poids du secret, de celui du deuil.
Nicole, brillante étudiante, meurt subitement dans un accident de voiture, qui était conduite par son petit ami Craig. Quelques mois plus tard, le jeune garçon, tenu pour responsable de la tragédie, entame un nouveau semestre à l’université. Mais il ne parvient pas à surmonter le drame et pense voir Nicole partout, tout comme Perry, son colocataire, Mira et Shelly, deux professeurs d’université.
Jorge Barón Biza, fils des deux grandes figures intellectuelles Clotilde Sabatini et de Raul Barón Biza, signe un roman autobiographique d’une grande finesse.
Un bon polar nordique, bien efficace. Les personnages et l’intrigue sont originaux. On apprécierait une suite…
Anne Percin est déjà appréciée pour d’excellents titres en littérature de jeunesse. Dans Le premier été, la narratrice revient sur la passion qu’elle a vécue à 15 ans lors d’une histoire étrange, dérangeante et finalement tragique. A l’époque, personne n’en a rien su et depuis elle vit étouffée par une culpabilité qu’elle ne devrait pas éprouver seule. Un roman poignant et troublant.
Rue Myrha, la Goutte d’or, Château rouge, quartier des Orgues. Loin des clichés et des discours populistes, Dominique Dupart construit son roman comme une plongée dans ces quartiers populaires de Paris. Porté par une langue vivante, musicale, ce livre décrit la violence, la drogue, les descentes de police mais montre aussi les relations amicales et amoureuses, des rues animées, une vie sans cesse en mouvement. Certainement un des romans les plus audacieux et original de la rentrée littéraire.
Ça commence au lycée, ça se termine dans la chaleur moite et hypnotique d’une Cadillac. Comment en arrive-t-on là? Pour Bobby Starck, 16 ans, fraîchement dépucelé, tout s’enchaîne le plus normalement du monde. De sa mère qui carbure aux médicaments, à Michelle, son amour d’enfance convertie à la secte des Hare Krishna, la vie de Bobby est réellement hors norme.
Tremblez gnomes, foliots, marids ou magiciens tyranniques, le djinn Bartiméus aux impertinentes notes de bas de page est de retour ! Voici la genèse de ses aventures découvertes dans la Trilogie de l’anneau (éditions Le Livre de poche en trois volumes). Ce volume centré sur son seul personnage, confronté au grand roi Salomon est délectable, drôle et passionnant. Un régal !
Quelle que soit l’histoire dans laquelle il nous plonge, Etienne Davodeau sait captiver son lecteur. Pour écrire Les ignorants, il est allé travailler avec Richard dans ses caves et dans ses vignes. En retour il l’a initié au monde de la bande-dessinée. Il en ressort un très beau livre sur la passion et l’engagement dans son travail, un livre qui donne envie de déguster une bonne bouteille en compagnie d’une grande BD.
Cette revue consacrée à la critique de bande-dessinée a été créée en 1998 pour disparaître en 2000.
Que se passe-t-il à Soil Newtown ? Une cascade d’évènements étranges pleut sur la charmante banlieue depuis la disparition d’une famille bien sous tous rapport. Une série qui n’est pas sans nous rappeler Twin Peaks.
Voici le tout dernier album du talentueux illustrateur Benjamin Chaud.
Nous saluons l’arrivée d’une nouvelle collection « Antidote » qui comporte quatre titres et surtout sous-titres succulents… Liliane est au lycée : est-il indispensable d’être cultivée? Fumer tue : peut-on risquer sa vie? Une rolex à 50 ans : a-t-on le droit de rater sa vie? J’ai demandé un rapport : la politique est-elle une affaire d’experts? Des petits livres salutaires.
« Nathalie Skowronek voudrait bien écrire la vie magnifique et tragique de la baronne séditieuse qui aima l’Afrique, régna sur M’bogani, fonda la Karen Cofee Co, s’éprit de Denys et le pleura, mais c’est sa propre révolte contrariée et ses rêves brisés que la descendante de juifs polonais et la fille d’une femme suicidaire n’en finit pas de raconter. Sans Karen Blixen, Nathalie Skowronek n’eût jamais osé passer aux aveux dans ce premier livre ardent et reconnaissant. Preuve du pouvoir immense, sur nos vies, de la littérature. » Jérôme Garcin, Le Nouvel observateur du 27 octobre 2011.
Vollmann nous embarque avec son ami Steve Jones en direction du grand partout. Pour cela il nous raconte ses voyages en train de marchandise et nous fait découvrir un monde où les hobos s’opposent aux « citoyens », un monde où l’on « resquille » en tentant d’échapper aux « bourins ». On prend des risques avec lui, on attend des heures au « triage », on part vers l’ouest croyant partir vers l’est, mais au final en lisant ce livre on se croit en pleine traversée des États-Unis et on n’a qu’une envie, trouver un train, monter dedans, se cacher et aller là où il nous porte, vers le grand partout.
Le monde au début du XXe siècle vu par Jack London : à travers quelques 300 pages de clichés, on parcourt le monde de San Francisco au Mexique en passant par la Mandchourie. Pages après pages, on se laisse captiver par la puissance des photos en noir et blanc d’un homme aux talents multiples.
Photographe tchèque né en 1938, lauréat du prix Robert Capa et membre de l’agence Magnum, Josef Koudelka est surtout connu pour ses photographies qui reflètent les déchirements et les révoltes de son pays. Mais ses premières images sont bien différentes, puisqu’entre 1962 et 1971, il suit la vie des gitans en Tchécoslovaquie, Roumanie, Hongrie, France et Espagne. C’est ce que nous présente cet ouvrage à travers 109 photographies qui témoignent de l’immense talent de cet artiste, et qui sont accompagnées d’un texte du sociologue Will Guy retraçant la migration des Roms.
Il n’est plus besoin de présenter David Lynch, cinéaste polyvalent et doué de multiples talents : peintre, musicien ou encore photographe. Ce que l’on sait peut-être moins c’est que depuis son adolescence dans les années 60, Lynch dessine compulsivement sur tous les supports qui lui sont présentés : post-it, pochettes d’allumettes, serviettes en papier, sous-main… Toutes ces œuvres avaient été présentées en 2007 à la fondation Cartier pour l’art contemporain lors de l’exposition « David Lynch – The Air is on Fire ». Les voici réunies dans cet ouvrage unique et rare rassemblant plus de 600 dessins qui font preuve d’une grande diversité graphique et stylistique. Voici qui nous offre un aperçu unique du processus créatif de l’artiste.
Dans un magnifique ouvrage, les éditions Philippe Picquier nous font redécouvrir les estampes de Qi Baishi. Cet homme modeste a su insuffler à ses peintures une poésie et une force rares. Qu’il s’agisse de crevettes ou de fruits, le trait est toujours léger et incroyablement expressif ; Qi Baishi est maître dans l’art de donner la vie avec un minimum de moyens.
Des rétrospectives de l’œuvre de Francis Bacon, ont eu lieu en 2009 et 2010. L’écrivain Jonathan Littell en a profité pour étudier en profondeur l’univers de cet artiste qui le passionne depuis toujours. Dans cet essai, richement illustré, l’auteur revient sur le plus célèbre des triptyques du peintre, Trois études de figures au pied d’une crucifixion, et nous aide à comprendre cette œuvre qui a fait scandale à sa sortie en 1945, ainsi qu’à mieux cerner le travail et la personnalité complexe de Bacon.
Le cinéma italien, un monument ! Des premières heures du cinéma muet jusqu’au film de Nani Moretti, Habemus Papam, Le cinéma italien nous entraîne dans une plongée à travers l’histoire des films qui ont marqué chacun leur époque. Des Amants diaboliques de Visconti à Fellini, tout y passe, pour notre plus grand plaisir. Un livre qui donne envie de voir et revoir les chefs d’œuvres des cinéastes italiens.
À l’occasion des 25 ans de la revue culte de toute la génération rock, parait en librairie une anthologie couvrant la période 1986-2011 et regroupant plus d’une centaine d’interviews des acteurs incontournables de la scène artistique. De Bret Easton Ellis à PJ Harvey, en passant par Quentin Tarantino, Alain Bashung et bien d’autres, vous trouverez, dans cette superbe rétrospective, les portraits les plus marquants publiés par les « Inrocks ».
« Les deux premiers volumes des Œuvres complètes, enrichis de nombreux textes et documents rares, retracent l’histoire d’une écriture et mettent en place les « cycles », informels et poreux, qui traverseront toute l’œuvre : l’Indochine de l’enfance, l’Inde du fantasme. »
« Guernica, avril 1937. Jeune peintre autodidacte, Basilio passe son temps dans les marais à observer des hérons cendrés. Il s’acharne à rendre par le pinceau le frémissement invisible de la vie, dans les plumes d’un de ces oiseaux. Dans quelques heures, Guernica sera une ville en cendres, mais c’est un peintre autrement célèbre qui va en rendre compte, magistralement. L’un comme l’autre, le petit peintre de hérons tout autant que Picasso, nous interrogent sur les tragédies de la guerre et la nécessité de l’art pour en témoigner. »
Diane Meur nous plonge dans une civilisation antique imaginaire à l’aube d’une crise identitaire profonde. En même temps que le scribe Asral copie les textes fondateurs de Sir et que son garde, Ordjéneb, découvre la ville, ses coutumes et ses habitants, le doute s’installe. Qui était Anouher le législateur mythique ? Est-il l’auteur de toutes les lois de la ville? Tout au long de ce fascinant roman, Diane Meur nous fait réfléchir aux grandes questions de la religion et des systèmes politiques.
Rares sont les auteurs qui, de leur vivant, ont intégré la célèbre collection « Quarto ». Et plus encore les femmes. À ce titre, mais pas seulement, on salue la publication d’Écrire la vie d’Annie Ernaux (qui regroupe toute son œuvre, à l’exception de quatre titres) dont son éditrice, Françoise Cibiel, dit qu’elle est « un auteur qui compte et comptera [...
] dans l’avenir car elle a inventé quelque chose de vraiment singulier dans l’écriture du réel, que l’on ne mesure peut-être pas assez encore » (Le Monde des livres).
Vollmann nous embarque avec son ami Steve Jones en direction du grand partout. Il nous raconte ses voyages en train de marchandise et nous fait découvrir un monde où les hobos s’opposent aux « citoyens », un monde où l’on « resquille » en tentant d’échapper aux « bourins ». On prend des risques avec lui, on attend des heures au « triage », on part vers l’ouest croyant partir vers l’est, mais au final en lisant ce livre on se croit en pleine traversée des États-Unis et on n’a qu’une envie, trouver un train, monter dedans, se cacher et aller là où il nous porte, vers le grand partout.
Alain Bashung, quatre auteurs, quatre nouvelles. Marie Cosnay, Jérôme Lafargue, Claude Chambard et Éric Pessan nous proposent quatre reprises littéraires, et se plongent dans l’univers de ce grand de la musique, avec succès.
Les jours sombres et les jours clairs. Deux parties d’un livre, deux moments de la vie du narrateur, un enfant. Ce dernier nous plonge dans son univers onirique où malgré sa vision et ses descriptions inventives, imagées, on devine le drame familial puis la reconstruction. Une rêverie baroque, magique, violente et douce à la fois.
« Nathalie Skowronek voudrait bien écrire la vie magnifique et tragique de la baronne séditieuse qui aima l'Afrique, régna sur M'bogani, fonda la Karen Cofee Co, s'éprit de Denys et le pleura, mais c'est sa propre révolte contrariée et ses rêves brisés que la descendante de juifs polonais et fille d'une femme suicidaire n'en finit pas de raconter. Sans Karen Blixen, Nathalie Skowronek n'eût jamais osé passer aux aveux dans ce premier livre ardent et reconnaissant. Preuve du pouvoir immense, sur nos vies, de la littérature. » (Jérôme Garcin, Le Nouvel observateur). Une magnifique rencontre.
Avec Incident à Twenty-Mile, resté inédit en français, Trevanian nous offre une œuvre brillante et nostalgique qui traite de la fin d’un rêve en dynamitant les conventions du western.
Après L’Hypnotiseur, Lars Kepler signe encore une fois un thriller haletant et continue d’explorer la face sombre de la Suède.
Saga maorie rassemble Haka et Utu et constitue une fresque épique, puissante, dont chaque page est une déflagration.
« C’est le simple « récit-photo » d’une déambulation à Auschwitz-Birkenau en juin 2011. C’est la tentative d’interroger quelques lambeaux du présent qu’il fallait photographier pour voir ce qui se trouvait sous les yeux, ce qui survit dans la mémoire, mais aussi quelque chose que met en œuvre le désir, le désir de n’en pas rester au deuil accablé du lieu. » Nécessaire pour ne pas oublier.
Cet ouvrage raconte l’histoire de Jérusalem depuis 3000 ans. Depuis les guerres, les diverses religions qui coexistent, en passant par les hommes et les femmes qui ont édifié ou détruit la ville, tout est évoqué. L’auteur se base sur des archives inédites et de nombreuses anecdotes traversent ce livre qui se lit comme une biographie.
Voici un ouvrage unique dans lequel vous trouverez retracés trois siècles de présence des Noirs en France, issus des quatre coins du monde. Ce beau livre relié à forte dimension esthétique et graphique se veut surtout une référence au carrefour de la culture, de l’histoire et des mémoires croisées à travers sept cents documents, la plupart inédits, provenant de plus de cent cinquante fonds d’archives.
Le corps est devenu objet d’histoire. Tributaire, dans ses formes et ses mises en scène, de conditions matérielles et culturelles qui varient, il connait de profondes mutations dont cette magistrale encyclopédie en trois tomes entreprend l’exploration.
Ce livre est l’aboutissement d’un travail de vingt ans d’enquête en Eurasie (Chine, Japon, Asie du sud-est et Europe). Emmanuel Todd identifie une forme originelle, commune à toute l’humanité, la famille nucléaire, traitant les hommes et les femmes comme équivalents. Ce premier ouvrage sera suivi sur la même base d’un volume sur l’Amérique et l’Afrique. Fascinant…
« Rien n’est moins simple que de dire en quoi consiste au juste une maison. Socrate le demandait déjà, il n’est pas sûr que nous ayons vraiment avancé depuis. Bien plus que des constructions composées de murs, de portes et de fenêtres, les maisons sont constituées de nos gestes, nos postures, nos déplacements, de toutes nos manières de les habiter. Cet « habiter », souligne Benoit Goetz, est en fait l’envers de la ville, ce qu’on ne peut en voir, et qui pourtant en délimite l’espace le plus décisif. Avant d’être question d’urbanisme, l’architecture serait donc affaire d’idées, de concepts et d’affects. » (Roger Pol-Droit, Le Monde)
Un volume d’histoire naturelle déroutant à la croisée du catalogue d’exposition et du cabinet de curiosités. Les textes sur l’évolution des espèces sont richement illustrés par des photographies de squelettes sur fond noir qui mettent en lumière avec délicatesse la complexité et la fragilité du vivant.
Découvrez les fondements d’une pratique ancestrale et ses usages dans l’Hindouisme, le Bouddhisme, le Christianisme et l’Islam. Un ouvrage précieux pour qui s’intéresse aux quêtes spirituelles individuelles et collectives du monde entier.
Léonard, 10 ans se demande ce que veut dire « être de gauche ». Grâce aux réponses fantaisistes et loufoques de son grand-père, il va comprendre ce que sont les goûts et les sensibilités. Il pourra désormais distinguer un poulet de gauche d’un poulet de droite et comprendre pourquoi la chantilly est résolument de gauche. Ce livre-CD composé par Vincent Delerm est merveilleusement interprété par Batiste Rebotier et Jean Rochefort. Un dialogue plein d’humour et de finesse !
Voici un magnifique abécédaire de A comme ananas à Z comme zèbre, en passant par le D de domino et le S de sardine. Mais il est bien plus que cela avec ses pages animées de volets à soulever qui, une fois dépliées, se transforment en accordéon. C’est un véritable livre-jeu à la fois graphique et poétique, à mettre entre toutes les mains.
Voici le tout dernier album du talentueux illustrateur Benjamin Chaud. À l’approche de l’hiver, Papa ours se prépare à hiberner avec son rejeton, mais ce dernier prend en chasse une abeille, car qui dit abeille dit miel ! À vous d’aider notre Papa ours à retrouver son Petit ours dans cet album-jeu qui vous fera voyager jusqu’au toit du Palais Garnier !
Notre loufoque scientifique Magnus Philodolphe Pépin est de retour, avec, cette fois-ci une soudaine envie de nager. C4est en observant la faune d’un étang qu’il tente de trouver des moyens de défier la nature, mais cela s’avère toujours plus compliqué que prévu. Ce nouvel ouvrage de Thierry Dedieu, à mi-chemin entre l’album et le documentaire, réalisé dans l’esprit des dessins scientifiques et botaniques des cabinets de curiosités, est une véritable réussite.
Le tout dernier livre-CD de comptines du monde des éditions Didier jeunesse fait la part belle à l’Inde, au Pakistan et au Sri-Lanka à travers 27 comptines et berceuses. On y retrouve un subtil mélange de musique classique traditionnelle et de succès de Bollywood où la flûte, le sitar ou encore la guitare donnent immédiatement le ton et nous transportent en d’autres lieux. Toutes les paroles sont reproduites dans un superbe album, qui ravira les petits comme les plus grands.
Après nous avoir enthousiasmés avec leurs quatre précédents livres de cuisine, les éditions Rue du Monde publient en cette fin d’année un nouvel opus consacré aux soupes. Voyage garanti avec ce magnifique album pour petits et grands qui vous contera les recettes du gaspacho andalou, du bortsch russe ou encore du caldo verde portugais. Alors tous à vos cuillères à soupe !
Planète Mars, 2064. Amaël est chargé d’accueillir Coraléa, une adolescente « désabonnée » qui vient de la Terre avec ses parents, journalistes à Véri-TV, pour visiter l’Eurobulle. Mais dès qu’il l’aperçoit, Amaël comprend qu’elle va poser problème… et lorsqu’ils se retrouvent par accident enfermés tous les deux hors de la Bulle, seuls sur la surface désertique de Mars, avec seulement 4 heures d’oxygène dans leurs scaphandres, la tâche assignée à Amaël vire au cauchemar. Mais est-ce vraiment un accident? Un roman de science-fiction palpitant qui pose de bonnes questions.
Persécutés par les sorciers des siècles durant, alors même que leur réunion est nécessaire pour déployer un pouvoir égal à celui de leurs adversaires, les magiciens ne sont plus qu’une poignée de par le monde. Cinq exactement. Une famille : les Dolce. Cette lignée, traquée en permanence, tente depuis des années de se fondre dans le paysage et vit dans une bicoque décrépite de Brooklyn. Le grand-père est à la retraite, le père et la mère exercent des professions passe-partout et les adolescents vont à l’école. Une nouvelle série jeunesse très réussie !
« Après l’été délirant qu’il vient de vivre dans Comment (bien) rater ses vacances, Maxime a tout ce qu’il faut pour passer une année géniale : une petite copine, un smartphone, une guitare… Tout, oui. Mais… l’amour, comme chacun sait, c’est un truc complètement irrationnel. Y’a plein d’effets indésirables… »
« Deux destinées, celles de Dodola et de Zam, qui ne cessent d’être séparées puis réunies jusqu’à se confondre en une seule à travers ce grand récit dépaysant, rythmé par la poésie du Coran et la finesse de la calligraphie arabe.
« Claire et didactique, cette biographie déroule les étapes d’une catastrophe implacable, rythmée par le bruit des bottes. Si elle reproduit parfois la légende hitlérienne, noire ou dorée, elle évite de diaboliser son sujet qui demeure humain, trop humain. Terré dans son bunker, l’artiste frustré meurt dans l’écroulement de son œuvre, le Reich de mille ans. Il n’est plus qu’un cadavre anonyme parmi des millions d’autres. » (Manga News)
Dans le monde merveilleux des Jardins sucrés, chaque enfant possède son doudou vivant. Un conte de fée ? Pas si simple. Entre amour et chamailleries, il règne le plus souvent une joyeuse zizanie. Les doudous ressemblent un peu à la famille, on les aime mais on ne les a pas toujours choisis. Une bande dessinée pour tous à partir de 9 ans.
Découvrez en bande dessinée le monde du vin. Pour écrire Les ignorants, Étienne Davodeau est allé travailler avec Richard dans ses caves et dans ses vignes. De la taille à la mise en bouteille, vous saurez tout sur l’art de faire un bon vin. Un très beau livre sur la passion et l’engagement dans son travail, qui vous donnera envie de déguster une bonne bouteille en compagnie d’une grande BD.
Potager, cuisine, herboristerie, confiserie, confitures, alcools, liqueurs et élixirs… Toutes les recettes secrètes des monastères dans un ouvrage bio avant l’heure.
« Ce soir, ça va être délicieux, équilibré, fun… et dans 20 minutes, 30 maxi, on passe à table ! »
Cet agenda propose pour chaque semaine de l’année une recette pour cuisiner les légumes de saison. Il fait la part belle aux épices et aux herbes aromatiques, offrant 52 recettes parfumées pour un voyage à travers les saveurs et les traditions culinaires.
Après le succès de son premier livre, Écorces, Cédric Pollet va encore plus loin dans le nombre et la diversité des arbres qu’il présente. Ce nouvel ouvrage est entièrement consacré à la dimension esthétique et picturale des écorces, où chacune des 450 photos toutes inédites pourrait être un tableau en soi.
Magistral moment où la poésie et la fraternité, le chant et la musique vivante font le spectacle. Allez à la rencontre de l’invincible Quichotte et de tous ces invincibles qui n’ont rien à voir avec « les gagnants » de l’époque. De Luca, avec Brecht, Nazim Hikmet, Vian et quelques autres, nous parle d’amour, de guerre, de résistance et d’humanité. Mirabassi, fanfare concertante à lui tout seul, Testa, petit frère piémontais de Brassens et Ferre à la voix chaude de rocaille, sont les protagonistes talentueux de cette rencontre d’amis qui partagent avec nous ce qu’ils ont besoin absolument de se dire
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L’expédition scientifique de l’Astrofant dans les contrées antarctiques était de calibre standard, avec au programme un petit supplément ludique : envoyer dans le ciel de minuit le 31 décembre 2000 un feu d’artifice
Le lendemain matin, je me lève à cinq heures trente, je pars à six heures quinze vers Huisseau. On est en septembre, le jour se lève à peine. Je vois des quantités de lapins dans le parc de Chambord. J’arrive à la scierie en avance. Tout est sombre sous le hangar. J’ai dans mes sacoches ma gamelle qui contient mon repas de midi. Le chauffeur bourre la chaudière et fait monter la pression. Je m’approche du four et je me chauffe. Il est sept heures moins dix. Tout le monde arrive tout à coup et se rassemble autour du four. Garnier arrive bouffi, il n’a pas fini de s’habiller, il sort du lit, il ne mange pas le matin. Après de brèves politesses, à sept heures moins cinq, il gueule : Allez, graissez !
« « C’est maintenant qu’il faut reprendre vie. » Aussitôt, il y a eu une série d’étincelles autour de ma tête, puis la phrase s’est enroulée autour de mes épaules en y traçant des lignes rouges, orange, jaunes ; elle a cheminé le long de mon bras, lentement, jusqu’à ma main qui s’est gorgée d’un sang bleu-noir. C’est ainsi que ce livre a commencé à s’écrire. Un calme étrange fleurissait dans ma tête. Laisse faire, me disais-je, surtout laisse faire : un passage va s’ouvrir, et ce passage, tu l’appelleras Cercle.»
En 2009, alors qu’il aide sa mère à emménager à Las Vegas, John D’Agata découvre que l’administration américaine compte enterrer 77.000 tonnes de déchets nucléaires sur le site de Yucca mountain, une montagne proche de la ville.
Je ne porte pas de costume et les limousines ne m’impressionnent pas. Je ne dîne pas dans des restaurants quatre étoiles. Je ne porte pas de casquette avec le logo de mes employeurs car je n’ai ni tête ni visage, et depuis la crise économique mondiale de 2007 je n’ai cessé d’envahir les marchés financiers.
« L’Economie », un sujet pour mille notions.
Un GRAND ( GRAND ) LIVRE qui montre comment les hommes disparaissent pendant que disparaît la liberté.
Le Viking, un ancien catcheur qui a intégré les troupes de la police politique, part en opération pour enlever un couple de jeunes subversifs. Il est justement sollicité par Maria Elena, une femme de ménage qu’il avait jadis courtisée, pour l’aider à retrouver les petits-enfants de son ancien patron, un jeune couple disparu. Le hasard entraîne la jeune femme dans le monde brutal du Viking.
Lié à l’exposition du Musée Groeninge de Bruges, cet album présente les œuvres d’une artiste contemporaine en écho à six chefs-d’oeuvre de Van Eyck, Van der Weyden, Marmion, Memling, Van der Goes… Inspirée depuis toujours par les primitifs flamands, elle a scruté pendant quatre ans les œuvres de ces maîtres pour y associer son propre regard.
Découvrez l’oeuvre touchante de Ron Mueck, notre Gepetto contemporain. Un travail entre hyperréalisme et jeux d’échelles déroutants.
Une pure merveille
La quatrième de couverture : « En 1946, Murray Leinster imagine les dérives d’un réseau informatique mondial. »
Il y a des années charnières symboliques cachées dans l’histoire du monde. 1984 en est une. Johnny Weissmuller et Richard Brautigan s’éteignent. Steve Jobs lance le premier Macintosh d’Apple.
Wendy vient d’être retrouvée morte, manifestement assassinée, ce qui confirme les doutes qui planaient depuis sa disparition dans la petite ville de Headen, dans le nord de l’État de New York. Stacy Flynn, journaliste tourmentée et ambitieuse, rend compte du drame dans son journal local et, avec Alice, une adolescente hors du commun, elles vont tout faire pour retrouver les coupables.
1977. Martin Radford, jeune historien londonien, arrive sur l’île de Madère. Il y rencontre Leo Sellick, qui habite une villa naguère propriété du mystérieux Edwin Strafford, mort en 1951. Homme politique promis à un brillant avenir, Edwin Strafford a été, en 1908, à l’âge de 32 ans, ministre de l’Intérieur du cabinet Asquith aux côtés de Lloyd George et de Churchill, avant de quitter la vie politique en 1910 sans explication aucune.
Empire byzantin, mai 832. Envoyé en ambassade auprès du calife de Bagdad par l’empereur Théophile pour négocier la paix, Léon le protospathaire («premier porte-glaive») arrive à la ville frontalière de Césarée, en Cappadoce, dernière étape avant d’entrer en territoire musulman.
Louis est un écrivain en panne d’inspiration. Il s’isole chez lui, se traîne de pièce en pièce sans aucune énergie. Sa compagne Olivia le quitte. Un vieil ami éditeur, François, l’appelle pour lui proposer de rédiger les mémoires d’un ancien prisonnier célèbre. Louis accepte. C’est un nouveau départ, il découvre l’ennui des entretiens mais la joie renouvelée d’écrire.
À Paris, rencontre entre un homme qui a choisi de vivre dans sa voiture et un groupe de sans-papiers masqués. Se faisant appeler les renards pâles, du nom du dieu anarchiste des Dogon du Mali, ils défient la France. Comme l’homme solitaire, ils attendent la révolution.
Fuir
La vérité sur Marie
La robe en miel était le point d’orgue de la collection automne-hiver de Marie. À la fin du défilé, l’ultime mannequin surgissait des coulisses vêtue de cette robe d’ambre et de lumière, comme si son corps avait été plongé intégralement dans un pot de miel démesuré avant d’entrer en scène. Nue et en miel, ruisselante, elle s’avançait ainsi sur le podium en se déhanchant au rythme d’une musique cadencée, les talons hauts, souriante, suivie d’un essaim d’abeilles qui lui faisait cortège en bourdonnant en suspension dans l’air, aimanté par le miel, tel un nuage allongé et abstrait d’insectes vrombissants qui accompagnaient sa parade. Dernier volet de la série composée de Faire l’amour, Fuir et de La vérité sur Marie.
«Mon neveu Marteinn est venu me chercher à la maison de retraite. Je vais passer le plus clair de l’été dans une chambre avec vue plongeante sur la ferme que vous habitiez jadis, Hallgrímur et toi.» Ainsi commence la réponse – combien tardive – de Bjarni Gíslason de Kolkustadir à sa chère Helga, la seule femme qu’il aima, aussi brièvement qu’ardemment, d’un amour impossible. Et c’est tout un monde qui se ravive : entre son élevage de moutons, les pêches solitaires, et sa charge de contrôleur du fourrage, on découvre l’âpre existence qui fut la sienne tout au long d’un monologue saisissant de vigueur. Car Bjarni est un homme simple, taillé dans la lave, pétri de poésie et d’attention émerveillée à la nature sauvage.
Récit autobiographique de la quête d’identité de l’auteure, et à travers elle, celle des femmes engagées dans la bataille pour leur liberté. Mères, amantes, amies, écrivains, modèles, adorées ou honnies, J. Winterson leur rend hommage dans ces mémoires d’une jeune fille issue du prolétariat de Manchester.
Avant ou après, il vous faudra également lire Les oranges ne sont pas les seuls fruits ! Un roman autobiographique dans lequel l’auteure évoque son enfance au sein d’une famille très pieuse (c’est peu dire) et ses premières relations homosexuelles.
Rien de tout cela ne serait arrivé s’il n’y avait pas eu ce moineau.
En 1721, Philippe d’Orléans prévoit de marier Louis XV avec la très jeune infante espagnole Maria Anna Victoria. Il propose aussi de donner sa fille Mademoiselle de Montpensier comme épouse au jeune prince des Asturies, héritier du trône d’Espagne. L’échange des princesses a lieu en 1722 en grande pompe. Mais rien ne marche comme prévu, et chacune des princesses retourne dans son pays.
Chaque matin, dans le café où elle prend son petit déjeuner, l’éditrice madrilène María Dolz observe un couple qui, par sa complicité et sa gaieté, irradie d’un tel bonheur qu’elle attend avec impatience, jour après jour, le moment d’assister en secret à ce spectacle rare et réconfortant.
« L’amour, ce mot ne finit pas de bégayer en elle, violent et incertain. Sa profondeur, sa vérité ne cessent de lui échapper, depuis l’enfance, depuis toujours, reculant chaque fois qu’elle croit l’approcher au plus près, au plus brûlant. L’amour, un mot hagard. »
Dans un Paris à l’ambiance asphyxiante, le narrateur rencontre André, un écrivain souhaitant fonder une secte spécialement adaptée à la population de la ville. Après avoir établi les grandes lignes de cette nouvelle religion, les deux hommes se mettent en quête d’un lieu de culte au sein des périmètres sécurisés de la capitale (entrepôts de marchandises, cabinets d’avocats, etc.).
Tous les lecteurs de la Beat Generation connaissent les poèmes de Jason Murphy, mais le bruit court qu’il aurait composé un roman, écrit sur un rouleau avant même le célèbre Sur la route de Jack Kerouac. Certains affirment que le professeur Marc Chantier l’aurait eu un moment en sa possession.
Great Falls, Montana, 1960. Dell Parsons a 15 ans lorsque ses parents commettent un hold-up, pour rembourser un créancier menaçant. Le braquage échoue, ses parents sont arrêtés, et Dell a le choix entre la fuite ou l’orphelinat. Choisissant la fuite, il passe la frontière du Canada et se retrouve dans le Saskatchewan où il est recueilli par Remlinger.
Deux hommes errant sur une plage trouvent un bateau et embarquent sur une mer agitée à la rencontre de créatures splendides et angoissantes : sirènes, Ostraciens, Visigres, naufrageurs…Tout un monde qui prend vie, s’agite et tangue
Axel, jeune suédois de 16 ans, se voit obligé de passer des vacances en Islande avec sa mère et Toralf, le compagnon de cette dernière. Coincé avec les deux adultes, il prend son mal en patience, jugeant mentalement leurs paroles et leurs actes, rêvant aux occupations des autres adolescents.
En ce matin de Noël, Holly se retrouve seule avec sa fille Tatiana, adoptée seize ans plus tôt en Russie. Bloqué par le blizzard, son mari ne peut les rejoindre. Tatiana a un comportement étrange : elle s’enferme dans sa chambre, met des tenues extravagantes, a des sautes d’humeur qui ne lui ressemblent pas. La journée va vite tourner au cauchemar pour Holly.
Maria Cristina Väätonen a seize ans lorsqu’elle quitte la ville de son enfance, une bourgade située dans le grand Nord, entourée de marais et plongée dans la brume la plupart de l’année. Elle laisse derrière elle un père taciturne, une mère bigote et une soeur jalouse, pour s’installer à Santa Monica (Los Angeles). C’est le début des années 70 et des rêves libertaires. Elle n’a pas encore écrit le roman dans lequel elle réglera ses comptes avec sa famille, et qui la propulsera sur la scène littéraire. Et elle n’est pas encore l’amante de Rafael Claramunt. Séducteur invétéré, cet excentrique a connu son heure de gloire et se consacre désormais à entretenir sa légende d’écrivain nobélisable. Est-il un pygmalion ou un imposteur qui cherche à s’approprier le talent de Maria Cristina ?
Les Promesses de quoi ? Les trois romans portent-ils des promesses ? Oui, quelques-unes. Sorella promet qu’il y a aura une connaissance après la douleur, et peut-être même une félicité. Italia promet quoi qu’il arrive un sens au cours fatal de l’existence, ça ne saute pas aux yeux, mais l’ange, lui, connaît l’histoire : le temps est un petit bout d’éternité. Et Vapore promet finalement le pardon, les contraires se rencontrent, les contraires se détruisent, quelque chose, cependant, sait absoudre tant de misère humaine. (Marco Lodoli).
170 pages
144 pages
Le procès de Socrate est une des images les plus célèbres de l’histoire de l’Athènes classique. Les guerres médiques ou les marbres du Parthénon en offrent le versant lumineux, la condamnation du maître de Platon, elle, en incarne la légende noire. Le plus souvent, l’événement est présenté comme la faute impardonnable de la démocratie athénienne, la preuve d’une cité intolérante, persécutant ses élites intellectuelles. À l’opposé, les défenseurs de la démocratie athénienne s’évertuent à en relativiser la portée, en le réduisant à un incident, voire en justifiant la condamnation du philosophe. C’est ainsi qu’au fil des âges, le procès de Socrate s’est transformé en procès de la démocratie athénienne – et par extension, de la démocratie elle-même.
1929, l’Italie fasciste. A Fontamara, petit village des Abruzzes, l’arrivée du Cavaliere Pelino sème le malheur parmi la population de cafoni (paysans misérables opprimés depuis toujours). Silone raconte leur combat et face à la mécanique fatale de l’oppression, pose la question cruciale : « Que faire? ».





Pico et sa petite sœur Ana Ana partent en vacances au bord de la mer avec leur tonton… Nos deux héros sont plus que jamais en forme, ont toujours autant d’esprit et la répartie qu’il faut ! Des textes percutants et des portraits attachants. On ne s’en lasse pas. A partir de 7 ans.
Petite, elle est tombée dans la marmite. Dans ce récit autobiographique, Lucy retrace les principaux moments de sa vie, tous ponctués de souvenirs culinaires. Délices invite le lecteur à célébrer la nourriture plutôt que d’en faire un ennemi ou un produit de consommation. Cerise sur le gâteau : chaque chapitre comporte une succulente recette, des précieux plats familiaux aux créations originales de Lucy.
À l’été 1978, un adolescent de la classe moyenne en délicatesse avec son milieu croise la route du charismatique Zarco et de son amie Tere et devient un habitué de leur QG, un bar interlope dans un quartier malfamé de Gérone. Bientôt ils l’entraînent de l’autre côté de la « frontière », au pays de ceux qui ne sont pas bien nés, l’initiant au frisson des braquages et au plaisir des tripots. Le garçon navigue entre les deux rives pendant tout l’été, irrésistiblement attiré par les lois de cette jungle dont il préfère continuer d’ignorer les codes, jusqu’au coup qui tourne mal. Vingt ans plus tard, avocat établi, il assure la défense de son ancien camarade multirécidiviste et doit plaider. Pour le symbole vivant d’une rébellion salutaire, la victime expiatoire d’un système frelaté, ou les zones d’ombre de sa propre jeunesse ?
« J’ai écrit ce qu’il y a de plus grand, cela ne fait aucun doute, mais c’est aussi de cette façon que j’ai tétanisé la littérature allemande pour quelques siècles. J’aurai été, mon cher, avait dit Goethe à Riemer, le tétaniseur de la littérature allemande. Ils sont tous tombés dans le piège de mon Faust. »
Les arbres de Mario Rigoni Stern ont la même beauté austère que les personnages de ses livres. Il n’en parle pas seulement comme un botaniste nourri de culture classique qui connaît toutes les vertus des arbres et de leurs fruits : il accroche aussi à leurs branches comme les boules d’un sapin de Noël, souvenirs d’enfance et de guerre, histoire de cet Altipiano au climat rude dont il est originaire.
Ce livre est une déambulation, une dérive à travers des portraits reliés par l’écriture et la mémoire de Maryline Desbiolles. Délicatement elle nous guide à travers son univers à la découverte de ceux qui l’ont quitté, des proches parfois mais aussi quelques présences lointaines, diffuses.
Un roman poétique qui nous emmène dans un voyage métaphorique à travers l’Europe, à la frontière des XXème et du XXIème siècles. Camille de Toledo mêle poésie et philosophie pour s’interroger et nous interroger sur la langue, la transmission, l’Histoire, la culture et son uniformisation.
En brefs fragments une jeune fille nous raconte son monde. Dans ce monde on vit dans des mobil home, on attend la nuit lorsque notre mère travaille, on regarde cette même mère dormir sur le canapé lorsqu’elle est trop ivre. Dans ce monde une jeune fille peut subir la perversion de certains adultes et se réfugier dans le silence. Mais malgré toute cette violence, réelle et symbolique, c’est également une jeune fille pleine de vie que l’on découvre, une jeune fille qui noue des amitiés, tente de se rapprocher de ses grands frères et se rêve en scout modèle.
Épuisé par quinze heures de vol, en manque de sommeil et de nicotine, Eduardo attend ses bagages aux côtés de son frère, à l’aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv. Les deux hommes sont venus du Guatemala assister au mariage de leur sœur cadette avec un Juif orthodoxe originaire de Brooklyn, et la perspective ne les réjouit ni l’un ni l’autre. Car si certains se rendent en Israël pour se rapprocher de la Terre promise, Eduardo n’a fait le voyage que par devoir familial. La visite de Jérusalem, et en particulier du centre hassidique que fréquentent sa sœur et son futur époux, provoque en lui un malaise croissant. Les jours passent sous une torpeur étouffante, jusqu’à ce matin où la sensuelle et impulsive Tamara, une Israélienne rencontrée dans un bar d’Antigua Guatemala des années plus tôt, le contraint, le temps d’un excursion au bord de la mer Morte, à affronter les fantômes de son histoire familiale, ces légendes que transportent avec eux les survivants.
« Il y a quelque temps, en milieu d’après-midi, quelque chose d’étrange s’est produit; j’ai réalisé qu’il était urgent de reconsidérer ce qui, dans ma vie, m’apparaissait comme essentiel. L’urgence était telle que je ne pouvais attendre un jour ou une seconde de plus. »
Accusé de trafic de drogue et emprisonné à Bangkok Manuel, un étudiant en philosophie colombien, risque la peine de mort s’il ne reconnaît pas sa culpabilité, mais sa seule préoccupation est de revoir sa sœur, disparue. Touché par son histoire, le consul de Colombie, amateur de cocktails au cœur tendre, se lance à la recherche de la jeune femme pour convaincre Manuel de lutter malgré tout. Il va découvrir le désert affectif d’une famille immergée dans une société violente, d’une petite bourgeoisie prisonnière du qu’en-dira-t-on et fascinée par une richesse inaccessible. Dans une prose limpide teintée de mélancolie, ce roman nous parle d’une femme prête à tout pour défendre son idée de la justice et permettre à son frère de vivre ses rêves, et d’un étudiant qui n’hésite pas à risquer sa vie pour retrouver la seule personne qui lui a donné son amour.
Pays basque nord, janvier 2009. La tempête Klaus vient de s’abattre sur la façade atlantique. Les rumeurs autour de la disparition d’un militant basque, Jokin Sasco, enflent. Iban Urtiz, reporter, comprend que cette affaire n’est pas un cas isolé. La jeune Eztia, sœur du disparu, lui ouvre les portes d’un monde de mensonges et de trahisons où enlèvements, tortures et séquestrations sont devenus les armes de l’ombre. Tandis que deux tueurs tentent d’étouffer la vérité, la vie d’Iban bascule dans une guerre sans pitié qui ne dit pas son nom.
À l’origine d’un véritable phénomène d’addiction chez les lecteurs, les enquêtes du Département V ont fait de Jussi Adler-Olsen, Grand Prix policier des lectrices de Elle et Prix polar des lecteurs du Livre de poche, une figure incontournable du thriller scandinave. La nouvelle enquête du trio formé par l’inspecteur Morck et ses assistants Assad et Rose fait monter la tension d’un cran en nous plongeant dans le sombre passé politique du Danemark.
Dans un pays du Proche-Orient, un enfant et sa mère occupent une maison jaune juchée sur une colline. La guerre a emporté le père. Mère et fils voudraient se blottir l’un contre l’autre, s’aimer et se le dire, mais tandis que l’une arpente la terrasse en ressassant ses souvenirs, l’autre, dans le grenier où elle a cru opportun de le cacher, se plonge dans des rêveries, des jeux et des divagations que lui permet seule la complicité amicale des mots. Soudain la guerre reprend. Commence alors pour Jean une nouvelle vie, dans un pays d’Europe où une autre mère l’attend, Sophie, convaincue de trouver en lui l’être de lumière qu’elle pourra choyer et qui l’aidera, pense-t-elle, à vaincre en retour ses propres fantômes.
Rien de tout cela ne serait arrivé s’il n’y avait pas eu ce moineau. Ni cette chute du haut du bouleau. Valentin Noze n’aurait pas connu le docteur Arbogast, ni sa méthode d’hypnose par l’image, encore moins ses grenouilles. Il ne se serait pas retrouvé sur l’île de Madagascar, et n’aurait pas eu à fuir devant un cyclone ou à pourchasser un ancien mercenaire à travers la forêt de la Montagne d’Ambre… Et puis surtout, il n’aurait pas rencontré Sibylle. Bref, il n’aurait rien vu.
Paris, début des années 1980. Un ancien militant basque refuse de rentrer en Espagne après vingt ans d’exil. Il réclame la protection de la France, car il se dit menacé de mort dans son pays. Pour la justice française, l’affaire est délicate. Accéder à cette demande, c’est nier le retour de l’Espagne à la démocratie et à l’État de droit. Refuser serait faire preuve d’aveuglement sur la réalité de ces assassinats visant régulièrement les ex-opposants du franquisme. C’est au narrateur de ce livre, un jeune juriste encore inexpérimenté, qu’il va revenir de trancher.
«Ce n’était pas de l’amour, le sentiment qui régnait entre eux deux. Ce n’était pas non plus une espèce de pardon automatique. C’était une solidarité mystérieuse. C’était un lien sans origine dans la mesure où aucun prétexte, aucun événement, à aucun moment, ne l’avait décidé ainsi.»
Une petite annonce dans un journal : Hélène cherche la vérité sur sa mère, morte lorsqu’elle avait trois ans. Son seul indice : deux noms sur une photographie retrouvée dans des papiers de famille. Une réponse arrive : Stéphane a reconnu son père. Commence alors une correspondance, parsemée de détails, d’abord ténus puis plus troublants. Patiemment, Hélène et Stéphane remontent le temps jusqu’à ce que leurs histoires se répondent.
« Devant le nombre de jeunes morts ou défigurés, dans une ville qui comptait à peine quatre mille habitants, une clameur d’indignation désespérée s’éleva, appelant à la justice. »
Frank Money est Noir, brisé par la guerre de Corée, en proie à une rage folle. Il doit retrouver à Atlanta sa jeune soeur Cee, gravement malade, afin de la ramener dans la ville de leur enfance en Géorgie – «le pire endroit du monde». S’engage pour lui un périple dans l’Amérique ségrégationniste des années 1950 où dansent toutes sortes de démons. Avant de trouver, peut-être, l’apaisement. Parabole épurée, violemment poétique, Home conte avec une grâce authentique la mémoire marquée au fer d’un peuple et l’épiphanie d’un homme.
Acclamé comme un véritable chef-d’oeuvre, Prophétie, qui ouvre ce recueil, traite des difficultés d’un fils qui accompagne son père tout au long d’une maladie aussi éprouvante qu’incurable. Veronesi nous emporte dans son monde, où règne l’obsession du mal, de l’amour, de la mort. On saisit les personnages au tournant de leur vie, ou à l’époque de leur maturité tourmentée, hantés par des questions irrésolues dont les réponses engendrent parfois des conséquences dramatiques. Un briquet problématique atterrit dans le moteur d’une voiture, une vieille voix au téléphone veut parler à une inconnue, une simple promenade à Paris se termine par l’inquiétante traversée à pied des Champs-Élysées – il faut le lire pour le croire. Ce que vivent les protagonistes de ces nouvelles est banal et extraordinaire à la fois, si bien que l’on a envie d’accompagner ces gens ordinaires pour donner un sens à ce qu’ils font, alors que la vie se poursuit, toujours inexorable et impitoyable.
Un vieil homme hagard, entouré de sacs remplis de vêtements, est abandonné dans un self-service sur les Champs-Elysées. « Ne les laissez pas me tuer », c’est tout ce qu’il sait dire.
Rencontrer une fille tatouée au Japon, sauver la vie d’un homme sur un paquebot en mer du Nord, nager avec les dauphins aux Bahamas, faire l’amour à Moscou, travailler à Dubaï, chasser les lions en Tanzanie, s’offrir une escapade amoureuse à Rome, croiser des pirates dans le golfe d’Aden, tenter sa chance au casino en Slovénie, se perdre dans la jungle de Thaïlande, faire du stop jusqu’en Floride.






« Et l’Ogre parla à son fils en ces mots : «Tu es le fils de l’Ogre et un Ogre qui se respecte mange des enfants ! Comme le renard mange des poules, les araignées des mouches, le lapin des carottes… Et l’âne du foin». »
« Marcelle est la plus curieuse des concierges parisiennes ! Elle épie ses voisins, lit leurs lettres, écoute tous les ragots… Elle n’aime pas les secrets, elle les adore ! Mais, un jour, tous ces secrets accumulés vont la faire gonfler, gonfler, gonfler… »




« En 1966, à l’âge de vingt-quatre ans, Jean-Patrick Manchette commence à écrire son journal. Il le tiendra régulièrement jusqu’à sa disparition en 1995. Ce volume regroupe les quatre premiers cahiers, couvrant la période déterminante du 29 décembre 1966 au 27 mars 1974 où Manchette décide de vivre de sa plume et y parvient au prix d’efforts sans cesse renouvelés. À la lecture de ces pages, qui nous installent d’emblée dans le secret de son atelier, ce sont les faces cachées du grand écrivain qui se révèlent peu à peu : le travailleur perpétuel, l’intellectuel subtil, le lecteur dévoré par la passion de la connaissance, même sous ses formes les plus impures. Un texte exceptionnel, non seulement par son ampleur mais par la férocité de son écriture. »


« Madrid, 11 mars 2004, dix bombes explosent dans des trains de banlieue. Rescapée, le lieutenant Emma Lefebvre oeuvre pour que justice soit faite. Dix ans plus tard, une valise contenant le cadavre d’un trafiquant de drogue est découverte sur une plage landaise : l’heure est venue de régler les comptes. Emma s’attaque alors à une véritable organisation mafieuse, avec à sa tête l’officier de police Javier Cruz, seigneur de l’antiterrorisme. Des rives du fleuve Nervión aux bas-fonds de Bayonne, des banlieues déshéritées madrilènes aux palaces de la côte basque, la corruption n’a pas de frontières. »
« L’Algérie, j’en entends parler depuis toujours dans ma famille pied-noir. Alors j’ai décidé d’aller voir. Je pars seule, avec dans mes bagages des questions épineuses sur une guerre que je n’ai pas vécue, et le numéro de téléphone d’un contact sur place : un certain Djaffar… »
« Une famille belle et distinguée. L’été. Une île privée. Le grand amour. Une ado brisée. Quatre adolescents à l’amitié indéfectible, les Menteurs.
« L’été de ses dix-huit ans, un jeune pianiste reconnaît une chanson que diffuse un autoradio. Il se met à chanter.
« En descendant de l’avion à Lagos, j’ai eu l’impression d’avoir cessé d’être noire.
« Michael Gomez a treize ans, il est un prodige du jeu d’échecs. Lorsqu’il connaît pour la première fois l’épreuve traumatisante de la défaite, il se réfugie dans la fascination qu’exerce sur lui Ruby Castle, une beauté célèbre pour ses rôles dans des films d’épouvante… et pour le meurtre de son amant lors d’un accès de jalousie.
« Castanhal, dans l’État du Para, au nord du Brésil. Afin de lui extorquer sa scierie, Wlamir Turvel, trafiquant ambitieux, tabasse Alfredo Pastri, puis viole sa femme sous les yeux de leurs enfants, Isabela et Fred. Ceux-ci jurent de venger leurs parents. Mais des années plus tard, Fred a tourné la page et s’est installé aux États-Unis.
« Inédites et passionnantes, les lettres de Jane Austen à ses trois nièces préférées dressent un portrait émouvant de l’auteur d’Orgueil et Préjugés.
« À quelles thérapies recourir pour soulager les souffrances psychiques qui se multiplient dans les sociétés contemporaines ? Telle est la question à laquelle le psychanalyste et philosophe Miguel Benasayag tente de répondre dans cet essai nourri de sa longue expérience clinique. Il propose d’abord une analyse critique fouillée aussi bien des différentes variantes de la psychanalyse, en nette perte de vitesse, que des thérapies cognitivo-comportementales (TCC) ou des traitements médicamenteux, en plein développement. Il montre que si les unes et les autres peuvent parfois servir utilement de béquilles, elles restent largement impuissantes face à la difficulté de nos contemporains à assumer un monde vécu comme menaçant et complexe : malgré leurs différences, les deux courants partagent leur incapacité à affronter les véritables changements de nos sociétés.
« Les échanges qu’on va lire, et bien plus encore les événements qui les ont provoqués et ceux qui y sont évoqués, nous font violence, à l’un, historien, comme à l’autre, écrivain, peu enclins par nature à parler d’actualité.
« Nella Oortman n’a que dix-huit ans ce jour d’automne 1686 où elle quitte son petit village pour rejoindre à Amsterdam son mari, Johannes Brandt. Homme d’âge mûr, il est l’un des marchands les plus en vue de la ville. Il vit dans une opulente demeure au bord du canal, entouré de ses serviteurs et de sa soeur, Marin, une femme restée célibataire qui accueille Nella avec une extrême froideur. En guise de cadeau de mariage, Johannes offre à son épouse une maison de poupée, représentant leur propre intérieur, que la jeune fille entreprend d’animer grâce aux talents d’un miniaturiste. Les fascinantes créations de l’artisan permettent à Nella de lever peu à peu le voile sur les mystères de la maison des Brandt, faisant tomber les masques de ceux qui l’habitent et mettant au jour de dangereux secrets.
« C’est l’été, la saison préférée de Blanca. Après le décès de sa mère, elle quitte Barcelone pour s’installer dans la maison de vacances familiale de Cadaqués. Sur cette terre riche des souvenirs de son enfance, sous le soleil de la Méditerranée, elle cherche l’apaisement. Mais elle ne part pas seule, une troupe disparate et invraisemblable l’accompagne : ses deux ex-maris, les fils qu’elle a eus d’eux, ses amies Sofía et Elisa, son amant Santi et, bien entendu, sa mère défunte, à qui elle ne cesse de parler par-delà la mort, tant cette disparition lui semble difficile et inacceptable.
« Un joli documentaire en accordéon qui se déplie pour suivre la trajectoire d’un cours d’eau et présenter les animaux qui le peuplent de la source jusqu’à la mer : rivière, torrent, fleuve, estuaire mais aussi martin-pêcheur, serpents aquatiques, loutre, poissons migrateurs… Sans oublier l’homme, qui ne peut vivre sans la rivière et qui a pourtant du mal à en prendre soin… »
« Ce volume contient :
« Le mer Une grand livre frise à déplier pour plonger dans la mer. Au recto, une petite histoire des animaux de la mer dans un paysage marin fouillé et très graphique, ponctuée de détails amusants comme la souris marine ou le poisson-chat. Au verso : la même image avec le nom des animaux. »
« Le célèbre archéologue Octavio Palissander arrive à bord d’une jeep dans un petit village du sud du Mexique. Et lorsque ce « Sherlock Holmes des civilisations perdues » pénètre dans l’église Santo Domingo, ce n’est pas pour y prier : il est sur les traces du Parchemin malmèque, qui apporterait les preuves d’une antique civilisation précolombienne.
« Naples, fin des années cinquante. Deux amies, Elena et Lila, vivent dans un quartier défavorisé de la ville, leurs familles sont pauvres et, bien qu’elles soient douées pour les études, ce n’est pas la voie qui leur est promise. Lila, la surdouée, abandonne rapidement l’école pour travailler avec son père et son frère dans leur échoppe de cordonnier. En revanche, Elena est soutenue par son institutrice, qui pousse ses parents à l’envoyer au collège puis, plus tard, au lycée, comme les enfants des Carracci et des Sarratore, des familles plus aisées qui peuvent se le permettre. Durant cette période, les deux jeunes filles se transforment physiquement et psychologiquement, s’entraident ou s’en prennent l’une à l’autre. Leurs chemins parfois se croisent et d’autres fois s’écartent, avec pour toile de fond une Naples sombre mais en ébullition, violente et dure. Des chemins qui les conduiront, après le passage par l’adolescence, à l’aube de l’âge adulte, non sans ruptures ni souffrances.
« Alcoolique notoire et dément occasionnel, Bruno Dante est en pleine tempête existentielle. Au sortir d’une énième cure de désintoxication, il apprend que son père est en train de mourir. Pour rallier la Californie, il vole une voiture, emprunte une carte bleue, embarque un chien et s’enfuit. Litres de whisky et tonnes de cigarettes alimenteront sa fureur de survivre et lui donneront le goût de l’écriture. »
« Voici la sombre et fascinante histoire de deux mondes parallèles.
« Nous sommes dépassés par le numérique qui, en deçà de toute décision consciente, modifie de façon déterminante notre comportement, notre perception, notre sensation, notre pensée et notre vie sociale. Nous nous grisons du numérique sans pouvoir évaluer toutes les conséquences d’une telle ivresse. Cette cécité ainsi que la torpeur qui l’accompagne sont les symptômes fondamentaux de la crise actuelle. »
« Geoffrey Webb est en train de se faire braquer sur un parking. Et cette situation lui convient bien, il en redemanderait même. À son agresseur, il propose un marché : empocher les trois mille dollars qui se trouvent dans son portefeuille, le dépouiller de tout s’il le faut, en échange de cinq heures de voiture jusqu’à Little Rock, en Arkansas. Webb a besoin de se confesser. Ce braquage et ce pistolet pointé sur lui, il les mérite. Et il est prêt à expliquer pourquoi. »
« Nul homme n’a consumé sa vie avec autant d’ardeur qu’Emmett Grogan. Et ne l’a contée avec autant de talent. Né à New York en 1942, ce personnage flamboyant a grandi à Brooklyn entre pauvreté et parties de Ringolevio. Héroïnomane à 13 ans, cambrioleur à 15, exilé en Europe à 17 après quelques mois de prison, Grogan découvre Paris en pleine guerre d’Algérie, les Alpes et la montagne, la dolce vita en Italie. Puis direction Dublin où il s’engage dans l’IRA et renoue avec ses racines irlandaises. De retour dans son pays natal, il s’installe à San Francisco. Là, dans le quartier hippie de Haight-Ashbury, avec quelques amis survoltés venus du théâtre, ils fondent en 1966 le légendaire groupe des Diggers. Ces jeunes révoltés vont être de tous les combats politiques, distribuer des vivres et des vêtements et faire de la rue un terrain de fête et d’expérimentation sociale. Dix ans plus tard, en 1978, après des années d’errance, Emmett Grogan meurt d’une overdose. Il n’y avait pour lui pas de temps à perdre car «aujourd’hui est le premier jour du reste de ta vie». Le jeu. La lutte. La vie. Ringolevio. »
« Stephen Moran, présent dans Les Lieux infidèles, est un flic ambitieux affecté aux affaires non classées. Il rêve d’intégrer la Brigade criminelle quand il reçoit la visite de Holly Mackey, fille d’un collègue. Un an auparavant, dans un lycée huppé pour filles de Dublin, le corps de Chris Harper, 16 ans, avait été découvert. Or Holly a trouvé sur le tableau d’affichage du lycée une photo de Chris assortie d’un mot dont les lettres ont été découpées dans les pages d’un livre : «JE SAIS QUI L’A TUE.»
« Lorsqu’elle se réveille ce matin-là, Holly, angoissée, se précipite dans la chambre de sa fille. Tatiana dort encore, paisible. Pourtant rien n’est plus comme avant en ce jour de Noël. Dehors, le blizzard s’est levé ; les invités ne viendront pas. Au fil des heures, ponctuées par des appels téléphoniques anonymes, Tatiana devient irascible, étrange, inquiétante. Holly se souvient : l’adoption de la fillette si jolie, treize ans auparavant, en Sibérie… Elle s’interroge : «Quelque chose les aurait suivis depuis la Russie jusque chez eux ?» Un huis clos glaçant entre une mère et sa fille. »
«Le coeur de Simon migrait dans un autre endroit du pays, ses reins, son foie et ses poumons gagnaient d’autres provinces, ils filaient vers d’autres corps.»
« Chemins. «J’ai trois ans. Un homme qui me paraît immense entre dans la minuscule cuisine de l’appartement rue du Souci à Poitiers, me prend dans ses bras, je ne l’ai jamais vu. Ma mère me demande de l’appeler papa. C’est mon père.»
« Dimitris est un ancien membre de l’IRA. À la mort de son père, il part à la recherche de son frère disparu quelque part dans le Caucase.
« Marseille, 1973. Le commissaire Daquin, vingt-sept ans à peine, prend son premier poste au commissariat de l’Évêché, et découvre une ville ensanglantée par les règlements de comptes qui accompagnent la liquidation de la French Connection, des services de police en guerre larvée les uns contre les autres, et la prolifération de réseaux semi-clandestins comme le SAC ou la franc-maçonnerie. Il enquête sur l’assassinat d’un ancien caïd de la drogue et de son associé, un vétéran des services secrets, tous les deux reconvertis dans les affaires ; assiste à la naissance mouvementée d’un nouveau marché des produits pétroliers, à l’ascension fulgurante des traders assoiffés d’argent frais qui le mettent en oeuvre ; et constate que les requins les plus dangereux ne sont pas ceux que l’on croit… »
« 1979. Paolo et Luisa prennent le même bateau, chacun de son côté, pour se rendre sur l’Île. Mais ce n’est pas un voyage d’agrément, car c’est là que se trouve la prison de haute sécurité où sont incarcérés le fils de Paolo et le mari de Luisa. Ce dernier est un homme violent qui, après un meurtre commis sous le coup de la colère, a également tué un surveillant en prison, tandis que le premier a été reconnu coupable de plusieurs homicides politiques sur fond de révolution prolétarienne. L’homme et la femme ne se connaissent pas : Paolo est professeur de philosophie, mais il n’enseigne plus ; Luisa, elle, est agricultrice et élève seule ses cinq enfants. À l’issue du voyage et de la brève visite qu’ils font au parloir de la prison, ils ne peuvent repartir comme ils le devraient, car le mistral souffle trop fort. Ils passent donc la nuit sur l’Île, surveillés par un agent, Pierfrancesco Nitti, avec qui une étrange complicité va naître. Pour ces trois êtres malmenés par la vie, cette nuit constitue une révélation et, peut-être aussi, un nouveau départ.
Le charme des films de Jacques Tati restitué avec brio par David Merveille.
« Au palais, les demoiselles de compagnie se succèdent. Aucune d’elles n’est capable de satisfaire les caprices d’une reine tyrannique.
« Certains veulent faire de leur vie une œuvre d’art, je compte en faire un long voyage.
« Un récit désopilant dans l’univers mythologique préféré des enfants : l’ÉGYPTE DES PYRAMIDES !
« Quand la gastronomie rejoint la spiritualité.
« Le 13 juillet 2002, à 18 h 01 min 43 s, tout en haut de la tour du Stratosphere Hotel de Las Vegas, Levi Presley enjambait la rambarde qui le séparait du vide. 350 mètres plus bas, soit 9 secondes plus tard, il trouvait la mort sur l’asphalte de la rue ramolli par la chaleur d’un été torride. Il pratiquait le taekwondo. Il avait 16 ans.
« La transition, c’est le changement désiré.
« Figure centrale de la pensée de son temps, Roland Barthes (1915-1980) était aussi un être à la marge. Un père mort à la Première Guerre, l’amour inaltérable d’une mère, de longues années passées en sanatorium, la découverte précoce de son homosexualité lui donnent très tôt le sentiment de sa différence. Il a vécu à distance les grands événements de l’histoire contemporaine. Pourtant sa vie est prise dans le mouvement précipité, violent et intense de ce siècle qu’il a contribué à rendre intelligible.
« Damas, Syrie, 1980. Une voiture piégée explose, tuant la femme qui venait d’y monter. L’espion américain visé par l’attaque assiste au drame du haut d’un balcon. Il tient dans ses bras sa petite fille qu’il va être contraint d’abandonner. Toute sa vie durant, il éprouvera une terrible culpabilité dont il tentera désespérément de se défaire en se lançant à corps perdu dans des missions au Liban, en Afghanistan et en Irak. Et en nageant sans relâche.
« Septembre touche à sa fin dans la ville portuaire d’Arhus au Danemark.
« Brillant élément du commissariat de Pampelune, l’inspectrice Amaia Salazar se voit chargée d’enquêter sur d’atroces crimes sexuels. Les victimes sont des femmes et tout semble indiquer que les bourreaux soient leurs maris ou compagnons. Mais des rituels macabres, qui rappellent des pratiques de sorcellerie locale, laissent penser qu’un fou diabolique pourrait orchestrer ces meurtres en série. Salazar n’a pas fini de découvrir les turpitudes de cette vallée de Baztán dont la rivière semble emporter les secrets terrifiants.
« Une enquête de l’inspectrice Amaia Salazar
« Adamsberg attrapa son téléphone, écarta une pile de dossiers et posa les pieds sur sa table, s’inclinant dans son fauteuil. Il avait à peine fermé l’oeil cette nuit, une de ses soeurs ayant contracté une pneumonie, dieu sait comment.
« Une invitation de Damian Baxter ? Voilà qui est inattendu ! Cela fait près de quarante ans qu’ils sont fâchés ! Inséparables durant leurs études à Cambridge, leur indéfectible amitié s’est muée en une haine féroce, à la suite de mystérieux événements survenus lors de vacances au Portugal en 1970. Après de déconcertantes retrouvailles, la révélation tombe : riche, à l’article de la mort, Damian charge le narrateur, sur la foi d’une lettre anonyme, de retrouver parmi ses ex-conquêtes – six jeunes filles huppées qu’ils fréquentaient alors – la mère de son enfant. Un voyage vers le passé plein de fantômes et de stupéfiantes révélations… Avec une verve élégante, le créateur de la série Downton Abbey signe un portrait au vitriol de l’aristocratie anglaise bousculée par les sixties. »
« Marseille, 1929. Lincoln Agrippa Daily, alias Banjo (comme l’instrument dont il joue dans les bars), docker occasionnel, est un Noir américain en quête de plaisirs et d’aventures. Dans cette ville légendaire pour tous les marins du monde, il déambule, en compagnie d’amis et de connaissances de passage. C’est dans les bas-fonds, les lieux clandestins, les rades plus ou moins louches qu’ils rencontrent prostitué(e)s et maquereaux, voyous en tout genre, marins en bordée… et surtout, des musiciens.
«Au fil de mes visites, ce vieil homme à l’allure tout à fait quelconque m’a raconté une des histoires les plus extraordinaires que j’aie jamais entendues.» Sur son lit de mort, Thomas raconte l’histoire de Rachel, sa mère, qui a connu deux hommes dans sa vie. Le premier, son mari Rowland Vanderlinden, n’est jamais revenu d’un long voyage. Le second a pris son nom et sa place, il a aimé Rachel, puis est mort à la guerre, emportant son secret dans la tombe. Thomas est parti à la recherche du vrai Rowland. Un aventurier qui, d’un monastère perdu du Tibet à l’archipel des Motamuas en plein Pacifique, semble avoir vécu mille vies.
« Un enfant est fasciné par les cinq chiffres tatoués à l’encre verte que son grand-père, né à Lodz, en Pologne, porte sur son avant-bras gauche. Le vieillard explique qu’il s’agit de son numéro de téléphone… reproduit là pour ne pas l’oublier. Le mystère, jamais abordé en famille, reste entier jusqu’à un après-midi pluvieux, quand le grand-père raconte à son petit-fils comment il a survécu dans le camp d’Auschwitz. Mais faut-il croire à ce récit ? Est-il unique ? Et où se situe la frontière entre réalité et littérature ? »
« A jamais marqué par les massacres de la guerre de Sécession qui inspirèrent ses plus beaux récits, possédé par le démon de l’aventure qui l’entraîna dans la conquête de l’Ouest, la ruée vers l’or et la révolution mexicaine, grand pourfendeur de la bêtise et de l’hypocrisie dans ses chroniques journalistiques qui le rendirent célèbre aux Etats-Unis à la fin du XIXe siècle, Bierce l’Amer reste dans l’histoire de la littérature américaine l’un des grands maîtres du macabre et de l’humour noir.
« Après quoi je me dis : quelle créature mystérieuse que l’homme ! Le jour, il lutte contre ce qui est, et la nuit il lutte contre ce qui n’est pas. Et lorsque le jour et la nuit passent, ce qui avait existé devient parfaitement identique à ce qui n’avait pas existé. Quelle curieuse créature ! Il a tant d’intelligence, qu’il est capable de fabriquer une arme en acier, comme il est capable d’inventer le diable du néant, mais il ne pourra jamais deviner ce qui arrivera demain, pourtant, il aurait été facile de deviner avant-hier ce qui allait arriver hier. »
« Ici, en haut, il y a une certaine heure. Les ravines et les bois, les sentiers et les pâturages deviennent d’une couleur vieille rouille, puis violette, puis bleue : dans le soir naissant, les femmes soufflent sur leurs réchauds, penchées au-dessus des marches, et le bruit des clarines de bronze arrive clairement jusqu’au village. Les chèvres se montrent aux portes avec des yeux qui semblent les nôtres. »
« Tout commence en Inde, à Ellorâ, où le narrateur déambule sans fin dans des temples bouddhistes creusés dans le roc. De temps à autre, il se plonge dans la lecture du bref journal d’Ilsé Aichinger, Kleist, mousse, faisans. Une phrase le transporte soudain en 1943, le jour où son grand-père reçoit un courrier lui annonçant qu’Adam, le troisième de ses fils, est mort au front, comme ses deux frères avant lui. La mère du narrateur apprend la triste nouvelle par cette formule elliptique : « Notre Adam rentre aussi, mais autrement… »
« La silhouette, tout au fond de la maison, était grande, sombre, mince.
« Ignacio Rodriguez Aponte, un Noir de La Havane, gagne sa vie en allant cueillir à l’aéroport les gringos pleins aux as et les Européens romantiques. Un jour, Ignacio récupère à sa descente d’avion un certain El Palenque, venu rôder sur les traces de sa propre histoire qu’il ignore. Natif de Guinée, ses racines maternelles sont ici. Tout a commencé un matin lointain des années cinquante, quand les «barbus» de Fidel Castro pourchassés par les troupes de Batista trouvent refuge sur le domaine agricole du grand-père Alfonso. Une amitié bourrue naît entre les deux hommes et le grand-père obtient, de la main de Castro, une lettre signée lui garantissant dans le futur paradis communiste la propriété privée de son domaine…
« Un vieux prof d’Histoire précolombienne, Javier Leonardo Borges, rendu soudain fringant par une mystérieuse découverte ; son collègue stambouliote qui fouine dans les mosquées à la tombée de la nuit ; un manuscrit turc du XVIe siècle dans lequel, anachronisme insensé, une déesse aztèque se pavane ; et un sultan, Suleyman le Magnifique, qui confie pour la première fois son terrible secret.
«Poussez de hauts cris si jamais ce manuscrit vous tombe sous les yeux ; traitez-moi d’impudique, d’immorale. Assaisonnez-moi d’épithètes injurieuses si cela peut vous soulager, mais vous ne m’intimiderez plus.» Voici donné le ton du récit. Brûlant, âpre, acéré. Claire, l’aînée des soeurs Clamont, orchestre en sourdine une tragédie qui se joue entre elle et ses soeurs. Tandis que dehors, partout, la fureur gronde…
« Elle était exactement faite pour mon désir. Je lui chuchotai Je voudrais vous faire l’amour. Elle rit légèrement, Maintenant ou tout de suite ?
« Découvrant par hasard un livre d’Amadeu de Prado, poète portugais, Raimund Gregorius voit sa vie basculer. Bouleversé par ce texte qui semble écrit pour lui, Gregorius prend le premier train pour Lisbonne, bien décidé à plonger dans les méandres du passé de Prado. Il reconstitue l’itinéraire intellectuel et l’engagement politique de cet homme d’exception dont chacun des actes apparaît comme une leçon de vie. Avec ce roman qui sonde les territoires de l’âme et de la conscience de soi, Pascal Mercier délivre une vision philosophique peu académique du sens de la vie. »
« Laurel Shelton et son frère Hank vivent au fond d’un vallon encaissé des Appalaches. Marquée par une tache de naissance, Laurel est considérée comme une sorcière. Hank, revenu de la Première Guerre mondiale, y a laissé une main. Isolés, bannis, ils mènent une vie fastidieuse et solitaire. Mais lorsque Laurel rencontre un mystérieux joueur de flûte, sa vie bascule. »
« Omnipotente, éternelle, bénie soit la Machine.
« Une serveuse de tacos qui joue les apprenties chimistes, une parfumeuse déchue qui prépare son come-back et un excentrique « nez » des hautes sphères de l’industrie s’interrogent : qui donc leur envoie des betteraves sans le moindre message ? La clé du mystère se trouve peut-être au coeur de l’épopée d’Alobar, un roi du VIIe siècle qui, fuyant la mort, se retrouvera en Bohême où il découvrira le secret de l’immortalité en compagnie d’une jeune Indienne fascinée par les essences.
« Voici l’histoire d’une rencontre entre deux hommes solitaires, maigrichons et plus tout jeunes. Le premier, Kilgore Trout, obscur auteur de science-fiction, passe ses soirées à prédire l’apocalypse à son seul ami, une perruche du nom de Bill. Quant à Dwayne Hoover, riche concessionnaire Pontiac dont l’unique compagnon est un chien nommé Sparky, il est sur le point de perdre la tête. Lorsque, au cours d’un festival d’art, Kilgore Trout rencontre Dwayne, celui-ci a lu un de ses romans et cette lecture va le transformer en monstre.
« Jean, mon frère, venait d’acheter un voilier et m’invitait à passer quelques jours en mer. Je n’étais pas certain que ce soit une bonne idée que nous partions en vacances ensemble.
« Fable d’amour, écrit Moresco, raconte une histoire d’amour entre deux personnages qu’il serait impossible d’imaginer plus éloignés : un vieux clochard qui ne se souvient plus de rien et qui a pratiquement perdu la raison, et une fille merveilleuse. C’est l’histoire d’une de ces rencontres qu’on croit impossibles mais qui peuvent avoir lieu dans les territoires libres et absolus de la fable, et aussi quelquefois dans la vie. »
Parti sur les traces de son grand-père, acrobate dans un cirque itinérant de l’océan Indien, Michaël Ferrier découvre et revisite une partie méconnue de l’Histoire de France : sur fond de colonisation, le «Projet Madagascar», par lequel les nazis, «rêvant d’étoiles jaunes sur l’île Rouge», visaient à se débarrasser physiquement des Juifs d’Europe.
La nuit descend sur Vienne et sur l’appartement où Franz Ritter, musicologue épris d’Orient, cherche en vain le sommeil, dérivant entre songes et souvenirs, mélancolie et fièvre, revisitant sa vie, ses emballements, ses rencontres et ses nombreux séjours loin de l’Autriche – Istanbul, Alep, Damas, Palmyre, Téhéran… –, mais aussi questionnant son amour impossible avec l’idéale et insaisissable Sarah, spécialiste de l’attraction fatale de ce Grand Est sur les aventuriers, les savants, les artistes, les voyageurs occidentaux.
Dans son onzième roman, qui se déroule à l’époque actuelle, Toni Morrison décrit sans concession des personnages longtemps prisonniers de leurs souvenirs et de leurs traumatismes.
Détroit, 2008. Alors que les maisons ne valent plus rien et que les gens s’en vont en les abandonnant, Eugène, un jeune ingénieur français, débarque pour superviser un projet automobile. Au même moment, l’inspecteur Brown enquête sur la disparition du petit Charlie, qui a grandi dans l’un de ses quartiers désertés.
Jonas Brand est reporter vidéo à Zurich. Spécialisé dans les émissions people, il rêve un jour de tourner Montecristo, un long métrage de fiction dont on lui a jusqu’alors refusé le financement.
Une base américaine de la province de Kandahar en Afghanistan. Au loin, on distingue la silhouette d’une femme enveloppée dans sa burqa. Elle est descendue de la montagne en fauteuil roulant, puisque ses jambes ont été arrachées. Elle vient réclamer le corps de son frère, un chef tribal pachtoun abattu lors d’une offensive lancée contre les Américains.
John Lloyd disparaît une nuit sans laisser de trace. Stéphanie, son amie, va charger Gustave Leroy de mener l’enquête. C’est sans compter sur son dépit amoureux. Ni sur l’arrivée de Mike Lloyd qui entend bien retrouver son frère.
Dans la ferme de l’Indiana qui l’a vue grandir, Constance jouit enfin, auprès de son compagnon, d’un bonheur tranquille. Mais lorsque la guerre de Sécession éclate et que Bartholomew est appelé à rejoindre les rangs de l’armée de l’Union, c’est elle qui, travestie en homme, prend sans hésitation, sous le nom d’Ash Thompson, la place de cet époux que sa santé fragile rend inapte à une guerre qu’elle considère comme impensable de ne pas mener.
C’est dans le ghetto juif du Caire que naît, contre toute attente, d’une jeune mère flamboyante et d’un père aveugle, Zohar l’insoumis. Et voici que sa sœur de lait, Masreya, issue de la fange du Delta, danseuse aux ruses d’enchanteresse, le conduit aux portes du pouvoir. Voici aussi les mendiants et les orgueilleux, les filous et les commères de la ruelle, les pauvres et les nantis, petit peuple qui va roulant, criant, se révoltant, espérant et souffrant.